19 h à la Fac St Charles - Amphi de Chimie MARSEILLE (M° St Charles)
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Jean Luc Touly est Président de l’Association pour le contrat mondial de l’eau et membre du Conseil Scientifique d’Attac France, auteur de "L’eau de Vivendi : les vérités inavouables" (éd. Alias) .
Que deviennent les cours d’eau, les nappes phréatiques, les zones humides ?
D’un côté on surexploite les réserves naturelles d’eau pour les besoins d’une agriculture productiviste, d’une industrie tournée vers le profit, d’une croissance urbaine incontrôlée …
D’un autre côté on pollue ces mêmes réserves naturelles d’eau.
En France les cours d’eau sont pollués sur 95% de leur longueur.
De nombreuses espèces végétales et animales voient leur habitat détruit par ce développement économique insoutenable.
Cette situation appelle un contrôle collectif sur la gestion de l’eau.
L’eau doit être considérée comme un patrimoine naturel, nécessaire à la vie, et non comme un produit livré au commerce.
L’eau : un bien commun à défendre
En France, 77% de la fourniture d’eau aux particuliers (l’eau du robinet) est assurée par des entreprises privées, et le tarif pour le consommateur est supérieur de 20 à 27% en moyenne à celui pratiqué par les régies municipales.
La délégation de service public de l’eau (et d’autres services, comme les déchets) a permis à quelques entreprises d’édifier un véritable empire financier :
La /Lyonnaise des Eaux/, alias /Suez/
La /Générale des Eaux/, alias /Veolia/, ex-/Vivendi/
La /SAUR/, c’est-à-dire /Bouygues/.
Ces entreprises sont devenues les leaders du marché mondial de la gestion de l’eau.
Ainsi la Société des Eaux de Marseille (SEM), détenue à 48% par Suez et à 48% par Veolia, implante des filiales au Maroc, en Algérie, en Tunisie.
Les marchands d’eau spéculent sur le fait que l’eau de bonne qualité est de plus en plus une denrée rare. Un milliard et demi d’êtres humains n’ont pas d’accès à l’eau potable. Et partout dans le monde les multinationales, fortes de leur monopole technologique, proposent des contrats aux collectivités locales sur le modèle français.
Il y a là un immense marché à conquérir : aujourd’hui seulement 7% de la gestion de l’eau dans le monde (soit 30% des usagers solvables) est confiée au privé.
Tel est le sens du "partenariat public - privé", formule prônée par le Conseil Mondial de l’Eau, un organisme mis en place par les mêmes multinationales et leurs alliés politiques : le Conseil Mondial de l’Eau, installé à Marseille aux Docks de la Joliette, compte parmi ses dirigeants Loïc Fauchon, président de la SEM, et Jean-Claude Gaudin.
Les compagnies privées voudraient que la gestion de l’eau devienne un service commercial, échappant au contrôle des citoyens. Elles voudraient faire de l’eau ce qu’elles ont fait du pétrole au XXème siècle : un pouvoir pour les riches, un moyen de pression sur les pauvres.
Si l’eau cesse d’être un bien commun pour devenir une marchandise, elle sera de plus en plus chère pour le consommateur, et les pauvres ne pourront tout simplement pas se payer de l’eau potable.
Nous défendons l’eau comme un bien commun à l’humanité et à toutes les espèces vivantes, et dont la gestion doit être contrôlée par les citoyens dans un cadre démocratique.
Contact Attac-Marseille : accueil.marseille chez attac.org tél. 04 91 90 28 05