Une tribune pour les luttes

Témoignage :

Quand Sarkozy se déplace à St Lô ; les bons voeux du Président au monde de l’Education !!

Et les gardes à vue qui s’en sont suivies ...

Article mis en ligne le mardi 20 janvier 2009

Saint-Lô : à propos de la garde à vue d’un militant FSU

Un professeur d’histoire de Cherbourg, militant FSU et RESF (Réseau éducation sans frontières), Pascal Besuelle, a passé quelques heures en garde à vue, lundi 19 janvier. Les faits qui lui sont reprochés - « violence sur agent de la force publique » - remontent aux incidents entre manifestants et forces de l’ordre le lundi précédent à Saint-Lô (Manche), lors de la visite du président de la République, venu présenter ses vœux aux personnels de l’éducation. L’enseignant faisait partie du service d’ordre intersyndical.

Convoqué lundi à 10 heures, pour « affaire le concernant », au commissariat de Cherbourg, le professeur s’est vu, à son étonnement, signifier sa garde à vue avant d’être transféré à Saint-Lô. Il a été libéré en fin d’après-midi, sans avoir été mis en examen. Auparavant, Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, était intervenu auprès du cabinet de Xavier Darcos ainsi qu’auprès de l’Elysée pour « que cela s’arrête ». « Il m’ont paru étonnés », a-t-il indiqué.

« Mon client dénie absolument avoir exercé la moindre violence à l’égard des forces de l’ordre », a déclaré son avocat, Me Patrick Martin, critiquant « un nouveau dévoiement de la garde à vue » et assurant que l’enseignant « se serait rendu à Saint-Lô si on le lui avait demandé. Selon lui, « il y a peut-être eu une bousculade mais alors cela n’a rien à voir avec une violence à l’encontre d’un agent de la force publique ».

Il s’agissait de la troisième garde à vue de syndicaliste dans le cadre de ces incidents du 12 janvier. Un militant CGT avait été gardé à vue quatre heures le jour même et un autre, interpellé un peu plus tard, avait été relâché le lendemain (« au bout de 23 heures 15 » selon les syndicats), sans suite judiciaire, ont indiqué la CGT et le PS du département.


Le témoignage de Pascal Besuelle à sa sortie

Convoqué à 10 heures au commissariat de Cherbourg, ma mise en garde à vue m’a immédiatement été signifiée. L’officier qui m’a reçu m’indique alors que je suis suspecté d’avoir commis des « violences contre un agent de la force publique » dans le cadre de la manifestation du 12 janvier à Saint Lô.

C’est évidemment cette mise en garde à vue qui m’a conduit à contacter un avocat cherbourgeois et non l’inverse comme affirmé par la directrice de cabinet du préfet lors de la rencontre avec l’intersyndicale organisée (lundi) après-midi. Ce même officier justifie la garde à vue par le fait que j’aurais pu refuser en l’absence de celle-ci de me rendre à Saint-Lô où les auditions devaient avoir lieu.

Je suis emmené ensuite au commissariat de cette ville et je fais la connaissance pour la première fois de ma vie des « geôles » de cet établissement. Le rituel déstabilisant ne m’est pas épargné : lacets de chaussure, montre, objets personnels confisqués, cellule sans fenêtre, matelas et couverture repoussants.

Trois auditions espacées d’une heure (pour bien réfléchir sans doute) ont lieu durant l’après midi, avec deux officiers différents, reprenant selon une technique éprouvée les déclarations de l’entretien précédent et construisant un crescendo rôdé dans la délivrance des éléments à charge (photos très vagues et plainte …. de policier).

Tout au long de ces audiences, je n’ai cessé d’affirmer que je n’avais à aucun moment de la manifestation exercé une quelconque violence que ce soit à l’égard des forces de l’ordre. J’ai souligné d’autre part le rôle modérateur du service d’ordre intersyndical dont je faisais partie à la demande de mon syndicat avec lequel je suis resté jusqu’à la dispersion complète de la manifestation.

Le dossier préliminaire va maintenant être transmis au Procureur de la République de Coutances qui décidera ou non des poursuites. Il va sans dire que je remercie du fond du coeur toutes celles et tous ceux qui à Cherbourg, Saint-Lô et ailleurs dans la région se sont très rapidement mobilisés pour exprimer leur solidarité.


Lundi 12 janvier 2009

Dès 8H30, enseignants, parents d’élèves et militants partent de l’IUFM pour une action « Éducation ». Objectif : approcher l’école visitée par Nicolas Sarkozy et faire entendre notre mécontentement. La ville est quadrillée par des gardes mobiles et des CRS.

Le parcours de la manifestation a été défini avec la préfecture et nous avons l’accord de celle-ci pour aller jusqu’au Rd point de la grande surface proche de l’école en question.

A plusieurs reprises, le parcours convenu est remis en cause par les forces de l’ordre.

Nous comprenons rapidement que les promesses du préfet ne seront pas tenues... D’ailleurs, il apparaît rapidement que c’est Paris qui pilote St Lô et que gardes mobiles et CRS parisiens (une sorte de « garde rapprochée » du président) ont pour ordre de nous tenir à l’écart, invisibles et inaudibles, du président.

Rapidement, nous sommes bloqués dans une petite ruelle et tenus en respect par des gardes mobiles armés, équipés, arrogants et provocateurs. Un garde lâchera à Martine « on n’est pas là pour que ça se passe bien ». Nous sommes pris dans une souricière, à plus de 1 km de l’école. Aucune négociation n’est possible : le préfet ne tiendra pas ses engagements, le président en a certainement décidé autrement.

Le prochain RDV sera donc l’interpro à 10H30 Place de la Mairie...

Alors que le rassemblement est prévu de longue date, rien n’a été prévu : les manifestants se rassemblent donc entre les voitures stationnées comme à l’habitude sur la place... Ça fait du monde !

Très vite les manifestants se rapprochent de la place du centre culturel où vont avoir lieu les voeux.

Ils affluent de toutes parts et encerclent rapidement toute la place. Des centaines de policiers veillent sur les barrières qui tiennent à l’écart les manifestants. nous sommes au moins 5000.

Place de la Licorne, l’escadron des forces de l’ordre est remonté à bloc et pas vraiment patient. Très vite, et sans motif valable (quelques oeufs et papiers jetés sur eux) ils envoient des gaz et sortent les matraques.
_ Dans un mouvement de panique, une manifestante est expulsée contre une vitrine.

Quelques blessés nécessitent l’intervention des pompiers.

Ailleurs, les forces de l’ordre sont d’humeur inégale mais souvent remontés : par endroit, chahuter avec une barrière vaut interpellation !

La tension monte et l’omniprésence et les provocations policières y sont pour beaucoup.

Le cortège présidentiel arrive enfin sous les huées des manifestants. Nous n’aurions pas pu lui faire pire accueil !

Forte mobilisation + boycott des syndicats + accueil « chaleureux » : l’action est un succès, elle sera largement couverte par la presse. Notre objectif est atteint, au-delà de nos plus folles espérances !

Plus tard, le départ de Sarkozy sous les huées de la foule signe la fin de l’action et le retour au bercail de la majorité des participants.

Pourtant, le bruit circule rapidement que 8 manifestants ont été interpellés. Comme un seul homme, quelques centaines de manifestants se rendent à l’hôtel de police pour exiger leur libération.

Les responsables syndicaux, prévenant les débordements, se placent rapidement en tête et s’apprêtent à aller négocier... La réponse ne se fait pas attendre et plus de 20 cars de gardes mobiles et CRS tirent des grenades sur les manifestants pourtant pacifiques et calmes...

Du coup ils sont moins calmes...

Les responsables syndicaux organisent le retrait des troupes afin que ça ne tourne pas au carnage. Il est manifeste que les forces de l’ordre n’ont plus seulement la mission d’assurer la sécurité mais bien d’intervenir chaque fois que l’occasion leur est donnée.

Une demande d’audience est faite auprès du préfet et une délégation intersyndicale se rend en préfecture pour exiger la libération des interpellés.

Une vingtaine de manifestants se rend au premier étage de la mairie pour s’entretenir avec le Maire et le faire intervenir auprès du cabinet du préfet. Rapidement, ceux-ci sont évacués par la CRS.

Une petite centaine de manifestants reste pacifiquement et très calmement devant la mairie en attendant la sortie de la délégation reçue en préfecture.

Nous en profitons pour nous restaurer un peu, discuter...

Les manifestants quittent un à un le rassemblement et nous sommes de moins en moins nombreux.

Les responsables syndicaux présents décident de ne pas laisser la cinquantaine de jeunes encore présents seuls et restent à leurs côtés.

L’histoire aurait dû s’arrêter là, et tout serait rentré dans le calme très rapidement.

Interprétation personnelle : le président, excédé par l’accueil, a du piquer une colère et exiger des têtes en donnant carte blanche aux forces de l’ordre.

Ce qui suit est tout simplement honteux : les forces de l’ordre sont entièrement responsables des incidents gravissimes de cette fin de journée :

Alors que l’action se termine et que nous ne sommes plus qu’une cinquantaine devant la mairie, un fourgon de gardes mobiles, casqués, matraques à la main, s’arrête à une trentaine de mètres de nous et procède à l’interpellation musclée de deux jeunes, un peu à l’écart, qui sirotent tranquillement une bière. La réaction ne se fait pas attendre et les manifestants essaient de libérer les jeunes. Le camion est accompagné de coups au moment de son départ. Après 20 mètres, celui-ci s’arrête : nouvelle provocation de ses occupants qui arrivent casqués et matraques à la main pour mettre au pas les récalcitrants. Un échange houleux s’ensuit.

Pendant se temps, la BAC, dans notre dos, procède à l’interpellation d’un autre jeune. Pourquoi lui ? Nous ne le saurons jamais... Nouvelle tentative de libérer le camarade, nouvel encerclement de la voiture de la BAC. Ces derniers nous aspergent de gaz et forcent le passage au risque de renverser quelqu’un. Des manifestants sont sur le capot, la bac ne peut aller plus loin. Les renforts arrivent par derrière et nous matraquent à coeur joie en nous insultant. Ils libèrent la voiture de la BAC et nous comprenons maintenant qu’ils vont s’occuper de notre cas.

Nous ne comprenons rien : nous sommes tenus en respect, les coups de matraque pleuvent au moindre mouvement. Mais on ne nous demande pas de partir...on nous garde juste là...

Et puis très vite, leur cible est un militant de la CGT : il aurait, dans le feu de l’action, donné un coup de hampe de drapeau (tube PVC) sur le casque d’un CRS.

Dès lors, les CRS n’auront de cesse de procéder à son interpellation.

Nous sommes une vingtaine d’adultes à nous tenir les uns aux autres pour protéger notre camarade. Nous formons une "tortue", il est au centre.

Les intimidations et les menaces fusent. 3 escadrons « s’occupent » de nous.

Nous réclamons un geste d’apaisement et la possibilité de partir tous ensemble sans interpellation : qu’ils s’éloignent et nous partirons, il faut que tout cela cesse.

Fin de non recevoir : il leur faut des têtes.

Après un bon quart d’heure comme enchaînés les uns aux autres, un chef d’escadron de la région nous assure que nous pouvons partir tranquilles, que nous ne serons pas inquiétés...

Toujours en nous tenant, nous tentons prudemment une sortie, avec la parole des CRS.

Un autre escadron, de Paris celui là, nous tombe sur le râble et matraque tout ce qui bouge pour atteindre le camarade dont ils veulent la peau. Bagarre générale, les coups pleuvent, nous nous faisons matraquer sévèrement.

Le service d’ordre de Sakozy en a eu pour sa faim...
C’est la fin de la journée, nous sommes rompus.

Suite à ces incidents, une conférence de presse intersyndicale est organisée.
Dans la soirée, un camarade du SNES-FSU apprendra qu’il aura à répondre de ses actes (sans qu’on lui ai signifié ce qu’on lui reprochait).
Le militant de la CGT sera mis en garde à vue toute la nuit. Il devait être relâché vers 15 H cet après midi et risque jusqu’à 10 ans de prison.
Les autres interpellés ont été relâchés, mais seront poursuivis. Les faits son mineurs et ils devraient s’en tirer avec une amende.

Pour les militants syndicaux, une lettre intersyndicale 50 a été écrite, une lettre intersyndicale 14 est en cours, Gérard Aschieri et Bernard Thibaut interpellent le ministère...
Nous attendons les suites...nous sommes sur la brèche.
http://sd14.fsu.fr/index.php?id=173

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Vos commentaires

  • Le 31 janvier 2009 à 19:55, par Christiane En réponse à : Sarkozy hué à Saint-Lô : le préfet et le directeur de la police mutés !

    Agoravox, vendredi 30 janvier 2009

    http://www.agoravox.tv/article.php3...

  • Le 2 février 2009 à 16:07, par Christiane En réponse à : Témoignage


    Bonjour, pour ceux qui ne sont pas encore au courant, notre cher président est venu nous rendre visite à Saint-Lô. Je faisais partie des enseignants qui ont profité de sa venue pour lui signifier notre désaccord quant à la suppression des RASED.
    Les intentions des manifestants étaient pour le moins pacifiques mais celles de M. Sarkozy un peu moins. Ce qui s’est passé ce lundi est tout simplement scandaleux.
    Je vous transmets une lettre écrite par une collègue également présente lundi et qui résume bien la situation. Libre à vous de la lire ou non. Je confirme que tout ce qui est dit dans ce courrier est vrai, j’y ai moi-même assisté, et je peux vous dire que la lacrymo, ça pique !!!
    Petit détail manquant dans la lettre : les médias accusent les manifestants d’avoir cassé une vitrine, ce sont en fait les CRS qui l’ ont cassée en voulant frapper un jeune lycéen.

    Voilà, bonne lecture.

    Bonjour à tous.

    Je tenais à vous signaler plusieurs faits alarmants dont vous devez déjà être au courant(...)
    D’autre part, les enfants de la classe "choisie" pour recevoir la visite de M. Sarkozy a reçu depuis une semaine les visites du préfet, de la police, etc. On leur a demandé d’apprendre à se lever convenablement en posant la main droite sur leur bureau... Et en disant « Bonjour M. le Président » !!!! Un membre de ma famille fait partie de cette classe...
    De plus, cdes travaux demandés depuis des mois, ont été réalisés très rapidement en une semaine... Mais uniquement sur le « chemin » très balisé de M. le Président !!!!!

    M
    a sœur, dont l’enfant était scolarisé dans cette école, n’a pas pu se mettre derrière la barrière de l’école pour l’arrivée du président. Elle a été bloquée en bas de l’immeuble attenant à l’école et n’a pas pu faire trois pas vers l’école. Elle a aussi voulu faire descendre une banderole, avec les habitants du quartier et parents d’élèves le long de l’immeuble ; et les CRS ont demandé à une voisine quelques étages plus bas de la couper ! De plus, la commissaire de police est venue saisir violemment ma sœur par le bras, pour l’empêcher de siffler ! Ce dernier avait ordonné de ne pas voir de manifestants sur son chemin !

    Arrivés à 8 h 30... nous nous sommes dirigés vers le boulevard de la Marne où nous attendaient CRS, gendarmes mobiles bottés et casqués et camion anti émeutes ! Impossibilité de passer alors que des accords avaient été conclus avec la préfecture sur le déroulement de la journée, et tout a été systématiquement bafoué !!!!!!!!! 500 CRS !!!! A défaut de nous voir, il nous a entendus !!!!!!

    Je tenais à signaler l’aspect très violent des forces de l’ordre, qui affichent partout au sein de leurs locaux qu’ils sont présents afin d’assurer notre sécurité avant tout ! En effet, place de la Licorne, une personne âgée a été bousculée par les CRS sous les yeux de lycéens qui se sont empressés de la secourir !!! Les CRS sont passés en bousculant tout le monde, y compris femmes et enfants, alors qu’il n’y avait aucune raison de s’inquiéter et aucune manifestation de violence, sauf la leur ! Un enseignant qui parlait avec les lycéens afin de les calmer face à l’agressivité des CRS s’est fait matraquer en se retournant... Tout mouvement d’une personne étant considéré comme dangereux ?????????!!!!!!!!

    Je suis sidérée, choquée ! Jamais auparavant, je n’ai assisté à une telle vague d’extrémisme ! C’est très important que nos jeunes, qui sont restés calmes et respectueux, aient été présents ! Témoins ! Vous rendez vous compte que deux d’entre eux se sont faits mettre à terre, puis embarquer au commissariat de police alors qu’ils n’avaient rien fait !!!! Tout cela est très inquiétant et nous constatons, encore une fois, que M. le président fait ce qu’il veut ! La mobilisation doit être très importante, et au sein de tous les corps de métiers ! Nous nous devons de protéger nos enfants de cette montée en puissance de la dictature sarkozienne !!!! Et lorsque le peuple est dans la rue, M. le Président peut mettre 500 CRS pour l’empêcher de manifester, il est là et manifeste !!!!

    C’est un de nos droits qui a été bafoué hier ! Comme beaucoup d’autres actuellement ! Y compris le droit à l’éducation pour nos enfants ! Je signale, pour en terminer avec ce courrier, que des groupes ont été constitués sur le net, afin de repérer les personnes « dérangeantes »pour le gouvernement ,et surveiller leurs conversations et mails. Les derniers mots du président lors de son discours à Saint-Lô : « N’ayez pas peur du changement, n’ayez pas peur de la crise, n’ayez pas peur de l’avenir » !!!!!

    Commentaires de M. Digard dans le Ouest-France du13 janvier : « C’était un honneur pour la ville d’accueillir le premier personnage de l’état. Mais c’est de la très haute tension... Quant aux manifestations, je reconnais que l’on puisse ne pas être d’accord et l’exprimer, mais dans le respect de la fonction incarnée par le président de la république ». Nous sommes restés respectueux, mais notre droit à la manifestation n’a pas été respecté ! Nous voulons une égalité dans l’enseignement et les moyens nécessaires afin d’atteindre les objectifs espérés.

    Combien a coûté ce déplacement de M. Sarkozy ? Quant au déploiement des forces de l’ordre... Cet argent dépensé pourrait aider tant d’écoles, de collèges et lycées !!! Voilà ce que je tenais à écrire après être allée manifester hier ! Nous sommes beaucoup à être en état de choc... Je diffuse ce mail à tout mon carnet d’adresses, ainsi que les vôtres car tous ces faits sont des atteintes à la liberté et aux droits de l’homme !

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