http://www.solidaires.org/article23087.html
FEDERATION SUD RAIL
Quand on est président de la SNCF ou président de la république,
on a le droit de colporter des mensonges auprès des média ?
Les cheminots ne sont pas payés lorsqu’ils font grève.
Les cheminots ont une retenue de salaire d’une heure
lorsqu’ils font grève 59 minutes.
Les cheminots ont une retenue de salaire d’une journée,
lorsqu’ils font grève une journée.
Les cheminots ont une retenue de salaire de 8 jours
lorsqu’ils font grève 8 jours.
Quand on est président de la SNCF ou président de la république,
on est là pour restreindre la démocratie ?
Le 2 août 2007, les parlementaires ont restreint le droit de grève dans les
entreprises de transport. Ainsi le délai de préavis auparavant de 5 jours a
été porté à 15 jours. Mais ça ne résout rien lorsque les patrons refusent de
négocier : à Paris Saint Lazare, c’est dès novembre que SUD-Rail avait
préavisé du conflit qui s’est terminé le 14 janvier ! Mais avant la grève, la
direction n’a discuté de rien, et durant les 30 premiers jours de grève, elle
a refusé de négocier avec les grévistes.
Aujourd’hui Sarkozy et Pépy s’en prennent
à ceux qui leur ont donné tort en montrant
que la lutte collective permet de gagner : ils
veulent restreindre encore plus le droit de
grève ! Ainsi, pour une heure de grève, la
journée complète serait retirée sur le
salaire ! Cela s’appelle du vol.
Quand on est président de la SNCF ou président de la république,
on est obligé d’être hypocrite avec les usagers ?
Qui peut croire que ceux qui organisent chaque jour la
casse du service public se soucient des usagers ?
Les grèves sont une gêne importante pour les usagers.
C’est vrai, car nous avons un travail utile, comme des
millions de salariés. Mais les usagers de la SNCF sont
victimes des trains en retard, supprimés, bondés, sales,
chaque jour. Améliorer le sort des usagers, ce serait
donner des moyens financiers et en effectifs au service
public.
Pourquoi ceux qui nous dirigent et versent, le temps
d’une apparition au journal télévisé, des larmes de
crocodiles sur les usagers, sanctionnent-ils les cheminots
lorsqu’ils pratiquent cette autre forme d’action collective
qu’est la grève de gratuité ? La Fédération des Usagers
des Transports et des Services Publics (FUTSP) et la
fédération SUD-Rail ont plusieurs fois demandé qu’on
cesse de qualifier « d’illégal » ce type de mouvements.
En vain...
Quand on est président de la SNCF ou président de la république...
on pratique tout simplement la lutte des classes.
Nous vivons dans un système où les intérêts du plus grand
nombre, celles et ceux qui travaillent (ou le voudraient
mais en sont privés par le chômage), sont opposés à ceux
d’une infime minorité qui concentre entre ses mains
profits financiers, pouvoirs économique et politique. Le
gouvernement et ses serviteurs défendent les intérêts des
plus riches. De tout temps, le patronat a cherché à limiter
les droits des salariés dans l’entreprise. Pour la grève,
comme pour bien des conquêtes sociales de la classe
ouvrière, c’est la pratique, l’action collective qui ont
imposé le droit ; le droit de grève n’est pas un cadeau des
patrons et des gouvernements : c’est un acquis arraché par
celles et ceux qui ont fait des grèves ... lorsque ce n’était
pas légal de le faire ! C’est par la grève que nos droits
sociaux fondamentaux furent obtenus, et conservés
malgré de multiples remises en cause : sans grève, pas de
retraite, pas de réduction du temps de travail, pas de
congés payés, pas de SMIC, pas de protection sociale... Il
est donc logique que les patrons et leurs soutiens
s’attaquent au droit de grève : plus les conditions légales
pour faire grève sont compliquées, plus cela rend difficile
la défense des salariés ... et c’est cela qu’ils souhaitent !
Quand on est président de la SNCF ou président de la république ...
on trouve en face de soi des syndicalistes qui font juste ... du syndicalisme !
Gouvernements et patrons ont réussi à acheter la complicité d’une partie du mouvement syndical,
mais il reste de très nombreux syndicalistes qui se contentent de faire du syndicalisme,
donc d’avoir recours parfois par la grève (et pas seulement à SUD-Rail et à Solidaires, bien sûr !).
La haine des présidents contre ces syndicalistes est pitoyable !