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Actuchômage

Gérard Filoche mis en examen dans l’exercice de ses fonctions d’inspecteur du travail.

Article mis en ligne le jeudi 22 janvier 2009

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Mercredi, 21 Janvier 2009


Accusé de « chantage » et d’« entrave au fonctionnement d’un comité d’établissement », le célèbre inspecteur du travail a été renvoyé en correctionnelle par le parquet de Paris. Multiforme, la répression sociale en France monte d’un cran.

Gérard Filoche est soupçonné d’avoir gêné le fonctionnement du CE de l’entreprise de cosmétiques Guinot à Paris, qui devait statuer en juillet 2004 sur le licenciement d’une salariée protégée. La société avait déposé une plainte avec constitution de partie civile pour « chantage » à son encontre.

Initialement placé sous le statut de témoin assisté, Gérard Filoche a finalement été mis en examen le 21 novembre par le juge Yves Madre, qui a ensuite mis un terme à son enquête. Puis, mi-décembre, le parquet de Paris — nouveau bras armé du gouvernement — a requis son renvoi en correctionnelle.

« Ça ne tient pas debout ! Ce n’est jamais arrivé qu’on puisse parler d’entrave à l’encontre d’un inspecteur du travail ! » a réagi Gérard Filoche qui estime qu’« il n’y a rien qui interdit à un inspecteur du travail de se rendre à un CE, même si ce n’est pas l’usage ». Lors du CE, il s’était rendu sur place pour « mener une enquête contradictoire » sur une employée protégée, déléguée du personnel et de retour de congé maternité, qui faisait « pour la troisième fois l’objet d’une demande d’autorisation de licenciement ». « J’ai simplement menacé de faire un procès-verbal pour entrave à la liberté d’un délégué syndical. Je suis inspecteur du travail, je suis pour protéger tous les CE, ceux qui fonctionnent en tout cas », a-t-il justifié.

Il ne suffit plus de démanteler patiemment l’Inspection du travail et son code : s’attaquer à son représentant le plus médiatique a, surtout en cette période, valeur d’exemple !

Qu’on soit un simple participant à une manifestation de solidarité avec la jeunesse grecque, qu’on soit un militant communiste qui vend L’Humanité Dimanche dans son quartier ou porte-parole d’un nouveau parti anticapitaliste, qu’on installe des tentes dans une rue parisienne pour interpeller les pouvoirs publics sur le mal-logement, qu’on ait choisi un mode de vie alternatif ou qu’on intervienne dans l’exercice de ses fonctions contre le licenciement d’une salariée protégée, le risque est désormais le même : on se retrouve au tribunal (si ce n’est pas en prison) ! Lundi, Jean-Luc Mélenchon, fondateur du Parti de gauche, a dénoncé à juste titre « la multiplication des intimidations policières, judiciaires ou patronales de militants syndicaux ou politiques, dans le seul but de faire taire l’exaspération sociale et civique ».

Cette accumulation d’affaires prouve la très nette tendance que connaît notre pays sous la présidence de Nicolas Sarkozy : la répression et la criminalisation grandissantes de toute forme de contestation. Ainsi l’UMP entend-elle maintenir la paix sociale. Pour combien de temps ?



Accusé de « chantage » et d’« entrave au fonctionnement d’un comité d’établissement », le célèbre inspecteur du travail a été renvoyé en correctionnelle par le parquet de Paris. Multiforme, la répression sociale en France monte d’un cran.

Gérard Filoche est soupçonné d’avoir gêné le fonctionnement du CE de l’entreprise de cosmétiques Guinot à Paris, qui devait statuer en juillet 2004 sur le licenciement d’une salariée protégée. La société avait déposé une plainte avec constitution de partie civile pour « chantage » à son encontre.

Initialement placé sous le statut de témoin assisté, Gérard Filoche a finalement été mis en examen le 21 novembre par le juge Yves Madre, qui a ensuite mis un terme à son enquête. Puis, mi-décembre, le parquet de Paris — nouveau bras armé du gouvernement — a requis son renvoi en correctionnelle.

« Ça ne tient pas debout ! Ce n’est jamais arrivé qu’on puisse parler d’entrave à l’encontre d’un inspecteur du travail ! » a réagi Gérard Filoche qui estime qu’« il n’y a rien qui interdit à un inspecteur du travail de se rendre à un CE, même si ce n’est pas l’usage ». Lors du CE, il s’était rendu sur place pour « mener une enquête contradictoire » sur une employée protégée, déléguée du personnel et de retour de congé maternité, qui faisait « pour la troisième fois l’objet d’une demande d’autorisation de licenciement ». « J’ai simplement menacé de faire un procès-verbal pour entrave à la liberté d’un délégué syndical. Je suis inspecteur du travail, je suis pour protéger tous les CE, ceux qui fonctionnent en tout cas », a-t-il justifié.

Il ne suffit plus de démanteler patiemment l’Inspection du travail et son code : s’attaquer à son représentant le plus médiatique a, surtout en cette période, valeur d’exemple !

Qu’on soit un simple participant à une manifestation de solidarité avec la jeunesse grecque, qu’on soit un militant communiste qui vend L’Humanité Dimanche dans son quartier ou porte-parole d’un nouveau parti anticapitaliste, qu’on installe des tentes dans une rue parisienne pour interpeller les pouvoirs publics sur le mal-logement, qu’on ait choisi un mode de vie alternatif ou qu’on intervienne dans l’exercice de ses fonctions contre le licenciement d’une salariée protégée, le risque est désormais le même : on se retrouve au tribunal (si ce n’est pas en prison) ! Lundi, Jean-Luc Mélenchon, fondateur du Parti de gauche, a dénoncé à juste titre « la multiplication des intimidations policières, judiciaires ou patronales de militants syndicaux ou politiques, dans le seul but de faire taire l’exaspération sociale et civique ».

Cette accumulation d’affaires prouve la très nette tendance que connaît notre pays sous la présidence de Nicolas Sarkozy : la répression et la criminalisation grandissantes de toute forme de contestation. Ainsi l’UMP entend-elle maintenir la paix sociale. Pour combien de temps ?

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