Une tribune pour les luttes

Où sont les droits de l’enfant ?

Djessy, 12 ans, en zone d’attente et privée de sa mère

Aujourd’hui 25 janvier, au terme d’une journée entière passée au TGI, Djessy est libre !!! et l’autre petite fille, arrêtée par la PAF en même temps qu’elle, aussi

Article mis en ligne le dimanche 25 janvier 2009

Heureux dénouement pour DJESSY et JUDELCIA !

Après une journée, mouvementée, éprouvante et émouvante au TGI de Bobigny les deux enfants, Djessy (11 ans) et Judelcia (5 ans), qui ont passé trois longs jours et trois longues nuits en zone d’attente à Roissy viennent d’être « libérées » ! La procédure qui a conduit à leur placement en zone d’attente a été annulée et les deux gamines confiées au juge des enfants qui, sur la foi des documents présentés par les familles, a décidé de leur rendre leur enfant.

Sans l’action menée par le réseau pendant ces trois jours, et encore aujourd’hui, sans le soutien des élus et notamment de Daniel Goldberg, député d’Aubervilliers, et de Claude Bartolone, président du Conseil général, sans l’action de nombreux militants dont ceux de la LDH 93, sans l’intervention attentive de l’administrateur désigné pour prendre en charge le sort des enfants en zone d’attente, et finalement sans l’émotion soulevée, jusque dans la salle d’audience, par le sort réservé aux enfants empêchés de rejoindre leurs parents et maintenus en zone d’attente, cette favorable issue n’était en rien garantie.

Un communiqué plus long de RESF suivra dans quelques heures : mais on peut dès maintenant saluer ici l’attitude de la magistrate chargée ce dimanche du JLD, Mme Dominique JEHEL. Elle a exprimé à plusieurs reprises son incompréhension et son indignation face au sort réservé à ces enfants et a, par un geste fort et symbolique, décidé d’enlever sa robe de magistrate pour éviter d’impressionner davantage les deux fillettes qui lui étaient présentées au milieu de nombreux policiers ! Une attitude en rupture avec la logique du soupçon dont ces familles ont été victimes aux dépens de leur droit légitime au regroupement et à une vie familiale normale.

Mais une pensée s’impose pour ces quelques huit cent mineurs, dont un certain nombre d’enfants de moins de treize ans, qui passent chaque année par la zone d’attente de Roissy. Tous n’ont pas la chance de Djessy et Judelcia. Une pensée aussi pour ce jeune chinois qu’une expertise osseuse, aussi discutable dans son principe qu’aléatoire dans son résultat, a permis de déclarer majeur cet après-midi.

Pas d’enfants en zone d’attente et en rétention ! Droit au séjour et à la scolarisation pour les mineurs qui arrivent en France !

RESF 93

Dimanche 25 janvier / 19 h


Extraits de dépêches AFP. :

Bobigny 17h.

"La juge a décidé la libération de Djessy pour vice de procédure
car la fillette n’a pas pu prendre connaissance des documents sur
son placement en zone d’attente", a précisé Jean-Michel Delarbre,
militant de RESF. "La juge a exprimé son indignation devant la
situation de Djessy et a enlevé sa robe de magistrate pour ne pas
impressionner l’enfant, qui a été autorisée à rester sur les
genoux de sa maman", a-t-il ajouté.
Djessy avait été placée jeudi
à l’aube en zone d’attente à son arrivée à l’aéroport. Vivant en situation
régulière à Aubervilliers avec ses deux autres enfants, Félicité
Tsida-Boussoua a voulu faire venir auprès d’elle l’aînée restée au
Congo, sa grand-mère devenue incapable de la prendre en charge.
La
mère, qui n’avait pas vu sa fille "depuis neuf ans", a indiqué à
l’AFP ne pas avoir pu déposer de dossier de regroupement familial,
faute de signature du père de Djessy "qui ne donne plus signe de
vie". Le cas d’une enfant de cinq ans placée elle aussi en zone
d’attente a été examiné durant cette audience, ont indiqué des
membres de RESF.
RESF avait déjà dénoncé mardi avec l’Anafé
(Association nationale d’assistance aux frontières pour les
étrangers) le traitement réservé à une autre Congolaise, Williana,
12 ans, fille d’un ressortissant français, libérée lundi après 4
jours en zone d’attente à l’aéroport d’Orly, soulignant qu’en
2007, il y avait eu 680 mineurs placés, comme elle, en zones
d’attente.


BOBIGNY, 23 jan 2009 - 21h26

Garde à vue levée pour la mère de Djessy, 12 ans, retenue en zone d’attente

La garde à vue de deux femmes venues chercher jeudi à Roissy une enfant congolaise de 12 ans arrivée illégalement, et maintenue pour cette raison en zone d’attente, a été levée vendredi, le lien de parenté entre Djessy et sa mère semblant avéré, selon une source judiciaire. L’enfant avait été placée jeudi à l’aube en zone d’attente à son arrivée à l’aéroport "munie d’un passeport falsifié", et les deux femmes "se présentant comme sa mère et sa tante" placées en garde à vue pour "aide au séjour" (...) RESF avait déjà dénoncé mardi avec l’Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers) le traitement réservé à une autre Congolaise, Williana, 12 ans, fille d’un ressortissant français, libérée lundi après 4 jours en zone d’attente à l’aéroport d’Orly, soulignant qu’en 2007, il y avait eu 680 mineurs placés, comme elle, en zones d’attente. (...)

L’enfant n’est toujours pas libérée.


Une maman qui vit en France en situation régulière apprend que sa fille aînée arrive en France. Djessy, âgée de 12 ans, était restée au Congo et placée auprès d’une grand-mère devenue incapable de la prendre en charge, puis d’un oncle au Bénin. Faute de pouvoir trouver une possibilité légale de réunir la famille, l’oncle a fait partir la fillette vers la fillette France avec un passeport sous un autre nom. Elle a été interceptée par la Police de l’Air et des Frontières à Roissy et retenue en zone d’attente, menacée d’une expulsion immédiate, tandis que sa mère, Félicité, et une amie venues la chercher à l’aéroport étaient placées en garde à vue.

RESF prévenu jeudi en fin de matinée a aussitôt alerté les élus d’Aubervilliers, pour s’assurer que les autres enfants de Félicité et ceux de Régina étaient bien pris en charge et pour assurer la solidarité avec cette famille. Daniel Goldberg, député de la circonscription, est intervenu dans l’après-midi auprès des autorités préfectorales et du cabinet du Ministre de l’Immigration. De nombreux citoyens ont exprimé leur émotion

La situation ce vendredi à 11 h :

1/ Concernant la fillette : après avoir frôlé l’expulsion immédiate hier, on s’oriente aujourd’hui vers une procédure plus humaine : un administrateur ad hoc a été désigné et Djessy devrait comparaître d’ici à dimanche devant le juge des libertés et de la détention du TGI de Bobigny.

2/ Concernant sa mère et son amie : la garde à vue a été prolongée de 24 h et deux visites domiciliaires qui avaient tout de la perquisition ont eu lieu au domicile de la famille. Le procureur devrait décider dans la journée si des poursuites sont engagées pour mise en œuvre d’une « filière d’immigration illégale », ce qui serait proprement scandaleux pour une mère qui cherche à faire venir sa fille auprès d’elle.

Dès que nous aurons des informations, notamment sur l’audience et la fin de la GAV, elles seront communiquées

Un avocat désigné par la famille suit l’affaire sur les deux plans (Me N’Kounkou).

L’ANAFE, présente en zone d’attente, est en contact avec Djessy et RESF.

La logique de fermeture des frontières conduit à des situations aussi absurdes qu’inhumaines : le regroupement familial est devenu un parcours d’obstacles, la délivrance des visas se fait au compte-gouttes et à la tête du client, chaque étranger qui arrive est considéré comme un « risque migratoire ». Aujourd’hui le « risque migratoire » a le visage d’une fillette qui pleure parce qu’elle est enfermée sans pouvoir rejoindre sa mère ! Après Williana il y a une semaine, le ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale a attrapé une deuxième enfant de douze dans ses filets ! Belle prise !

Alors qu’en 2009, la France va commémorer la signature de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, on ne peut que s’interroger sur les conséquences d’une politique qui met des parents dans une impasse, fait souffrir des enfants, remet en cause le droit à la vie familiale et nie jour après jour des droits fondamentaux.

RESF 93

Contact sur ce dossier :

Jean Michel Delarbre : 06 89 30 86 15


DJESSY, 12 ANS EN GARDE A VUE A ROISSY AVEC SA MAMAN (2 AUTRES ENFANTS) ET UNE AMIE (4 ENFANTS)


Monsieur Sarkozy fait faire de plus en plus fort à la police !

Djessy a 12 ans, elle est congolaise. Elle était élevée à Brazzaville par sa grand-mère. Mais cette dernière, vieillissante et malade, ne pouvait plus s’occuper d’elle. Le père de Djessy ayant disparu, elle est envoyée au Bénin, chez un oncle, il y a 4 ou 5 mois.

Hier soir, Félicité, la mère de Djessy (qui est en situation régulière) reçoit un coup de fil de l’oncle lui disant qu’il place l’enfant dans un avion pour Paris (avec un passeport bricolé, peut-on supposer). Pour aller la chercher Félicité (qui n’est pas en très bonne santé) se fait accompagner d’une amie.

A l’arrivée, à 6h du matin, l’enfant (12 ans !), sa mère et l’amie sont interpellées et placées en garde à vue.

On en est là à l’heure où nous écrivons. On peut supposer que l’argumentation du gouvernement pour justifier l’injustifiable sera qu’on ne peut pas laisser entrer tout le monde, même les enfants, avec des faux papiers. Peut-être, mais la bonne question est à poser en amont : la politique de refus systématique du regroupement familial et des visas pour « freiner l’immigration familiale » aboutit à placer les familles dans des situations impossibles. Comment laisser les enfants au pays, livrés à eux-mêmes, réduits à l’indigence, dans des pays pauvres. Les familles font ce que tout le monde tenterait à leur place : sauver les enfants en les faisant rejoindre leur père ou leur mère dans le pays où ils vivent.

C’est ce qu’avait fait Williana (jeune congolaise internée quatre jours en zone d’attente pour avoir possédé un faux passeport), c’est ce qu’a peut-être fait l’oncle de Djessy. C’est illégal, sans doute mais c’est parfaitement légitime. Quand les lois placent les gens dans l’obligation de les enfreindre, c’est que les lois sont mauvaises et qu’il faut les changer.

En attendant, les victimes de ces lois iniques sont Djessy en garde à vue à l’âge de 12 ans, sa mère, ses deux autres enfants (Prince, 6 ans, et Lisa, 3 ans), Regina, l’amie embarquée dans cette histoire de fous malfaisants et ses quatre enfants pour l’heure privés de leur mère.

Il faut que ça cesse ! Que Djessy, Félicité et Régina soient immédiatement libérées. Et que les textes qui engendrent ces situations soient abrogés au plus vite.

Pour celles et ceux qui voudraient faire savoir aux autorités tout le bien qu’ils pensent de ces faits, rester correct, pas d’injures, pas de diffamation. D’autre part, préfectures et ministères mettent en place des filtres pour éjecter les messages qui pourraient leur déplaire : pour tenter de les contourner, faire des fautes (libreté au lieur de liberté), ou écrire les noms a v e c u n e s p a c e

Ministère de la rafle et du drapeau

Fax ministère : 01 77 72 61 30 et 01 77 72 62 00 Standard 01 77 72 61 00

Secrétaire général secretariat.general chez iminidco.gouv.fr

Secrétaire général : patrick.stefanini chez iminidco.gouv.fr

fax : 01 77 72 61 30 et 01 77 72 62 00

Ministre patrick.stefanini chez iminidco.gouv.fr

Matignon :

http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/premier_ministre/ecrire

Elysée fax : 01 47 42 24 65
http://www.elysee.fr/ecrire/index.html

Maxime Tandonnet (conseiller immigration) maxime.tandonnet chez elysee.fr

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