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Censure inacceptable de la DCRI : une preuve de l’implication de la France dans le génocide rwandais effacée

Article mis en ligne le vendredi 23 janvier 2009

Sur le site de HNS :

http://hns-info.net/spip.php?article17004

Source / auteur : Commission d’enquête citoyenne

vendredi 23 janvier 2009

Le compte-rendu du Commandant de l’opération Amaryllis, le Colonel Poncet, au chef d’Etat-major des armées du 27 avril 1994 a été supprimé de ce site le 14 janvier 2009 en présence de la Direction centrale du renseignement intérieur.

Webmaster de ce site de la CEC, j’ai été convoqué ce jour par les renseignements français à cause de cette note qualifiée de "classifiée" par l’enquêteur. Cela confirme son authenticité. L’entretien a eu lieu le mercredi 14 janvier 2009 au bureau central de la police à Strasbourg. Cette demande officielle de disparition de preuve constitue une preuve de plus de ce que signifie le secret défense : la mise sous le manteau d’une preuve juridique pour protéger "l’inavouable". De toute façon aucun juge ne pouvait, en France, utiliser ce rapport "classifié" "Confidentiel défense" et de nombreux témoins ont relaté ce que le colonel Poncet rapportait : il avait l’ordre de n’évacuer que des non-rwandais et d’écarter les journalistes des soldats qui n’intervenaient pas pour empêcher des massacres pourtant commis sous leurs yeux. La note diffusait la référence de la directive qu’il avait reçue.

Cela constitue pour des citoyens honnêtes un véritable cas de conscience. J’ai choisi de céder devant les menaces juridiques invoquées et j’ai supprimé ce compte rendu d’Amaryllis qui est resté un an sur notre site internet en présence des officiers de la DCRI en mon domicile.

Il n’en demeure pas moins que cette procédure, qu’elle soit légale ou pas, peu importe mais il serait-utile de le comprendre, est tout à fait inacceptable en démocratie. C’est de notre point de vue un dévoiement de la loi car la sécurité des citoyens français n’étaient en aucune manière menacée, seulement la protection de l’impunité de quelques dirigeants. De plus c’était contraire à la convention pour la prévention et la répression des crimes de génocide de décembre 1948 adoptée à Paris par l’AG de l’ONU et qui prévoit aussi les cas de complicité de génocide. Il y eut ensuite un million de morts au Rwanda. qui auraient peut être été évités par une autre attitude.

Rappelons que le Colonel Poncet fut sévèrement sanctionné douze ans plus tard pour son commandement en Côte d’Ivoire. Sévèrement ? ... En réalité, faiblement en regard des crimes commis par l’armée française en 2004 en Côte d’Ivoire sous son commandement (selon la FIDH, 60 morts et plus de 1000 blessés en tirant froidement sur une foule de civils) et dont on a retenu officiellement qu’un meurtre dans un blindé...

Cet essaimage de violences impunies est-il sans lien ? "L’honneur d’un militaire, c’est de savoir désobéïr"

Emmanuel Cattier

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