Une tribune pour les luttes

La Guadeloupe n’a pas attendu le 29 janvier pour exprimer sa colère.

Article mis en ligne le mercredi 28 janvier 2009

La Guadeloupe entame lundi 27 son 7ème jour de paralysie suite au mouvement lancé par le Lyannaj kont pwofitasyon. L’archipel est au ralenti, tous les secteurs sont quasiment bloqués.

Le Collectif contre l’exploitation outrancière (LKP), qui regroupe quarante-sept syndicats, partis et associations de Guadeloupe, a annoncé le lundi 26 qu’il poursuivrait la grève générale contre la vie chère, entamée depuis le 20 janvier.

Samedi 25, plusieurs milliers de personnes (25 000 selon les organisateurs) ont défilé à Pointe-à-Pitre. Durant plusieurs heures, les manifestants ont scandé « La Gwadloup sé tan nou, la Gwadloup a pa ta yo : yo péké fè sa yo vlé an péyi an-nou » (« La Guadeloupe nous appartient, elle ne leur appartient pas : ils ne feront pas ce qu’ils veulent dans notre pays »).

Le Collectif LKP réclame, entre autres, la baisse des prix des produits de première nécessité, celle des impôts, des taxes et des carburants, le gel des loyers ainsi qu’une augmentation des salaires et minima sociaux.
Parallèlement, un mouvement de grève touche aussi les stations-service dont les patrons exigent l’établissement d’un numerus clausus des stations.

Suivre les informations sur le site de http://ugtg.org/


http://www.actuchomage.org/modules....

Jeudi, 22 Janvier 2009

Depuis mercredi, à l’appel du collectif « Kont pwofitasyon » (contre la "profitation") qui a promis une paralysie totale de l’île, les Guadeloupéens se mobilisent massivement contre la vie chère, pour l’emploi et l’éducation.

« Dans notre situation, marquée par un chômage massif [1], l’emploi précaire et les licenciements dont les femmes sont particulièrement victimes, la hausse du coût de la vie touche toutes les catégories sociales et plus durement encore ceux qui ont peu de ressources financières. Les conséquences aujourd’hui sont un appauvrissement et un surendettement entraînant l’impossibilité de payer les loyers, les charges, les impôts et de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille », explique l’Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe (UGTG), signataire d’un appel à la grève reconductible lancé par une cinquantaine d’organisations syndicales, politiques et associatives qui ont élaboré une plateforme commune contenant douze points de revendications :

- La baisse immédiate de 50 centimes du prix des carburants
- La baisse des prix de tous les produits de première nécessité et de tous les impôts et taxes
- Une augmentation du salaire minimum de 200 € nets
- La baisse du prix de l’eau et des transports de passagers
- La titularisation de tous les précaires publics et privés
- Le reversement des sommes abusivement perçues par la SARA [2] et les Collectivités dans un fonds destiné à la formation et à l’emploi des jeunes et à l’organisation d’un véritable service des transports de passagers
- La restitution par la SARA des 3 millions d’€ versés par l’Etat et les Collectivités
- La création, en remplacement de la SARA, d’un service public d’approvisionnement et de distribution des carburants garantissant la transparence, la qualité et l’accès à un carburant au meilleur coût
- La sauvegarde du patrimoine de l’Hôtel Kalenda et le reclassement de tous les salariés de Kalenda et Anchorage
- Le développement de notre production afin de satisfaire les besoins de la population
- Le droit à l’éducation et à la formation pour la jeunesse et les travailleurs de notre pays
- La priorité à l’embauche et aux postes de responsabilité pour les Guadeloupéens et le refus du racisme à l’embauche.

Privés ou publics, les secteurs de l’éducation, des transports, du bâtiment, de la santé, du tourisme, de l’hôtellerie, de l’électricité ou de l’eau sont touchés. Même le Pôle Emploi est en grève. Des rassemblements, des occupations et des opérations escargot s’organisent. En face des grévistes, les forces de l’ordre ont reçu la consigne de s’opposer à tout barrage, occupation ou tentative de blocage de la circulation.

En deux jours le mouvement s’est durci et, selon « Kont pwofitasyon », ne s’arrêtera pas tant que les revendications ne seront pas satisfaites.

[1] On rappelle que la plupart des statistiques officielles sur le taux de chômage ou le nombre de RMIstes éludent généralement les DOM, les chiffres jetés en pâture à l’opinion publique ne concernant que la sacro-sainte métropole afin d’avoir l’air nettement plus reluisants.

[2] La SARA (Société Anonyme de Raffinerie des Antilles), qui approvisionne en produits pétroliers la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique, est désignée comme principale responsable des prix élevés du carburant.

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