Une tribune pour les luttes

Action urgente

TENTATIVE D’HOMICIDE SUR NOTRE COMPAÑERO RUBÉN VALENCIA NÚÑEZ

Oaxaca de Magón, Ville de la résistance, le samedi 10 janvier 2009

Article mis en ligne le dimanche 25 janvier 2009

Nous voulons dénoncer les manœuvres d’intimidation qui ont mis en péril la vie de ce compañero participant au mouvement populaire dans l’Oaxaca.

LES FAITS :

Ce samedi 10 janvier, vers 23 h environ, tandis que notre compañero RUBÉN VALENCIA NUÑEZ empruntait en compagnie d’une autre personne la Rue Porfirio Díaz pour se rendre à l’espace politique et culturel « CASOTA », au nº 408 de la rue Crespo, dans le centre de la ville d’Oaxaca, plusieurs individus (peut-être 3) passant à bord d’un véhicule de couleur bleue métallisée, de la marque Peugeot, semble-t-il, ont commencé à les insulter. S’adressant à notre compañero RUBÈN, l’un de ces individus lui a lancé : « Sale APPO ! », entre autres invectives. L’un d’eux s’apprêtait à descendre du véhicule mais il a été persuadé par les autres de renoncer et l’automobile a poursuivi sa route pour aller se garer à environ un pâté de maison de là.

Face à cette situation, nos deux compañeros ont repris leur chemin et se sont réfugiés dans un café situé dans la même rue. Cinq minutes à peine après y être entré, tandis que notre compañero RUBÉN VALENCIA NUÑEZ était se lavé les mains aux lavabos, l’individu qui l’avait invectivé dans la rue a pénétré dans l’établissement, rempli de personnes qui y étaient installées en toute tranquillité, et est entré dans les toilettes où se trouvait le compañero. Sans dire un mot, il a empoigné une sorte de couteau et, bousculant notre compañero, il lui a asséné plusieurs coups à hauteur du cou, de la nuque et du visage, le blessant en plus de 3 endroits. Sur le moment, Rubén a uniquement senti qu’on le frappait et a essayé d’échapper aux coups. Bousculant son agresseur il est parvenu à sortir des toilettes, poursuivi par l’autre. Dans la confusion, un serveur qui passait entre eux a été blessé au cou par l’arme qu’empoignait l’agresseur.

L’agresseur est âgé approximativement de 28 ans, il est d’une constitution robuste et porte les cheveux très courts (ressemblant à un agent de la police de l’État ou de la police judiciaire). Défiant l’assistance, il est demeuré sur les lieux quelques instants, avant de se retirer en abandonnant son arme. Entre temps, Rubén s’était aperçu de la gravité de ses blessures, le sang ayant rapidement trempé ses vêtements. Il a rapidement été emmené à l’hôpital et est pour l’heure hors de danger. Il présente deux blessures de 3,5 cm de long et d’environ 1 cm de profondeur à la nuque, un coup sur la tête et une entaille allant de son œil gauche à l’oreille, sans compter d’autres entailles moins importantes provoquées par la même arme. Chaque blessures a nécessité 6 points de suture et il faut signaler que l’une de ses blessures a frôlé la veine jugulaire, les conséquences fatales ayant été évitées de justesse. Le serveur de l’établissement présente également une blessure au cou produite par le même agresseur, blessure dont nous ignorons la gravité.

NOUS TENONS À DÉNONCER fermement de tels faits, qui s’inscrivent dans la stratégie de répression et violence orchestrée par le gouvernement de l’État de l’Oaxaca et menée à l’aide de groupes parapoliciers ou de civils recrutés par cet État. Aussi dénonçons-nous à l’adresse du monde entier l’éventualité de la mise en place d’une répression sélective semblable à celle de la « guerre sale » déclenchée il y a plus de trente ans contre les mouvements sociaux de notre pays. L’agression à l’encontre de notre compañero RUBÉN fait suite à une série d’agressions, de manœuvres intimidatrices et d’arrestations ayant affecté de nombreux compañeros du mouvement social dans les derniers mois, qui, n’ayant pas eu le succès escompté et ayant mis en évidence les agissements arbitraires et illégaux de l’État d’Oaxaca, se poursuivent avec une telle agression ; agression qui pourrait signifier le début d’un niveau plus élevé et plus dangereux encore de répression et de violence dont le gouvernement charge des groupes parapoliciers et paramilitaires ainsi que des tueurs au service du mauvais gouvernement d’ULISES RUIZ ORTIZ, dans le plus pur style de la guerre sale.

NOUS AFFIRMONS :

– Notre détermination à poursuivre la construction d’un Oaxaca différent, où l’on ne réprimerait pas ceux qui ne font que rechercher la justice pour le peuple et le châtiment de ses assassins. Un Oaxaca où il soit enfin possible de vivre sans peur et sans répression ;

– Que de tels faits nous démontrent, si besoin était, l’urgence d’un changement et la nécessité de continuer notre mouvement pour empêcher à l’avenir que ne gouvernent des assassins.

NOUS EXIGEONS :

– L’arrêt immédiat de toutes stratégies criminelles de répression et d’intimidation des différentes luttes des peuples de l’Oaxaca menées par l’État mexicain et par le gouvernement de l’Oaxaca ;

– Le respect de la vie et de l’activité de l’ensemble des compañeros et compañeras du peuple de l’Oaxaca qui continuent de construire des alternatives en vue d’une vie dans digne dans la justice et dans la liberté ;

– Le châtiment des responsables de cette agression contre notre compañero RUBÉN VALENCIA NUÑEZ.

Respectueusement, nous demandons aux peuples du Mexique et du monde de suivre de près la situation, qui pourrait annoncer le début d’une Guerre sale ou d’une Guerre de faible intensité visant le mouvement légitime des peuples de l’Oaxaca.

fraternellement,

VOCAL (Voix de l’Oaxaca construisant autonomie et liberté)
CASOTA (Casa Autónoma Solidaria Oaxaqueña de Trabajo Autogestivo – « Local autonome solidaire oaxaquègne de travail autogéré »)
Université de la Terre-Oaxaca
Diplômé de recherches du chapitre des Déchaussés

Source : http://vocal.lahaine.org/articulo.p...


Lettre de solidarité suite à l’attentat dont a été victime le compagnon Rubén Valencia

Nous venons d’apprendre l’attentat dont a été victime notre compagnon Rubén Valencia dans la nuit du samedi 10 janvier de cette année. Nous nous insurgeons contre les méthodes adoptées par le gouverneur de l’Etat d’Oaxaca, Ulises Ruiz Ortiz, pour faire taire tout mouvement de contestation sociale.
Rubén Valencia ainsi que ses compagnons de VOCAL (Voix d’Oaxaca construisant l’autonomie et la liberté) et de CASOTA (Maison autonome solidarité oaxaquégnène de travail autogéré) œuvrent pacifiquement pour la construction d’une société égalitaire et pour l’autonomie des peuples, ils représentent un danger pour un gouvernement de type colonial, qui repose sur l’injustice et la spoliation.

Cet attentat s’ajoute à une longue série d’agressions, d’intimidations et de détentions arbitraires à l’égard des acteurs sociaux, membres de l’APPO (Assemblée populaire des peuples d’Oaxaca), et de VOCAL, journalistes, locuteurs et locutrices de radios communautaires, délégué(e)s des peuples indiens en résistance. Cette recrudescence de la violence de l’Etat, qui rappelle les années sombres de la Guerre Sale, a de quoi inquiéter.

Nous protestons énergiquement contre les abus du pouvoir et le terrorisme d’Etat qui, s’appuyant sur la mise en place de groupes de paramilitaires, d’assassins et de sicaires génère la violence sociale dont il se nourrit.
Nous exprimons ici notre solidarité avec les compagnons, qui, de l’autre côté de l’océan, luttent pour une autre société, plus libre, plus égalitaire et plus fraternelle.
Nous renouvelons toute notre sympathie au compagnon Rubén Valencia.

A Marseille, le 13 janvier 2009

Les Amis de l’autre côté de la mer

P.-S.

Collectif Caracol de Marseille
- caracolmarseille chez no-log.org

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