Une tribune pour les luttes

« En finir avec une organisation désastreuse » Nicolas Sarkozy, 22 janvier 2009.

Répondons-lui ! Le 2 février, les universités s’arrêtent. Tous les laboratoires doivent soutenir activement la grève.

Manifestation recherche et Enseignement supérieur (Enseignants-chercheurs, Etudiants, Chercheurs, Post-docs, ITA et Biatos) Jeudi 5 février 14H : parcours : Fac St Charles, Boulevard d’Athènes, Canebiere, rue Paradis, Préfecture. Venez nombreux

Article mis en ligne le lundi 2 février 2009

Mercredi 4 février

- Univ Aix-Marseille 1 et 3 : 13h30, amphi Pasteur, AG à la Faculté Saint-Jérome Marseille. Ordre du jour : Poursuite du mouvement, diffusion d’affiches à destination grand public, modalités d’action, organisation de la journée du 5.

Jeudi 5 février

Campus de Luminy : AG Des personnels et étudiants du campus Amphi 7, Jeudi 5, 12h30

- Manifestation recherche et Enseignement supérieur (Enseignants-chercheurs, Etudiants, Chercheurs, Post-docs, ITA et Biatos) Départ 14H : parcours : Fac St Charles, Boulevard d’Athènes, Canebiere, rue Paradis, Préfecture. Venez nombreux


Calendrier des actions sur :

http://www.sauvonslarecherche.fr/

Mauvais, non performants, archaïques, idéologues, partisans, conservateurs, aveugles, refusant de voir la réalité, immobilistes, ayant des mentalités à changer, installés dans le confort de l’autoévaluation et travaillant dans des structures obsolètes, archaïques et rigides. Voici donc les termes que Nicolas Sarkozy a utilisés dans son discours du 22 janvier 2009, pour dire ce qu’il pense de nous et de nos institutions. Et il a ajouté : « N’y a-t-il pas urgence à en finir avec une organisation désastreuse. Les organismes de recherche doivent opérer leur transformation en agence de moyens »

(http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2373)

A côté du mépris que le chef de l’Etat a ainsi manifesté à notre égard, il a confirmé une fois encore sa volonté qui confine à l’obsession de poursuivre le démantèlement de l’intégralité des institutions qui organisent en France la production et la diffusion du savoir scientifique. Le Président de la République a refusé d’entendre le rejet massif par les Universités des réformes sur le statut des enseignants-chercheurs et de la mastérisation et se propose d’ouvrir un autre front en annonçant la disparition programmée d’un système de recherche qui a offert au pays une bonne partie de ses succès industriels. L’heure n’est plus aux tergiversations, les décisions sont déjà prises : les réformes universitaires doivent se poursuivre et le CNRS sera transformé en une kyrielle d’agences de moyens, venant s’ajouter à celles existantes. Et qu’importent les incohérences internes de cette politique, l’aggravation du désintérêt pour les carrières scientifiques qu’elle entraînera, c’est le geste qui compte.

Comme à son habitude, le Président de la République fonde son projet sur un diagnostic totalement mensonger qu’il habille des atours de l’évidence. La France nous dit-il, serait à la traîne en matière de recherche et d’enseignement supérieur et ce, en dépit des sommes formidables qui lui seraient consacrées. La raison de cet échec tiendrait à la vétusté de ses institutions et au conservatisme de ses personnels installés dans le confort de la fonction publique. Faut-il rappeler une fois encore que la France occupe une place tout à fait honorable dans la recherche internationale, notamment au regard des faibles moyens qui lui sont consacrés ? Faut-il rappeler que l’université a vu en une génération ses effectifs étudiants doubler, sans que les moyen ! s dont elle dispose pour les encadrer ne suivent, ce qui n’a pu se faire sans une certaine capacité d’adaptation de ses structures et de ses personnels ? (voir http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2141)

Face à cette nouvelle provocation d’un Président qui annonce avec un plaisir presque gourmand son intention d’en découdre, il ne faut pas en douter : nous saurons répondre présents pour empêcher la mise en coupe de notre système de recherche et d’enseignement supérieur.

Nous vous appelons donc à vous joindre massivement à la journée interprofessionnelle de grève et de manifestations des salariés des secteurs public et privé du 29 janvier. (A Paris, nous serons présents sous la banderole SLR dans le cortège et SLR-Paris convoquera une Assemblée générale de 12h à 13h30, aux Cordeliers, Amphi Farabeuf ,15, rue de l’Ecole de Médecine, métro Odéon.)

Par ailleurs, une coordination nationale des universités, réunie le 22 janvier à Paris a décidé de lancer une grève pour le 2 février dans toutes les universités qui doit donc être soutenue par tous ceux –y compris les chercheurs, techniciens et personnels administratifs des organismes - qui sont convaincus de la violence de l’attaque contre nos institutions et contre les valeurs qu’elles portent.

Plus que jamais, nous appelons (1) tous ceux dont les fonctions peuvent les conduire à réaliser des expertises dans le cadre de l’ANR ou de l’AERES signer et faire signer le moratoire des expertises (http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2147) (2) et tous les laboratoires CNRS à participer à la consultation mise en place par la C3N à laquelle ont déjà pris part plus de 400 unités (http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2284).

Enfin nous vous invitons également à signer L’appel des appels (http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2326) et à participer à la journée du 31 janvier aux côtés d’acteurs d’autres secteurs eux-aussi confrontés à une casse similaire de leurs institutions.


Encore et toujours exigeons :

(1) Un moratoire des réformes en cours, voire pour certaines leur abandon pur et simple : réforme du statut des enseignants chercheurs, démantèlement du CNRS et des EPST, mastérisation, chaires CNRS/Universités.

(2) La création de postes et pour le moins, le rétablissement de tous les postes supprimés aux concours 2009 (chercheurs, enseignants-chercheurs, ITA et BIATOSS).

(3) La mise en place d’un débat et d’une véritable négociation avec les personnels, leurs organisations et les instances représentatives existantes (comité national, CNU, conseils universitaires et conseils d’organismes, etc.).

Pour le CA de Sauvons La recherche

Isabelle This Saint-Jean


Motions votées par la Coordination Nationale des Universités réunie en Sorbonne (Amphi Richelieu) le 2 février 2009

196 délégués présents

313 participants présents en Assemblée Générale Texte seulement

Voici les textes des trois motions votées le 2 février 2009 par la Coordination Nationale des Universités.

Motion n°1

Comme celle du 22 janvier 2009, la Coordination Nationale réunie le 2 février 2009 condamne la mise en place d’une politique d’affaiblissement structurel de l’enseignement et de la recherche, la précarisation des personnels de toutes catégories notamment au travers de l’individualisation des carrières, de la mise en place du nouveau contrat doctoral et des suppressions d’emplois.

Elle exige le rétablissement des postes supprimés, un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires dans les universités et les grands organismes de recherche. Elle soutient les mobilisations en cours.

Elle constate que les Ministères n’ont, à ce jour, pas retiré :

* le projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs

* la réforme de la formation et des concours de recrutement des enseignants des premier et second degrés.

En conséquence, la Coordination Nationale appelle l’ensemble des universités à rejoindre le mouvement de grève totale, reconductible, illimitée, déjà engagée dans certaines universités.


Le 2 février 2009, l’Université et la Recherche s’arrêtent.

Votée à l’unanimité moins 2 abstentions

Motion n°2

La Coordination Nationale du 2 février appelle toute la communauté universitaire et le monde de la recherche (enseignants, chercheurs, étudiants, ITA, personnels administratifs, techniques et de bibliothèque, ainsi que les contractuels et vacataires) à entrer dans une lutte active. Elle appelle la communauté universitaire et le monde de la recherche à :

* une journée nationale de manifestations et d’actions le jeudi 5 février ;

* une manifestation nationale qui mène au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (1 rue Descartes, Paris), le mardi 10 février ;

* une cérémonie nationale de non remise des maquettes de Masters le vendredi 13 février devant le Ministère et les rectorats ;

* boycotter les expertises pour l’Agence Nationale pour la Recherche (ANR) et l’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES) ;

* faire cours en dehors des cadres habituels ;

* appeler les organisations syndicales et intersyndicales à faire le lien avec le primaire et le secondaire ;

* imaginer toute forme d’action et de lutte qui alerterait collègues et citoyens sur le démantèlement du service public d’éducation et de la recherche.

Elle encourage chaque université à élire, pour la Coordination, trois représentants enseignants-chercheurs/enseignants/chercheurs, un représentant BIATOSS et un représentant étudiant (5 personnes maximum).

Votée à l’unanimité moins 2 abstentions


Motion n°3

Depuis près de deux ans, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a décidé et fait voter à la hussarde une série de « réformes » sans aucune négociation :

* la loi LRU ;

* la transformation radicale des organismes de recherche en agences de moyens ;

* le pilotage, par le pouvoir politique, de la Recherche et de l’Université ;

* la remise en cause des statuts nationaux ;

* le démantèlement des concours nationaux de recrutement des enseignants des premier et second degrés, et le projet de « mastérisation » de la formation des enseignants ;

* le projet de contrat doctoral.

Parallèlement, le Ministère a supprimé 1090 postes et développé la précarité des enseignants-chercheurs, des chercheurs et des personnels administratifs, techniques et de bibliothèque.

Pour mettre fin à cet autoritarisme, la Coordination Nationale des Universités réunie le 2 février 2009 exige :

* le retrait du projet de décret sur les statuts des enseignants-chercheurs, et la restauration des cadres nationaux des diplômes et des statuts ;

* le retrait de la « réforme » de la formation et du recrutement des enseignants des premier et second degrés ;

* l’arrêt du démantèlement des organismes de recherche et de la fonction publique en général ;

* le retrait du contrat doctoral ;

* la restitution des postes supprimés et la résorption de la précarité chez les enseignants, les chercheurs, les BIATOSS et ITA par un plan pluriannuel de création de postes ;

* la titularisation des personnels contractuels.

La Coordination Nationale constate que toutes ces contre-réformes résultent de la loi LRU. En conséquence, elle demande en urgence que la communauté universitaire et le monde de la recherche soient consultés sur une nouvelle loi garantissant démocratie, collégialité, indépendance et liberté, car l’Université n’est pas une entreprise et le Savoir n’est pas une marchandise.

Votée à l’unanimité moins 1 contre et 4 abstentions
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Motions des 46 universités

Mille Bâbords 10137

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