Une tribune pour les luttes

CODEDO (COllectif pour une DEpénalisation du Délit d’Outrage)

LYON, 11 février, procès d’Isabelle, poursuivie pour outrage par 4 agents de la SUGE (police ferroviaire)

Arnaque ID-TGV+provoc SUGE+violences policières+connerie humaine= OUTRAGE

Article mis en ligne le dimanche 8 février 2009

http://codedo.blogspot.com/

Lyon, 5 février, 14h, Maison de la Justice (tribunal correctionnel) 32 avenue Jean-Mermoz 69009 Lyon, procès d’Isabelle Sylvestre, Franco-canadienne, poursuivie pour outrage par quatre agents de la SUGE.

SOUSCRIPTION pour aider Isabelle (fauchée comme les blés) à payer ses frais d’avocat. Envoyez vos chèques (même des tout petits montants) à l’Association Cailloux, 11 rue Sibié 13001 Marseille.

Arnaque ID-TGV+provoc SUGE+violences policières+connerie humaine= OUTRAGE


Résumé des faits.

ACTE 1. Lyon, août 2008. Isabelle prend le train pour se rendre à Paris. Sur le quai, le contrôleur ID-TGV à qui elle présente son billet (payé 40€), lui demande d’acquitter un supplément de 50€ pour cause… d’excédent de bagages : elle en aurait deux de trop, en comptant son sac-à-main, bien entendu ! Isabelle proteste, en insistant sur le fait qu’il n’est écrit nulle part que des frais supplémentaires seraient ajoutés au coût du billet pour excédent de bagage. Le contrôleur ne veut rien savoir. Vous n’avez pas lu les conditions sur le contrat ? Vous me devez 50€, sinon, vous ne montez pas le train. Isabelle, dont le train va partir, insiste : ni sur le billet, ni sur la page internet qu’elle a dû remplir pour acheter le billet, il n’est écrit qu’il y a des frais de 25 euros par bagage supplémentaire. En vain. Elle leur explique qu’elle a tout simplement cocher la case « d’acceptation des clauses du contrat d’achat », comme elle le fait depuis plusieurs années, en toute confiance. Elle a bien sûr lu ces clauses lors de ses premiers achats de billets ID-TGV, mais elle ne les relit pas chaque fois. Pour elle, cette clause doit être considérée comme une clause « illisible ». Elle n’a donc pas l’intention de payer la somme demandée par l’agent, et signifie que cela ressemble bien à un « racket », que son train va partir, qu’elle veut y monter car elle va perdre son billet – qu’elle a payé à ID-TGV… Arrive un groupe de 4 agents de la SUGE. Deux d’entre eux la serrent de près, comme pour bien lui montrer qu’ils la dominent. Deux autres se positionnent plus loin sur le quai, lui barrant la sortie, au cas où elle voudrait s’en aller.

ACTE 2. Si vous ne savez pas lire, sortez de la gare ! lui lance un intellectuel de la SUGE, armé d’un fusil « taser ». Isabelle, dont l’accent québécois ne passe inaperçu, proteste encore : C’est comme ça la France aujourd’hui ? Si vous êtes pas contente d’être ici, retournez chez vous ! Aux propos xénophobes de l’agent, devenu assez agressif, Isabelle répond que c’est du « racisme » et se tourne vers le contrôleur ID-TGV. Vous êtes des voleurs ! Un des agents de la SUGE s’énerve. On va appeler la police ! Isabelle, de plus en plus effrayée, hallucinée par la tournure que prennent les événements (son train vient de partir), à bout d’arguments, au bord des larmes, lance un vibrant "Déchets de la société !" qui provoque… l’arrivée de la police. Elle essaie de s’en aller, mais les quatre agent SUGE forment un cercle autour d’elle et l’empêchent maintenant de partir. Isabelle s’énerve et les insulte. Elle les pointe du doigt et essaie de sortir du cercle. Une agente SUGE, la femme du groupe, se jette sur elle pour l’empêcher de bouger en lui tordant violemment le bras. Un gentil collègue vient l’aider et empoigne également Isabelle pour l’immobiliser. Isabelle s’en sortira avec un bleu énorme lui couvrant le bras gauche, de l’épaule au coude, et une douleur qui persistera plusieurs jours. Elle a porté plainte, mais il semble que sa plainte pour abus d’autorité et violence, n’ait pas eu de suite.


ACTE 3
. Dépitée, elle rassemble ses bagages et va s’asseoir un peu plus loin sur le quai. 4 policiers de la BAC arrivent (ils sont désormais 8 « agents » à entourer Isabelle). Elle est rejointe par un cow-boy de la BAC, qui grogne : Vos papiers ! Isabelle s’exécute, non sans avoir rappelé au malappris qu’au Québec on dit "s’il vous plaît". L’agent, prenant un malin plaisir à tordre sa carte d’identité comme s’il allait la casser en deux, se fait aussi prier par Isabelle « d’arrêter d’essayer de tordre sa carte d’identité ».

ACTE 4. Emmenée au commissariat (aucun des 8 flics en uniforme présents ne l’aidera à porter ses bagages, alors qu’elle a très mal au bras), où elle restera deux heures, Isabelle apprend de la bouche d’un commissaire qu’elle est poursuivie pour outrage par 4 agents de la SUGE. Elle devra attendre le lendemain pour prendre un autre train pour Paris (au tarif fort, et sans pouvoir se faire rembourser son billet ID-TGV).


N’oubliez pas de signer la pétition Pour en finir avec le délit d’outrage

http://www.ldh-france.org/Petition-...

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