Une tribune pour les luttes

AMMAR AMEDJAR, dénigré, calomnié, arrêté, maltraité, condamné, libéré, expulsé, arrêté à nouveau, emprisonné et bientôt expulsé encore pour vouloir vivre avec ses enfants.

Richard Moyon et un autre membre de RESF interpellés parce qu’ils distribuaient des tracts aux passagers de l’avion à l’aéroport. M. Amedjar a été débarqué. Il passera au TGI de Bobigny demain lundi 2 mars à 13h . Signez vite la pétition.

Article mis en ligne le dimanche 1er mars 2009

Pétition :

http://www.educationsansfrontieres.org/?article18090


Ammar Amedjar qui a donc réussi à ne pas embarquer cet après-midi sera déféré au TGI de Bobigny demain lundi 2 mars à 13h. Rahma sa femme sera là ainsi que tous ceux qui le peuvent.

Il a échappé à une deuxième expulsion après un mois de prison pour avoir refusé d’embarquer. Il est en outre l’objet d’une campagne de calomnie crasseuse de la part de hauts-fonctionnaires qui, pour assurer leur confort moral, ont le besoin de salir ceux qu’ils expulsent sur ordre.

On n’accepte pas. On va essayer de tirer Ammar de là. Pour lui, pour Rahma et leurs enfants. Mais aussi pour nous. Pour dire qu’on n’accepte pas de vivre dans un pays mené par les serviles.


M. Amedjar a été débarqué. Nous attendons les suites.

Gabegie monumentale de temps, de moyens, valeurs foulées au pied, famille déchirée ... pour quoi ???

La France, en tout cas certains de ces sbires qui nous gouvernent (c’est un bien grand mot ...) sont vraiment devenus fous ...


Dimanche : 12h10

Richard Moyon, un des membres de RESF, vient d’être interpellé. Il est au poste de police 2F de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Il informait les passagers du vol Paris-Casablanca de 12h55 des conditions de l’expulsion de Ammar Amedjar : celui-ci serait entravé, menotté, bâillonné. Libération a entendu l’interpellation de ce responsable de Réseau Education sans frontières via le téléphone portable de l’intéressé.

Richard Moyon a été arrêté en vue d’une « vérification d’identité », en compagnie d’un autre membre de RESF. C’est la première fois, selon RESF, que la police répond ainsi à une information des passagers.

Les documents dont était porteur les deux membres de RESF ont été confisqués. En échange, si l’on peut dire, la police leur a donné un texte, retraçant les différentes peines de prison et amende encourues en cas d’outrage, d’entrave à la circulation d’un aéronef et autres délits.

Richard Moyon vient de refuser de signer un procès-verbal, lui reprochant une « destruction de tracts » (sic).

A 13h, les deux membres de RESF ont été libérés. Ils seront convoqués au tribunal de police pour « distribution de tracts dans un lieu public », selon le PV (corrigé) qui leur a été remis et qu’ils ont refusé de signer.


Dimanche 10 H. Alerte : il est en ce moment même emmené à l’aéroport.

Téléphonez, mailez..

Préfecture de Maine -et-Loire (Courtois, pour éviter d’éventuelles poursuites , fréquentes en ce moment, mais FERMES )

Numéros tel : 02 41 81 81 81

02 41 81 80 20

Fax:02 41 88 04 63

Mails : marc.cabane chez maine-et-loire.pref.gouv.fr

cabinet-prefet chez maine-et-loire.pref.gouv.fr

Ministre de l’immigration

Fax ministère : 01 77 72 61 30 et 01 77 72 62 00 Standard 01 77 72 61 00

Secrétaire général secretariat.general chez iminidco.gouv.fr

Secrétaire général : patrick.stefanini chez iminidco.gouv.fr

fax : 01 77 72 61 30 et 01 77 72 62 00

Ministre eric.besson chez iminidco.gouv.fr


Dimanche 1er mars 2009

Un sans-papier calomnié et bientôt expulsé ?

Voici un rappel des faits, concernant Ammar Amedjar :

Ammar Amedjar va probablement être victime d’une tentative d’expulsion dans les tout prochaines heures, après avoir fait les frais d’un campagne de dénigrement et de calomnies de la part de fonctionnaires.

Il a 27 ans, il est marocain, mari d’une jeune femme de nationalité marocaine elle aussi mais qui réside en France depuis l’âge d’un an et qui est titulaire d’une carte de résident (10 ans).

Ils se sont mariés en 2005 au Maroc. Après le mariage, elle rentre chez elle, en France, où vit toute sa famille, afin de faire une demande de regroupement familial. Déchirée, entre la France où est sa vie depuis toujours et le Maroc où se trouve son mari, elle fait des aller-retour. Des enfants naissent, Maria puis Amina.

En mars 2008, lassé d’attendre un regroupement familial qui ne vient jamais, Ammar entre en France avec un visa de trois mois ; lorsque celui-ci expire, il décide de rester près de sa femme et de sa première fille, la seconde devant naître peu après.

En juin 2008, à quelques jours de la naissance d’Amina, la police l’interpelle à son domicile, le place en garde à vue puis en rétention à Rennes. Conduit à l’aéroport, il refuse d’embarquer. Il est remis en garde à vue et passe en comparution immédiate à Rennes. Il est libéré mais condamné à un mois de prison pour refus d’embarquement.
Il retourne chez lui ; quelques jours après des policiers se présentent à son domicile en lui demandant de les suivre « pour des formalités administratives à la préfecture ». Il se retrouve à nouveau en garde à vue. L’après midi même, il est monté dans l’avion. Craignant une nouvelle condamnation, il embarque pour Casablanca.

Après 2 mois loin de sa femme et de ses enfants, il décide en septembre de revenir clandestinement en France.
Et voilà que le 6 février, à la veille des vacances scolaires (un hasard, sans doute !), il est arrêté, à moins de 100 m de l’école où il vient à pied, comme chaque matin, déposer sa fille. Il est emprisonné à la maison d’arrêt d’Angers pour purger sa peine.

Le 28 février à l’aube, il est extrait de prison pour être conduit au centre de rétention du Mesnil-Amelot en attendant l’expulsion.

Mais, dans cette affaire comme dans d’autres, le fait de priver une femme de son compagnon et deux enfants de leur père s’accompagne d’une honteuse campagne de dénigrement et de calomnies. Il est plus confortable d’expulser quelqu’un qu’on a au préalable sali… Certains hauts fonctionnaires ne s’en privent pas, ça leur soulage la conscience.

Le préfet d’Angers et les membres du cabinet du ministre Besson l’ont fait avec ardeur, prenant l’air entendu, citant complaisamment un rapport de police, procédant par sous-entendus, insinuant, se fondant sur des ragots démentis… Toute une vilaine entreprise de démolition maîtrisée.
On reste pantois devant ces procédés : ces très hauts fonctionnaires, polytechniciens, énarques, préfets qui se veulent l’élite font leur miel des trous de serrure.

Sur la prétendue violence d’Ammar, Rahma s’est expliquée, longuement et directement auprès du préfet et du directeur-adjoint du cabinet du ministre. L’un comme l’autre savent qu’elle dit la vérité mais, en service commandé, ils ne peuvent pas le reconnaître et répètent en boucle leurs pauvres ragots. On les plaint. Rahma s’explique à nouveau dans la lettre ci-dessous. La dignité qu’elle y manifeste contraste avec la bassesse des procédés qui lui sont opposés.

Ajoutons que s’il y avait eu délit, c’était à la justice de sanctionner. Ce n’est pas à l’administration de décider d’une peine arbitraire et disproportionnée (le bannissement) pour un délit qui n’existe pas. En outre si tous les maris contre qui une main courante a été déposée avaient été expulsés, on en connait qui ne seraient pas là où ils sont… Vous voulez des noms ? Selon que vous serez puissant ou misérable…

Il en va de même pour la sordide affaire d’allocation de parent isolé que Rahma a continué de percevoir alors qu’Ammar était revenu… Que voulait-on qu’elle fasse ? Qu’elle signale à l’administration le retour clandestin de son mari expulsé quelques mois auparavant et condamné à de la prison pour refus d’embarquer ? Si Rahma a commis une faute, qu’on la poursuive en justice ! Pourquoi s’acharner sur son mari et ses enfants ?

Ne concernerait-elle que le sort d’Ammar Amedjar et de ses enfants, cette affaire serait insupportable. Elle est l’emblème de la politique de démagogie anti-immigrés conduite sous l’égide de M. Sarkozy.
Ammar Amedjar a une épouse qui est française de langue, de culture et pourrait l’être de papiers si elle s’en était souciée, le couple a un logement, deux enfants dont une scolarisée, Ammar a une promesse d’embauche. Mais il va être expulsé (aux frais du contribuable !) pour que l’électorat de Le Pen reste acquis à Sarkozy lors des prochaines élections européennes !

Mais cette histoire inquiète aussi par ce qu’elle dit des dérives de la haute administration amenée pour satisfaire aux exigences du régime à clabauder dans le cloaque de la calomnie pour justifier servilement une décision que chacun des fonctionnaires qui ont rencontré Rahma sait illégitime. Dans Grandeur et servitude du service de l’Etat, certains ont surtout retenu la servilité.

Katia Beudin, Richard Moyon

DECLARATION DE RAHMA AMEDJAR

JE SUIS L’EPOUSE DE AMMAR AMEDJAR. MON MARI A VECU LA PRISON, AUJOURD’HUI C’EST LA RETENTION.

MAIS CE N’EST PAS ASSEZ POUR UN HOMME QUI REFUSE D’ABANDONNER SA FAMILLE, IL EST MENACE DE RECONDUITE A LA FRONTIERE.

IL EST ACCUSE DE VIOLENCE, UN PRETEXTE TROP FACILE MAIS IDEAL AUX YEUX DES AUTORITES DANS LE BUT DE DENIGRER, DE RABAISSER ET D’HUMILIER MON MARI ET MA FAMILLE MAIS ENCORE DE CREDIBILISER DES ACTES DEPLORABLES ET INADMISSIBLES.

PIRE, AFIN DE S’ACCORDER LE DROIT DE BRISER A VOLONTE UNE FAMILLE !

ARRACHER UN HOMME A SA FEMME, UN PAPA A SES ENFANTS : Y A T-IL UNE VIOLENCE PIRE QUE CELLE-CI ?!!

VISIBLEMENT NOUS N’AVONS PAS TOUS LA MEME NOTION DE CE QU’EST LA VIOLENCE.

MON MARI EST SANS-PAPIERS MAIS PAS SANS SENTIMENTS, CELA NE FAIT PAS DE LUI UN SOUSHOMME ET ENCORE MOINS UN CRIMINEL.

IL SERAIT VIOLENT MAIS CA N’A PAS EMPECHE LE JUGE PUIS LE PREFET (QUI SOI-DISANT CHERCHENT A ME PROTEGER) DE ME CONSEILLER D’ALLER REJOINDRE ET VIVRE AU MAROC AVEC MON MARI. CETTE PRETENDUE VIOLENCE N’INTERESSERAIT-ELLE PLUS PERSONNE HORS DU TERRITOIRE FRANCAIS ??

MON MARI EST VICTIME D’UNE POLITIQUE D’AFFLIGEANCE ET DE DIFFAMATION !!!

LA VIOLENCE C’EST A 4 PERSONNES QU’ELLE EST FAITE, C’EST A MARIA, AMINA A AMMAR ET A MOI. NOUS CHERCHONS TOUT LES QUATRE PROTECTION CONTRE CETTE VIOLENCE-CI.

ON NE PEUT PAS EN VOULOIR A UN MARI QUI NE CHERCHE QU’A ASSUMER SES RESPONSABILITES DE PERE, QUI VEUT VIVRE ET PROTEGER SA FAMILLE.

IL A, DEPUIS SON ARRIVEE EN SEPTEMBRE 2008 VECU DANS LA CRAINTE D’UNE NOUVELLE SEPARATION AVEC NOUS.

IL ME DISAIT SANS CESSE : " CE N’EST MA SITUATION DE SANS-PAPIER ET DE MANQUE DE LIBERTE QUI ME CHAGRINE LE PLUS MAIS MA PEUR D’ETRE ARRACHE A VOUS UNE NOUVELLE FOIS, JE NE POURRAI PAS SUPPORTER "

AUJOURD’HUI, LE MINISTERE ME REPROCHE DE NE PAS AVOIR DECLARE A LA CAF VIVRE A MON MARI. COMMENT POURRAIT-JE FAIRE UNE TELLE DECLARATION A DES SERVICES QUI ME DEMANDERAIENT L’IDENTITE DE MON MARI ALORS QUE MA SEULE CRAINTE ETAIT DE PERDRE UNE NOUVELLE FOIS CE DERNIER ? ON NE PEUT PAS M’EN VOULOIR D’AVOIR CHERCHE A PROTEGER LE PERE DE MES ENFANTS. N’IMPORTE QUI EN FERAIT AUTANT. MAIS SI J’AI BIEN COMPRIS LA PROTECTION SELON LES AUTORITES, C’EST ARRACHER UN HOMME A SA FAMILLE ET METTRE EN PERIL TOUT SES MEMBRES.

QUI PEUT ADHERER A DE TELLES IDEES ???

RAHMA AMEDJAR


AMMAR AMEDJAR, arrêté, maltraité, condamné, libéré, expulsé, arrêté à nouveau, emprisonné et bientôt expulsé encore pour vouloir vivre avec ses enfants.


Communiqué du 26 février 2009

Voilà bientôt un mois qu’Ammar Amedjar est emprisonné à la maison d’arrêt d’Angers. Son délit : n’avoir pas voulu abandonner en France sa femme et ses deux petites filles, Maria trois ans et demi et Amina, sept mois.
Une histoire bien sordide comme celles que M. Sarkozy et ses collaborateurs savent si bien mettre en musique.

Ammar Amedjar est marocain, marié avec une jeune femme d’origine marocaine qui réside en France depuis l’âge d’un an, titulaire d’une carte de résident (10 ans).
_Ils se sont mariés en 2005 au Maroc. Après le mariage, elle rentre en France, où vit toute sa famille, afin de faire une demande de regroupement familial. Déchirée, entre la France où est sa vie depuis toujours et le Maroc où se trouve son mari, elle fait des aller-retour au moins 2 fois par an pour le voir. Des enfants naissent, Maria puis Amina.
En mars 2008, lassé d’attendre ce regroupement familial qui ne vient jamais, Ammar entre en France avec un visa de trois mois ; lorsque _ celui-ci expire, il décide de rester près de sa femme et de sa première fille, la seconde devant naître peu après.

En juin 2008, à quelques jours de la naissance de leur seconde fille, la police l’interpelle à son domicile, le place en garde à vue puis en rétention à Rennes. Conduit à l’aéroport, il refuse d’embarquer. Il est remis en garde à vue et passe en comparution immédiate à Rennes. Il est libéré mais condamné à un mois de prison pour refus d’embarquement.
Il retourne chez lui ; quelques jours après des policiers se présentent à son domicile vers 8 h du matin en lui demandant de les suivre « pour des formalités administratives à la préfecture ».
Hésitant, il accepte pourtant et se retrouve à nouveau en garde à vue. _ L’après midi même, il est emmené à l’avion. Craignant une nouvelle condamnation, il embarque pour Casablanca.

Après 2 mois passés loin de sa femme et de ses 2 petites filles, il décide en septembre de revenir clandestinement en France.
Et voilà que le 6 février, à la veille des vacances scolaires (un hasard, sans doute !), il est arrêté, à moins de 100 m de l’école où il vient à pied, comme chaque matin, déposer sa fille. Un policier prévient ensuite sa femme qu’il est emprisonné à la maison d’arrêt d’Angers pour purger sa peine. Maria ne comprend pas pourquoi son papa n’est pas venu la chercher.
Rahma, la femme d’Ammar est désespérée mais bien décidée à se battre contre l’injustice. Un nouvel APRF a été notifié à Ammar en prison. _ La préfecture a engagé les démarches pour obtenir un laissez-passer du Consulat du Maroc.
Autrement dit, tout est mis en place pour qu’Ammar soit une fois encore expulsé à sa sortie de prison, samedi 28 février.

L’attitude des autorités est honteuse, à tous les points de vue.
Monsieur Sarkozy jadis, Monsieur Hortefeux plus récemment, M. Darcos, Ministre de l’Education il y a peu, se sont à plusieurs reprises engagés publiquement à ce qu’il n’y ait pas d’arrestation dans les écoles ou à leurs abords... Cet engagement ne concernerait-il pas le Maine-et-Loire ? Ou la parole des ministres auait-elle aussi peu de valeur que celle du président de la République ?

Ammar Amedjar n’a commis aucun autre délit que de vouloir vivre auprès de sa femme et de ses enfants. Il l’a demandé légalement. Il en a attendu l’autorisation pendant des années pendant lesquelles les autorités se sont moquées de lui et de sa famille. Quand il a décidé de rester auprès de ses enfants, la réponse de la République sarkozyste a été la police, l’interpellation, la violence, la condamnation, la déloyauté et, pour finir, l’arrestation à la porte de l’école de son enfant, la prison et maintenant une nouvelle expulsion violente en attendant un nouvel exil.

Les lois et les textes qui interdisent de fait le regroupement familial et la délivrance des visas doivent être abrogés. Ils engendrent des drames comme celui vécu par la famille Amedjar.
Cela doit prendre fin, pour Ammar Amedjar et les siens mais aussi pour toutes les familles que M. Sarkozy et ses collaborateurs maltraitent avec tant d’opiniatreté.
Il faut qu’un titre de séjour vie privée et familiale soit immédiatement délivré à Ammar Amedjar et que des excuses publiques soient faites à Rahma Amedjar et à ses filles pour le traitement scandaleux dont leur père et mari a été victime.


RASSEMBLEMENT ET CONFERENCE DE PRESSE SAMEDI 28 FEVRIER A 9H
POUR ACCUEILLIR AMMA AMEDJAR ET EMPECHER SON EXPULSION

samedi 28 février 2009.


Pétition :

http://www.educationsansfrontieres.org/?article18090

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