Une tribune pour les luttes

Contre-sommet du Forum Mondial sur l’Eau.

Article mis en ligne le jeudi 19 mars 2009


La Confédération Paysanne au Contre-sommet de l’eau

Une centaine d’organisations sont regroupées en ce moment à Istanbul. Celles-ci, parmi lesquelles la Confédération paysanne, ont choisi de travailler en dehors du cadre imposé par le Forum Mondial sur l’Eau (World Water Forum) sous forme de contre-sommet.

La gestion des questions liées à l’eau par les institutions internationales est inscrite dans une seule logique : aux problèmes de sécheresse, les multinationales répondent grands barrages, irrigation, privatisation de l’eau pour les habitants comme pour les paysans, Organismes Génétiquement Modifiés pour prétendument résister à la sécheresse, commerce international, interventions de la Banque Mondiale et autres ajustement structurels imposés par le FMI.

Jamais les solutions incontournables ne sont abordées : la relocalisation des échanges, le réapprentissage des savoirs locaux, la valorisation des ressources locales naturelles tant matérielles que génétiques, la remise en cause des modèles de production très gros consommateurs d’eau ne sont pas proposées par les institutions.

Le Contre-sommet met au centre de ses travaux ces réponses. L’établissement des liens entre les différentes participants présents (syndicats de salariés, de paysans, associations environnementales, ou sociales) permet de mettre en évidence l’impasse que constitue la globalisation des échanges.

La privatisation de l’eau (sujet très présent en Turquie) de la planète est une confiscation du bien public au profit des seules multinationales.

La Souveraineté Alimentaire , c’est-à-dire le droit des peuples à décider de leur production alimentaire est un élément clé pour aborder la question de l’eau.

L’accès à l’eau potable pour les populations qui n’en bénéficient pas encore, l’économie de l’eau à des fins agricoles en améliorant les systèmes de production pour préserver les ressources, la fin des concentrations de terres et de moyens industriels représentent autant de moyens pour résoudre ce qui va probablement devenir, en cas d’inactions ou de solutions inappropriées, le point de cristallisation de conflits dans les décennies qui viennent à l’échelle planétaire.

Contact :

Philippe Collin (Secrétaire national, présent à Istanbul) : 06 76 41 07 18
Régis Hochart (Porte-parole) 06 08 75 00 73

104 rue Robespierre - 93170 Bagnolet
tel +33 1 43 62 04 04 - fax +33 1 43 62 80 03 - courriel


Campagne contre le Forum Mondial de l’eau et la privatisation de l’eau en Turquie

Communiqué du lundi 16 mars 2009

Face à l’exploitation d’un nombre croissant de ressources en eau qu’exigent chaque jour l’industrialisation extrême et la surproduction capitaliste, l’accès aux ressources d’eau est devenu une source importante de conflits politiques. Les états, les sociétés multinationales et les groupes d’intérêt privés ont établi le Conseil mondial de l’eau (WWC) afin de marchandiser et de commercialiser les ressources d’eau, et de maximiser les potentiels bénéfices. Comme on le sait, le Conseil mondial de l’eau est une institution intergouvernementale subventionnée et soutenue par des multinationales. Cependant, ce sont la Banque Mondiale et les monopoles de l’eau qui dominent le Conseil, et le Conseil fait en sorte d’assurer que la logique du bénéfice détermine l’avenir de l’eau.

Le 5e Forum mondial de l’eau aura lieu les 16-22 mars à Istanbul.

À l’heure actuelle en Turquie, des législations prévoyant d’octroyer l’eau des fleuves, des lacs et des étangs aux corporations sont en cours de préparation. En d’autres termes, ceci signifie que les ressources en eau elles-mêmes pourront être transférées aux corporations, qui ne dirigeaient jusqu’à présent que les services d’approvisionnement en eau. Il s’agit là d’une nouvelle phase dans la privatisation de l’eau. Par conséquent, le 5e Forum mondial de l’eau qui va se tenir en Turquie est extrêmement crucial et devra permettre d’enrayer cette avancée des sociétés de l’eau.

Les Nations Unies et la Banque Mondiale considèrent l’eau comme un besoin plutôt que comme un droit. Il s’agit d’une différence cruciale. Dès lors que l’eau est définie comme un « besoin » plutôt que comme un « droit », il devient possible d’en faire une marchandise et de la soumettre au commerce. Un deuxième aspect de la politique globale de l’eau est que l’on propose une gestion de la demande plutôt qu’une gestion de l’approvisionnement dans la cadre de la gestion globale des ressources en eau. En d’autres termes, la privatisation de la gestion de l’eau potable, de l’eau domestique et de l’eau d’irrigation est ouverte à la discussion.

Parce qu’elle constitue un composant inséparable de la vie sociale, l’eau ne peut pas être laissée entre les mains de personnes ou d’institutions, encore moins entre celles des états capitalistes. Il faut reconnaître que l’eau appartient à la nature, dont l’humanité elle-même fait également partie. Par conséquent, nous exigeons que seules les personnes qui acceptent l’eau comme condition de base de la survie de tous les organismes vivants et non pas ces bureaucrates et/ou détenteurs d’intérêts privés qui prétendent que l’eau peut être utilisée pour l’accumulation de capital puissent déterminer comment et dans quelles circonstances l’eau peut être utilisée par l’homme, les animaux et les plantes.

Dans ce contexte, la Confédération des syndicats paysans turcs, Çiftçi-Sen, membre de Via Campesina, soutenue par plus de 100 autres mouvements d’opposition sociale défendant la reconnaissance du droit à l’eau, a formé une plate-forme intitulée « Non à la commercialisation de l’eau », afin de lutter contre le Forum mondial de l’eau. Pour nous opposer aux intérêts des corporations et démontrer la position des peuples sur la question, nous travaillons collectivement à l’organisation d’une manifestation massive le 15 mars à Istanbul, afin de protester contre le Forum mondial de l’eau. La manifestation s’accompagnera d’un ensemble d’activités qui auront lieu tout au long de la semaine (manifestations, discours, ateliers et panels) afin de jeter une ombre sur le WWC.

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