Une tribune pour les luttes

Campagne nationale RESF (Réseau Education Sans Frontières) Jeunes majeurs. Tous ensemble le 13 mai !

Jeunesse sans papiers, jeunesse volée, la loi doit changer ! Régularisation !

Chaque jour, portrait d’un jeune en danger - 13 mai - Alexandra : « je ne possède aucune nationalité »

Article mis en ligne le mercredi 13 mai 2009

Campagne Marseillaise

www.educationsansfrontieres.org/article19559.html



Jeunesse sans papiers, jeunesse volée, la loi doit changer ! Régularisation !

Des milliers de jeunes doivent retrouver le droit de vivre et de rêver .

Scolarisés en France depuis plusieurs années, ils se retrouvent sans pa-
piers à 18 ans. Condamnés à vivre en secret, sans projet, sans autre avenir
qu’être expulsés loin de leur famille, de leurs études de leurs copains, vers
des pays où ils n’ont souvent plus aucune attache. Ils et elles sont peut-
être dans ta classe, dans ton lycée. Il faut les sauver.


TOUS ENSEMBLE le 13 mai,
dans toute la France

EN FETE ET SOLIDAIRES

www.educationsansfrontieres.org

Premières organisations signataires :

Union Nationale Lycéenne – FIDL - LDH – ATTAC France – UCIJ – MRAP
75 - SNES – SNEP – SGEN-CFDT - FSU – CGT-Educ’Action – FERC-CGT
– SUD-Education – SNUEP - Solidaires – Syndicat de la Magistrature


Pour illustrer la campagne "Jeunes majeurs" nationale qui commence ce 1° mai jusqu’à la journée de mobilisation du 13 mai, chaque jour est publié le portrait d’une situation de jeune en danger et/ou expulsé.

13 mai - Alexandra : « je ne possède aucune nationalité »

Je m’appelle Alexandra Skorikova, je suis née le 31 janvier 1990 à Bakou, en Azerbaïdjan.

Je suis arrivée en France en mai 2005, cela fait presque 4 ans que j’habite ici. Je suis arrivée avec ma mère, d’origine russe, et ma grande sœur. Ma famille fuyait les persécutions subies en Azerbaïdjan du fait de mes origines arméniennes et également celles de ma soeur. Mon père d’origine arménienne est décédé lors des combats dans le cadre du conflit du Haut-Karabakh. Je ne possède aucune nationalité !

Dès notre arrivée en France, ma mère et ma sœur ont déposé une demande d’asile politique auprès de l’OFPRA le 24 juin 2005. Dans sa décision du 27 mars 2006, l’OFPRA a rejeté la demande. Le 28 septembre 2007, ma mère et ma sœur ont eu une obligation de quitter le territoire français, fixant comme pays de renvoi l’Azerbaïdjan que nous avions dû fuir et où nous avons peur de retourner.

Depuis mon arrivée, je suis ma scolarité. J’ai commencé par la classe FLE pour apprendre la langue française. Puis j’ai été intégrée dans une 3ème normale au collège Paul Bert à Savigny-sur-Orge. Je poursuis ma scolarité au lycée Corot à Savigny-sur-Orge également.

Depuis octobre 2008, je suis prise en charge par l’ASE de l’Essonne. Le 27 janvier 2009, j’ai déposé mon dossier avec RESF à la préfecture d’Evry pour faire une demande de titre de séjour, mais en l’absence de passeport ma demande ne peut pas être étudiée pour l’instant. Les ambassades d’Azerbaïdjan, de Russie et d’Arménie refusent de me donner un passeport. Je fais des démarches dans ces ambassades pour obtenir des attestations que je ne suis ressortissante d’aucun des pays concernés. Je passe beaucoup de temps dans les ambassades et je dois manquer des cours. Jusqu’à aujourd’hui, elles ne m’ont pas donné ces attestations.

J’ai l’intention de rester en France et de poursuivre mes études ici. Je parle russe, français, allemand et un peu anglais, je voudrais travailler dans le tourisme.

Pour Alexandra, et pour tous les jeunes majeurs sans papiers, la loi doit changer !


12 mai - TONGXING, bientôt 22 ans et toujours non régularisé malgré ses multiples démarches ! Un acharnement de la Préfecture à le rejeter depuis 5 ans !

Tongxing et sa mère, Yuxian, sont chinois. Sa mère vit régulièrement en France depuis 1999. Elle est titulaire d’une carte de séjour de dix ans. Tonxing l’a rejointe en 2002, à l’age de 15 ans et il poursuit une scolarité régulière depuis cette date.

Une demande de regroupement familial sur place pour Tongxing faite en 2004, avant qu’il ne soit majeur, a été refusée en 2005 après 16 mois d’attente et juste 8 jours avant sa majorité. Tongxing dépose alors une demande de titre de séjour qui lui est refusée par la Préfecture un mois plus tard. Le réexamen de sa situation est rejeté par le Préfet de Police. En mars 2006, il reçoit un Arrêté Préfectoral de Reconduite à la frontière (APRF) que le Tribunal Administratif annule en avril 2006.

Mais en juin 2006, la Préfecture fait appel de cette décision du juge du Tribunal Administratif qui est donc infirmée en décembre 2006 par la Cour d’appel. Un recours est déposé auprès du Conseil d’État le 22 février 2007. Malgré cela la Préfecture confirme à Tongxing son obligation à quitter le territoire Français.

Et la vie de Tongxing dans tout ça ? En 2007/2008, il est en Terminale BEP comptabilité au lycée Beaugrenelle dans le 15éme et envisage de parfaire sa formation en BAC Professionnel. Mais comment faire des projets quand l’état de procédure en procédure, vous bannit ! Au début 2008 c’est le Conseil d’État qui rejette sa demande de recours pourtant fondée.

Et cependant : Tongxing vit ici avec sa mère, son beau-père et le fils de ce dernier, sa famille le soutient ; il s’est fait des camarades au lycée. Sa culture, son pays, c’est ici, maintenant, et pas en Chine où aucune famille ne l’attend.

En 2008, et pour sortir d’une situation insupportable, il fait une nouvelle demande de réexamen de dossier. La réponse c’est l’Obligation de quitter le territoire français, en mars 2009. Un nouveau refus qui fracasse encore une fois les espoirs de Tongxing. Sa familIe, ses amis sont révoltés. Tongxing redoute l’arrestation, n’ose plus sortir, se referme chaque jour un peu plus sur lui-même.

Pour TongXing et pour tous les jeunes majeurs sans papiers, la loi doit changer.

Lien pétition de soutien :

http://resf.info/P513


11 mai - TOUFIK - SIX ANS D’ÉCOLE EN FRANCE, PAS ASSEZ POUR LES PAPIERS !

Toufik est algérien. Venu à 13 ans et demi en France, scolarisé depuis, mais ça ne suffit pas pour être régularisé. Les accords franco-algériens stipulent pour les mineurs qu’il faut être arrivé avant 10 ans pour avoir des papiers à sa majorité. Naziha sa sœur, n’aura pas de problème, elle est arrivée à 9 ans et demi.

A moins que ! A moins que ce ne soit toute la famille que le préfet expulse !

Toufik prépare au lycée Chérioux de Vitry (94) un Bac pro Installations sanitaires et thermiques, une formation très demandée. Cet été, il se fait interpeller, RESF intervient et apprend qu’une demande de régularisation est en cours, mais incomplète.

Dans les 48 heures qui suivent, un dossier complet pour lui et ses parents est déposé entre les mains du chef du bureau des étrangers, avec une demande de titre de résident algérien vie privée et familiale.
Trois semaines plus tard, chacun des membres de la famille reçoit un récépissé de demande de titre de séjour valable 3 mois mais sans autorisation de travail.

Pendant cette période, Toufik passe avec succès son BEP et envoie copie du diplôme à la sous- préfecture, ses parents apportent des promesses d’embauche.

Trois mois de plus, un nouveau récépissé leur est délivré pour une durée de trois mois supplémentaires mais toujours sans autorisation de travail,
Dix jours avant l’expiration du délai, pas de nouvelles, c’est trop tôt !
Jour J moins 2, début des vacances scolaires, la famille accompagnée d’un membre du réseau et de deux professeurs du Lycée Chérioux se rend à la sous–préfecture.
Au bout d’une attente de plus de trois heures, un fonctionnaire peu aimable leur délivre à chacun… une OQTF (obligation à quitter le territoire français) signée par un sous- préfet ignorant du dossier.

Six mois d’espoir anéantis ! Depuis ce jour, Toufik se rend chaque jour en cours dans la crainte des contrôles, pas sûr de rentrer à la maison, dans la peur de l’arrestation et de la reconduite à la frontière pour lui et pour ses parents.

Pour lui comme pour tous les autres jeunes majeurs sans papiers, la loi doit changer

Pétition : http://resf.info/P1025


10 mai - FARNEZ - REFUS D’ASILE, VÉTO DU PRÉFET

Farnez a 13 ans en décembre 1998 quand il fuit les combats qui font rage à Brazzaville. Il se réfugie quelques jours dans la forêt, puis doit reprendre sa fuite pour échapper aux massacres. Il est séparé de sa mère et de sa soeur. Son père a disparu depuis le 18 décembre.
Farnez n’oubliera jamais : « le désastre vécu le long de ce calvaire restera à jamais gravé dans ma tête : des cadavres d’hommes, de femmes et d’enfants en décomposition dans nombre de villages traversés, de villages brûlés. La peur de mourir nous assaillait. Pas une goutte d’eau, pas grand-chose à manger. Nous avons été réduits à consommer tout ce que la nature pouvait nous offrir. C’est l’instinct de survie qui nous faisait avancer. J’ai vu des hommes se laisser mourir parce qu’affaiblis et las de ce combat de vie sans espoir, des enfants abandonnés par leurs parents qui ne savaient plus comment s’en occuper ».

Après une marche harassante de plus d’un mois, il réussit à passer en RDC, puis il se rend au Mali et en Côte d’Ivoire d’où il part pour la France. Il débarque à Marseille en 2003. Il mendie pour vivre, pour payer son transport jusqu’à Paris où, lui dit-on, la vie est plus facile. A Paris, il dort dans les bouches de métro, fouille les poubelles pour se nourrir. Un jour, il croise un homme qui, ému par sa situation, l’accueille dans sa famille.

Farnez reprend ses études après cinq ans d’interruption. Il dépose une demande d’asile en 2003 : refusée, recours : rejeté. En Essonne, il rejoint dans un atelier d’écriture et de théâtre un groupe de jeunes majeurs, qui écrivent et jouent sur scène un recueil « Plume sans papier » avec le soutien de la comédienne Rachida Brakni. Tous déposent une demande de titre de séjour à la préfecture d’Evry en 2007. Farnez écrit : « [je souhaite] vivre, continuer mes études, exercer un métier malgré la peur, la hantise de ce qui serait arrivé à mon père, à ma mère et à ma soeur dont je n’ai malheureusement aucune nouvelle ». La demande de Farnez est la seule du groupe à être rejetée. Pour le préfet, il faut confirmer la décision de l’OFPRA : refus d’asile, c’est refus de séjour à presque tous les coups pour les jeunes ! Il estime donc que rien n’empêche Farnez de reconstruire sa vie au Congo. Rejet de la demande assortie d’une Obligation de quitter le territoire.

Farnez est aujourd’hui en BTS informatique de gestion, incertain à chaque étape de sa formation sur la possibilité de la mener jusqu’au bout.

Pour lui comme pour tous les autres majeurs sans papiers, la loi doit changer !


9 mai - ULRICH EXPULSÉ À 20 ANS, « TRAÎNE » SEUL À BRAZZAVILLE

Le 24 juin dernier, la police est venue arrêter Ulrich chez sa tante en vertu d’une Obligation de Quitter le Territoire datant de presqu’une année. Enfermé au Centre de Rétention Saint-Exupéry jusqu’au 18 juillet, jour de son expulsion où il a été extrait à 4h du matin de sa cellule, il a été débarqué à Brazzaville. Strictement personne ne l’attendait. Il dit avoir heureusement été « ramassé » par un passager compatissant qui a accepté de l’héberger…

N’ayant jamais connu sa mère, confié en août 2004, à l’âge de 15 ans, à la compagne française d’un père qui n’avait jamais pu s’occuper de lui à cause d’un travail lui demandant de fréquents déplacements, Ulrich avait réussi à se construire un environnement favorable en France : un tuteur légal et une sœur français à Paris, des oncles et tantes qui subvenaient à ses besoins à Lyon, des enseignants et des copains au lycée professionnel Jacques de Flesselles où il préparait son BEP d’électrotechnique, les membres des 2 clubs de foot où il entraînait des enfants….

Mais la réglementation sur le séjour des étrangers a tout renversé ! Le lendemain même de ses 18 ans, en janvier 2007, il est contrôlé dans la rue, conduit au centre de rétention Saint-Exupéry. Son lycée se mobilise, sa demande d’autorisation de séjour est en cours, le TA annule l’APRF, mais ne demande qu’un réexamen de situation au Préfet. Après une année de récépissés, le verdict tombe : OQTF. Une année de plus, et c’est l’expulsion. Le Préfet, qui a tout pouvoir de faire la pluie ou le beau temps, a considéré qu’avoir un père vivant au Congo suffisait pour prouver la vie familiale d’Ulrich au Congo. Tant pis s’il s’agit d’un père absent qui n’a, et on pouvait le prévoir, jamais cherché à revoir son fils depuis qu’il a été débarqué à Brazzaville !

Aujourd’hui, Ulrich nous écrit : « Chaque jour ici est une longue journée de désespoir car ce que j’ai en tête, c’est de pouvoir rentrer chez moi en France. Je ne suis pas chez moi ici et je ne me considère pas comme un Congolais même si c’est mon pays d’origine parce que toutes mes bases sont en France… Quand je me lève le matin, je ne sais pas quoi faire de ma journée. Je traîne par ci par là à la recherche de quelque chose de bien… Je n’ai pas ma place ici à Brazzaville. J’ai plus de famille. Ma seule famille est restée là-bas. »

Nous réclamons le retour d’Ulrich parmi nous ! Refoulé et déraciné par la violence des lois françaises, il doit avoir le droit de choisir son pays de résidence, le droit de sortir de sa solitude et de son errance forcées, pour retrouver la famille, les amis, les projets professionnels qui l’attendent en France.

Pour Ulrich, comme pour les autres jeunes majeurs sans papiers, la loi doit changer

Pour obtenir son retour, une campagne de cartes postales est en préparation


8 mai - Karina vient d’avoir 18 ans. Depuis le 30 janvier 2009, elle est devenue une Jeune Sans Papiers.

Karina est née en Russie, près de la mer Noire. Elle a 12 ans lorsque sa mère et son beau père fuient la Tchétchénie en guerre. Vladimir est alors considéré comme déserteur. Ils doivent se cacher dans leur propre pays, la Russie, pendant près de deux ans, puis décident à nouveau de fuir. Trois jours de voyage au fond d’une camionnette pour arriver à Metz. En 2003 En France, Karina va à l’école, parle très vite français, et c’est elle qui va soutenir ses parents dans leur parcours du combattant de demandeurs d’asile.

Depuis leur arrivée en France, les parents de Karina essuient les refus successifs des autorités administratives, en avril 2005, ils sont arrêtés. Karina écrit : « Alors que nous dormons encore, ma mère, mon père et moi, on frappe à la porte. Nous vivons à Metz, à l’hôtel Terminus, depuis un an et huit mois et nous attendons le résultat de notre deuxième recours pour obtenir des papiers, c’est-à-dire l’asile politique pour mon père.
On se demande qui vient, mais pendant que mon père s’habille pour ouvrir moi je n’entends qu’un seul mot : « Police ».

Ils sont amenés à Lyon, et placés en rétention. Quinze jours d’abord, puis encore cinq jours . Libérés grâce à la mobilisation, ils doivent attendre juin 2006 pour être régularisés. Depuis ce temps, tout est en règle… enfin… presque…

Car à la préfecture de Metz, on exige un passeport pour accorder la Carte de séjour d’1 an. Bien évidemment, Vladimir et Kristina ne peuvent l’obtenir… Depuis 2006, les parents de Karina viennent tous les trois mois renouveler des autorisations provisoires de séjour. Ils vivent , mais ne peuvent faire aucun projet.

Pour Karina, la situation paraît sans issue.
Dans leur fuite, ses parents n’ont pas emporté le Certificat de naissance de l’enfant. Cette pièce manquante prive Karina de tout droit ; de multiples démarches ont été faites tous azimuts, impossible de récupérer un acte de naissance.

Karina est – elle devenue « sans papiers à vie depuis sa majorité » ?
A Metz, d’autres jeunes majeurs, réfugiés dans des conditions similaires, se retrouvent dans la même impasse. Le 13 mai, ils déposeront à nouveau une demande de titre de séjour à la préfecture. Des papiers pour eux ? Ils ont du mal à croire à y croire.

Pour Karina, et pour tous les jeunes majeurs sans papiers, la loi doit changer .


7 mai - « Est-ce normal d’avoir peur quand on va à l’école ? », Peina 19 ans, élève de première S au Lycée Turgot, Paris.

En 2006, Peina prononçait cette phrase dans le film « Laissez-les grandir ici ». Elle était alors mineure, elle n’avait pas besoin d’un titre de séjour, elle avait peur pour ses parents.

Depuis son arrivée en France, il y a 4 ans avec ses deux sœurs, Peina vit dans la crainte que ses parents soient arrêtés par la police. Cette crainte s’est concrétisée le 1er avril 2009, avec l’arrestation de son père, en France depuis 8 ans. Son père a, ensuite, été placé en rétention administrative en vue d’être expulsé.

Ses parents, ses sœurs et elle-même sont sous le coup d’une obligation à quitter le territoire français (OQTF). Parce que leurs parents sont sans papiers, les 3 sœurs sont en situation irrégulière depuis qu’elles ont 18 ans : études ou pas, pour le préfet, elles doivent quitter le territoire.

Pourtant les parents de Peina ont fait des démarches administratives pour régulariser leur situation et ce, dès leur arrivée en France en 2000 pour leur mère et en 2001 pour leur père. Refus d’asile politique, refus de titre de séjour dans le cadre de la circulaire de juin 2006, nouveau refus en 2008, et des recours qui n’ont même pas été jugés sur le fond. POURQUOI ces refus ? Pourquoi ces rejets ?

En 2008, Peina a 18 ans et devient, à son tour sans papiers. Elève de première scientifique, c’est dans son lycée qu’elle va trouver soutien et réconfort auprès des élèves de sa classe et de toute la communauté éducative, lorsque son père se trouve arrêté.

Le 7 avril 2009, près de 200 lycéens accompagnés de leurs professeurs, d’élus et des membres du RESF se sont rendus au tribunal administratif de Paris pour soutenir Peina dans cette épreuve. La forte mobilisation a contribué à la libération de son père. Cette mobilisation a fait prendre conscience à ses camarades de la situation dans laquelle se trouve un certain nombre de lycéens sans papiers.

Aujourd’hui au lycée, Peina se sent en sécurité même si elle vit dans la peur d’être arrêtée en se rendant à l’école.

Peina, ses sœurs et ses parents doivent être régularisés,

Pour Peina, comme pour les autres jeunes majeurs, la loi doit changer.

Pour voir le film « laissez-les grandir ici »
http://www.educationsansfrontieres.org/article4631.html#film

Pour voir les photos de la mobilisation :
http://picasaweb.google.fr/szmulewiczturgot


ALAE–EDDINE 20 ans, deux enfermements en rétention , toujours en danger.

Alae-Eddine EL JAADI ne veut pas être enfermé une troisième fois au centre de rétention Saint-Exupéry, ni dans aucune autre des ces prisons spéciales pour étrangers d’ailleurs ! Deux fois déjà, ça suffit ! La dernière fois, c’était en août 2008 quelques jours avant la dernière rentrée scolaire. Heureusement, le Juge des libertés lui a permis de retrouver la liberté, mais une liberté bien fragile. Assigné à résidence, Alae-Eddine était et est toujours expulsable à tout moment. L’acharnement n’a d’ailleurs pas cessé depuis sa dernière sortie du CRA. Ces dernières semaines, il a reçu une nouvelle Obligation de Quitter le Territoire.

Alae-Eddine EL JAADI a tout juste 20 ans, mais pour lui ce n’est pas le « bel âge ». C’est l’âge de tous les dangers, celui où la loi considère qu’il doit être traité comme un délinquant puisqu’il n’a pas de titre de séjour ! Or, s’il est sans-papiers, c’est parce que la Préfecture du Rhône a refusé de lui en donner à ses18 ans…

Alae-Eddine est arrivé légalement du Maroc à l’âge de 15 ans en août 2004, confié à sa tante par kafala. Eté 2007, alors qu’il a 18 ans et demi : refus de séjour et Obligation de Quitter le Territoire. Octobre 2007 : la police se présente chez sa tante pour l’arrêter. Heureusement, ses profs et camarades du lycée Tony Garnier de Bron l’apprennent, se mobilisent, se présentent nombreux au Tribunal. Assigné à résidence pour la première fois par le Juge, Alae-Eddine reprend le chemin du lycée où il prépare et obtient son CAP de plâtrier plaquiste. Le Préfet accepte de le laisser terminer son année scolaire, mais lui demande de s’engager à rentrer au Maroc après avoir passé son CAP…

Mais en juin 2008, Alae-Eddine a un projet d’apprentissage en vue. Un patron est prêt à le prendre. Au Maroc, il n’a rien. Confiant dans son intégration et son avenir professionnel, il fait donc une nouvelle demande de titre de séjour. En août 2008, et probablement à cause d’une dénonciation, Alae-Eddine est de nouveau arrêté chez sa tante et conduit en rétention.

Aujourd’hui, Alae-Eddine est toujours inscrit au lycée Tony Garnier en maçonnerie. Il a un nouveau projet d’apprentissage. Pour que ses projets aboutissent, il faut qu’il obtienne l’autorisation de travailler, il faut qu’il soit régularisé avec une carte vie privée et familiale ou salarié. En attendant, il vit tous les jours sous la menace de l’arrestation, et il est obligé de se cacher à cause des risques qu’il encourt chez sa tante.

Nous n’acceptons pas qu’Alae-Eddine n’ait pas le même droit à la formation, à l’apprentissage, au travail que ses camarades Français. Nos n’acceptons pas le risque d’expulsion qui le menace chaque jour. Lui non plus ne se résigne pas ! C’est la raison pour laquelle il a pris sa place dans le Collectif RESF Jeunes Majeurs de Lyon, et participé aux deux dernières réunions nationales RESF des jeunes majeurs !

Pour Alae-Eddine comme pour tous les autres jeunes majeurs sans papiers, la loi doit changer.

Contact pour Alae-Eddine : 06-23-85-17-70

Lien pétition Alae-Eddine :
http://www.educationsansfrontieres.org/article15096.html


5 mai - Maryam et Ismaïl, expulsables à leur majorité malgré les études en cours et la vie de famille établie en France !

Maryam et Ismaïl Kalai sont deux jeunes marocains de 18 et 20 ans, venus en France en 2004 pour rejoindre leur père qui y travaillait depuis 1964. Ils vivent à Montpellier avec leur père et leurs deux jeunes sœurs de 15 et 12 ans. Leur mère réside au Maroc et les démarches entreprises pour obtenir le regroupement familial n’ont pas abouti. Pour l’un comme pour l’autre, c’est un parcours d’intégration exemplaire : Maryam est en 1° S au lycée Clémenceau, Ismail en Bac Pro au lycée Léonard de Vinci.

Maryam et Ismail ont reçu une OQTF le 27 février. Cette décision a provoqué une grande mobilisation de lycéens, de parents, de professeurs et la création d’un comité de soutien très actif avec l’appui du RESF 34. Leur cas a été largement médiatisé, ils ont obtenu le soutien d’élus, et plus d’un millier de personnes ont signé la pétition en ligne sur Internet. Le préfet a répondu à cette mobilisation par une autorisation provisoire de séjour de 3 mois qui permet à Maryam et Ismail d’achever leur année scolaire sans craindre une expulsion. Et après ? Le préfet ne dit rien sur la suite.

Le 28 mai le recours qu’ils ont déposé contre l’OQTF sera plaidé au Tribunal administratif et le comité de soutien sera présent, prêt à poursuivre l’action si la décision n’est pas annulée.

Comme pour beaucoup de jeunes majeurs sans papiers, on voit ici l’avenir soudain suspendu, le parcours scolaire mis en danger. Mais on voit aussi le déni des relations familiales. Maryam et Ismail vivent avec deux jeunes sœurs et leur père retraité. Pour ses sœurs, Maryam s’occupe des relations avec les professeurs, avec les médecins… Ces jeunes portent ensemble l’absence de leur mère dans des conditions matérielles difficiles. Tout ceci ne compte pas.

Ils doivent pouvoir rester en France, continuer leurs études, vivre avec leur famille.

Pour eux, comme pour tous les autres jeunes sans papiers, la loi doit changer.

Pétition à signerhttp://placeauxdroits.net/resf34/spip.php?article259


4 mai - Fin de sursis pour TAMBWE, débouté de sa demande d’asile

Après le décès de son père puis l’enlèvement de sa mère et de ses frères et sœurs, Tambwe a fui la République Démocratique du Congo où il n’a plus aucune attache et où les conditions de vie sont impossibles. Il est arrivé en France en février 2006, à l’âge de 16 ans, mais il a été déclaré majeur à la suite d’un examen d’âge osseux.

Sa demande d’asile auprès de l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) a été rejetée en novembre 2007 et ce refus confirmé par la CNDA (Cour Nationale du Droit d’Asile) en avril 2008. Il a alors reçu de la préfecture de police de Paris l’Obligation de Quitter le Territoire Français « automatique ».

Son recours devant le Tribunal Administratif de Paris a été rejeté par ordonnance, on peut donc dire « sans autre forme de procès ».

Sa procédure de demande d’asile ayant pris fin, il perd le droit d’être hébergé dans un CADA (Centre d’accueil pour demandeurs d’asile), et passe l’été 2008 au SAMU Social. Depuis, il bénéficie d’accueils amicaux (pour combien de temps encore ?) qui lui permettent de poursuivre sa scolarité normalement, si l’on ose employer ce terme dans une telle situation d’isolement familial et d’impasse administrative !

Scolarisé en Lycée Professionnel Hôtelier pendant deux ans, mais sans obtenir le CAP espéré en juillet 2008, Tambwe a bénéficié, par la Mission Générale d’Insertion du Rectorat de Paris, à la dernière rentrée scolaire, d’une réadmission en Centre de Formation d’Apprentis sous statut scolaire pour UNE année scolaire. Le régime d’alternance (une semaine en classe, 3 semaines en entreprise) et le système de contrôle continu propre à l’établissement lui conviennent très bien. Les appréciations de son cahier de suivi en font foi.

Sans titre de séjour avant la fin de l’année scolaire, Tambwe ne pourra pas poursuivre sa formation. Car le rectorat n’accorde pas une 2e année de statut scolaire.

Pour Twambé comme tous les autres jeunes majeurs sans papiers, la loi doit changer.


3 mai - CAP raté, pas de papiers ! HASSAN, expulsé !

Hassan, expulsé le 10 mars 2009, appelle au secours depuis le Maroc.

Six ans de scolarité et de formation professionnelle en France, ce n’est pas assez ? Rester aux côtés d’un père qui a travaillé pour la France depuis 1974 et aujourd’hui invalide, ça n’est rien ?

Son frère aîné a suivi le même parcours, il est en situation régulière. Mais pas Hassan, EXPULSÉ !

Hassan a rejoint son père et son frère en France en juin 2003 à l’âge de 15 ans, il n’a depuis lors aucune nouvelle de sa mère. Aucune attache donc au Maroc, si ce n’est un grand-père octogénaire, malade et très pauvre. En France, son père, immigré depuis 1974, est progressivement devenu invalide à 80%.

Pour des raisons familiales, Hassan a été confié à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) du Gard très peu de temps après son arrivée. De 2003 à juillet 2007, il a suivi des études, générales d’abord, puis professionnelles. A partir de l’âge de 18 ans, Hassan a obtenu quatre autorisations provisoires de séjour (APS) d’une durée de six mois pour mener à bien ses études. Mais jamais la préfecture n’a consenti à lui donner une véritable carte de séjour. Sans doute pour pouvoir plus facilement l’expulser au moindre incident de parcours. Cet incident est intervenu en juillet 2007 sous la forme d’un échec aux épreuves théoriques du CAP de mécanique. A la place d’un titre ou du renouvellement de son APS, il a reçu une obligation à quitter le territoire français (OQTF) en novembre 2007, mesure d’expulsion validée par le tribunal administratif de Montpellier en mars 2008.

La suite est d’une consternante banalité. Bien que Hassan ait trouvé une nouvelle formation pour tenter d’obtenir le CAP raté, la préfecture de l’Hérault n’a rien voulu savoir en dépit de soutiens de la CIMADE et de RESF.

Contrôlé le 10 mars 2009 dans la rue, il est placé au centre de rétention, d’où il est expulsé par bateau de Sète vers Tanger le soir même, sans aucun égard pour ses six ans de séjour en France, pour les études qu’il y a menées, pour la présence sur place de la seule famille qu’il connaisse. ».

Hassan erre aujourd’hui dans les rues pleines de jeunes chômeurs de sa ville natale d’Oujda, où ses compatriotes le considèrent comme un étranger.

A Montpellier, son père supporte mal la perte d’Hassan. Il venait de trouver après des années d’hébergement précaire, un logement pour y vivre enfin avec ses deux fils.

L’histoire d’Hassan est aussi celle de nombre de jeunes marocains dans cette région du sud de la France. Les pères ont travaillé, leurs fils sont expulsés.

Hassan doit revenir et obtenir enfin un titre de séjour Vie privée et familiale.

Pour lui, comme pour tous les autres jeunes sans papiers, la loi doit changer.

Pour signer la pétition

P1123 - HASSAN, expulsé le 10 mars 2009, appelle au secours depuis le Maroc ; il doit pouvoir revenir

http://www.educationsansfrontieres.org/article19159.html


2 mai - Miao

Enfermé depuis 30 jours dans la prison pour étrangers de Lyon-Saint-Exupéry, Miao Lin, 23 ans, peut à tout instant, être expulsé en Chine. Scolarisé à Paris depuis 6 ans, il a obtenu un CAP de solier-moquettiste à l’EREA du Lycée Jean Jaurès, en 2006, puis complété son cursus par deux années de formation en CAP menuisier - BEP bois et matériaux associés au Lycée Léonard de Vinci jusqu’en juin 2008. Deux CAP, mais pas de titre de séjour ! Et donc, pas de formation en alternance comme il le souhaitait ! Il faut vivre, Miao Lin a a trouvé du travail dans un restaurant dans l’Ain, loin de sa famille, de son père qui travaille en France depuis 9 ans, de sa sœur lycéenne.

31 mars 2009, Miao Lin va prendre le train pour rentrer à Paris quand il est arrêté lors d’un contrôle d’identité à la gare de Bellegarde, en présence de sa compagne, elle-même en situation régulière. Devant elle, il est menotté par la Police de l’Air et des Frontières. Garde à vue, arrêté préfectoral de reconduite à la frontière délivré par le préfet de l’Ain, et placement en rétention. La machine à expulser s’emballe, les juges confirment la rétention, malgré les soutiens nombreux, les interventions d’élus dont celle du maire du 14ème arrondissement, qui le parraine depuis 2007, l’engagement d’un artisan des métiers du bois qui se démène pour pouvoir l’embaucher à sa sortie.

Il doit être libéré et régularisé.

Pour lui comme pour tous les autres jeunes majeurs sans papiers, la loi doit changer.


Pétition à signer en ligne :

http://www.educationsansfrontieres....


1° mai - Priscila

Après l’assassinat de ses parents en Angola, Priscila DOMINGOS est arrivée en HOLLANDE . déposée là par un compatriote. Elle a vécu, plusieurs années dans ce pays, sans y trouver sa place, et un triste jour, on lui a coupé les vivres, ce qui l’a contrainte à cesser sa scolarité. En septembre 2007, elle arrive à Amiens où elle est prise en charge par le Conseil Général de la Somme (en tant que mineure d’abord, dans le cadre de l’Aide Sociale à L’Enfance, puis, depuis le 1er novembre 2008, en tant que Jeune Majeure).
Scolarisée au Lycée professionnel Romain Rolland à Amiens, Priscila prépare un BEP de Secrétariat qu’elle doit passer au terme de la présente année scolaire.

Priscila a aujourd’hui un petit cercle d’amis et elle commence enfin à établir, avec les adultes (enseignants, éducateurs…) qui l’entourent et l’accompagnent, une relation de confiance qu’il serait cruel et dommageable de rompre.

Priscilla a 19 ans, et à sa demande de titre de séjour, le préfet de la Somme a opposé un refus et une obligation de quitter le territoire. Pas de chance pour Priscila, il lui manque un an de prise en charge par l’ASE pour avoir droit à un titre. Trop vieille d’un an à son arrivée !

Un retour forcé en HOLLANDE, d’où elle serait vraisemblablement très vite expulsée vers l’Angola, pays où elle n’a plus de famille, serait pour elle un énième déracinement et un traumatisme profond.
Priscila doit pouvoir rester en France pour poursuivre son enracinement et son parcours de qualification professionnelle. Le Conseil d’Etat, dans un arrêt du 23 octobre 1987, stipule que le refus de scolariser un jeune qui n’est plus soumis à l’obligation scolaire, doit être motivé. Quels motifs le préfet de la Somme a-t-il pour forcer Priscila à interrompre scolarité et formation ?

Pour elle comme pour tous les autres jeunes majeurs sans papiers, la loi doit changer.


Pétition à signer en ligne

http://www.educationsansfrontieres.org/article16500.html


A Lyon s’est tenue les 28 et 29 mars une deuxième assemblée générale des jeunes majeurs sans papiers …. Après celle d’Orléans en janvier.

En 2004, la situation des jeunes majeurs scolarisés sans papiers a été à l’origine du RESF.

Des dizaines, des centaines, de jeunes scolarisés sans papiers ont été régularisés depuis. Et pourtant, en 2009, on ne parle plus beaucoup d’eux, eux qui sont toujours des milliers à vivre l’insupportable, comme Alexandra, « sans papiers » et menacée d’expulsion, du fait d’une loi injuste, inacceptable et qui doit changer, comme Verlain, régularisé depuis peu de temps.

RESF développe une campagne publique d’information et de sensibilisation sur la question des jeunes majeurs sans papiers et des lois qui les fabriquent.

Cette campagne se déroulera sous plusieurs formes dont des affiches.

Le visage de Verlain, celui d’Alexandra, jeunes majeurs étrangers sans papiers, posent avec gravité la question de la situation faite à des milliers de jeunes comme eux qui à 18 ans se sont retrouvés sans droit au séjour dans le pays où ils vivent et où ils ont été scolarisés depuis des années.

Afficher son visage est un acte de courage de la part de ces jeunes, assumé pour que des milliers d’autres, ceux qui sont isolés, ceux qui ont peur de se faire connaître, trouvent la force de dépasser la honte qu’ils ressentent souvent et la peur du rejet, et rejoignent ceux qui peuvent appuyer leur combat.

Se réunir en venant de tout le pays, prendre le train et voyager, braver les contrôles de police, est un acte de courage. Se réunir pour prendre en main son destin est déjà une façon de le transformer.


Quelques exemples concrets du sort réservé aux jeunes majeurs scolarisés sans papiers

27 mars 2009

Expulsion et enfermement

2 jeunes hommes kurdes en grève de la faim au Centre de rétention de Metz.

Ils sont arrivés en France mineurs ou tout juste majeurs, ils ont été scolarisés, ils travaillent, leurs familles sont ici. Mais pour les autorités françaises, ils ne sont qu’un de plus sur le quota d’expulsion à tenir.

Süleyman Akdeniz est un jeune Kurde d’origine Turc, arrivé en France à l’âge de 16 ans .Il en a 21. Il a passé son adolescence en France, appris un métier. Il travaille désormais en CDI dans le bâtiment. Il a connu sa future femme qui est française et il devait se marier dans les quelques jours suivant son arrestation. La famille, nombreuse en France s’était préparée à ce grand événement.

Mais Süleyman a été piégé lors d’un entretien avec les autorités qui l’ont convoqué en vue de l’enquête pour le mariage et l’ont gardé « au chaud » pour faciliter son arrestation et conduit au centre de rétention de Metz.

Nous, RESF Moselle, avions rencontré la Préfecture récemment. Celle-ci ne veut pas revenir sur l’OQTF.

Süleyman est en danger en Turquie pour avoir fréquenté les milieux militants kurdes alors qu’il était adolescent. La décision de la Préfecture de Moselle d’expulser ce jeune, en plus d’une atteinte grave à ses droits fondamentaux de vivre et de travailler dans le pays où il a quasiment toute sa famille, un travail, une fiancée, des souvenirs d’adolescence ,l’expose à des risques de torture, de prison sans qu’il ait la possibilité de faire appel.

Et pour couronner le tout, Ergul Serdar, un jeune kurde de 23 ans arrivé en 2005 en France à l’âge de 19 ans pour rejoindre sa famille l’a rejoint au centre de rétention de Metz, suite à une OQTF notifiée par la Préfecture de la Marne. Libéré par le Juge des Libertés avec une notification selon laquelle il avait 7 jours pour quitter la France , il a été arrêté …quelques heures après alors qu’il allait rejoindre sa famille.

Refus d’asile et règlement kafkaïen dit Dublin II. Angers et la Belgique

Expulsion prévue le 27 mars

Al Haj est un jeune soudanais de 18 ans qui a fui son pays afin de trouver l’asile en Europe.

Un retour au pays serait synonyme d’emprisonnement, torture et mort.

Voici la protection qu’il a trouvé en Europe :

* Interpellé en Belgique, il a été enfermé deux mois dans un centre de rétention fermé. Les conditions étaient tellement difficiles qu’il a refusé catégoriquement de faire une demande d’asile dans cet Etat signataire du règlement de Dublin 2 : certains écrits comparent ces centres de rétention à des « camps de concentration moderne ». Les autorités lui donnent une « obligation de quitter le territoire belge », sous peine d’expulsion au Soudan.
* Il franchit donc les frontières franco-belges. En France, à Angers, il noue des liens avec d’autres soudanais, avec l’école, avec une structure d’accueil et d’hébergement, avec des travailleurs sociaux. Il commence alors à vivre quand il est mis en rétention administrative avec un arrêté de ré-admission vers la Belgique.
* Escorté jusqu’en Belgique, il est livré aux autorités belges qui lui donnent à nouveau une « obligation de quitter le territoire belge », sous peine d’expulsion au Soudan. Il lui est alors précisé qu’il a refusé de faire sa demande d’asile en Belgique, que cela fait deux fois qu’il vient sur le territoire belge, la prochaine fois c’est l’expulsion au Soudan.
* Il franchit à nouveau les frontières , et erre plusieurs mois de villes en villes. Il revient à Angers et se fait à nouveau interpeler dans la rue. Il est à nouveau mis en rétention administrative avec une nouvelle demande pour un arrêté de ré-admission en Belgique.

Si tel est le cas, voici la protection qu’il aura trouvé en Europe :

* Escorté jusqu’en Belgique, cet Etat risque d’exécuter sa menace : l’expulsion au Soudan.
* Livré aux autorités soudanaises, il sera emprisonné, torturé et très certainement condamné à la peine capitale.

Nous nous battons pour que l’histoire de ce jeune soit entendue et prenne enfin le pas sur l’acharnement administratif dans lequel il est en train de se noyer. Sans nouvelles de sa famille, ses seuls repères sont en France, ne l’oublions pas et aidons-le à se reconstruire !!

Nous nous battons pour que la France stoppe sa demande de ré-admission vers la Belgique, et par ricochet son expulsion au Soudan !!

Nous nous battons pour que la Préfecture d’Angers accepte enfin d’envoyer sa demande d’asile à l’OFPRA !!

Grâce à votre mobilisation, nous avons déjà réussi à stopper le précédent arrêté de ré-admission et le vol prévu dans la nuit de mardi à mercredi. Son dossier a aussi été débloqué du centre de rétention de Rennes pour atteindre la Préfecture d’Angers. Une nouvelle demande est lancée à la Belgique : Ne sortira-t-on jamais de cet acharnement à le balloter de pays en pays ??


L’horreur au quotidien, vous avez dit Kafka ? Alors lisez ce récit.

CHEN Gaowang est un élève de terminale du lycée Racine, Paris 8e. Gaowang est venu rejoindre ses parents en France en 2003. En France depuis 1999 ; ceux-ci ont demandé l’asile politique qui leur a été refusé. Depuis, ils ont effectué de multiples demandes pour régulariser leur situation administrative toutes jusqu’à présent soldées par un refus. Gaowang a une soeur (âgée de 17 ans) qui vit dans ce pays et une tante qui est, elle, en situation régulière en France.

Gaowang est à présent en terminale S et compte poursuivre des études supérieures en France et construire sa vie avec ses parents, sa soeur âgée de 17 ans et sa tante (qui est en situation régulière) dans ce pays.
Il a obtenu une carte d’un an (au titre de la vie privée et familiale) en octobre 2007. La cour d’appel, dans son jugement du 16 octobre 2008, a décidé de ne pas renouveler sa carte. Pourtant, le 6 novembre 2008, soit 3 semaines après que la décision de non renouvellement ait été prise, la Préfecture lui a remis une SECONDE carte de séjour (vie privée et familiale) d’un an. Carte qu’elle a subitement décidé UN MOIS ET DEMI APRES de lui retirer. Le 2 mars 2009, elle a envoyé à Gaowang une Obligation à quitter le territoire français "dans un délai d’un mois".

Cette décision a été prise au plus haut niveau puisque le Réseau a alerté la préfecture à plusieurs reprises depuis le 23 décembre 2008, à propos de la situation de Chen Gaowang et des décisions contradictoires prises à son égard.

Ou celui-là, refus d’asile à un enfant soldat….

Jeune majeur de 20 ans, Hugo est né au Congo Brazzaville. D’origine Lari, ses parents ont été assassinés. A partir de 5 ans, il est enfant des rues, puis enfant soldat. Il est arrivé en France en 2007.

Il a été débouté du droit d’asile et s’est retrouvé l’été dernier sans toit ni droit, avec une Obligation de Quitter le Territoire Français, confirmée par le Tribunal Administratif.

Malgré tout, grâce à son esprit d’initiative, Hugo est arrivé en quelques mois à obtenir un statut : Brillant autodidacte, il prépare l’examen d’entrée à l’Université et a intégré un dispositif d’insertion professionnelle. Il a ainsi effectué plusieurs stages qui le rapprochent de son projet professionnel dans le domaine de l’environnement.

Il a obtenu un titre de séjour provisoire de quelques mois. Toutefois, son renouvellement est incertain.

Sa marraine RESF33, son parrain Noël Mamère et son comité de soutien témoignent de son désir et de ses capacités d’insertion.

C’est pourquoi nous vous demandons de vous joindre à eux pour réclamer sa régularisation, afin qu’Hugo puisse poursuive son exceptionnelle progression intellectuelle et sociale de manière sereine parmi nous.

La vie suspendue en attendant la décision de la CNDA cour nationale de la demande d’asile.

Issa est arrivé à Bordeaux en février 2008 seul à 17 ans, après un voyage long et périlleux, sans connaitre un mot de français. Il fuyait l’armée tchadienne qui l’avait enrôlé de force 8 mois auparavant à la sortie du collège. Refusant toujours son incorporation forcée, il est emprisonné et torturé. Il arrive à profiter d’un mouvement de rébellion pour s’échapper vers le Nord d’ou sa famille Goran est originaire. Abandonné par son père à 5 ans, orphelin de mère à 11 ans, il est sans parenté directe. Considéré comme déserteur et rebelle, il est contraint de quitter le Tchad.

Pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance à Bordeaux, il a demandé l’asile et mis toutes ses forces dans l’apprentissage du français. En septembre 2008, il a réussi à reprendre le chemin du lycée. Son courage et son sourire forcent l’admiration et la sympathie. Très déçu par la réponse de l’OFPRA en décembre, il met tous ses espoirs dans le recours à la CNDA.

Ce qu’il craint est le retour forcé au pays où il serait à nouveau confronté à la violence. Ce qu’il veut c’est continuer à se former afin de trouver sa place dans la société française qui représente pour lui « la paix et les droits de l’homme ». Il est prêt à travailler dur pour cela. Il se sent déjà par ses aspirations en grande partie français. Aidons-le à le devenir tout à fait.

La peur de l’arrestation

Octobre 2007, 18 ans, bon anniversaire, arrestation et rétention.

Août 2008, réussite au CAP, arrestation et rétention. Impossibilité de faire un apprentissage par refus de papiers.

Mars 2009, Alae Eddin échappe à l’arrestation, la police est venue chez une personne de sa famille où elle pensait le trouver.

Alae-Eddin EL JAADI veut s’inscrire en apprentissage après avoir réussi son CAP de plâtrier-plaquiste. Quoi de plus normal ? L’entreprise dans laquelle il a fait deux stages lui fait un contrat d’apprentissage. Tout va bien.

Mais voilà, Alae-Eddin EL JAADI est marocain, il est entré légalement en France à l’âge de 15 ans, il vit chez sa tante qui l’a adopté par kafala. Mais la préfecture a refusé de lui donner des papiers au moment de sa majorité, en 2007. Elle lui a même donné une OQTF (Obligation à Quitter le Territoire Français) et la police est venue l’arrêter. Alae-Eddin a été enfermé pendant plusieurs jours en centre de rétention en octobre 2007. Finalement devant les protestations nombreuses et la mobilisation de son lycée le LP Tony Garnier, la Préfecture a accepté de le laisser finir son année scolaire.

En juin 2008, Alae-Eddin confiant dans son intégration et sa réussite scolaire a demandé à la préfecture le renouvellement de son titre de séjour. Réponse : arrestation et mise en rétention le 20 août 2008.
Alae-Eddin est sorti de rétention, assigné à résidence par le juge, mais il peut être expulsé à tout moment et il n’a toujours pas de « papiers » !

Nous ne comprenons pas l’acharnement de la préfecture contre ce jeune homme qui ne demande qu’à se former pour travailler dans un secteur qui, dit-on, manque de professionnels. Nous demandons un titre de séjour « vie privée et familiale » pour Alae-Eddin El Jaadi. Ce n’est que justice.

Ils sont quelques milliers, une goutte d’eau par rapport à la population française. Ils ont démontré courage et force de caractère, ils sont notre richesse parmi les autres jeunes.

La loi doit leur donner une situation régulière.

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