Une tribune pour les luttes

Nous ne paierons ni pour leurs crises ni pour leurs guerres

Article mis en ligne le mercredi 1er avril 2009

Le G20 (19 pays plus l’UE), nouveau club privé des pays les plus riches, se réunira pour la deuxième fois depuis novembre, le 2 avril à Londres, à la veille du sommet du 60ème anniversaire de l’Otan, avec la prétention d’apporter des réponses à la crise qu’ils ont eux-mêmes causée et alimentée ces dernières années.

Ce nouveau club, auto-désigné, en incluant les grands pays émergeants, se veut un peu plus démocratique que le G8, mais exclut de fait les 172 autres pays membres de l’Organisation des Nations Unies. Il prétend imposer ses solutions face à la crise financière, à l’ensemble de la planète.

Si nous connaissons les dégâts et les ravages des politiques ultra libérales qui nous ont été imposées, fondées sur le laisser-faire, nous percevons moins qu’elles sont le fer de lance de la militarisation des rapports internationaux...

7 pays sont membres de l’Otan sans compter l’UE, elle-même composée d’une grande majorité d’états membres de l’Organisation, 6 sont des puissances nucléaires, et un grand nombre d’entre eux (Japon, Australie…) participent aux expéditions militaires en Irak et en Afghanistan. Ces 20 pays représentent plus de 87% des dépenses militaires mondiales et sont responsables de leurs augmentations sensibles : 1339 milliards en 2007 contre 850 milliards en 2002 soit 58% de progression en 5 ans et entre 2006 et 2007, c’est 135 milliards de dollars supplémentaires ! C’est le montant annuel estimé par l’ONU pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (ODM) permettant de réduire de moitié la pauvreté en 10 ans. L’argent du développement, de la santé, de la survie de l’humanité est odieusement dilapidé pour préparer les prochaines guerres.

Alors que nous avons connu des émeutes de la faim, que nous vivons une terrible crise financière, une crise énergétique, climatique, écologique profonde, que l’activité militaire représente 20% de la pollution mondiale, ces dépenses d’armements sont profondément choquantes. Le monde a besoin d’un nouveau système démocratique fondé sur le respect de tous les droits humains, la satisfaction des besoins sociaux et la sécurité et la paix pour tous. Or il n’est pas question d’aborder ces sujets lors de cette conférence.

Il est donc important de faire entendre et d’imposer d’autres solutions pour sortir de la crise, redonner du crédit aux institutions internationales des nations unies et leur donner des moyens : le budget annuel de l’ONU représente 36 heures de celui du Pentagone.

La sortie de la crise passe donc par une réduction drastique des dépenses militaires et non par un renforcement d’une alliance militaire issue de la guerre froide, qui apparaît de plus en plus comme une milice privée des pays riches, face à un monde qui s’émancipe de plus en plus des dominations politiques, économiques et financières des grandes puissances. N’oublions pas que la guerre peut être un recours pour certains.

Saint-Ouen, le 31 mars 2009

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