Une tribune pour les luttes

Ignorance des besoins exprimés et mauvais bilan des logements financés en 2003

Déclaration de la CGT au Conseil Départemental de l’Habitat du 30 mars 2004

Article mis en ligne le dimanche 9 mai 2004

DECLARATION DE LA CGT AU CONSEIL DEPARTEMENTAL DE L’HABITAT LE 30 MARS 2004

Avec ses déclarations faites au CDH, les 18 janvier 2001, 30 janvier 2002, 4 février 2003, la CGT dénonçait la politique du logement menée dans le département des Bouches du Rhône, qui ignorant les besoins exprimés par les populations en matière de logements sociaux, s’ouvrait largement au logement privé, parfois uniquement spéculatif, notamment sur Marseille.

En effet, si le plan local de l’habitat de la ville de Marseille, qui a été validé ici même, par une courte majorité, dont la CGT ne faisait pas partie, prévoyait un engagement de construction de logements PLA, qui n’a jamais été respecté, à contrario en ce qui concerne les logements neufs « privés », ils se situent très au-delà de ce qui avait été prévu. Par exemple, dans le secteur du Rouet, 1400 logements construits, mais seulement 80 logements sociaux. Aussi, la demande des ménages en logements sociaux explose à Marseille, elle dépassait le chiffre de 18000.

Ce triste constat est à mettre à l’actif de la municipalité, dont le maire, notamment par son courrier du 30 septembre 1996 adressé à monsieur le Préfet, a décidé de ne pas donner suite à la construction de 848 logements sociaux, pour dans le cadre de la révision du POS « privilégier des mesures garantissant des revenus attendus par des opérateurs privés ».

C’est ainsi par exemple qu’à l’hippodrome Borrely des terrains municipaux vendus 297 euros le m2 sont revendus une fois la construction de logements réalisée 6000 euros par les promoteurs. Ainsi, le prix du foncier atteint des records et les logements sociaux sont exclus de ces secteurs, quant aux prix des logements en accession, ils deviennent inabordables, notamment pour les primo accédants.

En 4 ans, de 2000 à 2003, le prix du logement neuf est passé de 74395 euros à 102698 euros, soit plus de 38 % d’augmentation. Après cette remarque, nous ne pouvons que nous étonner que notre proposition faite en 2002, renouvelée en 2003, de la mise en place d’une « opération pilote » dans le secteur d’Euroméditerranée, conduisant à transparence totale des coûts, qui contribuent à définir le prix au m2, soit jusqu’à ce jour lettre morte. Pas étonnant si avec seulement 941 logements, le bilan 2003 de la production de logements financés est le plus mauvais depuis l’année 2000.

Mais qu’en restera-t-il lorsqu’on aura réactualisé le bilan, comme par exemple pour celui de 2001, prévu au départ à 1661 logements hors « PLS » réactualisé à 1565 en 2002, pour se retrouver à 1485 en 2003 ?

L’étude du Comité d’Entreprise des Cheminots PACA, de septembre 2003, révèle que la part consacrée de son salaire par un cheminot à un logement du secteur privé, varie sur Marseille de 32 à 39,10 % de sa rémunération. Quant à l’accession dans le neuf, elle est devenue inaccessible aux cheminots. Avec un prix de 2500 euros au m2 dans le 8ème arrondissement de Marseille, les jeunes ingénieurs d’EDF Viton n’arrivent pas à se loger à moins de 50 km de Marseille. Difficultés pour se loger aussi pour les personnels de la Santé et même pour ceux relevant du BTP. Quant aux jeunes salariés de l’URSSAF, ils restent chez leurs parents ! Que dire alors de ceux qui sont rémunérés au SMIC, travaillent à temps partiel ou sont au chômage. Il y a donc nécessité d’une autre politique du logement notamment social pour notre département et la France. Cela passe par l’abrogation de la Loi Barre de 1977 qui est à l’origine du déclin du logement social et revenir à l’aide à la construction et non plus à la personne. Revoir à la hausse le montant des plafonds d’accès au logement social afin de favoriser vraiment la mixité sociale. Investir le 1% logement dans des programmes de logements sociaux répondant aux attentes de ceux qui le génère en abandonnant à d’autres les investissements spéculatifs. Nul doute, que dans ces conditions, la question d’un toit pour tous à pesé dans le résultat des élections de ce 28 mars 2004.

Et si certains ne l’on pas compris, la CGT va amplifier la mobilisation de l’ensemble des salariés pour que chacun et chacune puisse vivre correctement dans un logement de qualité, avec un loyer compatible avec ses revenus.

Marseille, le 30 mars 2004.

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