Une tribune pour les luttes

Appel du Collectif Plan d’Urgence

UN PLAN D’URGENCE CONTRE LA CASSE DE L’EDUCATION

Article mis en ligne le jeudi 20 mai 2004

Prochains rendez-vous :

Lundi 24 mai, 16h30 : école de la Corderie

A définir ultérieurement 1ère semaine de juin : lycée

Aujourd’hui, le département des Bouches du Rhône arrive en 98ème position sur 99 en terme de taux d’encadrement dans le 1er degré. Département sinistré !

Dans les quartiers, cyniquement appelés « sensibles », la politique continue de casse sociale, qui a connu un violent coup d’accélérateur avec le gouvernement Raffarin 1 et 2, touche de plein fouet nos élèves et leurs familles.

Dans beaucoup d’établissements, il y a plus de 80% d’élèves boursiers et le nombre de parents au chômage, ou touchant le RMI, ou l’ASS, va toujours croissant.

Par exemple, les écoles du centre ville ne peuvent pas accueillir tous les enfants scolarisables et elles le font parfois dans des conditions de vétusté difficilement imaginables de nos jours.

Lorsque les médias braquent les projecteurs sur ces quartiers, c’est pour parler de « la violence », la violence des enfants bien sûr, pas celle de leurs conditions de vie.

Nous avons décidé aujourd’hui de nous battre pour que cette violence soit reconnue et qu’on nous donne les moyens, non pas d’y remédier, ce serait donner à l’école un rôle qui la dépasse largement, mais au moins d’assurer notre mission de service public dans ces quartiers sacrifiés.

Or, c’est cette mission qu’il est de plus en plus difficile de remplir avec la dégradation constante de nos conditions de travail.

Car à la précarisation de pans entiers de la population (hausse du chômage, généralisation de la flexibilité et des emplois précaires.), à la ghettoïsation des quartiers les plus pauvres, répond le démantèlement
progressif de l’Education Nationale. Education Nationale qui est d’ailleurs un des plus grands employeurs de précaires de France !

Toujours moins d’adultes dans les établissements et toujours moins d’emplois statutaires.

Toujours moins d’heures d’enseignement : il n’y a qu’à considérer la baisse quasi générale des DGH sur les Bouches du Rhône. Par exemple, au collège Renoir, l’augmentation du nombre d’élèves sur les 6 dernières années correspond à la perte de 5 postes. De plus, dans un collège de même type en Seine Saint-Denis, il y aurait 7 professeurs de plus.

Et on vient nous demander de nous serrer encore et encore la ceinture pour faire face aux déficits publics. Alors que les revenus financiers ne cessent d’engraisser, il faudrait déshabiller encore un peu plus la santé, l’éducation et nous faire les observateurs silencieux de la souffrance sociale. Et pour ceux qui ne sont pas satisfaits de cette situation, la hiérarchie propose cyniquement de changer de boulot.

Des personnels de l’éducation de différents collèges, lycées et écoles, en majorité des quartiers Nord, se sont retrouvés à la conférence de presse du 14 avril, à la suite du mouvement du collège Henri Barnier pour dire : stop à la casse !

De là est issu le Collectif Plan d’Urgence qui décide aujourd’hui de lancer un mouvement pour obtenir des moyens d’urgence en termes d’heures, de personnels (tout en refusant le recours à la précarité), comme l’avaient
fait et obtenu nos collègues en Seine Saint-Denis.

Pour ce faire, le collectif a prévu l’occupation hebdomadaire d’un établissement, afin de faire monter la pression et de rassembler les revendications de chaque collège, lycée ou école.

Rejoignez nous dans la lutte !

Collectif Plan d’urgence

- SNES Emancipation
- CNT Education
- SUD Education
- FCPE 13


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