Une tribune pour les luttes

samedi 9 mai 2009

MARSEILLE

17 h

à 17h au CIRA, 3 rue Saint Dominique 13001

Littérature et Révolution à la fin du 19e siècle

Les Briseurs de formules

Causerie animée par Caroline Granier

1880-1900 : ils sont écrivains et croient à la force de la littérature ; ils sont anarchistes et veulent changer la société. Tout en restant indépendants des partis naissants, ils sont impliqués dans les luttes sociales et politiques et ont une notion précise de leur responsabilité en tant qu’« intellectuels ».

Ils écrivent, manifestent, pétitionnent, combattent... Théoriciens, militants et littérateurs intéressés par les idées libertaires se rencontrent et polémiquent - dans les petites revues, les cabarets, les scènes de théâtre...

Les Briseurs de formules, est la réécriture d’une thèse de doctorat qui visait à étudier les fictions écrites par des auteur.e.s anarchistes à la fin du xixe siècle. Les années 1880 (le retour des communards en France) à 1900 (l’Affaire Dreyfus, qui marque un autre mode d’intervention politique des écrivains) constituent un matériau particulièrement fécond pour étudier l’engagement des écrivains libertaires et le rôle qu’ils jouent dans les changements qui affectent le champ littéraire à ce moment-là.

Les anarchistes ont à la fin du xixe siècle une approche assez originale du langage : ils savent que les mots jamais ne remplaceront les actes, mais les veulent au plus près de la réalité afin de ne pas créer de fictions mensongères. Cette attention portée au langage marque en profondeur leur création. Que ce soit lorsqu’ils traitent de la représentation politique, du capitalisme, de l’écriture de l’histoire de la Commune, ou des utopies, les écrivains libertaires pratiquent « l’exercice utopique salutaire », conservent une position d’en-dehors et gardent toujours de la distance, souvent de l’humour, envers leurs écrits.

On trouve autant d’écrivains que de pratiques : depuis les auteurs « consacrés » (comme Octave Mirbeau ou Jules Vallès), jusqu’aux écrivains complètement oubliés (Jacques Sautarel, André Veidaux), en passant par les militants plus ou moins connus (Louise Michel, Charles Malato, Émile Pouget, tous auteurs de nombreux textes de fiction) ou les écrivains fin-de-siècle tentés par l’anarchisme (Laurent Tailhade, Pierre Quillard) - ainsi que tous ceux qu’on appelle des « en-dehors », faute de savoir où les classer (Mécislas Golberg, Manuel Devaldès…).

Certains ont laissé des chansons (qui ont le privilège de se diffuser gratuitement, et dans tous les milieux) ou des poésies : Émile Bans, Eugène Châtelain, Jean-Baptiste Clément, Gaston Couté, Théodore Jean, Jules Jouy, Gabriel de La Salle, Constant Marie, Paul Paillette, Auguste Percheron, Louise Quitrine, Pierre Quillard, Jehan Rictus, Paul Robin, Émile Verhaeren, Francis Vielé-Griffin…

D’autres, des pièces de théâtre (probablement le genre le plus apte à promouvoir des idées, et il n’y a qu’à voir, pour s’en persuader, à quel point les autorités s’en méfient) : Georges Leneveu, Maxime Lisbonne, Vera Starkoff, Nelly Roussel...

D’autres, enfin, des récits : Jean Ajalbert, Victor Barrucand, Victorine Brocher, Léon Cladel, Georges Darien, Lucien Descaves, Georges Eekhoud, Sébastien Faure, Félix Fénéon, Henry Fèvre, Gustave Geffroy, Ernest Gégout, Jean Grave, André Ibels, Lucien Jean, Bernard Lazare, André Léo, Achille Leroy, Louise Lumet, Adolphe Retté, Han Ryner, Séverine, Laurent Tailhade, Michel Zévaco, Zo d’Axa…

Caroline Granier, Les Briseurs de formules. Les écrivains anarchistes en France à la fin du xixe siècle¸ Ressouvenances, 2008, 469 p., 35 euros.

“Quitter son point de vue” – quelques utopies anarcho-littéraires d’il y a un siècle, introduction & conclusion de Michel Anthony, Paris, éditions du Monde Libertaire, décembre 2007, 117 p., 10 euros.

« Les Retourneurs d’idées », Revue Brèves. Anthologie permanente de la nouvelle, n° 84

P.-S.

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