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Peut-on séparer brutalement un jeune de son père et de son frère ?

Que deviennent les jeunes gens expulsés de France vers le Maroc ? Hier Fatima, Latifa, Jihad, Samira, aujourd’hui Hassan, Khaled…

Article mis en ligne le samedi 23 mai 2009

Rabat, 20 avril 2009


Peut-on séparer brutalement un jeune de son père et de son frère ?

Hassan, 22 ans a été expulsé le 10 mars 2009.

De parents séparés, le père
travailleur en France depuis 1974, Hassan vivait avec sa grand-mère dans
un village de l’Est du Maroc.
Au décès de celle-ci, il rejoint son père et
son frère en France. Alors âgé de 16 ans, au prix de gros efforts, et
grâce à la volonté de son père, titulaire d’une carte de séjour en règle,
il s’intègre à la société française, dans le creuset français. Il apprend
le français, poursuit sa scolarité de 2003 à 2007 (Collège, Centre de
Formation d’Apprentissage Professionnel).
A 18 ans, il demande un titre de séjour et il obtient 4 APS (Autorisation
Provisoire de Séjour) de 6 mois du fait de son inscription en CAP
mécanique en alternance.
Suite à son échec aux épreuves théoriques du CAP
en juillet 2007, sa demande de renouvellement de titre de séjour est
rejetée avec une OQTF (Obligation à Quitter le Territoire Français) fin
2007.

Pourtant ses employeurs étaient très élogieux sur son sérieux et son
efficacité. Contrôlé le 18 février 2009, et placé en centre de rétention
de Sète, libéré le 20, il est à nouveau contrôlé le 10 mars et expulsé par
bateau le soir même !

A son arrivée à Tanger, il est accueilli par un membre de RESF Maroc et il
se rend à Oujda. Son grand père, aveugle, démuni et désorienté face à ce
jeune « français » ne peut s’occuper de lui, un cousin éloigné l’héberge
quelques semaines puis il est à la rue et aujourd’hui des militants
d’Oujda lui procurent un toit.

Nous sommes indignés face à ces expulsions brutales, qui sous couvert de
faire du chiffre, gâchent des vies de jeunes gens qui avaient trouvé leur
place dans la société française et qui vivaient avec leur famille. Cette
reconduite à la frontière rapide les place dans une société marocaine dont
ils ne connaissent plus les codes.

Quel est l’avenir de ces jeunes à peine majeur et quelle est la logique
humaine de cette politique ?

Nous demandons que Hassan puisse repartir à Montpellier où il avait la
possibilité de suivre une formation en méca-auto au moment de son
expulsion et où sa famille l’attend.

Mail : maroc-resf chez no-log.org. Tel : 060 84 07 61 ou 013 42 88 76


Pétition en ligne pour HASSAN, http://resf.info/P1123

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