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Des militaires français à Abu Dhabi : Sarkozy a sa base

Article mis en ligne le jeudi 28 mai 2009

Pour la première fois depuis cinquante ans, la France a ouvert le 26 mai une base militaire à l’étranger, hors de son pré carré d’Afrique.

Elle est située à Abu Dhabi, dans le golfe Arabo-Persique, une région qui regorge de pétrole, de dictatures et de bases militaires américaines. Les 467 militaires français qui y seront stationnés prêteront la main à la stabilité régionale, c’est-à-dire à la mainmise de l’impérialisme sur les ressources pétrolières. Bien sûr, l’armée américaine et ses supplétifs locaux y pourvoient largement, et depuis longtemps. Mais, de la part de Sarkozy qui a inauguré lui-même la base, il s’agit de démontrer que l’impérialisme français veut aussi avoir sa part. Il a d’ailleurs affirmé que, si l’Iran attaquait les Emirats, il attaquait la France, mettant dès à présent l’armée française aux premières loges en cas de nouveau conflit au Moyen-Orient.

En plus d’unités de la marine et de l’armée de l’air, plus spécialement tournées vers l’Irak et l’Iran, la base française sera dotée d’un camp d’entraînement à la guerre urbaine. Cela pourrait s’avérer nécessaire dans des pays où sept émirs règnent sans partage sur une population comprenant 80 % de travailleurs immigrés privés de tout droit. Les troupes françaises du golfe Persique sont programmées pour faire le même métier que les forces françaises stationnées en Afrique : tirer dans le tas en cas d’émotion populaire.

Il n’y a pas d’armée sans marchands de canons, et ceux-là faisaient bien partie de la délégation venue avec Sarkozy. Les dirigeants de Dassault, EADS, Thales espèrent bien continuer à être les fournisseurs de l’armée des Émirats unis qui a un budget de 20 milliards de dollars par an.

Coller aux basques de l’impérialisme américain en se donnant l’air de jouer dans la même catégorie, soutenir activement des dictatures rétrogrades, profiter de l’occasion pour vendre des engins de mort, c’est toute la politique étrangère du gouvernement.

Paul GALOIS

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