17 h au local du CIRA, 3 rue Saint-Dominique, 13001
17 h au local du CIRA, 3 rue Saint-Dominique, 13001
« everything is free, do your own thing ». Automne 1966, c’est avec ce mot d’ordre que les Diggers, un petit groupe de jeunes révoltés issus du théâtre, cherchent à radicaliser les enfants fleurs en train de converger vers San Francisco. Référence faite aux paysans anglais du XVIIe siècle menés par Gerrard Winstanley qui s’étaient appropriées des terres seigneuriales pour les cultiver en commun, les Diggers de San Francisco s’emparent du quartier de Haight Ashbury et y cultivent les graines d’une utopie en acte. Partisans du « théâtre guérilla », ils mettent en scène leur rêve d’une vie Libre et Gratuite, distribuent des repas, ouvrent des magasins gratuits, organisent de gigantesques fêtes…, et réclament la rue comme théâtre de leurs actions politiques critiques, subversives et festives. Entrés dans la légende de la contre-culture avec le flamboyant roman autobiographique d’Emmett Grogan, Ringolevio, les Diggers ont traversé les années 1960 comme un de ces « orgasmes de l’histoire » qui jaillissent ça et là, aussi intense que court, et pour lequel il est autant question de révolution que de plaisir…
Les éditions L’échappée participent d’un mouvement de refondation d’une critique sociale radicale et pensent le livre comme un des derniers lieux de résistance, un point d’ancrage pour une pensée cohérente et articulée, hors du réseau et des flux incessants d’informations et de sollicitations.
Alice Gaillard, Les Diggers. Révolution et contre-culture à San-Francisco (1966-1968)¸ L’échappée, 2008, 160 p., 20 euros.
Avec un DVD du documentaire Les Diggers de San Francisco d’Alice Gaillard et Céline Deransart (90 min. 1998)