Il ne faudra pas s’étonner si dans 10 ans, ou une génération, on violente couramment des personnes âgées ou des enfants, tant il est vrai qu’un horizon bouché par l’ignorance et le divertissement abrutissant peut rendre soudain cruel le plus doux des hommes.Cruel gratuit, cruel par ennui, cruel parce que rien ne raccroche à la réalité.
Soumission de l’Education au Marché. Soumission du sujet à ses pulsions.
LA RESISTANCE DES PARENTS ET DES ENSEIGNANTS
Depuis 2008, de nombreuses dispositions affectent l’Education Nationale, en particulier l’école primaire. Affiliés ou non à des fédérations nationales, des parents ont commencé à manifester leur désaccord. Fichage des enfants avec Base-élèves, nouveaux programmes trop chargés, suppression de 2 heures de cours et semaine de 4 jours, évaluations inadaptées des CE1 et CM2, aide personnalisée, suppression de postes dans les RASED, ... il faudrait être sur tous les fronts, tout le temps ! Et que dire lorsque des enfants se retrouvent interpelés, comme lundi 18 mai à Floirac ?
Jusqu’au début de l’année 2009, ces parents ont agi souvent école par école, quartier par quartier. Mais leur indignation croissante, la multiplication des « réformes » inacceptables et l’ampleur des actions à réaliser les ont rapprochés. Ils ont senti la nécessité de s’unir, de se mettre en réseau, de donner de la voix plus fort, en étant plus nombreux.
L’AG Nationale des collectifs de Parents et Enseignants est née.
Depuis janvier, cinq rencontres, à Villeurbanne, Paris, Montpellier, Chenôve et Toulouse la prochaine, le 13 juin - sont autant d’occasions de mettre en œuvre nos refus, en organisant des pique-niques, des nuits dans les écoles, des marches aux flambeaux, des « cafés citoyens », mais aussi des actions en justice et des blocages d’écoles.
Ce réseau national, à la fois informel et coordonné, agit au jour le jour, dans l’urgence, et veut en même temps mener une lutte de fond.
Car c’est le fond de la question qui nous préoccupe : quelle école voulons-nous ? A quoi sert d’apprendre ? A quels enfants voulons-nous laisser le monde ? Qui est pris en otage, dans la situation actuelle ? Autant de parents, autant de points de vue : les inquiétudes se font écho, les énergies se rejoignent.
Et dans cette réflexion commune sur les actions à mener, contre des réformes qui visent en fait à traiter le savoir comme une marchandise et faire de nos enfants de « bons petits soldats », les parents font des comparaisons : avec leurs propres situations de travail, de vie, ou celle de leurs voisins. C’est cette coordination et ce partage qui font prendre conscience que les problèmes rencontrés par les écoles, de la maternelle à l’université, par les demandeurs d’emploi, par le secteur de la santé, par les salariés de l’industrie et du commerce, et même par les journalistes, sont finalement du même ordre.
Samedi 13 juin, à L’ESAV de Toulouse, rue du TAUR, lors de la conférence de presse de fin de journée, les représentants des parents mobilisés de France vous présenteront leur plan d’action national et réaffirmeront leur refus des « réformes » Darcos.
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