Une tribune pour les luttes

mobilisation autour de la campagne publicitaire initiée par le SNEP "La musique gratuite à un prix"

TELECHARGER C’EST RESISTER...

Texte d’un tract distribué à Cannes

Article mis en ligne le mercredi 26 mai 2004

La publicité atteint un seuil inacceptable de nuisances humaines et sociales
- Elle bafoue nos libertés,
- Elle propage des idéologies néfastes, vides de toute éthique,
- Elle s’articule autour d’un objectif unique : le profit.

La récente campagne du Syndicat National de l’Edition Phonographique - SNEP - témoigne de cette dérive et s’inscrit dans la problématique du droit de l’artiste dans la gestion des nouvelles technologies.

Cette campagne, comme l’ensemble de la publicité

BAFOUE NOS LIBERTES
Elle abuse de sa capacité à ’exercer une action psychologique sur le public’, néglige son rôle informatif au profit d’un message biaisé et brandit l’arme judiciaire au détriment de l’information ou de la réflexion.

La peur du gendarme ça marche, nous n’hésiterons donc pas, désormais, à poursuivre les internautes’ (Pascal Nègre, Président d’Universal Music)

Elle réduit le champ des libertés individuelles en imposant un modèle unique et en tentant de conditionner la personne, et tout particulièrement la jeunesse. Deux exemples, à la radio
- En 1995, 56 300 chansons différentes ont été diffusées contre 24 400 en 2000 ! (Moins 60%)
- ’Ma liberté de penser (sic)’ de Florent Pagny est passé 11 000 fois en 8 mois soit 47 fois par jour !

PROPAGE DES IDEOLOGIES NEFASTES, VIDES D’ETHIQUE
Orienté vers le public jeune, principal intéressé par le téléchargement sur Internet, l’utilisation de l’arme judiciaire sème un état de confusion doublement dangereux : il discrédite les autorités judiciaires et politiques et entraîne un flou dans les valeurs de la République.
N’est-il pas dangereux de laisser croire que pour un MP3 téléchargé les peines risquées (jusqu’à 300 000 € d’amende et 3 ans d’emprisonnement) peuvent être égales ou supérieures à celles encourues pour des actes de discrimination (jusqu’à 3 ans et 45 000 € d’amende), d’agressions sexuelles (jusqu’à 5 ans et 75 000 € d’amende), de pornographie enfantine (3 à 5 ans et 45 000 à 65 000 € d’amende)... ?

S’ARTICULE AUTOUR D’UN OBJECTIF UNIQUE : LE PROFIT
Cette publicité hypocrite s’appuie sur les notions de protections de la propriété intellectuelle au détriment de l’enjeu caché : la conservation d’un quasi-monopole. Il s’agit de parts de marché et de profit et non pas de la sauvegarde de la création artistique

- Cinq majors (Universal, Sony, EMI, Warner et BMG) contrôlent 90% des ventes de disques
- En France 90% des ventes sont directement dépendantes des émissions télé style Popstars et Star Ac’
- Star Academy - artistes ou produits marketing ?
les ’artistes’ sont enregistrés chez Mercury Island (Filiale d’Universal), le disque est fait de reprises dont les artistes sont chez… Universal, le gagnant de la Star Ac’ se produit à l’Olympia, propriété… d’Universal !
- L’organisateur de Popstars est… Universal
- Rappelons que cette publicité est à l’initiative du SNEP dont le Secrétaire Général est le PDG d’Universal !

INTERNET OFFRE UNE ALTERNATIVE A CE MONOPOLE ANTIDEMOCRATIQUE

Echanger n’est pas du vol, c’est un partage non marchand.

L’échange sur Internet, dans le cadre de la copie privée n’est pas illégal. Télécharger c’est choisir librement ce que l’on souhaite écouter (ou regarder), c’est refuser le catalogue marketing imposé par le seul intérêt du profit.

Le premier ennemi du métier n’est pas la piraterie mais l’uniformité’ (P. Zelnick, ex-PDG de Virgin)

Nombreux sont les artistes qui revendiquent Internet comme la seule alternative à une production indépendante.
La musique (et l’image), comme de nombreuses autres industries, ont des supports à durée de vie limitée, qui ont toujours su être exploités par les industriels : vinyles, bandes magnétiques, CD, DVD, et maintenant Internet et le téléchargement.

Des solutions économiques considérant l’artiste à sa juste valeur existent. La Licence de Diffusion Culturelle en est l’exemple probant. Reste à savoir où se situent les véritables motivations : la rémunération des droits d’auteurs et le respect de la liberté et des droits individuels ou la conservation du monopole par les majors ?


ANNEXE CITATIONS, REFERENCES, EXEMPLES ET REMERCIEMENTS

La SPEDIDAM - Société de Protection et de Distribution des Droits des Artistes Interprètes de la Musique et de la Danse - et les 25 000 artistes qu’elle représente demande un ’retour à la décence et au bon sens’. Elle refuse l’amalgame qui fait de l’internaute un délinquant
Libération 18.05.04

La peur du gendarme ça marche, nous n’hésiterons donc pas, désormais, à poursuivre les internautes
Pascal Nègre - Président d’Universal Music et Secrétaire Général du SNEP - 31.10.2003 in www.chamepau.info/

L’échange sur Internet est un partage non marchand légal, dans le cadre de la copie privée.
- ’Au regard de la loi actuelle sur les droits d’auteur, ainsi que la directive [européenne] et son projet de transposition, (...) la copie pour usage privé (dans ce cas par le moyen du téléchargement) d’un fichier MP3 contrevenant/illégal ne constitue pas une violation de ladite loi... il ne peut être question d’acte frauduleux que si l’utilisateur du fichier téléchargé la multiplie ou le rend disponible
Rapport du tribunal de Haarlem, Pays Bas -13.05.04 in www.ratiatum.com
- L’article 5.2b) de la directive EUCD de 2001 autorise ’une limitation du droit exclusif de reproduction lorsque celle-ci est effectuée pour un usage privé et à des fins non commerciales
- L’application de l’article de loi ’335-4 du code de la propriété intellectuelle’ ramené au téléchargement de musique sur Internet nécessiterait de la part des Fournisseurs d’Accès Internet (FAI) qu’ils acceptent de communiquer les coordonnées personnelles des internautes, alors que la loi l’interdit

Le premier ennemi du métier n’est pas la piraterie mais l’uniformité
Patrick Zelnick, ex-PDG de Virgin, Patron de Naïve, Président de l’Union des Producteurs Français Indépendants - UPFI - in www.01net.com/article/200052.htlm

Le poids et le prix de la télé in www.open-files.com/forum/index.php ?showtopic=14549
- Les singles Popstars et Star Academy ont représenté, sur les 2 dernières semaines de décembre 2001, 38% des singles vendus en France
- Pour diffuser une chanson dans le ’Top 50’ il faut payer entre 460 000 et 760 000 € par chanson

Les sites de téléchargement officiels - payants donc - sont limités aux systèmes d’exploitation Windows et Macintosh. Utilisateurs de Linux et autres, le monopole imposé ne vous permet pas d’accéder aux services de téléchargement officiels et donc de vous maintenir dans la légalité !
Adrien Rochereau - 09.05.2004 in www.ratiatum.com

Les éditeurs se plaignent certes de la diminution des ventes de disques mais ils oublient de dire qu’ils gagnent des milliards d’Euros avec le téléchargement des sonneries de portables
Stephan Marcovithch in www.01net.com/article/240886.html

Le monde de la musique ne connaît plus qu’une loi : celle du marketing. (...) Cette profession - théoriquement basée sur le seul talent de ses artistes - utilise les mêmes armes que les marchands de lessive : une présence massive dans les rayons des grandes surfaces, justifiée par des campagnes de publicité très coûteuses
Claude Soula in le Nouvel Observateur - 15.05.2004

A l’initiative du projet Licence de Diffusion Culturelle - LDC - il faut citer Guillaume Champeau, Juriste en NTCI. Son souhait est ’faire que tous les internautes puissent télécharger des œuvres librement et gratuitement, sans être en violation de la loi, qu’ils puissent les distribuer à leur tour (...) Faire que ces œuvres puissent être utilisées librement, transférées à volonté sur des lecteurs portables, gravées sur un CD, lues aussi bien sous Linux que sous Windows. Le tout en rémunérant équitablement les artistes. Voilà le but de la Licence de Diffusion Culturelle
www.champeau.info/ldc.php

Cet article a pu être réalisé grâce à la formidable avancé technologique que permet Internet en terme d’échange des savoirs et d’accès à l’information. Il témoigne de cette richesse gratuite qu’est la partage de ressources quasi infinies.

Mention particulière au site de l’association de Résistance à l’Agression Publicitaire - www.antipub.net/ et le site de Guillaume Champeau - www.champeau.info/

Contact :
label RAGE
Resistance Aleph Graine & Esprit
labelrage chez yahoo.fr

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