Mardi 16 juin 2009, vers 21 h : assis sur un muret avec un cousin, il est interpellé. La routine du contrôle de police.
Jeudi 18 juin avant l’aube : expulsion sur un avion de la Royal Air Maroc en direction de Casablanca.
Alae Eddine El Jaadi, arrivé en France il y a cinq ans, a réussi en 2008 un CAP de plâtrier-plaquiste. Ce qu’il n’a pas réussi c’est à avoir des papiers. Mineur, il ne risquait rien, devenu majeur, il a demandé un titre de séjour à la préfecture du Rhône qui n’a rien voulu savoir.
Alae Eddine voulait faire un apprentissage pour se perfectionner, il voulait travailler et mener une vie normale. Comme tout le monde.
Des lois et une politique volontariste d’expulsion viennent de réussir à l’expulser en moins de 48 heures. Au mépris de sa vie construite en France, au mépris de ses amis, de sa famille française qui réclamaient qu’il reste avec nous. Parti sans un vêtement, sans bagage, presque sans argent.
Il a été viré comme un malpropre, pour la gloire de qui ?
Nous demandons le retour immédiat
et un titre de séjour « Vie privée et Familiale » pour Alae Eddine Al Jaadi
Si vous êtes choqués
Vous pouvez nous aider à le faire revenir !
écrire en franchise postale (sans timbre) à
Monsieur le Président de la République
Palais de l’Elysée
55 rue du Faubourg Saint Honoré
75 008 Paris
Nom Prénom Adresse Signature
http://www.libelyon.fr/info/2009/06...
Voir communiqués précédents : Mille Bâbords 11642
Les faits, rien que les faits.
Qui est Alae Eddine pour qu’on l’expulse avec une telle hâte et un tel mépris du droit, et au-delà des formes, du droit humain le plus élémentaire ?
Alae Eddine, 20 ans, est un jeune homme discret, un peu timide, dont le visage s’éclaire d’un sourire quand on lui parle. Il est venu en France, il y a cinq ans pour faire de bonnes études. Sa tante française l’a accueilli et adopté par kafala. Hé oui, nos liens anciens avec nos ex-colonies font que bien des familles ont des membres ayant des nationalités différentes ! C’est le poids de l’histoire.
Mais ce que chacun de nous pourrait faire pour ses gosses, l’envoyer étudier à l’étranger, est impossible pour nos ex-colonisés. Alae Eddine a pu aller à l’école en tant que mineur, mais devenu majeur, sa présence est apparemment insupportable pour le gouvernement et son éminent représentant le Préfet du Rhône.
Qu’importe que ce jeune homme ait réussi sa formation, qu’il trouve un apprentissage, qu’il apporte finalement son talent à notre pays, qu’importent toutes ces réalités quand le gouvernement dédie un ministère spécialisé dans l’expulsion à tout prix. Alors malgré les demandes, la préfecture n’accorde pas de titre de séjour, et en cas d’arrestation inopinée fait pression pour que l’expulsion se fasse en express.
En expulsant le plus vite possible, on évite le passage devant le juge des libertés qui apprécie des conditions de l’interpellation, de la validité de la mise en rétention. Nous laissons la justice juger du mépris dans laquelle la tient l’exécutif.
Nous laissons le simple citoyen juge de la brutalité des faits et de l’énergie dépensée pour « réussir » cette expulsion. Il a fallu que dès mercredi matin des fonctionnaires cherchent des places sur un vol en urgence, que des forces de polices soient mobilisées dans la nuit pour un transfert à Paris puis pour accompagner le « délinquant » dans son expulsion.
Alae Eddine est parti avec 80 € que nous lui avons fait passer, avec les vêtements de son arrestation, il n’a pu saluer ni sa famille, sa tante qui s’est déplacée à la PAF, ni son parrain, ni ses amis.
Viré comme un malpropre pour la gloire de qui ?
Nous demandons le retour immédiat et un titre de séjour Vie privée et Familiale pour Alae Eddine
Merci de faxer et mailer votre indignation, à
Matignon :
jean.paul.faugere@premier-
antoine.gosset-grainville@
.gouv.fr
arno.klarsfeld@premier-
myriam.levy@premier-ministre.
igor.mitrofanoff@premier-
Elysée :
claude.gueant chez elysee.fr,
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maxime.tandonnet chez elysee.fr