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Si vous êtes choqués,vous pouvez aider à le faire revenir !

Expulsion express pour Alae Eddine, un symbole de la politique du gouvernement.

Viré comme un malpropre pour la gloire de qui ?

Article mis en ligne le dimanche 21 juin 2009

Lettre à signer et envoyer à l’Elysée

Mardi 16 juin 2009, vers 21 h : assis sur un muret avec un cousin, il est interpellé. La routine du contrôle de police.

Jeudi 18 juin avant l’aube : expulsion sur un avion de la Royal Air Maroc en direction de Casablanca.

Alae Eddine El Jaadi, arrivé en France il y a cinq ans, a réussi en 2008 un CAP de plâtrier-plaquiste. Ce qu’il n’a pas réussi c’est à avoir des papiers. Mineur, il ne risquait rien, devenu majeur, il a demandé un titre de séjour à la préfecture du Rhône qui n’a rien voulu savoir.

Alae Eddine voulait faire un apprentissage pour se perfectionner, il voulait travailler et mener une vie normale. Comme tout le monde.

Des lois et une politique volontariste d’expulsion viennent de réussir à l’expulser en moins de 48 heures. Au mépris de sa vie construite en France, au mépris de ses amis, de sa famille française qui réclamaient qu’il reste avec nous. Parti sans un vêtement, sans bagage, presque sans argent.

Il a été viré comme un malpropre, pour la gloire de qui ?

Nous demandons le retour immédiat
et un titre de séjour « Vie privée et Familiale » pour Alae Eddine Al Jaadi

Si vous êtes choqués

Vous pouvez nous aider à le faire revenir !

écrire en franchise postale (sans timbre) à

Monsieur le Président de la République

Palais de l’Elysée

55 rue du Faubourg Saint Honoré

75 008 Paris

Nom Prénom Adresse Signature


http://www.libelyon.fr/info/2009/06...

Voir communiqués précédents : Mille Bâbords 11642



Les faits, rien que les faits.

Qui est Alae Eddine pour qu’on l’expulse avec une telle hâte et un tel mépris du droit, et au-delà des formes, du droit humain le plus élémentaire ?

Alae Eddine, 20 ans, est un jeune homme discret, un peu timide, dont le visage s’éclaire d’un sourire quand on lui parle. Il est venu en France, il y a cinq ans pour faire de bonnes études. Sa tante française l’a accueilli et adopté par kafala. Hé oui, nos liens anciens avec nos ex-colonies font que bien des familles ont des membres ayant des nationalités différentes ! C’est le poids de l’histoire.

Mais ce que chacun de nous pourrait faire pour ses gosses, l’envoyer étudier à l’étranger, est impossible pour nos ex-colonisés. Alae Eddine a pu aller à l’école en tant que mineur, mais devenu majeur, sa présence est apparemment insupportable pour le gouvernement et son éminent représentant le Préfet du Rhône.

Qu’importe que ce jeune homme ait réussi sa formation, qu’il trouve un apprentissage, qu’il apporte finalement son talent à notre pays, qu’importent toutes ces réalités quand le gouvernement dédie un ministère spécialisé dans l’expulsion à tout prix. Alors malgré les demandes, la préfecture n’accorde pas de titre de séjour, et en cas d’arrestation inopinée fait pression pour que l’expulsion se fasse en express.

En expulsant le plus vite possible, on évite le passage devant le juge des libertés qui apprécie des conditions de l’interpellation, de la validité de la mise en rétention. Nous laissons la justice juger du mépris dans laquelle la tient l’exécutif.

Nous laissons le simple citoyen juge de la brutalité des faits et de l’énergie dépensée pour « réussir » cette expulsion. Il a fallu que dès mercredi matin des fonctionnaires cherchent des places sur un vol en urgence, que des forces de polices soient mobilisées dans la nuit pour un transfert à Paris puis pour accompagner le « délinquant » dans son expulsion.

Alae Eddine est parti avec 80 € que nous lui avons fait passer, avec les vêtements de son arrestation, il n’a pu saluer ni sa famille, sa tante qui s’est déplacée à la PAF, ni son parrain, ni ses amis.

Viré comme un malpropre pour la gloire de qui ?

Nous demandons le retour immédiat et un titre de séjour Vie privée et Familiale pour Alae Eddine

Merci de faxer et mailer votre indignation, à

Matignon :
jean.paul.faugere@premier-ministre.gouv.fr,
antoine.gosset-grainville@premier-ministre
.gouv.fr
,

arno.klarsfeld@premier-ministre.gouv.fr,
myriam.levy@premier-ministre.gouv.fr,
igor.mitrofanoff@premier-ministre.gouv.fr

Elysée :
claude.gueant chez elysee.fr,
franck.louvrier chez elysee.fr,
maxime.tandonnet chez elysee.fr

 


Rappel du communiqué précédent

Signataires : RESF, UJFP, FSU 69, SE-UNSA 69, SGEN-CFDT 69, SUD Education 69, CGT Educ 69

Mardi 16 juin 2009, vers 21 h, Alae Eddin a été arrêté pour contrôle alors qu’il était assis sur un muret à Mermoz avec son cousin. ! ! ! ! Deux véhicules de police étaient stationnés à proximité, et deux jeunes en train de discuter cela doit sans doute paraître suspect.

Et en effet, Alae Eddine, 20 ans, est un « délinquant » puisqu’il est « en situation administrative irrégulière ». Arrivé mineur en France, scolarisé, il demande en vain des papiers depuis qu’il est majeur. Interpellé, il a été placé en garde à vue à l’hôtel de police où il a passé la nuit. Il devait être transféré à la Police de l’Air et des Frontières (PAF) ce matin 17 juin.

Dès la nouvelle de son arrestation, son parrain et les amis d’Alae Eddine se sont retrouvés devant l’hôtel de police. Un fonctionnaire nous a informé de son transfert probable à la PAF.

Alae Eddine est un jeune homme discret et souriant mais dont la vie est comme suspendue parce qu’il n’a pas de papiers. Il est en état de mort sociale par décision préfectorale. Il ne peut pas poursuivre une formation en alternance, il ne peut pas travailler alors qu’une entreprise lui propose un apprentissage, il ne peut pas passer le permis de conduire……Il ne peut pas discuter en plein air un soir d’été sur un muret !

Alae Eddine a sa vie et ses amis ici :

Samedi 30 mai 2009, Alae Eddine était parrainé par Georges Gumpel, ancien enfant caché parce que juif, fils de déporté, partie civile au procès de Klaus Barbie, membre de l’UJFP, et Christiane Demontès, sénatrice du Rhône.

Ses amis, son entourage, son avenir sont ici. Son parrainage, la qualité des liens qu’il a su tisser, le nombre de gens qui l’entourent au moment de cette nouvelle arrestation en sont la preuve vivante.

Alae Eddine doit pouvoir retrouver le droit de vivre et de rêver, celui de travailler comme tout jeune de ce pays. Il doit être libéré et régularisé.

Rappel

Alae Eddine El Jaadi est arrivé en France en 2004 à l’âge de 14 ans, Il a été confié à une tante par kafala (adoption), chez qui il réside à Lyon. Immédiatement scolarisé, il apprend le français et fait des études de plâtrier-plaquiste couronnées par un CAP en 2008.

Devenu majeur en janvier 2007, la Préfecture refuse de lui donner un titre de séjour et l’enferme en centre de rétention (CRA ) en octobre 2007. La mobilisation de son lycée lui permet d’éviter l’expulsion et de terminer son année scolaire. En juin 2008, Alae Eddine souhaite se perfectionner dans son métier en poursuivant sa formation par un apprentissage, mais pour cela il lui faut un titre de séjour "salarié" ou "vie privée et familiale" que la Préfecture lui refuse. Il est de nouveau enfermé en centre de rétention en août 2008. Assigné à résidence par le Juge des Libertés, il doit vivre caché pour éviter une nouvelle arrestation. Malgré cette grande précarité, Alae Eddine reprend une année scolaire en maçonnerie.

Mais pour quoi en faire, s’il ne peut un jour travailler et vivre sereinement ?

Alae Eddine est depuis 5 ans en France, soit un quart de sa vie ! Une expulsion serait catastrophique, les liens avec sa famille au Maroc se sont forcément distendus, puisque un sans-papiers ne peut voyager, et surtout il a construit sa vie ici.

http://www.educationsansfrontieres.org/article20750.html

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