Une tribune pour les luttes

Collectif pour la vérité sur la mort d’Ali Ziri

Un chibanis est mort à la suite d’un contrôle de police particulièrement brutal

Rassemblement mardi 30 juin à 18h30 devant la sous-préfecture d’Argenteuil pour exiger la désignation d’un juge d’instruction et que la vérité soit recherchée.

Article mis en ligne le lundi 29 juin 2009

Ali Ziri, âgé de 69 ans, est mort le 11 juin, deux jours après son
interpellation par la police à Argenteuil. Malgré les doutes sur les
circonstances de sa mort et l’émotion intense qu’a soulevée ce drame,
l’enquête n’est toujours pas diligentée pour savoir si ce décès fait
suite à des violences policières ou non.

Les membres du collectif s’étonnent du manque de réaction des autorités
gouvernementales confortant l’idée qu’en France, selon que l’on soit
issu de banlieue ou des « beaux quartiers », les droits et le traitement
policier ne sont pas les mêmes.

Ils demandent à ce que toute la lumière soit faite sur les circonstances
de ce drame et expriment toute leur solidarité à la famille du défunt
Ali Ziri.

Ils exigent également la désignation dans les heures qui viennent d’un
juge d’instruction qui se chargera d’élucider les circonstances exactes
qui ont conduit à la mort de ce retraité algérien qui vit en France
depuis 50 ans.

Ils considèrent que l’enquête préliminaire, qui a été diligentée par le
Parquet de Pontoise, ne peut suffire à faire toute la lumière sur cette
affaire.

Les membres du collectif sont troublés par un certain nombre de faits
que cette enquête préliminaire a sciemment ou non éludés. De nombreuses
questions restent, en effet, sans réponses, plus de deux semaines après
ce drame. Devant tous ces dysfonctionnements et faits graves, le
collectif est décidé plus que jamais à porter l’affaire en haut lieu et
sur la place publique pour exiger :

- La désignation, sans délai, d’un juge d’instruction.

- L’ouverture d’une enquête médicale avec expertise.

- La suspension provisoire des trois policiers de leurs fonctions en
attendant les résultats de l’enquête.

Le collectif s’étonne, par ailleurs, du refus de la gendarmerie et de la
police de prendre la plainte de M. Arezki K. Il déplore également le
refus de la sous-préfète d’Argenteuil de recevoir une délégation du
collectif qui a souhaité la rencontrer peu après la marche pacifique du
24 juin.

Un courrier a été envoyé au garde des Sceaux pour lui demander
d’intervenir très rapidement auprès du Procureur de la République de
Pontoise afin qu’il revienne sur sa décision et accepte de diligenter
une enquête dans les meilleurs délais.

Nous vous rappelons que le corps du défunt se trouve toujours à la
maison funéraire, rue Henri-Barbusse à Argenteuil. Sa famille attend les
résultats d’une enquête médicale impartiale pour enfin décider de son
rapatriement en Algérie.

Le refus de répondre favorablement à notre doléance est de nature à
accentuer le sentiment d’exclusion et d’injustice au sein d’une bonne
partie de la population d’Argenteuil ; ce qui pourrait provoquer une
fracture irrémédiable dans l’équilibre social des quartiers et, pire
encore, fragiliser le vivre-ensemble et la tranquillité publique.

Un rassemblement est prévu le mardi 30 juin à 18h30 devant la
sous-préfecture d’Argenteuil.


Argenteuil - Mercredi 24 juin à 18 heures

- Marche pacifique, pour réclamer la vérité et la justice

Le cortège partira .du foyer Sonacotra Les Remparts, 4, rue Karl Marx,
près de la gare du centre d’Argenteuil, pour se rendre sur le lieu de la
mort de M. Ziri, au croisement des rues Jeanne d’Arc et du boulevard
Léon-Feix et se terminer au commissariat d’Argenteuil. .


17 juin 2009

Association des travailleurs maghrébins en France

L’Association des travailleurs maghrébins en France (ATMF) vient
d’apprendre que Monsieur ALI ZIRI âgé de 69 ans de nationalité algérienne
et résidant à Argenteuil est décédé le mardi 9 juin 2009 suite à un
contrôle de police.

En effet selon Monsieur Arezki K qui conduisait la voiture ils ont été
menottés et tabassés par la police dans le fourgon.

A la suite de cela ils ont été transportés à l’hôpital d Argenteuil, les
médecins ont constaté sa mort.

Une autopsie a été réalisée

Les militants de l’ATMF présentent leurs condoléances à la famille et à
ses amis.

L’ATMF a saisi le procureur pour ouvrir une enquête et se portera partie
civile pour exiger la vérité et la justice.

Paris, le 17 juin 2009

Association des Travailleurs Maghrébins de France
10, rue Affre - 75018 Paris
E-mail : national chez atmf.org ; Site : www.atmf.org


Le parquet n’a pas souhaité donner suite à cette affaire, puisqu’il n’y a "pas de suspicion de bavure". Toujours selon le procureur adjoint, "l’autopsie de monsieur Ali Ziri exclut que la cause du décès puisse résulter d’un traumatisme, et conclut qu’elle est due au mauvais état de son cœur".

Ali Ziri, algérien, avait travaillé toute sa vie en France. Il vivait en Algérie depuis sa retraite. De passage en France, il circulait ce jour-là avec son ami dans l’intention d’aller acheter des cadeaux pour son fils qui devait se marier dans les prochains jours au pays.


Un chibanis est mort à la suite d’un contrôle de police particulièrement brutal


Il devait rentrer en Algérie pour assister au mariage de son fils

Un retraité kabyle tué par la police française !

“Un retraité algérien tué par la police à Argenteuil”, a titré, dans une déclaration rendue publique par le syndicat de défense des Algériens en Europe.

Son fils Mohand, encore sous le choc, à l’instar de toute la famille, nous déclare : “Si c’est cela le mérite qu’on a rendu à mon père, un homme qui a donné 40 ans de sa vie à la France ? !”. En effet, Ali Ziri, natif d’Ouled Rached, wilaya de Bouira, a émigré à l’âge de 19 ans en France. Il s’était installé à Argenteuil dans une très forte communauté kabyle (et) y vit depuis plusieurs décennies. Il a travaillé près de 40 ans dans une même société, basée à Paris, habitué à se rendre régulièrement en Algérie où réside sa famille composée de deux filles et de deux garçons. Il était connu pour sa gentillesse et sa générosité, ses compatriotes et jeunes du quartier, le surnommaient affectueusement “Ammi Ali”.

Le jour fatidique

Ammi Ali s’apprêtait à rentrer dans son pays le 15 juin, à 14h, pour assister au mariage de son fils aîné, Rachid. Cependant, les choses ne vont pas toujours telles qu’on le souhaite ! En effet, le 9 juin, vers 20h 45, à Argenteuil, trois policiers dont une femme, ont arrêté un conducteur d’un véhicule, Arezki Kerfali, un Algérien de 61 ans au niveau du carrefour des boulevards Jeanne-d’Arc et Leon-Feix. L’homme, qui selon le rapport de la police était sous l’effet de l’alcool (0,80 g), était accompagné de son ami, Ali Ziri, 69 ans. Ce dernier était assis du côté passager.
Pour motif de contrôle d’identité, les trois policiers ont d’abord demandé au conducteur ses papiers. Mais celui-ci “a eu le tort de ne pas les sortir “assez vite” comme il lui a été demandé par conséquent, il s’en est suivi des menaces afin de l’emmener au poste, puis des insultes...” et enfin, “des menottes et des coups, une fois que le conducteur a été arraché de force de son siège !”
Tandis que son ami, Ali Ziri, était jusqu’à cet instant assis gentiment sur le siège avant du véhicule, voyant son ami, Arezki, “se faire traîner parterre et se faire insulter de tous les noms”, il descend du véhicule pour calmer les policiers. “Laissez-le tranquille, vous n’avez pas le droit de le frapper et de le traîner par terre. Je connais la loi”, dira Ali aux policiers. Pis encore, les policiers se saisirent de lui et le menottèrent à son tour !

Les deux individus sont alors “traînés et poussés avec violence” à l’intérieur du fourgon policier. Malheureusement, “c’est ici (au fourgon) que le drame ayant traîné la mort du retraité Ali Ziri, s’est apparemment produit”. Selon son ami, Arezki le défunt Ali avait dit aux policiers : “Vous n’avez pas honte de me frapper, je suis plus âgé que vous. Je connais la loi, je vais vous le faire payer.” Comme pour achever leur sale besonge, deux des trois policiers, dont la femme, le rouent de coups de poings et de pieds jusqu’à ce qu’il s’évanouisse. A chaque coup, les policiers rajoutaient à l’adresse du défunt : “Tu connais la loi salle bougnoule, tiens ceci, etc.” Après quoi, transporté à l’hôpital d’Argenteuil pour subir une prise de sang, c’était trop tard ! Les médecins ont constaté que Ammi Ali était “déjà mort”.

Mis en garde à vue, Arezki n’apprendra le décès de son ami que le 11 juin par la police du commissariat d’Argenteuil. “Mon ami se portait bien, c’est vous qui l’avez tué,” leur a répondu Arezki. A l’initiative du syndicat de défense des Algériens en Europe, une réunion s’est tenue le 14 juin au foyer Sonacotra, les Remparts (rue Karl Marx à Argenteuil) où résidait le défunt. Sous le choc encore, les 300 habitants de cet établissement ont condamné avec force “la violence raciste utilisée par les policiers à l’encontre d’une personne âgée, dont le seul tort est de s’appeler Ali”. Les participants ont demandé à ce que toute la lumière soit faite pour élucider les circonstances du drame. A cela, une délégation, formée des proches de la victime et des résidants du foyers des Remparts devait “être reçue incessamment” par le maire d’Argenteuil. Egalement, une marche pacifique pour réclamer la vérité sur ce drame doit avoir lieu dans la même ville.

Quant à sa famille en Algérie, elle ne comprend pas cette haine gratuite et demeure toujours sous le choc. La population d’Ouled Rached, en attendant le rapatriement de la dépouille, ne compte pas en rester à ce stade de l’incompréhension et pourrait se montrer solidaire d’un des leurs en exigeant du gouvernement français des explications rationnelles si elles peuvent toutefois être fournies. Le corps du défunt se trouve actuellement à l’institut médico-légal de Paris pour les besoins de l’autopsie et des investigations sont menées par les enquêteurs.
L’enterrement doit avoir lieu au courant de cette semaine.

L. M.

Source : Dépêche de Kabylie Édition du Samedi 20 Juin 2009 / N° 2148

http://www.depechedekabylie.com/read.php?id=72138&ed=MjE0Nw==

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