Une tribune pour les luttes

Communiqué de "Ça nous regarde" Marseille

Soutien aux désobéisseurs

Article mis en ligne le mercredi 1er juillet 2009

L’association Ça nous regarde, créée à Marseille en 2009, s’est donnée pour mission principale de dénoncer les atteintes graves aux libertés et, à travers elles, à la démocratie : elles sont malheureusement nombreuses actuellement.
Sa première action a été de lancer une pétition contre le "délit de solidarité", au moment de l’affaire du compagnon d’Emmaüs, mis en garde à vue à Marseille pour avoir aidé un homme sans papier ; cette pétition a recueilli 15 000 signatures.

Très inquiète des menaces qui pèsent de plus en plus sur l’ensemble des services publics, Ça nous regarde porte une attention particulière aux signaux d’alerte qui émanent du monde de l’éducation. L’écoute et la lecture des interventions de nombreux enseignants, d’intellectuels et de chercheurs d’une probité et d’une rigueur incontestables, comme Hubert Montagner, docteur ès-Sciences, psychophysiologiste dans le domaine du développement de l’enfant, Professeur des Universités en retraite, ancien Directeur de recherche à l’INSERM, nous ont convaincus que les 3 000 enseignants qui, pour s’opposer à une politique qu’ils jugent dangereuse pour les enfants dont ils ont la charge, se sont nommés eux-mêmes "les désobéisseurs", cherchent par leur engagement, et avec une énergie de travail et une ténacité remarquables, à porter au cœur de la société un débat qui lui est vital.

Or ces enseignants, dont, à Marseille, Erwan Redon pour qui Hubert Montagner a écrit une lettre de soutien éclairant parfaitement les enjeux de ce débat , ou, en Haute-Garonne, Alain Refalo qui fut l’initiateur du mouvement de résistance pédagogique des enseignants du primaire , ou encore, dans l’Hérault, Bastien Cazals dont son inspecteur entend museler la liberté d’expression en lui ordonnant dans un courrier du 23 juin "de ne plus communiquer avec aucun média pour tout sujet ayant rapport avec ses fonctions" , ne reçoivent pour toute réponse de la part des pouvoirs publics que pressions (retenues sur salaires), menaces de sanctions et même de licenciement.

Nous dénonçons ce refus de dialogue sur des sujets aussi essentiels que la santé et l’équilibre des enfants et l’avenir de l’éducation nationale ; nous dénonçons ce climat de répression, de mise au pas, et les procédures disciplinaires dont font l’objet ceux qui persévèrent dans le courage de penser. C’est l’ensemble des services publics (Justice, Assistance publique, Universités...), qui subit chaque jour des atteintes qu’il est de plus en plus périlleux de dénoncer ; c’est pourquoi une vigilance et une responsabilité collectives sont aujourd’hui nécessaires.

Louis BARTOLOMEI, magistrat honoraire,

Laurent BARTOLOMEI, avocat,

Jean Louis BENOIST, retraité,

Myrtho BRUSCHI, avocate,

Christian BRUSCHI, professeur des Facultés de Droit, avocat,

Catherine-Christiane CANEL, professeure agrégée d’histoire et de géographie,

Kristell JEANNOT, psychanalyste,

Dominique LODWICK, consultante,

Nicole LORANT, magistrat honoraire,

Jean LORANT, professeur des Universités,

Alain MERCIER, professeur des Universités,

Florence PAZZOTTU, auteur,

Gérard PÉRIER, professeur de lettres honoraire,

Anna REGOL, conseillère d’insertion et de probation

Henri VERNIERS, ancien avocat,

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