Une tribune pour les luttes

Pour l’interdiction immédiate du Flash-ball

Article mis en ligne le vendredi 31 juillet 2009

Mercredi 8 juillet, Joachim Gatti, 34 ans, cinéaste, a perdu un oeil
touché au visage par l’un des nombreux « flash balls » tiré par des
policiers contre un groupe de manifestants pacifiques qui protestaient
contre l’expulsion d’un bâtiment occupé à Montreuil. Selon de nombreux
témoignages, tous les tirs visaient au-dessus de la taille.

Nous ne saurions recenser l’ensemble des blessures irréversibles dues à
l’utilisation de plus en plus fréquente de ces armes dans le « maintien
de l’ordre », tant lors de manifestations que dans le quotidien des
interventions des forces de police. Rappelons toutefois qu’en moins d¹un
an, au moins trois manifestants ont été grièvement atteints à l’oeil : ce
fut le cas de Pierre, 17 ans, un lycéen Nantais lors d’une manifestation
à l’automne dernier et Joan, 25 ans, un Toulousain qui participait à une
autoréduction dans un supermarché ce printemps.

En 2002, lors de la dotation en flash ball de la police le gouvernement
et les syndicats de policiers s’étaient voulus rassurants (?) affirmant
que ces armes étaient « non létales » et que leur usage resterait
exceptionnel et rigoureusement encadré (suivant le principe de « 
proportionnalité de la riposte »)... Les faits démontrent qu’il n’en est
rien.

Assurée de son impunité, la police utilise quotidiennement ces flash
ball de façon offensive, ignorant délibérément ces fameux principes
supposés régler leur utilisation et sans hésiter à s’en servir de
manière à occasionner le maximum de dégâts (tirs à bout portant, tirs
délibérés à la tête, etc.).

Ce qui s’est passé à Montreuil, Toulouse ou Nantes, s’inscrit dans une
logique d’utilisation croissante et quotidienne d’une répression
expéditive pour faire régner l’ordre : arrestations et interrogatoires
d’enfants, multiplication des gardes à vues, criminalisation du
syndicalisme, dispersions brutales et violentes de rassemblements « non
encadrés » (manifestations, rassemblements, fêtes, concerts), etc.

Parce que nous ne pouvons accepter une telle surenchère de la violence
policière ; parce que nous ne pouvons nous résoudre à accepter une
société où la réponse à tout conflit ou tensions sociales soient les « 
tirs tendus » de flash ball : nous demandons l’interdiction immédiate de
cette arme, avant que l’irrémédiable ne se produise.

Parmi les premiers signataires :

Houria Ackerman, co-présidente de l’Union Juive Française pour la Paix.
Daniel Bensaïd, enseignant philo Paris 8
Frédéric Bodin , Secrétaire fédéral SUD-Rail
Gerard Delteil, écrivain
Monique Dental, animatrice du Réseau Féministe « Ruptures »
Sylvain George, cinéaste
Eric Hazan, éditeur
Gerard Delteil, écrivain
Nicole et Jacques Lesage de La Haye
Christian Mahieux, Secrétariat national de l’Union syndicale Solidaires
Jérôme Martin, enseignant
Antoine Moreau, artiste
Frédéric Neyrat, philosophe
Gilles Perrault, écrivain
Serge Quadruppani, écrivain
Diane Scott, metteur en scène
Siné, dessinateur
Antoine Volodine, écrivain
Peter Watkins, cinéaste...

Pour signer en ligne
http://petitions.samizdat.net/001-p...
l

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Vos commentaires

  • Le 31 juillet 2009 à 11:07, par Christiane En réponse à : Affaire Joachim Gatti : l’auteur du tir de Flash-Ball n’était pas en légitime défense

    LE MONDE | 30.07.09

    ’enquête de l’Inspection générale de la police (IGS) sur les incidents graves survenus le 8 juillet à Montreuil (Seine-Saint-Denis) au cours desquels Joachim Gatti, 34 ans, a perdu un oeil après un tir de Flash-Ball, est presque achevée. Le parquet de Bobigny a demandé, mercredi 29 juillet, qu’on lui transmette le dossier en vue d’une éventuelle ouverture d’information judiciaire.

    Selon nos informations, il apparaît que l’auteur du tir, un policier de la brigade anticriminalité (BAC), ne se trouvait pas en situation de légitime défense. L’IGS, la police des polices compétente sur Paris et la petite couronne, avait été saisie après la plainte déposée par M. Gatti.

    Le 8 juillet, ce réalisateur participait à un rassemblement de soutien aux occupants d’une clinique désaffectée expulsés le matin même, et gardés aussitôt après leur évacuation par des policiers. Après l’incident dont a été victime M. Gatti, la préfecture a reconnu l’existence de tirs de Flash-Ball (arme qui utilise des balles de caoutchouc), tout en indiquant que des projectiles avaient été tirés en premier sur les policiers. Selon ces derniers, ils se trouvaient "une quinzaine face à 40 ou 50 individus".

    L’IGS a entendu M. Gatti et les fonctionnaires de la BAC à plusieurs reprises. Au fur et à mesure des auditions, des précisions ont ainsi été apportées. Le fonctionnaire n’était pas directement menacé. Dans ces conditions, les conséquences pour le policier de la BAC peuvent être lourdes, du fait de la gravité des blessures infligées à M. Gatti. A tout le moins, ce tir de Flash-Ball, hors des conditions d’usage, sera considéré comme une riposte disproportionnée. Embarrassée par cette affaire, la hiérarchie policière attend les dernières conclusions. "Le fonctionnaire en question n’est pas une brutasse", indique, sous le couvert de l’anonymat, un responsable policier.

    A la demande des policiers du commissariat de Montreuil, inquiets pour leur collègue, Jean-François Herdhuin, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), s’est d’ailleurs rendu vendredi 24 juillet, à midi, dans leurs locaux.

    Pendant deux heures, le patron des policiers du département a dû faire face à des fonctionnaires sur la défensive. Selon le témoignage d’un participant, les policiers ont dit se sentir "en parfaite insécurité juridique" et évoqué la perspective de ne plus travailler dans les quartiers difficiles.

    La présence de membres de la BAC, qui ne sont pas des spécialistes du maintien de l’ordre et qui, à la différence des CRS et des gendarmes mobiles, sont dotés de Flash-Ball, est néanmoins sujette à questions. "Les CRS n’étaient pas disponibles ce jour-là, on a pris les policiers qu’on avait sous la main", plaide un responsable hiérarchique sous le couvert de l’anonymat. Dans les faits, les policiers de la BAC, en civil avec un brassard orange de la police sur le bras, travaillent surtout dans le cadre des violences urbaines, où selon les statistiques de la direction départementales de la sécurité publique, les Flash-Ball sont souvent utilisés. Trois fois par jour en moyenne rien qu’en Seine-Saint-Denis.

    (...)

    C’est au cours de cette journée que le journaliste stagiaire du Monde a été interpellé et placé plus de huit heures en garde-à-vue bien qu’il ait fait état à plusieurs reprises de sa qualité.

    Isabelle Mandraud

    Article paru dans l’édition du 31.07.09
    http://www.lemonde.fr/societe/artic...

  • Le 7 août 2009 à 10:39 En réponse à : Mais que fait la police ?

    L’IGS fait son maximum, comme il y a eu 5 personnes atteintes par des tirs répétés, que es tirs se ont produit à plusieurs minutes d’intervalle dans deux endroits distincts, qu’ils ont tous atteint leurs cibles à hauteur de tête, ou guère plus bas, eh bien on désigne un responsable, celui du tir le plus grave, et le tur est joué, ce serait pas la police, mais un dividu, une bavure... ben voyons.

    on peut lire sur cette honorable institution un texte qui décrit sa fonction

    mais que fait la police ?

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