Une tribune pour les luttes

Cri du coeur et soutien !

Que justice soit rendue à Hakim AJIMI ! Et stop aux violences policières !

Rassemblement le jeudi 24 septembre 2009 à 12h devant la cour d’Appel d’Aix qui examine le recours.
Une conférence de presse se tiendra, sur place, à 13h30

Article mis en ligne le mercredi 23 septembre 2009

Hakim AJIMI, 22 ans, est mort le vendredi 9 mai 2008 suite à une interpellation par des policiers de Grasse.

Mis à terre et immobilisé par compression thoracique excessive et par une clé d’étranglement condamnée par la Cour Européenne des droits de l’Homme, Hakim montrait des signes physiologiques d’une détresse respiratoire majeure qui lui a été fatale.

Des témoins de la scène (y compris des pompiers !), extrêmement inquiets, craignant le pire, sont intervenus auprès des policiers. En vain !

L’expertise légiste complémentaire a établi, en cohérence avec les témoignages, que le décès d’Hakim résultait d’un mécanisme d’asphyxie mécanique lente avec anoxie.

Le doute n’est plus permis : c’est l’utilisation d’une technique policière d’immobilisation très dangereuse, l’emploi d’une force « disproportionnée » par les policiers de la BAC et un acharnement « injustifié » de leur part qui ont tué Hakim !

En dépit de tous ces éléments accablants et concordants, les juges du tribunal de Grasse chargés de traiter cette affaire ont décidé, contre toute attente, de donner le statut de TEMOINS ASSISTES aux agents de la BAC impliqués dans l’interpellation mortelle du jeune homme. Ces policiers sont donc réputés n’avoir aucune responsabilité dans la fin tragique d’Hakim et ils sont, d’ailleurs, toujours en poste sur les mêmes lieux de travail. De surcroît, la demande de reconstitution des faits en présence des témoins, procédure souvent décisive pour l’émergence de la vérité, a été rejetée.

Jusqu’à quand l’impunité pour les auteurs de violences policières ?
Jusqu’à quand des risques majeurs pèseront-t-ils sur tous ceux qui sont et seront interpellés par la police ?

Ali Ziri, 69 ans, est mort, lui aussi, le 11 juin 2009 suite à une interpellation par la police d’Argenteuil. Son ami, Arezki Kerfali, 61 ans est aujourd’hui invalide à 60%.

Toutes ces violences ne sont pas de simples bavures qui s’accumulent ; elles sont, en fait, le résultat de la mise en pratique d’une idéologie répressive, pensée, structurée et distillée au sommet même de l’Etat, qui s’attaque aux plus pauvres quel que soit leur âge, et tout particulièrement lorsqu’ils font partie des minorités visibles.

La famille AJIMI a fait un recours devant la Cour d’Appel d’Aix ; il sera examiné le 24/09/09, à partir de 14 heures. A cette occasion, mettons un coup d’arrêt à ces graves dérives. Exigeons que :
- 1) les policiers soupçonnés d’être les principaux responsables de la mort d’Hakim soient mis en examen et que justice soit rendue au défunt, à sa famille, à tous ses proches, à la société,
- 2) la justice de notre pays soit « structurellement » impartiale et efficace,
- 3) les fonctionnaires de police soient « professionnellement » irréprochables,
- 4) soit interdite, comme dans d’autres pays européens, l’utilisation par les forces de l’ordre de méthodes d’immobilisation dangereuses qui peuvent provoquer des décès ou des blessures graves.

Retrouvons-nous, le 24/09/09, dès 12h, devant la Cour d’appel d’Aix avec l’assurance et la détermination tranquilles mais fermes de ceux et celles qui combattent pour la Justice, la Solidarité et les Droits de l’Homme, ces valeurs universelles et fondamentales qui forment le socle de toute société démocratique, humaniste, égalitaire et fraternelle.

Une conférence de presse se tiendra, sur
place, à 13h30

Un bus sera affrété au départ de Grasse Inscrivez-vous, dès maintenant, auprès de l’Ul.cgt.grasse chez wanadoo.fr ; 04 93 36 00 01.

Signez, sans plus attendre, les pétitions MRAP et Amnesty :
http://www.mrap.fr/petitions/abdela... et
http://www.amnesty.fr/index.php/amn...

Les membres du collectif (premiers signataires) :

Comité de Soutien Justice pour Hakim Ajimi ; MRAP ; Alternatifs ; Vie & Partages ; LDH Nice ; LDH Cannes ; NPA ; UTPT ; UL-CGT ; ADN : FSU ;
PC


Cet appel se trouve sur les sites suivants

 :

http://npa06ouest.over-blog.net/article-36082976.html

http://alternatifs06.paysdegrasse.over-blog.fr

http://www.millebabords.org/spip.php?article12106

http://grasseatous.viabloga.com/news/dossier-hakim-ajimi-rendez-vous-a-aix.
Ce site offre aussi une vidéo sur le dossier Hakim AJIMI



Cri du coeur

Chers tous,

En mai dernier je vous ai informé de la tenue du "Forum Police Justice" à Grasse, organisé à la mémoire d’Hakim Ajimi et en soutient à sa famille. Ce forum avait pour but de dénoncer l’impunité policière et la complicité de la justice autour de la mort d’Hakim.

Pour vous rappeler brièvement les faits, Hakim est mort en pleine après-midi, en pleine rue dans le centre ville de Grasse.
Grasse, charmante bourgade des Alpes Maritimes, où le soleil brille et où les cigales chantent tout l’été parmi les cars de touristes venus respirer les effluves parfumées de Fragonard, mais où la police frappe aussi fort qu’à Montreuil ou Clichy.
Après une petite altercation avec son banquier (à qui cela n’est-il pas arrivé ?), Hakim est sorti de l’agence du Crédit Agricole pour rentrer chez lui. La police est arrivée rapidement après l’appel du directeur de l’agence. LA BAC, puis la nationale et la municipale. 13 policiers pour un jeune homme de 22 ans, seul, qui n’était ni agressif, ni armé, ni menaçant. 16 personnes, dont des pompiers ont été témoins de la violence de l’interpellation qui a causé sa mort. Certains sont intervenus et ont été embarqués. Il ne fait pas bon défendre son prochain par les temps qui courent !
L’autopsie ne fait aucun doute sur les causes du décès. Asphyxie lente (pieds et mains menottées, à plat ventre, un genou dans le dos qui compresse la cage thoracique, un bras passé sous le cou qui tire en arrière et empêche l’arrivée de l’air... plus que ça on ne peut pas... mais il a quand même fallu assortir tout ça d’un bon paquet de coups... au cas où ça ne suffirait pas).
Malgré tous les éléments accablants les policiers de la BAC, ceux-ci sont toujours en service dans la ville et sont appelés comme simples témoins assistés dans le cadre du procès à venir. Témoin de leur propre crime.
L’avocat a demandé une reconstitution des faits en présence des témoins qui a été refusée par les juges du tribunal de Grasse.
Cette décision, inadmissible bien que prévisible aux vues de l’immense complicité de la justice, sera traitée en appel à Aix le 24 septembre..

Cet été, Joachim Gatti s’est retrouvé borgne à Montreuil après qu’un officier de BAC lui ait tiré dessus au flash bal, évidemment il visait la tête. Ali Aziri est mort à 69 ans à Argenteuil au cours d’une interpellation, son ami Arezki Kerfali restera lui invalide. Des minots tombent et se tuent en scooteur dans les cités quand ils ne rentrent pas dans les transformateurs électriques, terrorisés qu’ils sont par ces milices violentes...

C’est de plus en plus fréquent, de plus en plus violent, de plus en plus dangereux. Les policiers sont en possession d’armes soit disant non létales, qui, selon comment elles sont utilisées, peuvent tuer ou invalider gravement. Sarko a interdit les tasers et les flash ball aux municipaux, mais ce ne sont pas eux qui font des dégâts. Il y aurait largement de quoi dire sur la formation et la sélection des unités de la BAC par exemple...
Hakim lui, n’est pas mort à coup de taser, mais de l’utilisation d’une clé d’étranglement déjà interdite dans certains pays voisins et condamnée par la Cours Européenne des Droits de l’Homme.

L’impunité dont fait l’objet la police encourage tous les débordements.
_ C’est pour ça que nous nous mobilisons auprès de la famille de Hakim, pour que justice soit rendue (même si cela doit prendre dix ans !). Pour que l’on parle de ces "bavures" comme on les appelle. Pour montrer que même lorsqu’il ne s’agit pas de nos proches, la mort violente d’un jeune homme sous les mains d’une police sensées protéger les gens, nous touche et nous indigne.
Dans notre pays où la politique a pour synonyme "sécurité", "répression", "restriction des libertés", et même "racisme" il faut bien le dire, des morts comme celles-là, si nous ne nous défendons pas, il y en aura de plus en plus.

Je ne veux pas d’un pays où l’on tue les jeunes, où l’on tue les vieux, où l’on met en garde à vue des retraités pendant 60 heures sous prétexte qu’ils sont militants donc de potentiels terroristes... Je ne veux pas d’un pays où des armées de robocops circulent et agissent impunément dans les rues.
Je refuse cette sécurité imposée aux allures de terreur civile.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, je serai le 24 à Aix devant la cours d’appel (qui est désormais protégée des jeunes aixois, bien connus pour leur agressivité, par de magnifiques grilles qui ont dû couter une fortune). J’espère vous y retrouver. Il y aura au moins un car grassois et j’espère quelques amis aixois et marseillais et même d’ailleurs si possible ! On informera les gens sur ce qui s’est passé près de chez eux et qui ne manquera pas de se reproduire si l’on ne fait rien. _ l y aura aussi Amnisty et le MRAP avec leur rapports accablant concernant les violences policières dans ce pays et leurs pétitions que vous pouvez signer en suivant les liens ci-dessous.

Pouvez-vous, s’il vous plaît, faire passer ce mail à vos contacts et amis... plus on sera nombreux et plus notre présence aura du poids.

Venez ! C’est important !

D’ici là, je vous embrasse tous et vous souhaite de vivre loin de la sécurité obligatoire.

Bien à vous,

J.

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