Une tribune pour les luttes

Besson menteur : la chasse aux "aidants " continue

Rappel à la loi pour José Chidlovski ; pas de procès, " compte tenu des circonstances" ... + Communiqué du 10 mars 2010 de la section de Toulouse de la Ligue des Droits de l’Homme

Article mis en ligne le vendredi 12 mars 2010

Section de Toulouse de la LDH

Toulouse, le 10 mars 2010

Délit de solidarité à Toulouse : l’affaire Chidlovski classée sans suite

Le 24 novembre 2009, le Procureur de la République du Tribunal de Grande Instance de Toulouse a notifié à José Chidlovski, militant de la Section de Toulouse de la Ligue des droits de l’Homme et du RESF, placé en garde à vue le 5 octobre 2009 pour "délit de solidarité" avec des étrangers "sans papiers", qu’il avait décidé de ne pas donner de suite à cette affaire et de classer celle-ci sans suite "compte tenu des circonstances".

José Chidlovski avait clairement et publiquement affirmé, au sortir de sa garde à vue et devant les caméras de télévision, son choix de venir en aide aux étrangers en situation irrégulière chaque fois que l’humanité le lui commanderait.

La Section de Toulouse de la Ligue des Droits de l’Homme et José CHIDLOVSKI réaffirment que les poursuites engagées contre les militants de la solidarité ne les dissuaderont pas de poursuivre leur combat en faveur des étrangers en situation irrégulière et pour la modification de l’article 622-1 du CESEDA, seuls pouvant être poursuivis ceux qui tirent profit de la détresse humaine à des fins lucratives et non ceux qui n’ont pour objectif que d’y mettre un terme.


http://www.educationsansfrontieres.org/article26806.html


Délit de solidarité classé sans suite

José Chidlovski avait en conscience hébergé des sans-papiers.

L’affaire a été classée sans suite par le procureur de la République il y a trois mois, en catimini. Celle pour laquelle le réalisateur José Chidlovski avait été placé en garde à vue le 5 octobre dernier pour «  délit de solidarité » avec des étrangers sans papiers. Un classement sans suite «  compte tenu des circonstances », notifie le procureur de la République sans expliciter quelles circonstances.

En conscience, José Chidlovski avait hébergé des sans-papiers sous la menace d’une expulsion.

Le réalisateur dit d’abord « constater que les mobilisations peuvent faire reculer la justice et le gouvernement ». Mais il reconnaît avoir « très mal accueilli cette décision de justice. J’ai toujours voulu être reconnu coupable de délit de solidarité », explique José Chidlovski qui souhaitait un procès-tribune que le procureur lui a donc refusé. « Ce n’est pas un simple classement, ajoute le réalisateur, mais un rappel à la loi impliquant qu’en cas de récidive cette première décision serait requalifiée. Cette menace plane sur moi ad vitam æternam ».

José Chidlovski avait clairement et publiquement affirmé en sortant de garde à vue son choix de venir en aide aux étrangers en situation irrégulière «  chaque fois que l’humanité le lui commanderait ». Avec la Ligue des Droits de l’homme dont il est membre, il réaffirme aujourd’hui que « les poursuites engagées contre les militants de la solidarité ne les dissuaderont pas de poursuivre leur combat en faveur des étrangers en situation irrégulière et pour la modification de l’article 622-1 du Ceseda, seuls pouvant être poursuivis ceux qui tirent profit de la détresse humaine à des fins lucratives et non ceux qui n’ont pour objectif que d’y mettre un terme. »


Communiqué de presse du 11 octobre 2009

La Ligue des Droits de l’Homme, le Réseau Education Sans Frontières et la Société des Réalisateurs de Films protestent contre la convocation du réalisateur José Chidlovsky

par la police de l’air et des frontières, qui lui reproche d’avoir hébergé une femme sans papiers

Paris, le 6 octobre 2009

La Ligue des Droits de l’Homme, le Réseau Education Sans Frontières (RESF), et la Société des Réalisateurs de Films (SRF), s’élèvent fermement contre la convocation lundi 5 octobre en qualité d’ « aidant » de José Chidlovsky par la police de l’air et des frontières.

José Chidlovsky, réalisateur et producteur de nombreux films, tourne depuis plusieurs mois entre Toulouse et Paris avec sa co-réalisatrice Rabeha El Bouati le documentaire Journal de sans-papiers, produit par Zadig Productions.

La protagoniste du film, S. F., est hébergée par le réalisateur à la suite d’une tentative de suicide qui découle de sa situation familiale très difficile.

Comme le répète à l’envi le Ministre Eric Besson dans les journaux et sur les ondes : le délit de solidarité « est un mythe ». Et pourtant José Chidlovsky, convoqué en qualité d’« aidant » encoure une peine de 5 ans de prison et de 30 000€ d’amende.

La Ligue des Droits de l’Homme, RESF et la SRF s’inquiètent des dérives potentielles de cette convocation sur la liberté nécessaire au métier de documentariste.

La Ligue des Droits de l’Homme, RESF et la SRF demandent instamment à la justice française d’arrêter toutes les poursuites contre José Chidlovsky en suivant les bonnes paroles de notre Ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité Nationale et du Développement Solidaire : « Le délit de solidarité n’existe pas ».


Pétition de soutien à José Chidlovsky

http://zadigproductions.fr/?page_id=201


Resf31 chez abri31.org

Communiqué RESF 31 – Ligue des droits de l’Homme de Toulouse

La chasse aux "aidants" se poursuit à Toulouse

Conférence de Presse le lundi 5 octobre à 9h devant les locaux
de la Police de l’Air et des Frontières à l’aéroport de Blagnac

José Chidlovsky est militant du RESF 31 et de la Ligue des droits de l’Homme de Toulouse. Participant à de nombreuses actions du réseau, il réalise par ailleurs un documentaire sur des familles en situation irrégulière et leurs conditions de vie.

Il est convoqué le 5 octobre 2009 à 9h dans les locaux de la Police Aux Frontières (PAF) à Blagnac. Le motif ? Il héberge une jeune personne en Chahrazad Allam.situation irrégulière alors qu’elle se trouve en situation de grande détresse.

Le RESF 31 et la Ligue des Droits de l’Homme condamnent fermement les pressions effectuées à l’encontre des citoyens dont le seul tort est de venir en aide à des personnes en difficulté.

Afin de soutenir José Chidlovsky et rappeler que la solidarité n’est pas un délit, le RESF 31 et la Ligue des Droits de l’Homme de Toulouse appellent à une conférence de presse

Lundi 5 octobre 2009 à 9h devant les locaux de la PAF à Blagnac.



Toulouse, Strasbourg

Besson menteur : la chasse aux "aidants " continue



Strasbourg

Chahrazad Allam poursuivie pour générosité et solidarité

Procès vendredi 2 octobre au tribunal de Strasbourg

Chahrazad Allam a été élue Citoyenne de l’année 1996 par le Nouvel économiste. Ce vendredi, après avoir aidé une femme sans papiers, elle est convoquée au tribunal de Strasbourg pour « travail dissimulé ».

« Cela m’affecte tellement de penser qu’on peut s’imaginer que j’ai exploité quelqu’un ! ». Chahrazad Allam a le regard qui vacille quand elle évoque sa convocation en justice. Qualifiée en 1996 de « Femme sans peur » par un quotidien allemand, cette ancienne conseillère municipale vit aujourd’hui dans l’angoisse.

Parce qu’elle a offert le gîte et le couvert à une femme en détresse et l’a dépannée financièrement, la voilà sous le coup d’une accusation de travail dissimulé. Et doit acquitter une contribution spéciale de 3310 euros pour l’emploi « d’un étranger non muni du titre l’autorisant à exercer une activité salariée en France ».
« Je lui ai donné les clés de chez moi »

Une somme impossible à payer pour cette femme éducatrice spécialisée dans une association de défense des droits des enfants.

C’est fin 2006 que Chahrazad a fait la connaissance de Houria, qui était arrivée d’Algérie en France en 2001 avec un visa touristique. « C’était une femme très discrète, très douce qui parlait peu. Elle avait échappé à un mariage forcé et avait subi des violences de la part de son futur époux. Elle souffrait de crises d’angoisse et de cauchemars, qui nécessitaient un suivi médical régulier ».

Chahrazad évoque une femme profondément traumatisée, « qui sursautait et hurlait si on arrivait derrière elle sans prévenir ». Et qui passait des heures sur un banc au centre de Strasbourg sans savoir où aller. « Je lui ai donné les clés de chez moi et je lui ai dit, si tu veux un endroit où souffler, vas-y. »

Houria se prend d’affection pour les deux filles de l’éducatrice âgées de 6 et 7 ans, dont l’une est handicapée. Leur mère, qui les élève seule, doit se démener entre son travail, l’école et les soins. Elle se bat aussi pour Houria, comme elle l’a fait pour beaucoup d’autres avant elle, et lui trouve un contrat de travail.

Mais Houria n’obtient pas de titre de séjour même au titre des soins médicaux. En 2008, elle accepte la demande en mariage d’un militaire français d’origine algérienne, plus âgée qu’elle.

L’employé d’état-civil, trouvant la différence d’âge suspecte (!), la signale au procureur à Strasbourg. « Quinze jours avant la cérémonie, Houria a été convoquée par la police aux frontières, placée en garde à vue puis au centre de rétention ». Et finalement expulsée vers l’Algérie. Aux policiers, Houria a expliqué que Chahzarad l’avait aidée financièrement et qu’il lui arrivait de garder ses deux filles le mercredi pour la dépanner. D’où les poursuites engagées par le procureur.
Histoire « démesurée »

Aujourd’hui, Chahrazad Allam est sous antidépresseurs, « oubliée » par ses anciens collègues du conseil municipal. Seuls ses voisins du quartier et les femmes qu’elle a aidées depuis dix ans la soutiennent comme ils peuvent. En attendant, Chahzarad ne sait pas comment elle va se sortir de cette histoire « tellement démesurée ». Et attend avec effroi l’audience de vendredi.

G.D-A

Retour en haut de la page

Vos commentaires

  • Le 3 octobre 2009 à 12:39, par Christiane En réponse à : Comme quoi il ne faut jamais donner même un euro à un sans-papier ...

    AFP 02.10.09

    Une éducatrice spécialisée, ancienne conseillère municipale de Strasbourg, a été condamnée vendredi par le tribunal correctionnel à 500 euros d’amende avec sursis pour travail dissimulé et emploi d’un étranger non muni d’une autorisation de travail. Elue du Mouvement républicain et citoyen (MRC) au conseil municipal de Strasbourg entre 1995 et 2001 et ancienne éducatrice de rue, Chahrazad Allam, 44 ans, a été condamnée pour avoir fait garder ses enfants par une Algérienne sans-papiers contre rémunération. Le ministère public avait requis une amende de 2.000 euros avec sursis à l’encontre de la quadragénaire qui devra également payer à l’Etat 3.310 euros d’arriérés de charges pour "l’emploi d’un étranger non muni du titre l’autorisant à exercer une activité salariée en France".

    Les faits se sont produits entre fin 2006 et 2008, période pendant laquelle Mme Allam, éducatrice dans une association des droits de l’enfant, avait hébergé épisodiquement une Algérienne d’une quarantaine d’années arrivée en France en 2001. Sans papiers, elle avait accepté en 2008 la demande en mariage d’un homme plus vieux qu’elle mais l’officier d’état civil, intrigué par la différence d’âge, avait alerté le parquet et la jeune femme avait été convoquée à la police aux frontières avant d’être expulsée vers l’Algérie.
    Aux policiers, elle avait expliqué que Mme Allam l’avait aidée financièrement et qu’il lui arrivait occasionnellement de garder ses deux filles, ce qui avait déclenché les poursuites pour travail dissimulé. A la barre, l’ancienne élue a rejeté ces accusations, arguant qu’il s’agissait avant tout "d’entraide entre amis

  • Le 6 octobre 2009 à 10:06, par Christiane En réponse à : L’aide aux sans-papiers bénie par les frères Franciscains

    05/10/2009

    « Cette convocation par la police n’est pas convenable, commente frère Alain. C’est bien la preuve que Monsieur Besson nous ment ». Un Franciscain qui dégomme un ministre, ce n’est pas très courant.

    Le hall de l’aéroport de Toulouse-Blagnac s’est transformé ce matin dès 9h en tribunal des propos ministériels. En charge de l’Immigration, Eric Besson va répétant que le « délit de solidarité n’existe pas ». Le comité de soutien au cinéaste José Chidlovski entend faire la preuve du contraire devant les locaux de la Police de l’Air aux Frontières :

    Le cinéaste en question était convoqué aux étages de la PAF pour avoir hébergé une jeune algérienne, sujet de son film-documentaire sur les sans papiers (voir LibéToulouse au 2 octobre) . « Aide au séjour d’un étranger en situation irrégulière », estime le ministre. « Simple hospitalité », se défend l’accusé.

    « J’assume mes actes, dit-il, improvisant une conférence de presse entre les files de voyageurs à l’embarquement. La seule chose dont je me sens coupable est de ne pas avoir aidé plus de personnes ». Ce n’est pas vraiment ce qui s’appelle faire acte de contrition.

    Les frères Franciscains qui animent un cercle de silence contre la rétention des étrangers tous les mois place du Capitole à Toulouse prennent leur part de pêché selon le ministère : « Nous aussi, comme José, nous avons hébergé des sans papiers, dit ainsi frère Michel. Au nom de la solidarité et de notre engagement de chrétien. »

    Le documentaire à l’origine de cette embrouille s’intitule justement « Journal de sans papiers ». Si au bout du compte, le cinéaste devait être condamné, trente autres réalisateurs se sont engagés à le coproduire. Au nom de la solidarité.

    JME.

    http://www.libetoulouse.fr/2007/2009/10/sans-papiers-cette-convocation-par-la-police-nest-pas-convenable-commente-frère-alain-cest-bien-la-preuve-que-mon.html

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Répression c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 1265