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Prêts aux banques - Une perte de 12 milliards d’euros pour l’Etat

Les mots ont un sens, par Napakatbra

Article mis en ligne le vendredi 2 octobre 2009

http://www.lesmotsontunsens.com/pre...

2 octobre 2009

BNP-Paribas et la Société Générale se pressent au portillon pour rembourser les aides publiques. L’Etat français encaissera au passage dans les 400 millions d’euros d’intérêts, s’asseyant sur une plus-value de... 12 milliards d’euros !

Au moment où l’Etat fait les fonds de tiroirs, allant jusqu’à proposer de taxer les accidentés du travail pour grappiller 150 malheureux millions d’euros, l’affaire est plutôt embarrassante. Lors de l’annonce du plan de sauvegarde des banques, nombreux sont ceux qui en avaient critiqué les modalités. Certes, les intérêts paraissaient élevés : de 8 à 14% sur un montant de 20 milliards d’euros, ce n’est pas rien ! Mais en juin, la Cour des Comptes critiquait le dispositif, précisant qu’en réalité ce pourcentage était trompeur, et que finalement, l’Etat pourrait même en être de sa poche.

12 milliards d’euros perdus

Hier, BNP-Paribas et la Société Générale ont annoncé leur intention de rembourser l’Etat. Les deux banques vont donc lui racheter les actions préférentielles au prix d’émission (5,1 milliards d’euros pour la première et 3,4 milliards pour la seconde), augmenté des intérêts, pour un peu moins de 400 millions d’euros. Bravo ! Sauf qu’entre la date d’achat des actions - le 31 mars 2009 - et aujourd’hui, le cours de bourse a augmenté de 113% pour BNP et 175% pour la Société Générale. Une perte évaluée à 12 milliards d’euros.

L’Etat ne spécule pas...

"Les modalités d’intervention de l’Etat pour sauver les banques françaises étaient contestables non pas dans leur principe mais dans leur forme" a déclaré mercredi Didier Migaud, président PS de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, lors de l’audition de Christine Lagarde. "Ces critiques s’avèrent malheureusement totalement pertinentes [...] Il est donc totalement inexact d’affirmer que l’Etat a fait une bonne affaire en l’espèce. Au contraire, il s’est privé d’une somme considérable", "à un moment où la situation critique des comptes publics rend une telle générosité encore plus coupable", a-t-il conclu, en demandant à la ministre de l’Economie de s’expliquer (propos rapportés par Reuters). Réponse de l’intéressée : "Les socialistes sont peut-être beaucoup plus spéculateurs que nous, c’est possible. [...] Nous avons encaissé 1,4 milliard d’euros au titre des prêts que nous avons consentis. C’est vrai qu’on n’a pas fait de la spéculation". Le gouvernement ne ferait pas de spéculation ? Seulement du déficit !


Point de spéculation, juste une question de bonne gestion !

Vivement la mise en oeuvre du plan Alzeihmer, car Christine Lagarde a - semble-t-il - perdu la mémoire. Il ne s’agit en aucun cas de "spéculation". En ce qui concerne BNP-Paribas, les prix de cession ont été fixés à l’avance, à savoir la moyenne du cours de bourse sur les 30 jours précédant le rachat, mais avec un plancher à 100% du prix d’acquisition et un plafond de 103% jusqu’au 30/06/2010, de 105% jusqu’au 30/06/2011... Dès lors, pourquoi ne pas avoir fixé les plafonds plus hauts, puisqu’ils ne généraient aucun risque (donc aucune "spéculation") et que les banques étaient, selon Nicolas Sarkozy, à la limite de la faillite... donc dans l’impossibilité de refuser ?

Heinh, pourquoi ?

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