Une tribune pour les luttes

VIVE L’EUROPE MAIS NOUS NE SOMMES PAS DUPES !!!

Point de vue de Christine et Yves VANDRAME

Article mis en ligne le jeudi 10 juin 2004

Nous vivons une expérience exceptionnelle : l’intégration de pays européens de développement inégal, dans une union qui appelle à dépasser le cadre national.

C’est un bouleversement majeur à contre courant des processus historiques du 20ième siècle pendant lesquels ces pays se sont déchirés.

Nous sommes désormais plusieurs centaines de millions face aux même adversaires, posant les mêmes revendications, appartenant à un espace commun, au delà de la langue, des traditions, des coutumes nationales.

Ce processus d’intégration est une chance inouïe pour le mouvement anticapitaliste, si nous parvenons à réorganiser et unir la classe ouvrière au niveau de l’union européenne.

Vive l’Europe ! Mais nous ne sommes pas dupes !

L’ironie de l’histoire veut que les bourgeoisies européennes aient contribué à briser le carcan de l’état nation. Cette construction est à leur service. L’espace économique a été organisé en fonction de leurs intérêts. Les peuples sont soumis à cet ordre.

Le système n’est pas amendable, seuls des bouleversements profonds peuvent modifier la nature de l’espace européen.

Les projets de transformation révolutionnaires dans un seul pays n’ont plus de sens, mais l’union des peuples au niveau européen peut rendre ces transformations crédibles dans le nouvel espace.

Les déficits politiques, sociaux, culturels sont immenses.

Il faut d’urgence ne plus subir les événements et contribuer à faire évoluer l’union dans une voie plus pacifique démocratique, sociale et écologique.

L’union européenne fluctue entre l’opposition, la conciliation et la soumission avec les USA.

Les intérêts stratégiques créent des contradictions majeures entre ces deux puissances. La lutte pour la paix et le respect du droit international affirmeront l’indépendance européenne face à la domination planétaire US. Il faut aller vers une politique extérieure unique et une armée européenne.

Cela impose aussi de combattre les habitudes d’ingérence, loi du plus fort, les chasses gardées coloniales, notamment la France en Afrique.

La coexistence pacifique doit être la règle et il faut fonder les relations économiques sur le principe de l’égalité et des avantages réciproques.

Les progrès des moyens de communication et de déplacement imposent le principe de la libre circulation des personnes à opposer à l’odieux espace dit de Schengen, symbole de la citadelle assiégée fermant les yeux sur les misères qui l’entourent et qu’elle contribue à développer.

La construction européenne doit s’appuyer sur une influence grandissante des peuples.

La démocratie donnera un sens réel, une dynamique à la vie de l’union. Nous en sommes très éloignés.

Le parlement européen doit détenir le pouvoir législatif. Il doit être élu au suffrage universel à la proportionnelle intégrale dans les 25 pays.

Tous les citoyens vivant dans l’espace européen, quelle que soit leur nationalité doivent voter.

La commission et le conseil européens doivent être soumis à ses décisions.

On ne peut attendre plusieurs décennies pour y parvenir, c’est maintenant que ces règles élémentaires de fonctionnement démocratique doivent s’imposer.

L’Europe d’aujourd’hui souffre d’un déficit social.

Il est aussi le produit du déficit politique et du rapport des forces dans la lutte des classes.

Il faut bien identifier dans les luttes les cibles nationales et européennes. Où sont les pouvoirs ?

Les bourgeoisies européennes s’opposent à l’unification des lois et règlements, cela marquerait trop clairement les centres de décision à attaquer.

La confusion entretenue par nos gouvernants vise à fourvoyer les mouvements sociaux.

Poser aujourd’hui la revendication du programme social européen est un progrès. Elle signifie que l’Europe commence à devenir une réalité dont les peuples vont s’emparer.

Il faut unifier les lois fiscales, les lois du travail, les lois sociales en prenant comme référence l’élément le plus positif au niveau de l’union.

En priorité, il faut imposer la lutte contre le chômage, la pauvreté, les inégalités sociales, des maux majeurs qui touchent tous les peuples d’Europe.

C’est en plaçant au centre de notre projet politique des exigences sur ce front, que l’unité politique va se construire.

Pour lutter contre le vide démocratique et le déficit social, il s’agit donc avant tout de développer des forces politiques portant un vrai projet alternatif anticapitaliste et antiproductiviste. Le chantier est vaste !

Le projet de constitution dite « Giscard » est non amendable et inacceptable.

Il exprime la défense unique des intérêts capitalistes.

Elire le parlement européen quelques semaines avant que ce projet ne soit adopté est ridicule. La seule démarche démocratique aurait été de faire vivre un grand débat européen et de soumettre cette constitution à référendum, puis d’élire le parlement européen à l’issue de cette période déterminante.

Pour les élections du 13 juin, nous proposons de soutenir les listes favorables à une construction européenne fondée sur une véritable alternative anticapitaliste et antiproductiviste.

Christine et Yves VANDRAME

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