Une tribune pour les luttes

L’Etat français expulse des Afghans par charter vers la mort.

Malgré les rassemblements dans différentes villes (dont Marseille) et les assurances données par Besson à sa majorité, 3 pauvres afghans auraient été expulsés hier mardi soir dans un vol charter commun avec l’Angleterre. Belle victoire pour notre ministre inhumain et menteur...!

Article mis en ligne le mercredi 21 octobre 2009

Damien Nantes, responsable de la Cimade, a accusé ce matin les autorités françaises de "mise en danger délibérée" des personnes avec l’expulsion cette nuit de trois immigrés illégaux afghans vers Kaboul.

"On a alerté sur la situation car on savait qu’il y avait une farouche volonté du gouvernement d’expulser ces personnes", a déclaré Damien Nantes en dénonçant "la mise en danger délibérée" des ressortissants afghans renvoyés vers Kaboul.

Damien Nantes a également a annoncé qu’un quatrième ressortissant afghan "a refusé d’embarquer en se blessant car il avait en cours une procédure de référé-liberté dans un tribunal administratif de la région parisienne". Le cas de ce ressortissant devrait être examiné dans l’après-midi. La Cimade a eu connaissance de cet épisode lorsque le jeune Afghan a été ramené, blessé, dans le centre de rétention.


3 AFGHANS ONT ETE EXPULSES A MINUIT DE ROISSY VERS LA MORT. Ils seraient de
Kaboul . Besson a confirmé que Kaboul était une zone sécurisée ! , et qu’ils
ne couraient aucun danger ! .
Et qu’ils continuerait à les expulser..


Trois Afghans, en situation irrégulière en France, sont en cours de reconduite par avion vers l’Afghanistan où ils devraient arriver "dans l’après-midi", a annoncé sur Europe 1 le ministre de l’Immigration Eric Besson.

L’avion, en provenance de Londres, a fait escale à Roissy pour embarquer les trois personnes, a précisé le ministère à l’AFP.

"Un fonctionnaire français se trouve à Kaboul" pour les accueillir et ils bénéficieront "d’un accompagnement individualisé", a précisé M. Besson qui a qualifié ce retour forcé de "signal".

Ces trois ressortissants afghans, a précisé M. Besson, avaient été interpellés près de Vintimille (frontière franco-italienne), dans le square Villemin à Paris (Xe) et dans la "jungle" de Calais (Pas-de-Calais). Ils sont originaires de la région de Kaboul où il "n’y a pas de risque pour eux", a assuré le ministre.

Dans la soirée de mardi, Etienne Pinte, député UMP des Yvelines, avait affirmé à l’AFP avoir reçu l’assurance du ministère de l’Immigration qu’il n’y aurait pas de retours forcés d’immigrés illégaux afghans vers Kaboul mardi soir.

Lundi soir, la Cimade, seule association présente dans les centres de rétention, avait fait état de la programmation d’un vol groupé franco-britannique à destination de Kaboul mais tout au long de la journée de mardi, des incertitudes ont persisté autour de ce projet.



Communiqué interassociatif

Rassemblement
ce soir mardi 20 octobre 2009 à 18h
devant la Préfecture des Bouches du Rhône

Premiers appelants Marseille : CIMADE, UCIJ, LDH, RESF...

Lundi 19 octobre 2009

Un « charter » franco-britannique à destination de Kaboul est prévu pour demain, mardi 20 octobre. Suite à la « fermeture » de la « jungle » de Calais, un « vol conjoint » pour l’Afghanistan était déjà d’actualité le 6 octobre. La mobilisation interassociative, les décisions de suspension d’expulsion de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) ont fait reculer Paris et Londres.

La libération des 140 Afghans placés en rétention dans les jours qui ont suivi la « fermeture » de la « jungle » de Calais, leurs demandes d’asile en cours, n’ont pas empêché les autorités françaises de continuer à arrêter et à placer des ressortissants afghans dans plusieurs centres de rétention administrative (CRA). A ce jour, une cinquantaine d’Afghans sont dans les CRA de Palaiseau (91), de Coquelles (66), du Mesnil-Amelot (77), de Nice (06), de Lille (59) et de Paris-Vincennes (75).

La situation n’a pas changé : l’Afghanistan est un pays en guerre. Il est inacceptable d’y renvoyer ceux qui s’en sont enfuis à la recherche d’une protection en Europe. Les « charters conjoints », qui sont contraires au principe d’interdiction des expulsions collectives, conduisent à des pratiques arbitraires, discriminatoires et inhumaines, au mépris des droits fondamentaux des personnes.

Nous appelons instamment les autorités françaises et britanniques à renoncer à tout projet d’expulsion vers l’Afghanistan et insistons sur la nécessaire mobilisation de tous pour empêcher cette expulsion collective qui mettrait sérieusement en danger la vie de ces exilés.

Nous réaffirmons qu’il est urgent de rendre son sens au droit d’asile en Europe en prévoyant un mécanisme permettant à tout réfugié de solliciter une protection dans le pays de son choix. Dans l’attente, la France peut, et doit, suspendre l’application du règlement de Dublin afin d’accueillir sur son sol les personnes qui continueront à fuir les conflits pour trouver refuge en Europe.

*Organisations signataires : ACAT-France (Action des chrétiens contre la torture), ADDE (Avocats pour la défense des droits des étrangers), ANAFE (Association nationale d’assistance aux frontières des étrangers), APSR (Association d’Accueil aux médecins et Personnels de Santé Réfugiés en France), Association Primo Levi, Auberge des migrants (Calais), CAAR (Comité d’aide aux réfugiés – Bois-Colombes), Calais Migrant Solidarity, C’SUR (Calais), Cimade, Collectif Migrants (Dunkerque), Collectif Solidarité Migrants (Angres), Collectif de soutien des exilés (Paris), COMEDE (Comité médical d’aide aux exilés), ELENA (European Legal Network on Asylum), Emmaüs-France, Enfants du monde-Droits de l’Homme (EMDH), Fédération de l’Entraide Protestante, Flandre Terre Solidaire, GAS (Groupe Accueil et Solidarité), GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigrés), Itinérance (Cherbourg), LDH (Ligue des droits de l’homme), MRAP (Mouvement contre la racisme et pour l’amitié entre les peuples), PCF (Parti communiste français), RESF (Réseau Education sans frontières), SAF (Syndicat des avocats de France), SALAM (Calais), SALAM (Dunkerque), Secours catholique, Syndicat de la magistrature (SM), Terre d’errance (Norrent-Fontes), Terre d’Errance (Steenvoorde)

Contact presse :

La Cimade : Julie Chansel / 06 82 24 03 47 / julie.chansel chez cimade.org

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Vos commentaires

  • Le 21 octobre 2009 à 12:03, par Christiane En réponse à : L’Etat français expulse des Afghans par charter vers la mort.

    21/10/2009

    « C’est la mode de trouver des Afghans pour remplir des charters »

    RÉACTIONS- Ils s’opposent à l’expulsion annoncée de jeunes Afghans vers leur pays. Militant, avocate, humanitaire, femmes politiques, à gauche et aussi à droite, ils et elles expliquent pourquoi.

    « La mode des charters »

    « On vient d’apprendre que 2009 a été l’année la plus meurtrière en Afghanistan. Et on veut les renvoyer ? Ils ont déposé une demande d’asile quand on les a arrêtés, alors le préfet nous dit c’est une manœuvre dilatoire, puisqu’ils veulent aller en Grande Bretagne ! Cette demande doit être examinée, correctement, et jusqu’au bout. La réalité, c’est qu’en ce moment, c’est la mode de trouver des Afghans pour remplir des charters ».
    Me Ève Thieffry, avocate des Afghans à Lille.

    « Ça s’aggrave sur place »

    « Je trouve choquant que la France, qui a bloqué pendant si longtemps toute expulsion vers l’Afghanistan, le fasse maintenant alors qu’on sait que ça s’aggrave sur place. Ces jeunes ne sont pas ici pour des raisons économiques. Ce sont des réfugiés, en demande de protection. Leur demande d’asile, ils ont dû la déposer en cinq jours, elle a été examinée en trois. Ce n’est pas sérieux. Pas le temps de réunir les documents, pas de traducteur. Malgré ces conditions précaires, cinq sur trente ont quand même obtenu un statut de protection hier. C’est vrai qu’on a du mal à imaginer renvoyer des gens en Afghanistan où la quasi totalité du pays est en guerre civile, et violer la Convention européenne des droits de l’homme ».
    Emery Boidin, juriste à la Cimade, à Lille

    « Carrefour de la honte »

    « En renvoyant des Afghans vers Kaboul en guerre, où ils risquent leur vie, le ministre Eric Besson veut faire de Lille Lesquin le carrefour de la honte »
    Gérard Minet, président de la Ligue des droits de l’Homme du Nord Pas-de-Calais (extrait de communiqué).

    « Dans la France de Monsieur Besson »

    « De 1936 à 1939, des milliers de militants, d’artistes, de juifs ont fui la montée du nazisme en Allemagne, et n’ont du leur salut qu’à l’hospitalité de courageuses familles d’accueil en France, en Angleterre et aux U.S.A. Dans la France de Monsieur Sarkozy, ceux qui aident les réfugiés afghans sont surveillés, condamnables, et pour certains inquiétés. De 1939 à 1944, des milliers de français résistants, artistes, juifs, tziganes, homosexuels, n’ont du leur salut qu’au courage et à l’hospitalité d’autres français, ou de familles solidaires de Suisse, d’Espagne, d’Angleterre ou d’ailleurs. Dans la France de Monsieur Besson, même les terrains vagues de Calais leur sont interdits, et des rafles les regroupent pour qu’ils soient renvoyés, par charter, dans leur pays où sévit la guerre, où règnent la menace intégriste et ses exactions. »
    Marie-Christine Blandin, sénatrice verte (extrait de communiqué)

    Recueilli par Haydée Sabéran

    A L’UMP AUSSI - « Renvoyer contraints et forcés des Afghans chez eux c’est criminel », dit Françoise Hostalier, députée UMP du Nord, dans la Voix du Nord

  • Le 21 octobre 2009 à 12:58, par Christiane En réponse à : 3 HOMMES AFGHANS... pas 3 afghans adultes de sexe masculin

    "3 afghans,
    adultes,
    de sexe masculin ....

    ont été raccompagnés à Kaboul cette nuit"....

    Le commentaire de Besson entendu ce matin....

    Ce ne peut-être des Hommes car un adulte de sexe masculin ... c’est un HOMME....

    S’il avait "raccompagné" une femme, aurait-il éventuellement rajouté : elle attend une portée !

    Cela se nommait la France !

  • Le 22 octobre 2009 à 09:39, par Christiane En réponse à : Le député UMP Etienne Pinte : "Il y avait d’autres solutions que l’expulsion vers l’Afghanistan"

    "Déçu et furieux" alors qu’Eric Besson avait promis qu’il n’y aurait pas de charter, l’élu des Yvelines Etienne Pinte estime que Paris aurait pu, en dernier ressort, faire jouer la solidarité européenne.

    Pourquoi contestez-vous l’expulsion de trois Afghans par un vol groupé mardi soir ?

    La France est le pays des droits de l’homme. J’estime que nous n’avons pas à renvoyer contraints et forcés des réfugiés qui ont fui leur pays en guerre. D’autant que le ministère des affaires étrangères lui-même reconnaît que l’insécurité a augmenté depuis plusieurs semaines, à Kaboul comme dans le reste de l’Afghanistan…

    Avec les associations, nous avions recueilli des rumeurs lundi soir selon lesquelles il y aurait un charter franco-anglais mardi soir. C’était la troisième fois, et nous nous sommes mobilisés. Mardi, le cabinet d’Eric Besson, et le ministre de l’immigration lui-même à Libération, assuraient qu’il n’y aurait pas de charter dans la journée et qu’il n’y avait pas de calendrier de retours forcés vers l’Afghanistan. Je suis déçu, et furieux, puisque le matin il y avait une vérité, le soir il y en avait une autre. Et je n’en ai pas eu l’explication depuis.

    Y avait-il selon vous d’autres solutions ?

    J’avais défendu trois hypothèses face à Eric Besson : soit ces personnes demandent et obtiennent le droit d’asile, c’est-à-dire le statut de réfugié politique. Soit elles acceptent volontairement de rentrer dans leur pays avec un pécule ; enfin, de repartir ces réfugiés, quelle que soit leur nationalité, entre les 27 pays de l’Union européenne, comme ce qui s’était fait entre les pays occidentaux pour les boat-people : si ma mémoire est bonne, la France en avait accueilli 20 000. Eric Besson était d’accord sur les deux premières hypothèses, mais selon sa conférence de presse de ce midi, ils ont refusé un pécule et l’Office français des réfugiés et apatrides les a débouté du droit d’asile. Ce qui pose d’ailleurs question : comment se fait-il qu’un certain nombre d’Afghans ont été reconnus comme demandeurs d’asile et ont finalement obtenu le statut de réfugié, et pas ceux expulsés hier, alors qu’ils viennent du même pays en guerre…

    (...)

    Propos recueillis par Claire Ané

  • Le 22 octobre 2009 à 21:26, par Christiane En réponse à : Me renvoyer en Afghanistan, c’est me renvoyer vers la mort

    http://www.laprovence.com/articles/...

    Le témoignage de Belal Amad, dont le père, directeur d’une école de filles, a été égorgé sous ses yeux

    Août 2008, an 1386 du calendrier afghan. "C’était le moment des mûres", se souvient Belal Ahmad, l’une des dernières saveurs, des dernières belles images qu’il garde de son pays. Quelques semaines avant, son père a été assassiné sous ses yeux par les talibans. Traqué depuis longtemps, Il avait le tort de diriger une école de filles.

    "Dans la nuit, on a frappé à la porte. Quand je suis arrivé, il avait les mains attachées. Quand les talibans m’ont vu, ils m’ont tiré dans les jambes et frappé à coups de crosse sur la tête. Avant que je perde connaissance, j’ai vu mon père qu’on égorgeait." Gravement blessé, Belal passe 25 jours à l’hôpital. Les talibans le croient mort.

    "Comme le veut la coutume, quarante jours après les funérailles de mon père, une grande cérémonie a eu lieu. Mon oncle avait invité 1700 personnes. Il est venu vers moi. Il m’a dit : ’Les talibans sont revenus. Il faut que tu partes’". Belal quitte la maison recouvert d’un drap de la tête aux pieds, "déguisé comme une vieille femme". "Je n’ai pas eu le temps de dire au revoir, ni à ma femme, ni à mes enfants..."

    Depuis, Belal a traversé neuf pays, à pied, caché sous un camion, en train... Pour arriver en France. "Moi, je n’ai jamais voulu aller ailleurs. En Afghanistan, j’avais rencontré des Français et je les avais appréciés." Issu d’une famille cultivée, possédant des vergers, Belal aurait aimé pouvoir poursuivre des études d’agriculture, à l’université de Kandahar. "L’autre jour, j’ai vu une dame qui accompagnait son fils à l’école. Elle pensait que je regardais le gâteau qu’elle tenait à la main et elle me l’a donné. En fait, c’était son fils que je regardais. Je serais si heureux, si fier si le mien pouvait aller à l’école ici."

    Avant de fuir, son oncle lui a glissé 1000 dollars dans la poche et payé l’homme qui l’a emmené en voiture jusqu’aux abords de la frontière iranienne. Là, une autre personne prend le relais. "Nous avons marché deux jours. En route, il me soignait. Puis on est arrivé dans une maison où je suis resté enfermé pendant un mois. je n’arrivais pas à dormir la nuit, j’étais trop triste."

    Le plus dur au cours de son périple ? Le passage de la frontière turque. "Ils nous ont tiré dessus, un autre Afghan a reçu une balle dans la tête. J’ai voulu retourner chez moi." Mais il continuera. Il y aura aussi ces neuf jours de marche en Grèce "sans manger ni boire.On a pris de la boue dans des rizières, on l’a mise dans des sacs en plastique. On les a percés et quand une goutte coulait, on mouillait notre gorge".

    Macédoine, Serbie, Hongrie, où il est arrêté et s’enfuit alors qu’on lui a promis des papiers, l’Italie, puis enfin la France. Sa première demande d’asile a été rejetée. On ne l’a pas cru, mais il espère que le recours aboutira. "Je ne peux pas croire qu’on me renvoie en Afghanistan. On m’enverrait à la mort."
    Dominique Arnoult

  • Le 27 octobre 2009 à 08:30, par épervier En réponse à : Me renvoyer en Afghanistan, c’est me renvoyer vers la mort

    Je ne vais pas ici parler des tortures faites par la gestapo aux résistants...Fils de résistant, je ne regrette pas d’être resté en france ,certes mon service militaire ne m’a pas rapporté 2000 euros en 18 mois !!! mais je ne suis pas jaloux, nous vivons une autre époque sans doute et si beaucoup de français vivent avec pas grand chose ce sera dit-on bien plus difficile demain.Mes enfants ne trouvent pas de travail, c’est un détail car la paix régne chez nous .Pour moi,les médias parlent de choses que je ne comprends plus depuis des années.

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