Une tribune pour les luttes

Communiqué RESF du 4 novembre 2009

Besson la honte !

Article mis en ligne le mercredi 4 novembre 2009

1er octobre sur Canal +, Eric Besson proclamait : « La France est désormais le pays le plus généreux en termes d’asile. ». Qu’on en juge ! La dépêche du Midi libre relate l’expulsion express de 4 familles de Géorgiens, une femme enceinte, 7 enfants scolarisés et des malades, en des termes qui font froid dans le dos. On imagine les scènes, une trentaine de policiers, vingt-et-une personnes interpellées au petit matin, des enfants arrachés au sommeil, habillés hurlants, des pères menottés, des femmes rudoyées, tout le monde chargé à la hâte dans un convoi de voitures, des centaines de kilomètres, destination inconnue pour interdire les soutiens locaux. Placement en rétention en urgence et expulsion programmée pour éviter tout passage devant la justice. Chantage affectif : on propose aux parents qui vont être « réadmis » en Pologne, de laisser en France leurs enfants, non expulsables, placés dans un foyer de l’enfance. Une sale besogne, menée dans les larmes et cris de terreur des enfants, imposée aux fonctionnaires dont certains manifestent leur malaise… Jusqu’à quand les syndicats de policiers vont-ils laisser les fonctionnaires écœurés des gestes qu’on leur impose, isolés face à leur hiérarchie. Vingt-et-une personnes, femmes, enfants, malades, expédiés en Pologne (un symbole ?) dans l’urgence et la violence en prenant la justice de vitesse, ce n’est pas assez pour émouvoir les consciences ?

Trois afghans expulsés, le 20 octobre pour l’exemple, « message fort » envoyé aux électeurs de Le Pen bien plus qu’aux passeurs ! Annonce des charters européens, de gardes aux frontières de l’Europe, Sarkozy et Berlusconi réussissent le tour de force de transformer les idéaux européens d’unification des peuples en la caricature dont l’expulsion des Afghans et celles des Géorgiens hier seraient les symboles. La honte !

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Le Midi Libre du 4 novembre : Nîmes. Sans-papiers Des Géorgiens renvoyés de force en Pologne

Quatre familles de Géorgiens (21 personnes) de la minorité Yézide, parmi lesquels trois malades et sept enfants, ont été embarqués manu militari à Garons, dans un avion pour la Pologne, hier matin. L’appareil avait été affrété par le ministère de l’Intérieur et cette opération, organisée par la police des frontières, a mobilisé une bonne trentaine de policiers.

Ces demandeurs d’asile politique avaient été interpellés la veille, au lever du jour, dans un hôtel situé dans la banlieue de Dijon, en Côte d’Or. Ils étaient en France depuis le début de l’année et les enfants, scolarisés à Dijon, étaient encore en vacances de Toussaint. Le département de Côte d’Or n’ayant pas de centre de rétention administrative et celui de Lyon étant complet, ces quatre familles ont abouti à celui de Nîmes, dans la soirée de lundi, vers 20 heures.

Trop tard pour saisir le juge des libertés sur les conditions d’interpellation, de transfert, la présence de malades et d’enfants normalement scolarisés, s’insurge José Lagorce, de la Cimade, « Tout a été planifié pour se faire en cachette et nous empêcher d’intervenir car il était trop tard pour saisir le juge des libertés, surtout que l’avion devait décoller à 7 heures. Nous n’avons malheureusement rien pu faire. » Une «  opération d’autant plus honteuse », affirme la Cimade, que les enfants, qui hurlaient de terreur, auraient été arrachés à leurs parents, hier matin, p our obliger ces derniers, qui s’y refusaient, à sortir des locaux d’hébergement du centre de rétention. L’émotion et la tension auraient été telles que des policiers, scandalisés, auraient carrément refusé de prêter main forte à leurs collègues. Ce que démentent les autorités.

A l’aéroport de Garons, où l’avion a finalement pu décoller peu avant 11 heures, des consignes de silence absolu avaient été données. « Les vols privés sont confidentiels », expliquait un employé, tandis que des policiers en civil, « au courant de rien », disaient être là pour une ... « réunion ». Même silence embarrassé du côté du centre de rétention administrative, où l’on refusait de répondre à Midi Libre.

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