Une tribune pour les luttes

mardi 1er décembre 2009

MARSEILLE

18 h

17h30 (visite) et 18h30 (débat),
Archives départementales des Bouches-du-Rhône
18-20 rue Mirès 13003 Marseille
Métro 2, stations Désirée Clary ou National - Bus 35 (arrêt Paris-Chantérac) ou 70 (arrêt Ruffi-Mirès) - Tram Euroméditerranée-Gantès

Conférence- Débat , animée par Xavier Thomas

L’architecture carcérale

avec Philippe Artières, historien , René Frégni, témoignage d’incarcération d’un écrivain hors du commun, Raffaele Papadia et l’Architecture Studio

Animé par Xavier Thomas, journaliste d’investigation de l’insolente Radio Grenouille,
le débat de demain soir réunira un architecte, un historien et un écrivain autour du thème de la prison.

Entre écriture dans l’espace et écriture sur le papier, entre édifice public et ultime refuge de l’intime,
ce sont des dimensions bien différentes de l’univers carcéral qui seront évoqués.

Philippe Artières historien qui lorgne du côté de l’anthropologie,
dessinera à grands traits une histoire des prisons :
le panoptique et sa critique par Michel Foucault, les colonies pénitentiaires du 19e siècle,
la prison modèle et le problème de surpopulation au 20e siècle
Spécialiste des autobiographies de criminels et détenus, il conclura sur l’écriture en prison.

Et d’écrire en prison à décrire la prison, la limite est fine ;
elle sera franchie par l’auteur de polar, René Frégni :
la société carcérale et l’institution pénitentiaire, les espaces communs et les quartiers d’isolement.
Témoignage d’incarcération d’un écrivain hors du commun, d’un côté et de l’autre de ces murs sans égards …

Et comment les élever ces murs sans sacrifier l’humanité cloîtrée à l’intérieur ?
Défi que Raffaele Papadia et l’Architecture Studio ont relevé à Saint-Denis de la Réunion et ailleurs.
Comment, malgré les contraintes du cahier des charges, élever une prison encore ouverte sur la société qui la produit ?

Peut-on imaginer, en clin d’œil à Jean Nouvel, que l’avenir de la prison ne soit pas carcéral ?

Et à 17h30, saisissez la dernière occasion de visiter, trois semaines avant sa fermeture,
l’exposition consacrée à l’architecte marseillais Gaston Castel avec son commissaire, Emmanuel Laugier.

Une visite où il sera forcément question des Baumettes, l’une des réalisations de Castel ...

04 91 08 61 00 www.archives13.fr /


Les intervenants

Les recherches de Philippe Artières l’ont conduit depuis longtemps sur les pas de Michel Foucault. Fin observateur de l’enfermement réel ou symbolique et des résistances des individus, il a présenté de nombreuses « vies coupables » pour paraphraser l’un de ses plus fameux ouvrages. Ses travaux se déclinent ainsi autour de l’anthropologie criminelle, de l’histoire des prisons au 19 et 20e siècles, d’une histoire sociale des écritures, et des autobiographies en particulier. Tout aussi bien, sa démarche de chercheur, indistincte de son implication sociale, pourrait être condensée autour de son vœu d’une histoire croisée du confessionnal, du parloir et de l’hygiaphone.

- Gouverner, enfermer. La Prison, un modèle indépassable
 ? Presse de Sciences-Po, 2004
- Lettres perdues : écritures, amour et solitude, 19e et 20e siècles. Hachette littératures, 2003
- Le Groupe d’information sur les prisons. Archives d’une lutte. IMEC éditions, 2003.
-  Lettres perdues. Ecritures et enfermement (19e et 20e siècles) Hachette-Littérature, 2003.
- «  Vivent les voleurs ! » Palimpsestes de prisonniers, Allia, 2002.
- Le Livre des vies coupables. Autobiographies de criminels (1896-1909), Albin-Michel, 2000

Déserteur à 19 ans, René Fregni vit cinq ans de petits boulots en Turquie sous une identité d’emprunt puis revient en France où il est infirmier dans un hôpital psychiatrique. Repéré il est mis six mois en prison et commence sa carrière d’écrivain par l’écrit de poèmes qui lui permettent de s’évader mentalement de la prison.
Dans Lettre à mes tueurs, le héros est un écrivain en panne d’inspiration qui prête main-forte à un de ses amis truands. S’ensuit une série de rebondissements dont un interrogatoire assez musclé à l’Évêché, le commissariat central de Marseille.
Le 17 février 2004, la réalité rattrape la fiction : René Frégni est placé en garde à vue pendant trois jours pour une histoire de blanchiment d’argent dans un restaurant qu’il cogère avec un ancien « voyou ». Depuis des années, il animait en effet des ateliers d’écriture aux Baumettes. Il sera finalement blanchi de toute accusation et racontera le harcèlement judiciaire dont il a fait l’objet dans Tu tomberas avec la nuit.

Avec quatre chantiers d’établissements pénitentiaires, Architecture Studio propose des traductions architecturales de la prison d’aujourd’hui : lieu de contradiction des usages, ceux des détenus et des surveillants, des familles, des visiteurs, des personnels administratifs, des soignants et exploitants ; lieu de contrainte du corps, limité dans son espace vital et ses mouvements ; lieu d’une expérience incommunicable et irréductible à aucun modèle.

Raffaele Papadia, architecte associé de l’agence a ainsi tenté de faire de ces espaces de la contradiction, de la contrainte et de l’inénarrable des cadres de détention digne, des univers sensible et d’assumer les paradoxes de la conception même d’une prison.

* Réalisation de trois établissements pénitentiaires à La Farlède (Var), Liancourt (Oise) et Chauconin-Neufmontiers (Seine-et-Marne). 1999/2004
* Maison d’arrêt de Saint-Denis de La réunion. 2004/2008

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