Une tribune pour les luttes

L’UNEF demande à Nadine Morano de revenir sur ses propos sur les jeunes

Article mis en ligne le mercredi 16 décembre 2009

http://www.unef.fr/delia-CMS/index/...

A la question d’un jeune homme qui l’interrogeait sur la compatibilité de l’Islam avec la République, Nadine Morano a répondu : “Moi, ce que je veux du jeune musulman, quand il est français, c’est qu’il aime son pays, (…) c’est qu’il ne parle pas le verlan, qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers”.

Prononcée lors d’un débat sur l’identité nationale à Charmes (Vosges), ville natale de l’écrivain nationaliste et antidreyfusard Maurice Barrès, cette phrase démontre non-seulement que le prétendu « débat » sur l’identité nationale touche le fond à force de reposer sur des raccourcis douteux entre immigration et identité nationale, mais également que la secrétaire d’Etat chargée de la Famille et de la Solidarité a décidemment un problème avec la jeunesse, et en particulier avec les jeunes de banlieue.

Pour Madame Morano, les jeunes seraient-ils coupable de ne pas aimer la France lorsqu’ils parlent verlan ? Le port du survêtement est-il incompatible avec la République ? Les jeunes ne méritent-ils pas de la France s’ils ne portent pas un béret sur la tête et une baguette sous le bras ?

Cette sortie verbale ridicule serait risible si elle n’était pas prononcée par une ministre de la République en charge de la Famille et de la Solidarité.


Madame Morano a manifestement un problème avec les jeunes.

Plutôt que de les caricaturer et de les stigmatiser sur la manière dont ils s’habillent, Madame Morano et son gouvernement seraient bien inspirés de tout mettre en œuvre pour les aider à se former, à obtenir un emploi stable, à accéder au logement indépendant et à faire face aux conséquences sociales de la crise dont ils sont les premières victimes.
L’UNEF lui demande de revenir sur ses propos.

L’UNEF s’inquiète de l’instrumentalisation de la jeunesse dans le débat public

L’UNEF s’inquiète de la tonalité prise par le débat public ces derniers jours et exprime sa vive préoccupation suite à certaines propositions gouvernementales stigmatisantes et inadaptées qui témoignent d’une vision rance et dépassée de la jeunesse, de ses difficultés et de ses aspirations. La déclaration de Madame Morano y fait écho.

- L’UNEF dénonce la proposition de Brice Hortefeux de mettre en place un couvre-feu pour les mineurs délinquants, à l’instar de ce que fait la ville de Nice, à l’heure où les missions éducatives de la protection judicaire de la jeunesse sont remises en cause. Toute mesure répressive envisagée sans un volet éducatif et sans perspective d’ascension sociale est vouée à l’échec.


- L’UNEF s’interroge sur la signification profonde l’apprentissage de la Marseillaise à l’école proposé par Eric Besson,
comme si l’incivisme était la principale caractéristique de la jeunesse. Qui a le plus de problème avec l’incivilité ? Les jeunes ou Madame Parisot qui déclare que la liberté s’arrête la ou commence le code du travail, c’est-à-dire la loi ?

- L’UNEF dénonce l’instrumentalisation du service civique pour les jeunes que révèle le souhait des sénateurs et de Martin Hirsch de faire marcher sur les Champs-Elysées les bénéficiaires de ce service civique lors du défilé militaire du 14 juillet prochain. La valorisation de l’engagement des jeunes n’implique pas forcément de marcher au pas.

S’agit-il d’un retour à certains fondamentaux considérant la jeunesse comme une nouvelle classe dangereuse qu’il est urgent de mettre au pas ou une simple poussée de fièvre pré-électorale ? Dans les deux cas le gouvernement s’expose à de sérieuses déconvenues s’il prétend répondre ainsi aux inquiétudes et aux aspirations des jeunes.


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