Le centre de rétention administrative de Vincennes était la plus
grande prison pour sans-papiers de France. Le 21 juin 2008, un retenu
qui avait réclamé en vain ses médicaments y mourrait. Le lendemain 22
juin, les retenus organisèrent dans le centre une marche silencieuse qui
fut fortement réprimée. Au cours de la révolte qui s’en suivit la prison
est partie en fumée.
Depuis l’incendie l’Etat a multiplié les arrestations de retenus
présents ce jour-là, dans le souci évident de faire des exemples et de
dissuader quiconque de se révolter. Dix personnes sont à ce jour
poursuivies pour « destruction de biens par l’effet d’incendie et
violence à agent de la force publique avec une incapacité totale de
moins de cinq jours en réunion ».
Sans chercher à savoir s’ils sont « coupables » ou « innocents », nous
soutenons ces hommes aujourd’hui incarcérés en attente d’un procès où
ils risquent dix ans de prison ferme, parce que nous nous opposons à la
recherche de responsables d’une révolte collective.
La seule culpabilité réside dans une politique qui fait que des êtres
humains sont pourchassés, arrêtés, enfermés, expulsés au prétexte qu’ils
ne disposent pas de papiers administratifs que l’Etat nous impose
d’avoir. La responsabilité réside dans la politique de contrôle des
mouvements migratoires. Chaque année des milliers de personnes meurent
en essayant de franchir des frontières.
Quatre mois après l’incendie, le 10 novembre 2008, le centre de
Vincennes a rouvert avec un premier bâtiment de soixante places (deux
autres suivront). Moins nombreux, les retenus sont plus facilement
contrôlables.
Aujourd’hui nous sommes solidaires de tous ceux accusés d’être à
l’origine de l’incendie de Vincennes parce que nous sommes solidaires de
celles et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, se révoltent contre un
monde où des millions de vies sont suspendues à des bouts de papiers.
Nous exigeons l’arrêt des poursuites et
la libération immédiate de tous les inculpés de Vincennes.
FERMETURE DES CENTRES DE RETENTION
Pour manifester notre solidarité il est possible d’écrire aux personnes
inculpées et/ou incarcérées :
Comme une instruction est en cours, il est évident, qu’aucune mention de
l’incendie ou questions s’y rapportant ne doivent figurer dans ces
lettres qui seront lues par l’administration pénitentiaire et surtout
par le juge d’instruction. Les lettres doivent être adressées à une
seule personne, ils ne pourront pas les faire circuler.
Pour leur écrire :
AUTMANI Nadir N° d’écrou 377 079 bâtiment D4
Maison d’arrêt des hommes de Fleury-Mérogis,
7 allée des Peupliers, 91700 Fleury-Mérogis
Pour Slaheddine El Ouertani (hospitalisé), Mahamadou Drame, Ali Diallo,
Moise Diakité et Ekma Mouktare, libérés pour certains après 1 an de
détention préventive mais toujours inculpés :
CICP-Vincennes, 21ter rue
Voltaire 75011 Paris.
PROCES LES 25, 26, 27 JANVIER 2010
à 13h30 au TGI, 16ème chambre, Palais de justice, métro : cité