Une tribune pour les luttes

Témoignages de sans papiers au Camp de rétention de Vincennes

Article mis en ligne le samedi 2 janvier 2010

Appels téléphoniques à des sans-papiers arrêtés pour cette raison et emprisonnés à Vincennes.

Prison pour étrangers de Vincennes. Jeudi 31 décembre 2009, 22h.

"Il y a eu deux tentatives de suicides aujourd’hui. Une cet après-midi, un gars qui a des problèmes psy, il a avalé une vis. Il est allé à l’hôpital. Ils lui on donné des gouttes pour le calmer. Il est revenu au centre. L’autre, c’était il y a 1h30, un mineur. Il était dans sa chambre, il a tenté de se pendre avec une écharpe qu’il a accroché au détecteur de fumée. Heureusement, il y a un gars qui est passé devant à ce moment-là, il l’a vu et il l’a sauvé. Ensuite, il a appelé la police.
Les flics, ils l’ont amené comme un chien, ils étaient à quatre sur lui. Ils ont même pas appelé les pompiers. On ne sait pas où ils l’ont amené, il est pas à l’infirmerie. Je l’ai vu passé vers le chalet des visites. Les flics disaient : "il fait le malin pour sortir". C’est n’importe quoi ! On a demandé à parler au responsable mais il y a rien qui se passe.
De toutes façons, ici, ils nous traitent comme des chiens. Les flics sont
racistes. On a aucun droit. On est entre leurs mains. Il faut faire quelque chose d’autre. Il faut alerter les médias. J’ai dit aux policiers : "dehors ils vont savoir qu’il y a eu deux tentatives de suicide". Hier, il y en avait déjà eu une, les pompiers ont amené le type à l’hôpital. A l’infirmerie ici, ils donnent n’importe quoi, des médicaments bizarres après les gens deviennent bizarres. Je ne sais pas si c’est un ordre. "

Prison pour étrangers de Vincennes. Jeudi 1er janvier 2010.

"Hier soir, il y a un jeune qui a avalé des pièces de monnaie et des boucles d’oreilles. Ensuite, il a essayé de se pendre. Il a perdu conscience, il était dans un état critique. Il a passé la nuit à l’hôpital. Il a 16 ans. Il est très fragile. Il ne supporte pas la pression qu’il y a ici. Il dit qu’il va mourir, qu’il tiendra jamais. Il n’est pas de Paris. Il habite en foyer à Dijon. Il est arrivé à 14 ans en France. Demain, il est convoqué à la cour d’appel du 35bis.
Moi, je suis ici depuis mardi. Je suis mariée avec une Française et je vis en France depuis 8 ans. J’ai été arrêté au niveau de l’arche à Strasbourg-Saint-Denis. Les flics avaient un chiffre à faire, j’étais le dernier. Le chef flic a dit : "maintenant c’est bon, on a le quota".
La Cimade est partie, et pour le moment, il y a personne qui la remplace. On ne peut pas faire valoir nos droits. j’ai demandé d’envoyer un fax, et la police a dit non, qu’elle n’était pas là pour aider les gens. "

FERMETURE DES CENTRES DE RETENTION

fermeturetention chez yahoo.fr

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