Une tribune pour les luttes

Pour le droit de revendiquer dans le monde du travail !

Halte à la répression anti-syndicale !

Le 13 janvier à 11 heures, il y avait une grosse manifestation à Amiens pour soutenir les Continental et pour défendre nos droits !
Verdict du procès en appel : amendes pour les six salariés de Continental

Article mis en ligne le samedi 6 février 2010

Vendredi 5 février 2010

Condamnés à de la prison avec sursis en première instance, six salariés de l’usine Continental de Clairoix (Oise) ont écopé de simples amendes en appel pour le saccage de la sous-préfecture de Compiègne.

L’annonce du jugement de la cour d’appel d’Amiens a été accueilli par une explosion de joie et les larmes des prévenus.

"C’est un gros soulagement parce que la ministre de la Justice avait réclamé des peines lourdes", a déclaré Xavier Mathieu, délégué CGT de l’usine condamné à 4.000 euros d’amende qui a fondu en larmes de soulagement.

"Apparemment la justice a un peu plus de coeur que ce gouvernement", s’est-il réjoui, se félicitant d’un "désaveu" pour le pouvoir.

Le syndicaliste a dit espérer qu’il n’y aurait pas de poursuite au civil, pour réclamer des dommages et intérêts.

"Qu’on nous foute la paix maintenant et que le gouvernement n’insiste pas", a-t-il lancé après avoir fait un tour d’honneur devant le tribunal où des dizaines de personnes s’étaient massées dans l’attente du jugement.

L’usine Continental, qui comptait 1.120 salariés, a fermé ses portes en 2009. Après des semaines de lutte, les salariés ont obtenu une prime de départ supplémentaire de 50.000 euros.

Les prévenus avaient expliqué leur irruption dans les locaux de la sous-préfecture le 21 avril 2009 comme un geste de colère non prémédité après l’annonce de la décision du tribunal de grande instance de Sarreguemines (Moselle) de ne pas annuler le plan de fermeture de leur usine.

La cour d’appel d’Amiens n’a pas suivi les réquisitions de l’avocat général qui demandait la confirmation des peines de première instance, allant de deux à cinq mois de prison avec sursis.

Les amendes des cinq autres prévenus s’élèvent à 2.000 euros. Leur avocate avait plaidé la relaxe, que l’avocat général refusait au motif que cela aurait été une "forme d’impunité".


La Confédération paysanne solidaire des ouvriers de Continental

Communiqué de presse - 5 fév 2010

Le jugement en appel à l’encontre des 6 salariés de Continental poursuivis pour des dégradations matérielles a été rendu ce matin.

Alors qu’ils menaient un combat syndical pour le droit de tous les travailleurs, les 6 ouvriers ont été condamnés à des amendes allant de 2 000 à 4 000 €.

En refusant de suivre les réquisitions de l’avocat général - qui réclamait des peines de prison avec sursis - tout en ne prononçant pas la relaxe, la Cour d’appel d’Amiens n’a entendu qu’à demi l’appel unitaire du mouvement social.

Les luttes menées par les ouvriers de Continental contre la multinationale du pneu sont l’expression de la résistance de tous ceux et celles qui refusent la mondialisation libérale, qui licencie les ouvriers et ne permet plus aux paysans de vivre de leur travail.

Contre la seule logique du profit de quelques-uns, le droit à l’emploi, au revenu, à la terre, à l’outil de travail, à la qualité de la vie, de l’alimentation et de l’environnement, continueront à nous rassembler.

Contact :

Michel David, secrétaire national : 06 30 87 21 13


Communiqué Solidaires

Ce vendredi 5 février, le Tribunal d’Amiens s’est prononcé en appel sur le jugement des ouvriers de Continental poursuivis suite aux actions contre le plan de licenciement.

Si le Tribunal n’a pas prononcer la relaxe des militants, comme il aurait était légitime, il a refusé de confirmer les peines de prison qui avaient été prises, de façon scandaleuse, en première instance. Il a seulement confirmé les amendes.

Le tribunal a donc été obligé de prendre en compte la solidarité qui s’est manifestée vis-à-vis des Conti et d’atténuer les condamnations prises en première instance.

Il n’en reste pas moins que la seule décision juste, en regard du contexte dans lequel ces actions se sont déroulées, aurait du être la relaxe pure et simple !

Ce procès voulu par la direction de Continental s’inscrit dans un contexte de « criminalisation » de l’action syndicale et des luttes sociales alors même que les attaques anti-sociales se multiplient. Il est de la responsabilité du mouvement syndical d’organiser la solidarité avec tous ceux et celles , engagés dans les luttes, qui subissent cette répression.

L’Union syndicale Solidaires réaffirme sa totale solidarité avec les militants de Continental.

5 février 2010



Tract Solidaires

Le 13 janvier, les six salariés de Continental à Clairoix seront devant la Cour d’Appel d’Amiens. Cela fait suite à leurs scandaleuses condamnations du 1er septembre (3 à 5 mois de prison avec sursis, et plus de 60.000 euros d’amende).

Le gouvernement, une fois de plus, n’a pas tenu parole. Ses représentants s’étaient engagés à lever les dépôts de plainte, suite au protocole de fin de grève ; cela n’a pas été fait, et c’est pour ça que les Conti ont été condamnés !


La lutte des Conti est emblématique : uni-e-s, nous pouvons faire reculer les prétentions patronales et gouvernementales !

La bataille contre les licenciements n’a pu être gagnée… mais l’absence de riposte nationale coordonnée par les organisations syndicales y est pour beaucoup. Les Conti ont résisté, se sont battu-e-s, ont été à la rencontre de collègues d’autres sites Continental, aux côtés d’autres salarié-e-s en lutte (Goodyear, New Fabris, Molex, Philipps, Freescale, …). Surtout, ils ont mis en oeuvre un fonctionnement démocratique, basée sur des assemblées générales régulières où chacun-e participe à égalité, aux discussions et aux décisions.

A la sortie, les 1.120 travailleurs/ses de Clairoix touchent des indemnités bien supérieures au minimum que patrons et pouvoirs publics entendaient leur octroyer. C’est pour ça que patrons et gouvernement veulent se venger !

Leur « faute » ? S’être révoltés contre le patronat qui jette les salariés à la rue pour sauvegarder ses profits, et contre les pouvoirs publics qui subventionnent ces voyous qui empochent les «  aides pour l’emploi » et licencient.

L’envahissement de la sous-préfecture de Compiègne a servi de prétexte à ces condamnations ; pourtant, les « dégâts » pointés du doigt n’avaient rien de commun avec ce que font régulièrement les grands propriétaires terriens de la FNSEA pour demander des subventions publiques pour leurs exploitations agricoles privées, … et rien de commun avec les dégâts causés à des centaines de familles, sous le coup de l’annonce du chômage, dans une région déjà très touchée.

Solidaires de toutes celles et tous ceux à qui patrons et gouvernement s’attaquent !

Les patrons n’aiment pas qu’on leur résiste : d’une part parce que cela contrarie leurs plans, et surtout parce que cela peut donner des idées à d’autres et ainsi rendre plus difficile la mise en oeuvre de tout ce qu’ils ont décidé … contre nous, pour notre avenir ! C’est ainsi que des délégués actifs dans des grèves un peu médiatisées (Freescale, Caperpillar, …) ont été confrontés à la répression (mises à pied, licenciements)

EDF/GDF a connu des semaines de grève au printemps dernier. Beaucoup de jeunes se sont investi-es dans ce mouvement, qui n’a sans doute pas bénéficié d’un appui suffisant au plan national. Depuis, les directions d’EDF/GDF essaient de montrer que « l’ordre règne » : les sanctions pleuvent, et plusieurs militants (CGT et SUD) se sont vus signifier leur licenciement. C’est une de ces procédures qui explique la grève de la faim que des responsables de SUD Energie ont débuté mi-décembre.

La Poste met à pied le secrétaire d’un syndicat SUD PTT, parce qu’il a soutenu l’action collective de salariée- s d’une entreprise privée de distribution de courrier, dont la direction a mis la clef sous la porte du jour au lendemain, sans même régler les derniers salaires.

Le patronat s’attaque aussi directement aux syndicats qui le dérangent. Ainsi, la direction de SFR conteste devant le Tribunal la représentativité du syndicat SUD, au motif que vouloir une société autogestionnaire est antirépublicain...

La répression se manifeste aussi à travers les interventions policières : récemment, à Reims, à Nanterre, à Rennes, plusieurs manifestations de lycéen-ne-s, de chômeurs/ses et précaires ont été violemment chargées. Les travailleurs/ses Sans Papier en grève subissent aussi ces interventions, pour leur imposer de quitter les lieux qu’ils occupent : souvent le siège de l’entreprise qui les exploitent depuis des années !

La répression, c’est encore, chaque année, le licenciement de quelques 10.000 « salarié-e-s protégé-e-s » (élu-e-s DP, CE, DS, …). Des salarié-e-s, en fait pas vraiment protégé-e-s ! Certains employeurs sont particulièrement teigneux dans l’anti-syndicalisme. C’est le cas du CE de la Direction Clientèles de la SNCF : le licenciement du délégué du personnel (SUD) a été refusé par l’inspecteur du travail ; le CE a fait appel au ministre pour qu’il valide le licenciement de notre délégué : ca n’a pas marché tellement le dossier est vide ; maintenant le CE a déposé un recours juridique contre le refus de ce licenciement !


Communiqué commun LDH, SAF, SM

La Ligue des Droits de l’Homme,
Le Syndicat des Avocats de France,
Le Syndicat de la Magistrature
dénoncent la répression envers les Conti

"Le 1er septembre, six ouvriers de l’usine Continental de Clairoix ont été condamnés à des peines de 3 à 5 mois d’emprisonnement avec sursis par le tribunal correctionnel de Compiègne pour « destructions de biens d’utilité publique en réunion ».

En avril dernier, apprenant que la fermeture de leur usine était confirmée par la justice, 200 salariés menacés de licenciement avaient exprimé leur désarroi dans les locaux de la sous-préfecture de Compiègne. Tout le monde se souvient des images de cette colère spontanée qui a conduit à la dégradation de quelques biens mobiliers. Plutôt que de prendre conscience de l’intensité de la détresse de ces salariés, le Premier ministre n’avait pas hésité à stigmatiser outrancièrement cette action en indiquant qu’elle était le fait d’une « minorité très agissante et très violente » qu’il convenait de sanctionner sévèrement.

Le gouvernement nous avait pourtant habitués à une réelle mansuétude, tant pour les « patrons voyous » - en dépit de quelques effets de manche médiatiques - que pour les auteurs de véritables saccages appartenant il est vrai à son électorat traditionnel…

Cette indignation à géométrie variable de la majorité au pouvoir est réellement insupportable, en ce qu’elle alimente la séparation sociale et la désespérance populaire. Il est vrai que les idéologues de la « loi du marché » sont naturellement peu sensibles à l’insécurité salariale et à ses effets dévastateurs. Une fois de plus, cette approche dominante des rapports sociaux n’a pas manqué de se traduire par une instrumentalisation consentie de la justice. Comment analyser autrement le contenu surprenant des réquisitions du parquet suggérant de punir plus sévèrement les prévenus qui contestaient leur participation aux faits ?

De même, comment ne pas s’étonner de condamnations si sévères, prononcées par un juge unique n’ayant pas cru devoir - malgré la complexité de l’affaire et l’importance des enjeux - partager la réflexion judiciaire dans le cadre d’une collégialité ?

Tout se passe comme si cette juridiction solitaire, en parfaite harmonie avec l’air du temps, avait anticipé le vote imminent de la loi Estrosi sur les bandes (résurgence aggravée de la loi anti-casseurs) qui prévoit rien moins qu’une responsabilité collective en matière pénale.

Le Syndicat de la magistrature, le Syndicat des avocats de France et la Ligue des droits de l’Homme dénoncent ce nouvel épisode de la pénalisation du mouvement social et partagent l’émoi des organisations syndicales et politiques qui ont marqué leur solidarité avec « les Conti »."



Pour soutenir les Continental et pour défendre nos droits : tous à Amiens, le 13 janvier (11 heures devant la gare) Solidaires !

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