Une tribune pour les luttes

Roquemaure (Gard)

La Mairie expulse des logements d’urgence : ils dorment dans leurs voitures par -8°C !!!

Tribunal Administratif de Nîmes le 20 janvier 2010 à 8 heures.

Article mis en ligne le mardi 19 janvier 2010

HALEM (Habitants de Logements Éphémères ou Mobiles)

La mairie de Roquemaure (Gard) a fait saisir les caravanes d’une association qui faisait de l’accueil d’urgence de familles Roms en invoquant l’absence de demande d’autorisation de camping chez l’habitant exigée par le POS local.

Christian Delmas, 63 ans, retraité et malade, propriétaire du terrain qu’il mettait à disposition de l’association, a aussi vu saisir sa caravane et celles de ses enfants.

De plus, l’association et Christian ont été condamnés par le Tribunal Administratif de Nîmes au paiement d’une amende de 1000 €.

Par ailleurs, ils n’ont jamais pu récupérer leurs affaires personnelles, les caravanes ayant été dépouillées à la fourrière de tout ce qui avait de la valeur (dont les ordinateurs de l’association). Plainte a été déposée mais classée sans suite par le Procureur de la République.

Aujourd’hui démunis et sans logement, les habitants du terrain, dont Christian, vivent dehors et dorment dans leur voiture, dans l’attente d’un relogement pour Christian et de l’autorisation d’aménager leur terrain en espace d’accueil reconnu.

Ils seront jugés sur le fond au tribunal Administratif de Nîmes le 20 janvier 2010 à 8 heures.

Ils demandent le soutien matériel ou moral de tous ceux qui pourraient être sensibles à leur lutte, en appelant à une forte mobilisation devant les portes du tribunal.

nomadinconduite chez free.fr , http://www.halemfrance.org/


Communiqué long :

La Mairie expulse des logements d’urgence : ils dorment dans leurs voitures par -8°C !!!

La mairie de Roquemaure (Gard) a fait saisir les caravanes d’une association dont l’objet est d’« accueillir temporairement les familles sans domicile », au motif qu’elle n’avait pas fait la simple demande d’autorisation de camping chez l’habitant, tel que le précisait le POS local.

Christian Delmas, 63 ans, retraité et malade, propriétaire du terrain qu’il mettait à disposition de l’association, a aussi vu saisir sa caravane et celles de ses enfants.

Son histoire vaut le détour : Salarié-nomade des temps modernes, il a été ouvrier qualifié, puis technicien supérieur dans de nombreuses entreprises industrielles (dont Eurodif ou Marcoule...), il a été commerçant, puis prof de technologie, son dernier emploi était forain, il vendait de la maroquinerie et de la toile cirée. C’est d’ailleurs à ce moment qu’il a acheté ce terrain, pour y poser son camion...

Puis il est tombé gravement malade du cancer du fumeur, sans jamais avoir fumé la moindre cigarette. A l’époque, il vivait au camping qu’il a dû quitter par manque de ressources. Il est donc venu sur le seul endroit qui lui appartenait, son terrain arboré de 1000 m², au milieu des vignes...

La suite de son parcours lui a fait rencontrer par l’intermédiaire de la Croix Rouge des amies qui souhaitaient créer une association de solidarité pour ouvrir des espaces d’accueils envers les familles pauvres d’Europe, notamment les Roms, dont le traitement social est un scandale national.

Christian leur a proposé son terrain et c’est ainsi que deux caravanes supplémentaires ont été installées pour accueillir des familles à la rue et que l’association « Refuge Chrétien de Plein Air » est née.

Cela n’a pas été du goût de la municipalité, qui sous prétexte d’éviter « qu’une cabanisation ne se propage sur le terrain », a rapidement saisi la justice pour infraction aux disposition du POS. En effet, Christian n’avait pas obtenu d’autorisation pour stationnement sur terrain privé.

L’ordonnance de Référé a été rendue en Mars 2009, et les caravanes ont été saisie et mise en fourrière en juillet 2009, la cuisine d’été collective a été détruite.

De plus, l’association et Christian ont été condamnés par le Tribunal Administratif de Nîmes au paiement d’une amende de 1000 €.

Par ailleurs, ils n’ont jamais pu récupérer leurs affaires personnelles, les caravanes ayant été dépouillées à la fourrière de tout ce qui avait de la valeur (dont les ordinateurs de l’association). Plainte a été déposée mais classée sans suite par le Procureur de la République.

Aujourd’hui démunis et sans logement, les habitants du terrain, dont Christian, vivent toujours dehors et dorment dans leur voiture, dans l’attente d’un relogement pour Christian et dans l’espoir de pouvoir obtenir l’autorisation d’aménager leur terrain en espace d’accueil reconnu.

Une assistante sociale du Conseil Général a été contactée et promet à Christian un logement rapidement, il souhaite l’accepter, mais veut continuer son combat pour permettre à ses camarades d’infortune et à l’association d’accueil de rester en place.

Ils seront jugés sur le fond au tribunal Administratif de Nîmes le 20 janvier 2010 à 8 heures.

Ils demandent le soutien matériel ou moral de tous ceux qui pourraient être sensibles à leur lutte, en appelant à une forte mobilisation devant les portes du tribunal.

Nous demandons un moratoire sur les expulsions et la mise en place de commissions paritaires pour la résolutions des conflits entre mal-logés, habitants de logements choisis et collectivités territoriales.

Nous exigeons l’abandon de la « charte de bonne conduite contre la cabanisation en Languedoc Roussillon », qui accélère l’indigne traque des habitants de logements éphémères, mobiles ou alternatifs.

nomadinconduite chez free.fr ,

http://www.halemfrance.org/

Retour en haut de la page

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Répression c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 1270