Une tribune pour les luttes

NICE / Communiqué de presse urgent

Les demandeurs d’asile sans hébergement demandent un toit à la préfecture

Manifestation à la Préfecture des Alpes-Maritimes ce jeudi 4 février 2010 à 10h.

Article mis en ligne le mardi 2 février 2010

Depuis des mois et des mois, la République Française accepte et entretient sans honte un manquement à ses engagements en ne prévoyant pas un toit pour chaque demandeur d’asile et en pratiquant une discrimination grave entre eux ( les célibataires ne sont pas hébergés).
Cette injustice prospère dans tout l’hexagone (voir ce qui s’est passé à Angers).
A Nice, la situation de demandeurs d’asile, installés par dizaines dans un parking, a défrayé la chronique cet automne, et provoqué le 9 janvier une initiative citoyenne d’assistance à 60 personnes en danger dans la rue.

Depuis cette date, des dizaines et des dizaines de militants se relayent jour et nuit auprès de ces naufragés venus de partout où la liberté et la vie de l’homme sont menacés. Respectant le désir de discrétion des accueillis, nous avons fait nôtre le choix de ne pas médiatiser cette occupation de locaux dépendant du P.ECO.S. (Pôle d’ECOnomie Solidaire) au 51, rue Clément ROASSAL.

Nous voulions ainsi donner toute sa chance à un dialogue constructif avec les autorités qui ont pris, dès le début du mois de janvier, l’engagement de fournir à chacun "a room to sleep" (dixit le sous-préfet en charge des questions sociales). Certains ont pu être relogés au moyen d’une aide de 30000€ débloquée à la hâte et versée par les services de l’Etat début décembre au Secours Catholique. Celui-ci a fait ce qu’il a pu. Littéralement baladés, les 60 réfugiés qui vivent au P.ECO.S. mais aussi tous ceux et toutes celles qui sont encore dehors, ont entendu des promesses, participé à des réunions, repris espoir et connu la frustration de valises qu’il faut rouvrir après les avoir préparées pour une prise en charge hôtelière.

Nous témoignons du désespoir de ces hommes et ne pouvons supporter l’offense qui leur est faite.

Nous demandons le logement décent et sans délai de ces personnes moins bien traitées que les plus pauvres et les plus démunis de notre société.

Nous invitons la presse à s’emparer de cette actualité qui déshonore notre pays, notre département, notre ville.

Nous donnons rendez-vous aux élu-e-s, aux associations, aux citoyens-ne-s engagé-e-s aux côtés des demandeurs d’asile victimes de cette discrimination, pour une manifestation à la Préfecture des Alpes-Maritimes ce jeudi 4 février 2010 à 10h.

Collectif d’Accueil des Demandeurs d’Asile 51, rue Clément ROASSAL 06000 Nice.

06 68 59 81 59 / 06 03 51 28 32

Pour suivre la chronique de ces 3 semaines d’occupation :
http://ademonice.free.fr/


RESF, comme d’autres organisations,
répond à l’appel au secours du Collectif de citoyen-nes
qui entoure, soutient, nourrit, chauffe, accompagne,
nuit et jour, depuis 3 semaines (!),
les demandeurs d’Asile qui ont fui les persécutions
et pour lesquels la préfecture n’a pas encore respecté le droit à hébergement.

Depuis 3 semaines, nous tenons le coup ensemble,
à 60 dans un local non adapté mais généreusement offert.
Désespérés devant tant de promesses non tenues,
Déçus par les pauvres solutions arrachées au compte gouttes,
Ils veulent faire entendre leur voix
En se rendant tous ensemble à la préfecture
jeudi 4 février à 10h.

Ils ont vraiment besoin de notre soutien massif.
Nous vous demandons d’alerter, de toute urgence,
le plus possible de monde (les élu-es avec leur écharpe).

Si vous pouvez être sur place dès 9h30,
entrez individuellement et discrètement
jusque dans le hall des étrangers et observez…

Arrivant à 10h, si vous ne pouvez entrer,
demeurez groupés devant la grille.

Merci de faire le maximum.
Ils comptent sur nous !

http://ademonice.free.fr/resf06.htm


Mercredi 14 octobre 2009

Communiqué de la CIMADE sur la situation des demandeurs d’asile érythréens et soudanais à Nice

Une centaine de demandeurs d’asile, érythréens et soudanais, dorment dans les rues de Nice actuellement.

Ils seront chassés par la police à l’aube et, s’ils ne ramassent pas leurs affaires, tout est jeté à la poubelle par les policiers.

Ce sont des primo arrivants, venant de pays en guerre. Ils se sont immédiatement présentés à la préfecture pour demander l’asile.

Vendredi 2 octobre, ils sont venus en nombre à ALC et ont exigé que le droit d’asile soit respecté. Ils ont surtout demandé à être hébergés décemment (cf. Nice-Matin du 6 octobre 2009).

Jeudi 8 octobre, ils n’ont eu qu’un représentant de la DDASS comme interlocuteur, sans qu’aucune solution de leur soit proposée (cf. Nice-Matin du 9 octobre).

Rappelons les textes qui justifient leurs demandes :
- La convention de Genève (ONU)
- Directive européenne 2003/9/CE
- CESEDA article R. 742 — 1
- La jurisprudence du Conseil d’Etat (ordonnance du 21/09/09).
Ces textes ne font pas de distinction entre familles, isolés, ni sexe.

1. Après leur déclaration de demande d’asile, une autorisation provisoire de séjour (APS) doit alors être délivrée dans un délai de quinze jours par le préfet. Ce n’est pas ce qui se passe à la préfecture de Nice, certains sont sous convocation, de mois en mois.

2. Dès l’APS, ils doivent, s’ils sont sans ressource, être accueillis et aidés : logement, nourriture, habillement, et recevoir l’ATA (allocation d’attente, environ 300 EUR par mois).

Ce n’est pas le cas à Nice :

- Aucun n’est hébergé.

- L’ATA n’est délivrée qu’après plusieurs mois d’attente et certains pendant cette attente souffrent de la faim.

- Quand l’ATA est délivrée, bien entendu elle ne peut permettre de se loger à Nice et elle couvre tout juste les autres besoins.

Le Conseil d’Etat, dans ses ordonnances, indique que si les capacités d’accueil spécifiques pour les demandeurs d’asile sont saturées, le préfet doit trouver des solutions d’urgence, pour le temps le plus court possible, pour répondre à cette obligation d’hébergement : solutions d’hôtels meublés, de foyers, mais aussi réquisitions d’immeubles vides (il y en a à Nice !).

La CIMADE, avec d’autres associations qui accompagnent les demandeurs d’asile, demande au préfet des Alpes-Maritimes de faire face à ses obligations pour le respect des droits des demandeurs d’asile.

Elle rappelle qu’actuellement ces personnes qui ont fui les pires persécutions dans leur pays sont dans la rue, que les policiers les délogent chaque matin sans ménagement, que les représentants de la préfecture ne leur conseillent que de « ne pas rester groupés et de se cacher dans des endroits reculés loin des regards ».

Ce n’est pas digne de notre pays et c’est tout simplement illégal au regard du droit international, européen et national.

Pour la CIMADE à Nice,

Elisabeth Grimanelli, 06 11 01 95 82

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