Une tribune pour les luttes

Communiqué du DAL ( Droit au logement ) + témoignages et évolution de la situation.

Expulsion au bulldozer à Bagnolet (93), 92 rue Victor Hugo :

Environ 80 personnes, et quelques enfants ont été expulsés par d’importantes forces de police.

Article mis en ligne le mardi 16 février 2010

Communiqué de la Confédération paysane du 16 février 1010

http://www.confederationpaysanne.fr...

Expulsion du squat : Les Bagnoletais défendent l’humanité oubliée

Expulsés

Par – 5 °C, mercredi 10 février vers 6 h, les 38 habitant(e)s du 92 rue
Victor-Hugo ont été expulsé(e)s avec brutalité par la police, ne leur
laissant que 5 minutes pour prendre leurs affaires. Sitôt l’évacuation
terminée, un tractopelle, commandé par la Mairie, a détruit la majeure
partie du bâtiment, emportant dans les gravats les biens, papiers et autres
objets de valeur restés à l’intérieur.

Accompagnés de militants de Droit Au Logement (DAL), les expulsé(e)s se sont
rendu(e)s en délégation à la Mairie. Après 2 heures d’attente, en pleine
tempête de neige, ils ont appris que personne ne les recevrait.
Les
expulsé(e)s se sont alors réfugié au Gymnase municipal Jean Reneault, d’où,
à la demande de la Mairie, ils ont à nouveau été délogés par la police.
C’est alors qu’ils ont installé des tentes en face du squat détruit et
allumé un brasero pour passer la première nuit.

Dès jeudi 11, la Confédération Paysanne a ouvert ses locaux aux expulsé(e)s
pour se réchauffer et se reposer.
Samedi 13 février, des propositions
d’hébergement ont été faites à 18 personnes ou couples, sur 27, dans des
hôtels de Cergy-Pontoise et Gennevilliers. Ils n’ont pas pu accepter ces
propositions, trop éloignées de Bagnolet et de leur lieu de travail. Quitter
la Seine Saint-Denis serait de plus dangereux pour les sans-papiers.
_ Depuis,
malgré nos relances, aucune autre proposition n’a été formulée.

Pourchassés

Depuis mercredi, un important dispositif policier quadrille le quartier,
surveillant les allées et venues des expulsé(e)s. Jeudi 11 février à 13 h,
la police est venue éteindre le brasero, confisquer les tentes et les sacs
de couchage, jeter la soupe chaude et bloquer l’accès à la rue.

Aujourd’hui, mardi 16 février, les autorités ont ravagé le petit campement,
menaçant une fois de plus de prendre les tentes et duvets. Les ruines de
l’immeuble sont toujours gardées par la police et des vigiles.

Calomniés

La violence de l’expulsion, la totale inhumanité des autorités a suscité une
vive émotion parmi les Bagnoletais et nombre de citoyens de la région.
Scandalisés, ils se sont s’organisés en comité de soutien, avec des
associations, des organisations syndicales et des partis politiques.

Pour justifier ces méthodes violentes, depuis le début de l’affaire, la
Mairie diffuse chaque jour des communiqués calomnieux et mensongers. _ Les
conditions de vie dans un squat étaient forcément difficiles. Mais les
problèmes n’y étaient pas plus importants que dans les autres quartiers de
la ville.

Nous condamnons cette campagne de dénigrement orchestrée par le Maire et son
premier adjoint.
Une date de table ronde, réunissant la Mairie, la
Préfecture, les expulsé(e)s et leurs soutiens, a été fixée au 25 février à
11 h 30. Les agressions répétées, le refus des autorités de proposer des
solutions d’hébergements acceptables ne créent pas les conditions de
confiance nécessaires à la négociation.

Les expulsé(e)s, et le comité de soutien demandent :

* l’hébergement en attendant le relogement et si nécessaire par voie de
réquisition

* Une enquête sur la destruction des biens, et la réparation des dégâts

* La régularisation des expulsés qui n’ont pas de papiers

une Marche de soutien aura lieue Samedi 20 février Départ 14h du carrefour
Victor-Hugo/Robespierre - Bagnolet

http://www.confederationpaysanne.fr/


Droit Au logement Paris et environ

COMMUNIQUE

Paris le 12 février

Les expulsés du 92 Victor Hugo, dans l’attente de la table ronde

Environ 250 personnes ont manifesté dans les rues de Bagnolet ce soir

Une réunion préliminaire à la table ronde s’est tenue aujourd’hui à Bobigny avec le Sous Préfet, et l’adjoint à l’urbanisme de Bagnolet, en fin de matinée.

Si le principe de la table ronde a été acté, durant la semaine du 22 au 27 février, la date n’a pas encore été arrêtée. Les expulsés ont accepté le principe d’un hébergement dans ou proche de Bagnolet, en attendant la table ronde, mais demandent que l’ensemble des expulsés soit 41 personnes, soient hébergés.

Ce soir à l’issue d’un rassemblement et d’une marche en direction de la Mairie, auxquels se sont joint la Confédération Paysanne, la LDH, les enfants de don Quichotte, des représentants et des élus de différentes formations politiques (NPA, PS, verts, Parti de gauche, et même PCF) , les expulsés se sont réunis pour étudier les meilleures solutions pour la suite du mouvement.

Cette nuit, les expulsés vont maintenir le piquet à proximité de l’immeuble expulsé, et se reposer en alternance dans les locaux de la confédération paysanne. Demain matin la liste des expulsés sera transmise lorsque la date de la table ronde sera définitivement arrêtée.
Les expulsés saluent tout particulièrement les militants de la conf paysanne qui laissent à leur disposition une grande salle de réunion (contact : .

Marché dimanche à 11h

RV au carrefour de la rue Victor Hugo et rue Robespierre.


Témoignage 11 février 2010

Bonjour,

Je reviens du squat.

Le rassemblement est prévu à 18 h avec le DAL.
Par ailleurs, les familles, le DAL, leurs soutiens, se sont donnés rendez-vous ce soir au conseil municipal à 20 h 30..

Pour votre information, S, M et moi, sommes allées les soutenir cette nuit dans le froid. Nous y avons retrouvé un papa que nous venons de parrainer... il n’y a pas un mois ! Ils étaient dans un état d’épuisement indescriptible.

Ils ont été expulsés à 6 h du matin, leurs affaires, y compris leurs dossiers administratifs ont été détruits dans la foulée par le bull qui a démoli leurs logements.
Ils se sont retrouvés dans la rue, dans le froid intense.
La tempête de neige s’est ensuite abattue sur eux. Ils ont trouvé refuge dans le gymnase du quartier ... d’où ils ont été également expulsés !
Pas un seul hébergement n’a été proposé à ces familles par la mairie !
Uniquement des forces de police en grand nombre !
Ils ont sorti leurs tentes dans la nuit et essayé de s’abriter dessous dans le petit square devant le collège Politzer à même la couche de neige.
La police (très nombreuse) est à nouveau intervenue pour les déloger après avoir reçu l’ordre du maire ! Certains policiers étaient plus que dubitatifs du traitement infligé à ces personnes ... mais ce sont des "petits soldats".
Ils ont rapatrié leurs tentes devant leur ancien squat et n’ont pu dormir en pleine rue.
Cela fait maintenant 36 h qu’ils sont dehors.
Les enfants ont été hébergés ainsi que certaines mamans. Hier matin, un bébé d’un an a trouvé refuge avec sa mère dans un café à côté...

Dernière minute (13 h) : une centaine de policiers vient de "débarquer" pour éteindre le braséro qu’ils avaient allumé pour se réchauffer et détruire les vivres qu’ils avaient préparer !
Cet acharnement est effrayant ! Hallucinant !

Une maire adjointe qui "passait par là" hier a déclaré à un couple de voisins : "ces gens-là ne sont pas des habitants, ce ne sont des délinquants et des prostituées !

Ce n’est pas ce que tous les témoins et les journalistes constatent.
Une maman, Coumba, maman de quatre enfants dont deux scolarisés à Jules-Ferry, expliquait que vivaient dans cet endroit plusieurs familles avec leurs enfants (environ une dizaine). Son mari était à son travail.
Nous avons également rencontré le papa d’une petite fille dont la femme est enceinte.
Nous avons rencontré des hommes qui travaillent. Certains, d’ailleurs, travaillant la nuit, sont rentrés après la destruction ! Ils n’ont rien pu récupérer de leurs affaires. Aujourd’hui, des vigiles gardent le lieu... enfin les décombres.

Que dire de la morale qui guide le maire qui prend ces décisions inhumaines ?

1 - comment ordonner une expulsion en plein hiver. Une des journées les plus froides de l’année. Mise en danger de la vie d’autrui ?

2 - Pourquoi avoir fait détruire leurs affaires ? Ne pas avoir laisser le temps de les rassembler. De mettre à l’abri celles des personnes au travail de nuit.

3 - Pourquoi avoir refuser tout hébergement y compris pour les mères de famille avec leurs enfants.

Le sentiment général est l’écoeurement vis-à-vis du préfet et du maire.

A ce soir :
18 h devant le squat
20 h 30 au conseil municipal.


Communiqué du DAL ( Droit au logement )

Paris le 10 février 2010

Expulsion au bulldozer à Bagnolet (93), 92 rue Victor Hugo :

Environ 80 personnes, et quelques enfants ont été expulsés ce matin,
par d’importantes forces de police.


L’immeuble est en cours de destruction avec les biens des occupants

Certains habitaient là depuis 10 ans. Il s’agissait d’un immeuble de
logements, appartenant à la mairie de Bagnolet, qui selon certaines sources
aurait été revendu récemment à une filiale du groupe Auchan pour construire
des logements.

Aussitôt expulsés, les bulldozers se sont mis au travail, détruisant les
biens des expulsés restés dans l’immeuble.
L’huissier de justice présent sur les lieux a répondu que la mairie avait
refusé de louer un garde meuble.
Aucun inventaire des biens n’a été dressé , en violation avec le code des
procédures civiles d’exécution qui régit le travail des huissiers de
justice.

Le commissaire en charge d’exécuter l’expulsion a assisté à la destruction
des bien sans broncher.

Devant être reçus par un adjoint au logement, les expulsés ont alors attendu
en vain 2h sous la neige, devant la mairie de Bagnolet, puis ont été se
mettre à l’abri dans un gymnase voisin, vers 15h.
Un responsable de la préfecture de St Denis dépêché sur place a fait évacuer
la gymnase par les gardes mobiles à la demande du maire.
Les expulsés à nouveau la rue se sont rassemblés et remontent vers
l’immeuble en cours de destruction.

Il s’agit d’un nouveau dérapage après celui du 27 rue de l’échiquier, Paris
10e. Cette fois les autorités chargées de faire respecter la loi s’en
affranchissent, et remettent en cause gravement les droits des personnes
expulsées de leur logement.

Les expulsés sont en majorité des migrants d’Afrique de l’Ouest, des
Français, et quelques sans papier.

Des habitants de Bagnolet, des représentants de RESF et de la CIP sont sur
place et apportent leur soutien.

Droit Au logement dénonce cette expulsion en plein hiver, qui une fois de
plus piétine les droits des personnes vulnérables,
DAL demande aux autorités

* de prendre des mesures immédiates pour reloger les expulsés, si
nécessaire par voie de réquisition

* de mener une enquête et sanctionner les responsables de cette
destruction de biens injustifiée

* la régularisation des expulsés qui sont sans papier

(Droit Au Logement a été saisi sur ce dossier, lors d’un rassemblement en
fin de matinée organisé pour soutenir les habitants d’un taudis sans toit,
sans eau courante, et sans électricité pour certains locataires, situé 35
rue M.A. Colombier.)

Contact sur place : 06 16 12 55

Des images ont été tournées sur place.

Droit au logement : http://www.droitaulogement.org/

Droit Au logement Paris et environ – 24 rue de la Banque - 75002 Paris
tél : 01 42 78 22 00 • fax 01 42 78 22 11 •


DAL35 RENNES

Rennes, un ticket pour l’enfer.... (suite)

Acharnement et arrestations matinales....

Ce matin vers 06h. la police a procédé à l’encerclement et l’arrestation du groupe de Somaliens qui, faute de mieux avait trouvé refuge dans un parking du centre ville après son expulsion du lieu géré par la Croix rouge, dénommé La Pause.

Une surprise considérable puisque cette installation, dans ce lieu misérable, avait été particulièrement suivie par la BAC, plus d’une heure durant, aux alentours d’une heure du matin et que de ce fait on pouvait admettre un tacite accord.

Si quelques uns ont pu s’enfuir, la majorité d’entre eux ont été conduits dans un commissariat du centre, sans que l’on sache véritablement où et dans quelles conditions.

Hélas, parmi ce groupe, quelques uns n’avaient encore pas pu déposer officiellement leur demande d’asile ou avaient rendez vous, aujourd’hui même, à la préfecture pour un contrôle de leurs empreintes.

Depuis, s’il semble que 7 d’entre-eux aient été relâchés, mais que 5 autres se trouveraient actuellement à la PAF....

Décidément, en Ille-et-Vilaine, pour certains demandeurs d’asile, il est tout aussi interdit de vivre à la rue que d’être hébergés !


DAL35 RENNES

Rennes, un ticket pour l’enfer.....

Mercredi 10 février 2010, une dizaine de demandeurs d’asile somaliens, arrivés depuis trois jours à Rennes, ont vers 13h., en préfecture d’Ille-et-Vilaine, tenté d’obtenir auprès de l’autorité concernée, conformément à la loi, un hébergement.

Pour toute réponse, ils n’ont obtenu qu’une stricte interdiction d’entrer en préfecture et l’injonction de s’en remettre au 115 malgré la certitude que rien ne leur serait proposé.

Inopinément présents sur place, pour d’autres circonstances toutes aussi dramatiques, des militants du Dal35 prirent les devants et signalèrent par téléphone à l’élue de permanence de la Ville de Rennes, rencontrée le matin, qu’aux 25 personnes sans hébergement signalées, devait être ajouté ce groupe.

Transis de froid et affamés, sans idée où aller, nous les avons invités à se rendre au lieu d’accueil dénommé La Pause, ouvert entre 20:00 et 23:00, un local municipal mis à disposition des sans-abri et géré par la Croix rouge.

Durant l’après midi, le Dal35 a appelé à une mobilisation de soutien en diffusant largement l’information de ce rendez-vous sur le net. Au point que les bénévoles de la Croix rouge nous attendaient pour nous signifier que si naturellement ils accueilleraient les migrants somaliens, une interdiction était donnée aux militants de Dal35 de pénétrer dans les lieux.

Vers 20:30, un groupe de somalien plus important que prévu est entré dans le local géré par la Croix rouge.

A cette même heure, le Dal35 a sollicité les bénévoles et l’équipe encadrante pour que la municipalité Rennaise soit avertie de la présence effective des migrants et de leur intention de demeurer dans les locaux tant qu’aucune autre proposition ne leur serait faite.

Mais ce n’est qu’aux alentours de 23h.30 que les choses se clarifièrent.

La préfecture confirma ne pas vouloir céder à ses obligations d’hébergement, même par une nuit glaciale et neigeuse. La Ville de Rennes bien qu’ayant tenté une négociation pour obtenir une solution transitoire renonça et sur demande ou en accord avec la Croix rouge ordonna à la police nationale d’évacuer les lieux.

Une évacuation fermement exécutée à minuit.

Nul ne peut plus douter qu’en Ille-et-Vilaine, les demandeurs d’asile, n’ont plus aucun droit autre que celui de disparaitre ....

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