Une tribune pour les luttes

Communiqué de l’AFPS / Boycott-Désinvestissement-Sanction » (BDS)

« Quand la politique entre dans un prétoire, la justice en sort »

+ Samedi 6 mars : Journée d’action Nationale de la Coalition contre Agrexco à Sète

Article mis en ligne le mercredi 17 février 2010

Paris, le 12 février 2010

La sentence que vient d’infliger le tribunal de Bordeaux en condamnant Sakina Arnaud est exemplaire, sans contredit possible, du fait que sa décision est une décision uniquement politique. On se rappelle qu’à l’origine de l’affaire, la société «  Carrefour » avait déposé plainte pour «  dégradation légère » du fait de l’apposition par Sakina Arnaud d’autocollants dans le magasin « Carrefour » de Mérignac.

Ces autocollants appelaient au boycott des produits israéliens tant qu’Israël ne se conformerait pas au droit international. Or sur ordre du garde des Sceaux, autrement dit sur ordre du gouvernement, la plainte originelle (« dégradation légère ») a été requalifiée en « incitation à la discrimination raciale, nationale ou religieuse ». Rien de moins !

On notera tout d’abord l’incroyable renversement des termes de la responsabilité auquel s’est livré le Parquet aux ordres du gouvernement. En effet, qui donc « discrimine » toute une population occupée, mais aussi toute une partie – arabe – de la population israélienne ? Ce n’est pas à une « incitation » que se livrent les autorités israéliennes : il s’agit de faits quotidiens qu’elles infligent aux Palestiniens et qui durent depuis décennies, ceci en toute impunité. Avec ce retournement des termes, l’agresseur devient l’agressé et la victime devient coupable.

Ensuite quelle est donc exactement cette «  race » discriminée, cette « religion » discriminée ? Israël est un Etat pluriel qui comporte des Juifs, des Arabes qui sont musulmans ou chrétiens, des agnostiques et des athées. Les Israéliens ne constituent pas non plus une «  race » pour la raison fondamentale que les races n’existent pas. Il est d’ailleurs plus qu’étonnant – et absolument contraire à toute conception civilisée – que le législateur ait retenu ce terme de «  race » dans une loi tandis qu’est raciste celui qui considère précisément que les races existent ! Que viennent donc faire ces éléments troubles et étrangers au débat ? Ne manquait plus que l’accusation mensongère et nauséabonde du Premier ministre selon lequel cette campagne viserait les produits « casher ». François Fillon ne peut citer – et pour cause – aucune preuve de ce ciblage imaginaire : il s’est donc livré à une diffamation pure et simple.

En vérité nous sommes face à un «  classique » détestable qui consiste en ceci : critiquer la politique israélienne ce serait être «  antisémite ».

La vérité c’est que «  criminaliser » l’action pour la paix est aux antipodes du service à rendre au droit qui doit en être la base. Pire : loin d’en éloigner le spectre cette attitude nourrit ce qu’elle prétend combattre.

La décision du tribunal de Bordeaux est inique mais aussi dangereuse. Il est donc nécessaire que l’appel décidé par Sakina Arnaud aboutisse à dire le droit et la vérité et non pas une certaine volonté politique du pouvoir en place.

Dans cette situation, en disant notre solidarité à Sakina Arnaud, nous sommes plus décidés que jamais à unir les forces les plus larges pour que, constatant la défaillance coupable des Etats dont c’est pourtant le devoir, il soit mis un terme à l’impunité dont bénéficient les politiques israéliennes d’occupation et de refus de la paix sur la seule base qui vaille : le droit international.

Cette décision de justice nous conforte dans l’idée que les forces hostiles à la paix sont capables de tout. Nous en tirons les conséquences : loin de nous faire reculer, ces manœuvres nous incitent à faire de la campagne « Boycott-Désinvestissement-Sanction » (BDS) une campagne dynamique et rassembleuse visant au tout premier chef les produits issus des colonies israéliennes, qui sont présents abondamment sur le territoire européen et français de manière frauduleuse et illégale.

A nous, donc, à notre tour de retourner le recours à la justice pour la mettre au service de ce noble et salutaire combat : en visant toutes les sociétés et tous les magasins qui vendent, sous la fausse appellation « made in Israël », des produits issus des colonies installées en Cisjordanie – toutes absolument illégales au regard du droit international – et ceci, qui plus est, au mépris du contenu de l’Accord d’association Union européenne-Israël comme du droit commercial européen et français dûment ratifiés.

http://www.palestine-solidarite.org/communique.afps.120210.htm


Samedi 6 mars Journée d’action Nationale de la Coalition contre Agrexco à Sète

POUR LE PORT DE SÈTE,

Le Droit, l’Emploi et la Région

AGREXCO NE PASSERA PAS

- 8h Conseil Régional Montpellier MARCHE CONTRE AGREXCO/Carmel - Montpellier -Sète (35km)

- 14h RASSEMBLEMENT Place Aristide Briand Sète (distributions de tracts, prises de parole)

- 16h Arrivée de la MARCHE et MANIFESTATION de la place aristide Briand jusqu’à l’entrée du port

- 18h30 fin de la journée d’action



Le MRAP exprime sa solidarité à la FSU

Le MRAP tient à exprimer toute sa solidarité à la FSU, aux syndicats qui la composent , à ses dirigeants ainsi qu’à ses adhérents qui aujourd’hui se trouvent être la cible de plaintes déposées par des associations ultra-sionistes.

Ces actions en justice procèdent d’une campagne systématique d’intimidation dont ont déjà été victimes des personnalités comme Daniel Mermet, Edgar Morin, des associations comme le MRAP ou dernièrement Madame Sakina Arnaud à Bordeaux et qui visent à faire taire toute voix critiquant la politique israélienne.
Ce procédé qui, pour disqualifier les détracteurs de la politique israélienne, porte à leur encontre l’infamante accusation d’antisémitisme ne peut que révolter d’une part et favoriser d’autre part une montée de l’antisémitisme qu’il prétend combattre.
Le MRAP dénonce cette instrumentalisation de la justice à laquelle on assiste et l’usage de ce procédé dans ce qu’il peut avoir d’outrageant pour les personnes, d’inquiétant pour les libertés et de contre-productif dans l’indispensable lutte contre l’antisémitisme.

Alors qu’Israël ne respecte toujours pas les résolutions internationales, alors que le rapport Goldstone fait état de crimes de guerre et même de crimes contre l’humanité commis par l’armée israélienne lors de l’opération « Plomb durci » contre Gaza, il serait incompréhensible que la justice française puisse se prêter à une opération de criminalisation des organisations et des citoyens engagés dans la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) et qui luttent de manière non-violente pour le respect des droits des Palestiniens.

Pour le MRAP, l’action des citoyens engagés dans la campagne BDS à laquelle il participe aux côtés de la FSU répond de façon alternative à la démission totale de la « communauté internationale » qui n’apporte aucune réponse concrète aux exigences des citoyens qui demandent l’application du droit international, la reconnaissance des droits des Palestiniens. la fin du blocus de Gaza, et de la colonisation en Cisjordanie et Jérusalem-Est et une véritable paix entre Israéliens et Palestiniens que seule peut garantir la création d’un Etat palestinien conformément aux résolutions de l’ONU.

Paris, le 20 janvier 2010.


Refusons la censure du débat sur le conflit israélo-palestinien

Communiqué de presse FSU

Les Lilas, le 15 janvier 2010

Une succession de plaintes ont été déposées contre des syndicats de la
FSU, le SNES notamment, leurs adhérents et d’autres organisations pour
des textes (contributions personnelles, motions de congrès académiques
ou nationaux) relatifs à la politique israélienne dans les territoires
palestiniens occupés ou assiégés illégalement.

Ces actions en justice, menées par certaines associations connues pour
leur soutien à la politique d’Israël, participent d’une stratégie
d’intimidation visant à accuser d’antisémitisme toutes les voix
critiquant la politique menée par les gouvernements d’Israël.

Soucieuse du respect du droit international, la FSU s’appuie sur les
résolutions des Nations Unies. Ses dernières prises de positions
prennent en compte les éléments relevés dans le récent rapport
Goldstone, approuvé par Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui
dénonce les crimes de guerre lors de la guerre à Gaza l’hiver dernier.

C’est la politique israélienne en Palestine qui porte des atteintes au
droit, qu’il s’agisse de l’occupation illégale de territoires reconnus
par la communauté internationale comme appartenant au peuple palestinien
ou des crimes de guerre voire des crimes contre l’humanité commis à Gaza.

Pour la FSU, engagée dans la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement,
Sanctions) dans le cadre de sa participation au Collectif pour une Paix
juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, le boycott des
produits israéliens qui ne respectent pas les accords UE-Israël,
imposant une traçabilité des produits des colonies, est légitime.

La FSU s’indigne donc que des textes ou positions déposés au débat
émanant de militants ou d’instances syndicales appelant au boycott
d’Israël puissent être lus comme des incitations à la haine raciale,
motif au nom duquel a été diligentée une enquête suite aux instructions
du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de
Bobigny. Elle conteste qu’une procédure pénale puisse viser à
sanctionner des textes qui ne sont ni injurieux, ni insultants , ni
porteurs de haine et qui ont leur place dans le débat et non devant les
juges, comme elle conteste qu’une procédure pénale puisse viser des
syndicalistes pour des contributions au débat syndical. Elle dénonce par
avance toutes poursuites éventuelles, qu’elle juge injustifiées et
extrêmement choquantes, et s’inquiète de l’abus des accusations
d’antisémitisme qui prennent précisément le risque de discréditer la
lutte contre l’antisémistisme menée par de nombreuses organisations,
dont la nôtre.

<http://www.fsu.fr/spip.php?article2034>

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