Une tribune pour les luttes

Assemblée contre la précarisation

Visite à la CAF de Malaval (Marseille 2ème)

Article mis en ligne le mercredi 24 février 2010

L’assemblée contre la précarisation s’est invitée dans les locaux de la CAF de la rue Malaval afin qu’ensemble, précaires, nous puissions nous défendre collectivement face aux administrations.

Alors qu’on installait la banderole « On ne veut pas de vos miettes, étouffez vous avec - Assemblée contre la précarisation » la responsable de l’agence est venue nous demander ce qui se passait, on lui a remis l’un de nos tracts pour qu’elle sache ce que l’on pense du RSA, du contrôle des précaires et des radiations expéditives.

Plus tard le vigile est venu nous trouver en nous demandant de retirer la banderole ... suite à notre refus, il nous a demandé que quelqu’un aille voir la responsable... il a essuyé un second refus, à l’Assemblée nous n’avons pas de responsable... qu’elle vienne nous trouver si elle veut des explications. Il nous a demandé si c’était nous qui étions allé à la CAF rue d’Oran (visiblement l’info tourne !).

Après avoir installé une table avec petit-déjeuner et café chaud, on a distribué les tracts de l’Assemblée « Tenté(e) par le RSA ? » et « Et si on nous foutait la paix » à l’intérieur comme à l’extérieur. Quand on est plusieurs les langues se délient :

M. a un contrat-aidé de 28h / semaine, il touche un RSA de 109€ ... la CAF lui a sucré son Allocation Logement Social... il gagne moins de 900€ par mois et a toujours déclaré ses ressources.

S. est père de 4 enfants, il vit avec son épouse et leurs enfants dans un T2 ... on lui a également sucré l’ALS au motif que son logement est trop petit !!! S. est sur liste d’attente de logement que la préfecture doit lui délivrer en urgence (loi DALO). Tu galères dans un T2, l’administration préfère te priver d’ALS plutôt que de te reloger dans un logement décent.

C. se voit réclamer 560€ par mois pour «  trop-perçus » alors qu’il est à jour de l’ensemble de ses déclarations trimestrielles.

G. souffrant de diabète et abîmé par le travail (2 hernies discales) a un certificat médical reconnaissant que sa santé ne lui permet pas d’envisager une activité professionnelle. Une contre-expertise menée par la médecine du travail a confirmé ce diagnostic mais propose à G. de signer un contrat d’insertion sur une durée d’une année (au lieu des 6 mois habituels). Merci le RSA "Revenu de Solidarité Active".... l’activité et l’insertion à tout prix, au mépris de la santé de chacun.

F. qui est « hébergée » en foyer d’urgence à la Madrague-Ville reçoit un courrier à la Fondation Abbé Pierre et n’a pas pu faire sa déclaration trimestrielle à temps... ses ressources sont suspendues...

P. & J. sont victimes de leur proprio qui continue de percevoir l’ALS versée par la CAF tout en leur refusant l’accès à leur logement après une période de travail en déplacement.

Etc...

Signe des temps le modeste petit-déjeuner collectif a été apprécié de tou(te)s.

...

On se retrouve lundi prochain en assemblée pour faire le point...

- > L’assemblée contre la précarisation se réunit ...
tous les lundi à 18h
Local de Mille-babords / 61 rue Consolat 13001 (Métro Réformés)
contact(at)assembleecontrelaprecarisation.marsnet.org

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Vos commentaires

  • Le 25 février 2010 à 05:48 En réponse à : Invitation à tous ceux qu’intéresse de près ou de loin l’émergence d’un mouvement de chômeurs

    Il est facile de faire le constat du caractère structurel et expansif du chômage et de l’éclatement du salariat traditionnel ; pourtant, même si le passage par des phases de chômage est devenue massif, même si la précarité de l’emploi tend à devenir la norme, même si la formation continue, le développement de l’économie de la connaissance mettent à mal la distinction entre travail et non-travail, on fait comme si "le travail" était l’apanage des salariés en CDI. Ainsi le travail des chômeurs et précaires (contrats courts, intérim, formation, recherche d’emploi, reconversion, prospection...) n’est-il absolument pas reconnu. Bien au contraire, le chômeur est toujours un potentiel suspect de fraude aux allocations et il est sensé porter la responsabilité de sa situation. Ainsi le pouvoir s’octroie t-il le droit de dicter l’usage que les chômeurs doivent faire de leur temps, et veut les voir se mener entre eux une concurrence acharnée pour décrocher des miettes d’emploi précaire ou des boulots de merde dans les secteurs dits "en tension".

    Nous travaillons : nous n’avons pas à payer pour la crise de l’économie et du salariat.

    La suite

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