Une tribune pour les luttes

Occupation de l’ANSA par des chômeurs, intermittents et précaires

Du RSArnaque au Revenu de Solidarité en Acte ?

Y aura plus de plein emploi, on a faim de droits !

Article mis en ligne le vendredi 26 février 2010

La création du RSA il y a 9 mois n’a pas empêché et n’empêchera pas que des centaines de personnes meurent de misère cette année (cf. le recensement du collectif "Les morts de la rue") ; cette mesure, pas plus que les miettes annoncées hier par Laurent Wauquiez, secrétaire d’Etat à l’emploi, ne règlent le sort des surendettés sans cesse plus nombreux.

Mesure sociale phare du gouvernement, le RSA était censé améliorer la situation des travailleurs pauvres, or il n’en est rien. Conscients qu’il s’agit d’une usine-à-gaz, ceux-ci rechignent à prendre le chemin des Caf, des Msa et d’autres services sociaux pour se retrouver fliqués pour quelques dizaines d’euros.

On nous annonce depuis des mois l’instauration d’un RSA jeunes pour lequel il faudrait avoir travaillé au moins deux ans et avoir été indemnisé un an en tant que chômeur. Avant même que la mesure soit mise en oeuvre, on sait déjà que guère plus de 3000 jeunes pourraient y accéder.

Face au déni de droits qui caractérise cette politique sociale, aujourd’hui nous proposons une autre ouverture que celle dont se prévaut le gouvernement. Depuis les locaux de l’ANSA (Agence nouvelles des solidarités actives), qui a participé aux tests effectués avant l’instauration du RSA et s’occupe actuellement de la mise en oeuvre des Contrats uniques d’insertion (CUI), nous demandons au Commissaire du gouvernement Martin Hirsch, d’expérimenter à Paris un autre RSA.

D’un montant de 1000 euros, comprenant le rétablissement et l’extension des droits connexes (allocations logement, CMU, transports gratuits, exonération de la taxe d’habitation, etc.) celui-ci sera alloué à l’ensemble des personnes en âge de travailler (16 ans) ou d’être à la retraite (60 ans). Aucune prestation sociale n’ayant à être minorée à cause des ressources du ménage, aucune chômeuse, aucun précaire n’a à subir une dépendance au conjoint, l’allocation versée sera individuelle.

Pour faciliter cette expérimentation, nous demandons au secrétaire d’Etat à l’emploi que soit révisée la mission de Pôle emploi afin de prendre en compte les besoins et aspirations des ayants-droits.

Une réforme de cette institution doit donner la priorité à l’information et à l’accés aux droits des salariés inscrits au chômage :

- Liberté de choix de son emploi, droit à la formation, arrêt des radiations et du suivi mensuel imposé.

- Rétablissement de l’accueil dans les Pôle Emploi ainsi que des lignes directes (suppression du 3949).

- Abrogation de "l’offre raisonnable d’emploi".

- Arrêt de la sous-traitance et de l’externalisation des services du Pôle Emploi à des opérateurs privés

- Liberté d’information et de parole dans les Pôle Emploi (arrêt des expulsions par la direction ou la police.)

- Suppression des "lampes bleues", ce dispositif de traque des sans-papiers.

Nous attendons ici une réponse à notre proposition.



Les chômeurs, intermittents et précaires occupant l’ANSA

L’ANSA, agence des solidarités nouvelles actives, 1 passage du génie, Paris 12e, est une association fondée par Marin Hirsch, commissaire du gouvernement à la question sociale.


Y aura plus de plein emploi, on a faim de droits !

Alors que le communicant Wauquiez vient de lancer avec mépris une poignées de miettes à la tête des précaires de ce pays, nous sommes aujourd’hui ici pour exprimer de légitimes exigences.

Pour les chômeurs, les précaires, les intermittents, les travailleurs pauvres, pour tous ceux qui sont menacés et frappés par la précarisation, l’urgence est à l’ordre du jour !

Baladés de sommet social en réunion technique, les chômeurs, précaires, intermittents, travailleurs pauvres et autres salariés à l’emploi discontinu peinent à survivre, toujours au bord de l’abyme.

Gouvernement / MEDEF / partenaires "sociaux", nous n’avons ni confiance ni illusions.

Nous n’attendrons pas la sortie du tunnel de la crise promise depuis déjà 35 ans.

50% de chômeurs non indemnisés, 12 millions de personnes directement confrontées à la précarité de l’emploi, 7 millions sous le seuil de pauvreté... face à l’avalanche de la misère qui étouffe et broie tant de nous, nous appellons les premiers concernés à inventer ensemble les moyens de se défendre.

Il faut maintenant que soient concédées aux précaires de toute sorte, et par voie de conséquence à l’ensemble des salariés des garanties sociales.

La fin des exonérations de cotisations patronales et le retour du montant de ces exonérations, niches et autre boucliers fiscaux à la collectivité.

Quel que soit le temps d’emploi effectué, afin de permettre de vivre, le montant et la durée des allocations ne doit écarter personne

Cela implique un RSA revalorisé à hauteur de 1000 euros soit effectivement étendu aux jeunes de moins de 25 ans (et pas à 3000 d’entre eux comme le prévoir le projet Hirsch), le rétablissement et l’extension des droits connexes (allocations logement, CMU, transports gratuits, exonération de la taxe d’habitation...).

Contrairement au RSA et à l’ASS actuelles, aucune prestation sociale n’a à être minorée à cause ressources du ménage, aucune chômeuse, aucun précaire n’a à subir une dépendance au conjoint, les allocations doivent être individualisées

Pôle emploi échoue à répondre aux besoins des ayants-droit, une réforme de cette institution doit donner la priorité à l’information et à l’accés au droit des salariés inscrits au chômage :
- Pour la liberté de choix de son emploi et le droit la formation, arrêt des radiations, du suivi mensuel imposé.
- Rétablissement de l’accueil dans les Pôle Emploi, ainsi que des lignes directes (suppression du 3949).
- Abrogation de "l’offre raisonable d’emploi".
- Arrêt de la sous-traitance et de l’externalisation des services du Pôle Emploi à des opérateurs privés
- Liberté d’information et de parole dans les Pôle Emploi (arrêt des expulsions par la direction ou la police.)
- Suppression des "lampes bleues", ce dispositif de traque des sans-papiers.
- L’arrêt des expulsions pour dettes de loyer.,

Pour sortir de l’isolement, construire enfin un rapport de forces qui permette d’imposer le respect, nous appellons tous les concernés à rejoindre les organisations existantes et à en créer de nouvelles.

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