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Les "déboulonneurs" relaxés par le tribunal correctionnel

Jugés pour avoir dégradés des panneaux d’affichage, les membres de ce collectif anti-publicité ont été relaxés par le tribunal correctionnel de Paris.

Article mis en ligne le vendredi 2 avril 2010

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article100597
avec vidéo
Rencontre avec des militants antipub avant leur procès

Les membres du collectif des "déboulonneurs", qui prônent la "désobéissance civile" contre la publicité envahissante, ont été relaxés vendredi 2 avril par le tribunal correctionnel de Paris au nom de la liberté d’expression. Ils étaient poursuivis pour avoir dégradé des panneaux publicitaires.

Poursuivi 12 fois en quatre ans, c’est la première fois que ce collectif anti-publicité est innocenté par la justice.
"C’est une révolution", s’est réjouit Yvan Gradis, 51 ans, écrivain et "barbouilleur" récidiviste qui dit se battre depuis 29 ans contre la publicité.

Annonçant un "moratoire" des opérations de "barbouillage" des panneaux publicitaires, le militant a expliqué que la parole était maintenant à la classe politique. "Si les politiques ne bougent pas, ce sera la preuve absolue que les mafias publicitaires ont gangrené la société," a-t-il déclaré.

Lors de leurs précédents procès, les "déboulonneurs" n’avaient cependant jamais été condamnés à payer plus qu’un euro symbolique, a tenu a rappeler Yves Gradis. Simple exercice de la liberté d’expression

La 13ème chambre du tribunal correctionnel devait cette fois-ci se prononcer sur le "barbouillage" de cinq panneaux publicitaires des Champs-Elysées le 26 janvier 2008, sur lesquels les militants avaient écrit des slogans tels que "stop à la propagande" ou "trop de pub".

Le président du tribunal, Olivier Géron, a estimé dans son jugement que les militants n’avaient pas commis de "dégradation" mais s’étaient contentés d’exercer leur liberté d’expression, ce qui "ne saurait constituer une infraction".

Des amendes de 3.000 et 300 euros avaient respectivement été requises contre Yvan Gradis et Athur Litz, 29 ans. Six autres militants du collectif, qui ne faisaient pas l’objet de poursuites judiciaires, s’étaient présentés au tribunal comme "comparants volontaires", mais le ministère public avait requis leur relaxe immédiate.

Les "déboulonneurs" estiment que plus d’un tiers du million de panneaux publicitaires implantés sur le territoire français ne respectent pas la loi de 1979 sur la publicité extérieure. Ils en appellent en particulier à la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Chantal Jouanno, qui reconnaissait le 17 juin dernier la nécessité de "remettre la publicité à sa place".

http://tempsreel.nouvelobs.com/actu...


Historique : relaxe pour huit déboulonneurs

Communiqué de presse

C’est un jugement historique que vient de rendre le tribunal de grande instance de Paris. Les huit prévenus ayant barbouillé 5 panneaux publicitaires sur les Champs-Elysées en janvier 2008 ont tous été relaxés.

Le Collectif des déboulonneurs de Paris annonce un moratoire sur ses actions de barbouillage. La balle est maintenant très clairement dans le camp des pouvoirs politiques.

A la sortie du tribunal, quinze membres du collectif se sont immédiatement rendus à l’Hôtel de Rocquelaure (secrétariat d’Etat à l’Ecologie). Nous avons été reçus par le cabinet de Mme Jouanno. Alors que l’examen de la loi Grenelle II est actuellement en cours au sein des commissions de l’Assemblée Nationale, et alors que de nouvelles dérogations pour les afficheurs ont été votées au Sénat en octobre, le gouvernement a ici une occasion parfaite de mettre en oeuvre ce qu’il clame publiquement.

Nos revendications à très court terme sont les suivantes :
- abandon pur et simple des dérogations votées au Sénat
- reprise des discussions sur le pouvoir de police de l’affichage et sur les sanctions encourus pour dispositifs illégaux
- ouverture de discussions sur tous les nouveaux dispositifs publicitaires profitant actuellement d’un vide juridique (écrans animés, écrans espions avec caméras cachées, …)
- nous demandons au gouvernement de s’exprimer publiquement sur la question et de justifier ses choix et orientations

Le cabinet de Mme Jouanno s’est engagé à mettre en place une réunion de travail avec les associations sur ces points avant le début de l’examen du texte à l’Assemblée Nationale le 4 mai. La date de cette réunion sera communiquée la semaine prochaine.

A plus long terme, nos revendications restent inchangées :
- ouverture d’un large débat sur la place de la publicité dans l’espace public
- reconnaissance de la liberté de réception (réduction des formats et densités des dispositifs)
- interdiction des dispositifs consommant de l’énergie

Cette victoire est dédiée à David.
http://www.deboulonneurs.org/article427.html

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