Une tribune pour les luttes

Nice les 31 mai et 1er juin : sommet pour le cinquantième anniversaire des indépendances des pays Africains.

Ils sont partis !
Des nouvelles le 4 mai des sans papiers en marche de Paris à Nice durant le mois de mai pour la régularisation !

Article mis en ligne le mardi 4 mai 2010

Ministère de la régularisation de tous les sans papiers

Carnets de marche n°1
Paris-Nice à pied

Mercredi, 05 Mai
Voici la première vidéo de nos marcheurs !

http://www.ministere-de-la-regulari...


Les photos des trois premiers jours de la marche Paris-Nice : les Sans-Papiers en marche pour la régularisation !

http://bitin.fr/deux/photos-la-marche-paris-nice-des.html

(Ces photos sont libres de diffusion ! http://teleliberte.net/)


Etape seine et marnaise.

Deux jours inoubliables
Bravo les marcheurs et vive la solidarité


http://www.ufalvlp.com/


Article XI

Avec les photos et les liens :
http://www.article11.info/spip/spip.php?article790

Les sans-papiers du MRTSP (Ministère de la Régularisation de Tous les Sans-Papiers) ont décidé de s’inviter au raout France-Afrique de Nice, les 31 mai et 1er juin prochains. Alors que des dizaines de chefs d’État y sont attendus, ils veulent dénoncer leur collaboration avec la politique néo-coloniale française. Pour marquer le coup, ils sont partis le 1er mai. À pied. Récit du départ.

Paris-Nice : une longue marche pour des papiers

Mardi 4 mai 2010, par Anita

Ça y est. Ils sont partis ! Un départ (presque) en fanfare le samedi premier mai, depuis la rue Baudelique, dans le 18e, et le siège du MRTSP (Ministère de la Régularisation de Tous les Sans-Papiers). Un peu en retard sur l’horaire prévu, le temps de distribuer quelques paires de chaussures et des gilets fluo, de faire l’appel des marcheurs…
Les marcheurs sont principalement issus de la CSP75, mais aussi d’autres groupes de la région, du DAL ou encore du collectif Turcs et Kurdes. Ils se dirigent d’abord vers République pour le défilé, et puis lâchent la manif du premier mai. Direction : le Sud ! Accompagnés par leurs camarades et quelques policiers, ils longent les boulevards extérieurs en un cortège joyeux et bigarré, qui scande les refrains habituels - « Sarkozy a oublié, ses parents sont immigrés… » - et interpelle les passants : « On est des travailleurs sans-papiers ! On va à Nice ! On va se taper mille kilomètres ! »

C’est une vraie marche à la mexicaine ou à la bolivienne qui démarre ainsi, la rage au cœur et les corps aux pieds, une petite marée noire hexagonale. C’est parti et c’est beau. Si la tradition est plutôt latino (quoique, remarque un ami bolivien : « C’est bizarre leur truc. Chez nous, on part plutôt de la province pour aller vers la capitale… »), la plupart des marcheurs sont Africains ; mais il y aussi des Kurdes, des Antillais et même des Chinois. Seul regret, la relative discrétion des sans-papières, qui ne sont que trois, dont une déléguée de la CSP75.
Chez les Français qui accompagnent les sans-papiers, en revanche, plusieurs filles, dont deux vidéastes qui alimenteront le blog de la marche pendant un mois.
L’absence des médias "normaux" est d’ailleurs aussi remarquable que le nombre d’"alternatifs", avec deux personnes de Téléliberté et un représentant de FPP. On croise aussi un jeune homme qui donne des cours d’informatique rue Baudelique ou encore une poète errante s’étant déjà frottée aux marches mexicaines. En tout, les "avec-papiers" sont une petite dizaine, et ont pour point commun d’être des "électrons libres" (par opposition aux soutiens affiliés aux "orgas").

Pour ceux qui n’auraient pas suivi, rappelons que depuis juillet dernier, la CSP75, violemment expulsée en juin de la bourse du travail par les camarades de la CGT occupe un bâtiment parisien désaffecté de la CNAM, rue Baudelique. Ayant lancé un appel à la rejoindre dans ce lieu immense, elle impulse la création en septembre du Ministère de la Régularisation de tous les Sans-papiers (MRTSP), composé de plusieurs collectifs de sans-papiers d’Île-de-France et de plusieurs partis et associations de soutien, dont la plupart - gênés de soutenir l’occupation de la Bourse - sont ensuite revenus dans le combat.
Depuis, tous se réunissent chaque semaine au "Ministère" pour décider d’actions communes, notamment des manifestations tournantes devant toutes les préfectures d’Île-de-France. Les ont rejoint de très nombreux sans-papiers isolés, attirés par la médiatisation de cet été.
Si seule la CSP75 occupe physiquement le bâtiment de la CNAM (rejointe par le collectif des Turcs et Kurdes), 3 000 occupants vivent dans cette Babel contemporaine, en une internationale métèque improbable et combattive. On y croise des hommes et femmes de tous pays, un repas y est servi quotidiennement, et dans les étages surpeuplés, ça sent le maffé ou les lentilles à l’indienne. Lorsqu’un Malien rencontre un Bengladi, ça donne à peu près ça : «  Hello camarade, where is ton délégué ? »

Depuis un mois, le Ministère prépare la marche sur Nice, tâchant de s’assurer du gîte et couvert pour chaque étape d’un périple passant par Melun, Auxerre, Châlon, Macon, Lyon, Valence, Avignon, Marseille, Cannes et enfin Nice. En ce samedi matin, l’organisation peut sembler approximative. Il manque ainsi un camion et un chauffeur pour transporter les affaires des marcheurs, mais le problème se règle en marchant, deux copains se proposant pour des allers-retours en voiture. _ Ce soir, première étape à Vitry, où le collectif des sans-papiers et leurs camarades s’activent depuis plusieurs jours pour l’accueil et le repas.
A l’issue de cette première et courte étape (15 kilomètres), tous les marcheurs se regardent, heureux : ils l’ont fait, ils sont en marche ! Un événement souligné dans les prises de parole : « Après l’occupation de Zapi, après Saint Bernard, vous êtes rentrés dans l’histoire ! Regardez comme vous êtes beaux ! »
Ok, ils sont beaux, mais pour l’heure ils ont surtout faim et se bousculent autour du repas préparé par les militants de Vitry. Ceux-ci se désolent de l’hébergement : la mairie a refusé d’ouvrir un gymnase (pour des raisons de sécurité, of course) et n’a concédé qu’à contre-cœur le terrain vague octroyé aux cirques de passage. Cette première nuit se fera donc dans le froid et le crottin de chameau, sous les tentes qui prennent l’eau, réminiscence de cet hiver et des trois mois d’occupation du trottoir de l’Hôtel des impôts de Vitry par le collectif. À l’aube, beaucoup ont peu dormi. Leïla, la cinquantaine joyeuse, résume au réveil son état d’esprit en rigolant : « C’est la merde ! », faute au froid et à son manque d’habitude du camping… Heureusement, à 7 heures, café et croissant sont là, et quand les militants proposent de prendre des douches chez eux, le moral général remonte en flèche.

La seconde étape est plus longue, et les marcheurs sont désormais seuls. Un arrêt était prévu devant le CRA de Choisy-le-roi, mais la police a dévié le trajet pour éviter tout «  débordement ». Sissoko Anzoumane, l’un des délégués de la CSP75, propose une halte pour un petit point historique face à la statue de Rouget de l’Isle : « C’est lui qui a écrit la Marseillaise ! On va lui chanter la version des Sans-papiers ! » Plus loin, après avoir franchi la Seine à Athis, le cortège fait un petit détour pour manifester devant le commissariat de Draveil, «  le plus zélé du département, celui qui arrête le plus de sans-papiers ».
La troupe trouve son rythme, on discute et on blague : «  Après Nice, on continue sur Rabat et Bamako ! ». Marchant depuis plusieurs heures d’un bon pas, elle croise peu de monde dans ces banlieues désertes. Bien encadrée par la bleusaille, elle gêne peu la circulation ; devant une voiture tentant pourtant de forcer le barrage, un flic s’énerve même : « Vous croyez que ça m’amuse de les suivre ? Ils ont le droit de manifester aussi, c’est tout ! ».
Au final, les marcheurs arrivent à Evry sur les genoux. Les trente kilomètres du jour se font sentir : certains ont fini en chaussettes, d’autres mettent de la pommade sur leurs ampoules. Tous posent leurs bagages dans un foyer pour immigrés habité par des Kurdes de Turquie, qui servent un thé noir et brûlant. Des chaussures neuves et des duvets arrivent, il faut réussir à s’installer à cent dans les locaux du foyer. De leur côté, les Kurdes s’activent pour le dîner ; plus tard, il ne faut pas les prier beaucoup pour qu’ils se lancent dans une danse du pays, avec une allégresse communicative.

À la nuit tombée, la malheureuse reporter doit quitter la bande pour revenir à Paris, émue de ce début d’aventure joyeusement bordélique, rageant de voir ce combat si peu couvert par les médias, et la tête pleine des vers du Cahier d’Aimé Césaire :

« …la négraille assise/inattendument debout/debout dans la cale/debout dans les cabines/debout sur le pont/debout dans le vent/debout sous le soleil/debout dans le sang/debout/et/libre… »

C’est parti pour un mois. Demain, Melun, puis Sens, la vallée du Rhône et le Midi… Vous qui cuisinez à l’abri et confortablement installés, renseignez-vous ! Peut-être que la troupe passe par chez vous, du côté des terrains vagues ou des foyers d’immigrés : n’hésitez pas à apporter votre grain de sel à l’aventure. Vous serez bien reçus, et apprendrez à pratiquer le turco-malien mieux que personne…

Le départ de la marche en images : photos by Anita

http://www.article11.info/spip/spip.php?article473


Ier mai

Ils sont partis vers 16h30 de République, ayant renoncé à poursuivre jusqu’à Opéra car il étaient attendus à Vitry à 18h30. Les marcheurs se distinguaient par un gilet jaune fluo, ils sont 80 je crois, mais ils étaient accompagnés d’une grande foule que je ne saurais évaluer exactement.

Nous les avons rejoints devant le cimetière de Vitry. Tout du long du parcours j’ai remarqué des attitudes sympathiques sur leur passage.
Arrivés sur la place du marché à Vitry, ils ont été accueillis chaleureusement par une tribune fournie. De nombreuses prises de paroles des associations et des politiques. Une soirée festive avec concert était prévue.

De nouveaux soutiens arrivaient lorsque je suis partie épuisée et les pieds plein d’ampoules ! J’étais pourtant bien loin de Nice !
Nous leur souhaitons beaucoup de courage pour la suite. Deuxième étape ce soir : Evry.

Martine T.


1er mai

MARCHE DE PARIS A NICE DES SANS PAPIERS
DU MINISTERE DE LA REGULARISATION DE TOUS LES SANS PAPIERS :

La Françafric a fait de nous des sans papiers, régularisez !

Une centaine de marcheurs dont 85 sans papiers ont démarré ce 1er mai de Paris pour Nice où se tient fin mai et début juin le sommet 2010 réunissant l’empereur Sarkozy et les pro-consuls de l’empire Françafricain.

La symbolique du 1er mai est forte pour signifier que les sans papiers sont des travailleurs étrangers esclaves légalement mis à disposition des patrons négriers par des lois racistes de l’Etat Français.

Les chefs d’Etats Africains sont ainsi interpellés sur leur silence complice face aux traitements dégradants, inhumains, xénophobes et racistes réservés aux ressortissants Africains par l’Etat Français de plus en plus raciste.

Le sommet 2010 de la Françafrique pose en effet le grave problème de quoi est la date de 1960 officiellement l’année des indépendances de la plupart des Etats qui y seront représentés ?

De quoi est donc cette année 1960 quand on voit :

- la jeunesse Africaine condamnée à risquer la traversée en pirogues de l’Atlantique et de la Méditerranée ainsi devenus de vastes cimetières,

- les coups d’états militaires et civils et leurs lots d’assassinats au Gabon, au Togo, en Guinée, au Niger,

- de guerres civiles et des interventions militaires Françaises en Afrique au Gabon, au Tchad, en Côte d’ivoire, etc., pour ne parler que des plus récentes,

- le pillage des Groupes Multinationales Françaises : Areva pour l’uranium au Niger, Bolloré et Bouygues au Cameroun, au Mali, en Côte d’Ivoire, Totalfina au Gabon, au Congo, en Algérie, France Télécom/Orange dans tous les pays de la Zone France, Peychiney avec Rio Tinto dans la bauxite en Guinée, etc.

- les persécutions racistes du gouvernement Français proclamant ouvertement dans les médias et à travers des lois, circulaires la chasse à l’humain étranger particulièrement Africain (noirs et Maghreb),

- que seuls les présidents Morales de Bolivie, Corréa de l’Equateur et Chavez du Venezuela ont osé protesté contre la barbarie raciste qui s’empare des Etats de l’Union Européenne (UE) alors que les présidents Africains s’enferment dans un mutisme honteux.

La CNSP salue la détermination des marcheurs sans papiers et appelle les syndicats, les associations, les forces progressistes à honorer par le soutien concret en les accueillant partout à chaque étape conformément à l’histoire solidaire et fraternelle du grand peuple de France.
Fait à Paris le 1er mai 2010

SANS PAPIERS en lutte>>>coordination nationale (CNSP) - 25, rue François Miron, 75004, Paris – fax : 01.44.61.09.35 – mail : coordnatsanspap chez wanadoo.fr -


Conférence de presse sur la marche Paris-Nice des Sans-Papiers, organisée rue Baudelique au Ministère de la Régularisation de Tous les Sans-Papiers le 28 avril 2010.

http://www.dailymotion.com/video/xd...


Nous soutenons les sans papiers en marche pour la régularisation !

A Nice les 31 mai et 1er juin se tient un sommet pour commémorer le cinquantième anniversaire des indépendances des pays Africains.

Les Collectifs de sans papiers réunis dans le Ministère de la Régularisation de Tous les Sans Papiers ont décidé de marcher de Paris à Nice pour réclamer la régularisation des sans papiers qui vivent et travaillent en France.

Beaucoup viennent des pays africains qui ont gagné leur indépendance en 1960.

Malheureusement le colonialisme de la France qui avait abondamment pillé les ressources, utilisé les peuples comme réservoir de main d’œuvre a continué sous la forme de rapport néocoloniaux.

Les pays ne se sont pas développés et ils ont du migrer pour nourrir leurs familles.

L’agriculture exportatrice européenne et le mode de développement des pays riches a accéléré un réchauffement climatique, qui dans les pays subsahariens a diminué les pluies des moussons et a contraint les paysans des pays africains à fuir les campagnes, aller végéter dans les villes ou migrer vers l’Europe.

Le gouvernement français est responsable de cette situation, trop souvent les gouvernements africains sont complices de cette politique. Ainsi les Accords de réadmission signés par trop de pays organisent avec l’Europe forteresse de la directive de la honte « la chasse aux migrants » et leur expulsion.

Assez de ces traitements indignes !

Gouvernements africains arrêtez de collaborer !

Gouvernement français, régularisez les sans papiers !

Nous associations et organisations signataires appelons à constituer des collectifs dans toutes les villes étapes pour soutenir et accueillir les marcheurs qui durant le mois de Mai iront de Paris à Nice.

Signataires au 20 avril 2010 :

ACORT, Alif Sans Papiers, les Alternatifs, Alternative libertaire, Association des communistes unitaires, Assouevam, ATMF, Attac, CASE, Cedetim, CIIP ( Centre d’information Inter-Peuples de Grenoble), CNSP (Coordination nationale des sans papiers), Collectif cohésion, Coordination 93 de lutte pour les sans papiers, Coordination Rhône Alpes de soutien aux sans papiers, COPAF, Coviam (Comité de vigilance des Alpes maritimes), CRAN, DAL (Droit au logement), Droits devant !!, CSP75, CSP Montreuil, Emancipation, FASE, Fasti, Fédération du Rhône de la LDH, Fédération Sud éducation, FTCR, GISTI, IACD, IPAM (initiatives pour un autre mode), Maison des Etudiants de Côte d’Ivoire, MECI, MRAP, NPA, PCF, Rafale, RDA, Réseau féministe "Ruptures", RESF, Respaix, Survie, Union Syndicale Solidaires, les Verts-Europe écologie, VP-Partisan.



Les Collectifs de sans papiers réunis dans le Ministère de la Régularisation de Tous les Sans Papiers
ont décidé de marcher de Paris à Nice pour réclamer la régularisation des sans papiers qui vivent et
travaillent en France.

Pourquoi Nice ?

Parce qu’il y aura à ce moment là une réunion internationale des chefs d’Etats africains, vous savez ces chefs d’Etats bien souvent corrompus et mis en place par les services des gouverne-ments français, et dont les services des ambassades ou consulats délivrent des laisser-passer scélérats afin d’accélérer les expulsions de nos sœurs et frères sans-papiers.

Nous appelons toues les associations et organisations françaises à soutenir et accueillir les
marcheurs qui durant le mois de Mai iront de Paris à Nice.

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Vos commentaires

  • Le 23 avril 2010 à 07:03, par Comitat Chiapas d’Aude En réponse à : Nous soutenons les sans papiers en marche pour la régularisation !

    Lo Comitat Chiapas d’Aude tanben :

    Lo Comitat Chiapas a toujours clairement exprimé son positionnement vis à
    vis de l’État Français impérialiste et de sa politique coloniale tant à
    l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontières. Pour cela lo Comitat
    Chiapas soutient et appelle a soutenir activement les sans papiers en
    marche pour la régularisation.
    En tant que comité occitan, nous soutenons les sans-papiers en lutte en
    Occitanie ou ailleurs, nous sommes pour leur régularisation afin que
    chacun puisse bénéficier des mêmes droits, ce tant que les papiers sont
    nécessaires. C’est une nécessité de soutenir les hommes et les femmes en
    souffrance surtout quand ces causes sont directement liées à
    l’exploitation capitaliste. Mais il est tout aussi indispensable de
    changer ce monde pour que chacun puisse vivre et s’épanouir où il le
    désire.

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