Marseille compte aujourd’hui 19 caméras contrôlées par la police municipale, principalement dans le centre-ville. Une délibération récente du conseil municipal a validé l’installation de 220 nouvelles caméras dans le centre-ville. Cette vidéosurveillance municipale n’est que la partie émergée de l’iceberg, puisqu’on peut y ajouter la multitude d’autres « yeux » électroniques qui parsèment la ville : commerces, banques, entreprises, institutions, etc. En réalité, les espaces non-filmés commencent à se faire rares. Cette banalisation de la vidéosurveillance correspond à une idéologie ambiante de contrôle généralisé, expression d’une « société du risque » où la suspicion automatique s’est imposée comme norme.

Mais si nous fichions nous-mêmes les outils du fichage ? La PLAGE vous invite à un café-géo un peu spécial, première réunion publique autour d’un projet d’observatoire cartographique participatif de la vidéosurveillance à Marseille. Nous avons imaginé une carte en ligne, modifiable, sur laquelle chacun-e pourrait ajouter la localisation des caméras, accompagnées d’une photo et d’informations basiques, qui permettraient au final de disposer d’un outil collectif d’observation du phénomène. Cette cartographie dynamique reposerait sur des logiciels libres, et les données créées seraient également libres en étant insérées dans OpenStreetMap.

Avant d’ouvrir un débat qu’on espère animé, trois invités nous permettront d’y voir plus clair sur les enjeux de ce projet. Sébastien BRIDIER, géographe à l’Université de Provence, nous parlera de l’usage de l’information géographique au service de l’information et de l’action collective et citoyenne ; Diakaby BAKARY, étudiant en master de géographie à Marseille, nous présentera un travail en cours sur la vidéosurveillance à Marseille ; enfin, Yves JACOLIN, président de l’OSGeo-fr, branche francophone de la fondation géospatiale open source, partagera avec nous sa connaissance de la dimension participative des communautés de logiciel libre, à travers une présentation de l’OSGeo.