Une tribune pour les luttes

Communiqué de presse de la CIP-IdF (Coordination des intermittents et précaires) :

La grève des chômeurs a commencé

0n en a marre de payer la « crise » !

Article mis en ligne le vendredi 30 avril 2010

http://www.cip-idf.org/


Avec les liens
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5011

Pourquoi une grève des chômeurs et précaires ? Collectif du 3 mai, Rennes

0n en a marre de payer la « crise » !

- explosion du chômage : 2 millions 700 000 chômeurs officiels, près de 6 millions en réalité, 600 000 nouveaux chômeurs depuis 2 ans

- 2/3 des offres de Pôle Emploi sont des emplois précaires

- fonctionnement catastrophique de Pôle Emploi : plate forme téléphonique 3949 déshumanisée, retards de paiement, perte de dossiers...

- politique de radiation et de contrôle des chômeurs : suivi mensuel obligatoire oppressant et stérile, obligation d’obéir au doigt et à l’œil aux prescriptions de Pôle Emploi et à ses sous-traitants.

La grève des chômeurs et précaires, ça serait quoi ?

- d’abord se retrouver pour rompre l’isolement. Collectivement, nous pouvons résister à cette machine à broyer.

- s’organiser pour imposer aux institutions l’arrêt des radiations, afin d’empêcher que quiconque se retrouve sans revenu.

- affirmer qu’on n’a pas à faire sans arrêt les preuves de notre bonne volonté, qu’on n’est pas responsables du chômage, qu’on en a marre d’être tout le temps évalués, dévalorisés, suspectés, culpabilisés...

- affirmer que nous préférerions des formes coopératives, égalitaires, écologiques d’activité, où nous puissions nous impliquer durablement, plutôt que des petits boulots alimentaires plus ou moins dénués de sens, mal payés, sous les ordres d’un petit chef.

On ne veut plus accepter n’importe quoi.

À Rennes, rendez-vous partir du lundi 3 mai Place du Parlement à 10h et à 18 h pour nous réapproprier la parole et l’espace public !

collectifdu3mai chez gmail.com


http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5011

Sur les décombres du plein emploi, Brest, Paris

La grève des chômeurs a commencé

Hier, mercredi 21 Avril, des manifestants ont pris la parole lors de l’émission "L’objet du scandale" sur France 2 pour appeler à la grève des chômeurs et des précaires contre les politiques de l’emploi, le contrôle des ayants droits et la société entreprise à partir du lundi 3 Mai prochain.

Aujourd’hui 22 avril, dans la cadre d’une journée d’action coordonnée dans plusieurs villes, des chômeurs, des intermittents et des précaires ont occupés 9 Pôle Emploi à Paris (dans le 10e, passage Dubail, le 11e, rue de Malte, Cité Griset, rue du Moulin Joly, rue Amelot, rue Pétion, rue des Nanettes, le 19e, avenue Jean Jaurès, rue de l’Ourcq).

Des informations sur les droits des chômeurs et l’appel à la grève ont été apposés sur les panneaux d’affichage destinés aux collectifs tout en conversant avec les agents et allocataires présents.

Le service public porte la matraque, l’agence de placement traque les sans papiers, silence dans les rangs.

Les échanges avec les agents étaient souvent monopolisés voire empêchés par des membres de la direction. Dans deux Pôle Emploi, les consignes nationales en cas d’« envahissement » ont été mises en oeuvre (tout ça pour une diffusion de tracts et un pique nique) : dans ces deux antennes les directeurs ont imposé aux agents de cesser l’accueil et leur ont demandé de s’éloigner des dangereux chômeurs tout en appelant à leur secours une police qui ne n’avait pas toujours suivi le petit cortège de ces visiteurs fâchés avec la concurrence.

Questionnés sur l’utilisation des lampes bleues qui servent à vérifier les papiers des allocataires ayant l’air étrangers, ce qui permet d’identifier des sans papiers qui viennent ouvrir leurs droits au chômage après avoir cotisé pour les dénoncer à la préfecture, certains agents étaient fiers de dire qu’ils ne l’utilisaient pas. En revanche, le directeur adjoint du Pôle Emploi Dubail, désireux de prendre en main un personnel rétif à l’application de cette mesure en a revendiqué l’utilisation avant de dire que la pratique du contrôle d’identité est prise en compte dans l’évaluation des agents.

Heureusement, d’autres rencontres ont eu lieu, notamment avec une précaire solidaire qui a commencé un CAE (contrat d’accompagnement vers l’emploi) pour la brève campagne de vaccination contre la grippe H1N1 et qui, comme tant d’autres dans son cas, termine son contrat à trier les courriers chez Pôle emploi.

Alors que l’on programme l’exténuation des salariés jusqu’à a une improbable pension de retraite, alors que l’on brandit à nouveau la menace d’une suppression des allocations familiales pour absence à l’école, alors que Sarkozy extrémise l’offre raisonnable d’emploi en promettant à des chômeurs en fins de droits une allocation conditionné par l’obligation de prendre le premier emploi proposé, multiplions les actions dans les Pôle Emploi, les CAF, institutions de gestion de la précarité et ailleurs.

Rdv mercredi 28 avril à 11h, place de la République, terre-plein central

Rdv lundi 3 mai, à 11h, place de la République, terre-plein central


Rappel

http://www.youtube.com/watch?v=5ymPvjLGGEw

Appel de la coordination des collectifs de chômeurs et précaires : tous en grève lundi 3 mai !

Une coordination nationale, réunissant à Paris le 3 avril des chômeurs et précaires de Paris, Montreuil, Rennes, Nantes, Angers, Tours, s’est engagée à relayer l’initiative de la coordination régionale de Bretagne appelant, dès le 3 mai, à une mobilisation de tous ceux qui sont touchés par les mesures actuelles concernant la gestion du chômage et de la précarité.

La coordination apporte son soutien aux actions et initiatives de lutte et d’auto-organisation qui ont eu lieu ces derniers temps dans plusieurs villes :
- occupations des Pôle Emploi et des CAF,
- annulations de radiations et d’indus de paiement suite à des actions collectives,
- permanences d’autodéfense politique contre les institutions,
- auto-réductions, mise en place de jardins collectifs et de cantines populaires,
- occupations des mairies, dont celle de Brest plus d’une semaine,
- manifestations, présence aux côtés des grévistes de Pôle Emploi...

Elle invite à intensifier les luttes à partir de ce mois d’avril 2010 afin que se mette en mouvement, le 3 mai, une véritable contre-offensive des chômeurs et des précaires à l’encontre de la logique de contrôle et d’exploitation (de profitation comme la nomment les guadeloupéens en grève générale l’année dernière) qui sous-tend toutes les conditions épuisantes et humiliantes qui leur sont imposées.

Le chaos provoqué par l’explosion du nombre de chômeurs et l’engorgement sur le marché du travail, aggravés par les dernières mesures gouvernementales (fusion ANPE/ASSEDIC, Offre Raisonnable d’Emploi, 39 49, RSA accompagné d’une perte des droits connexes) expose au grand jour le véritable visage de la crise : un phénomène généralisé de paupérisation des populations et une stratégie de restriction des conditions d’accès des plus pauvres aux minimums vitaux. Seulement ce visage grimace : il grimace parce que son modèle d’insertion par le travail apparaît des plus cynique quand tout un chacun peut être amené à faire l’expérience du caractère structurel et massif du chômage et de la précarité. Il grimace parce qu’il doit relever un défi environnemental et ne nous propose que des emplois directement ou indirectement impliqués dans le désastre écologique. Il grimace enfin parce que l’augmentation des suicides, des arrêts de travail et des démissions chez les travailleurs sociaux et autres salariés des machines de contrôle, marque la réticence de ces derniers vis-à-vis de leurs fonctions qui les conduisent à jouer de plus en plus le rôle d’une police du contrôle, à être les instruments des sanctions et des radiations des chômeurs.

Dès lors comment se traduit cette stratégie de mise au pas des populations les plus pauvres ? Par les menaces sur les revenus de survie, par une précarisation des contrats de travail, mais également par une injonction à donner son temps aux exploiteurs, à travailler à son employabilité en se rendant disponible aux innombrables évaluations, entretiens, ateliers de coaching et autres stages bénévoles censés nous rendre dociles en même temps qu’ils nous empêchent d’user de ce temps pour élaborer des formes politiques - émancipatrices, égalitaires et écologiques - d’organisation du vivre-ensemble.

C’est à partir d’un tel point de vue que, depuis quelques mois, l’idée d’une grève des chômeurs et des précaires fait son chemin : une grève en premier lieu en tant qu’il s’agirait de s’organiser collectivement pour arrêter la marche forcée imposée aux chômeurs et aux précaires par les institutions, marche forcée qui renforce l’enfermement de chacun dans sa situation individuelle. Cette grève trouverait alors à s’incarner dans le refus du contrôle, des radiations, des pressions qui s’exercent sur tous ceux qui sont concernés par les réalités du chômage et de la précarité.

Une grève qui ouvrirait un espace à la diffusion de pratiques individuelles et collectives d’autodéfense et de soustraction vis-à-vis de toutes ces injonctions à l’employabilité, mais également qui concrétiserait l’affirmation et la réalisation de gestes de réappropriations de ce dont on a besoin pour vivre, de partage de ce que nous produisons et d’intelligence collective propres à penser des formes dissidentes d’organisations de nos activités communes. Soit une grève qui permettrait une liaison entre les luttes et les revendications des usagers de toutes les institutions du chômage et de la précarité (Pôle Emploi, CAF, CDAS, missions locales, services de reclassement...) : travailleurs intérimaires, saisonniers, intermittents, stagiaires, chômeurs occasionnels ou de longue durée, travailleurs en lutte et menacés de licenciement, retraités ou étudiants, sans papiers...

Pour que partout se créent des collectifs de chômeurs et de précaires et que le lundi 3 mai résonne comme une étape importante dans la lutte contre l’exploitation de notre temps par le capitalisme.

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Vos commentaires

  • Le 23 avril 2010 à 14:01 En réponse à : La grève des chômeurs a commencé

    enfin la révolte des précaires, chômeurs, exclus, miséreux, s’organise ! il n’y a qu’une solution : organiser sur tout le territoire français des manifestations quotidiennes dans les rues, les avenues, les espaces publics. Nous sommes des millions, que fera le pouvoir avec un tel nombre d’hommes et de femmes qui réclame de vivre ? exiger sans attendre des solutions dignes de nos souffrances, user le gouvernement jusqu’à l’obtention de solutions de ces urgence sociales. Ce pays qui accepte la misère n’est pas digne de s’appeler démocratie ! que veut dire "liberté,égalité, fraternité" ? il est grand temps que ces mots aient enfin un sens ! tous sur les pavés !

  • Le 23 avril 2010 à 15:32 En réponse à : La grève des chômeurs a commencé ?

    Dommage que la coordination ne soit pas vraiment nationale....
    Qu’en est il pour Rouen par exemple ???
    Existe t il un site qui fasse etat des mobilisations ville par ville ?

    Y a t’il un mot d’ordre d’action, de symbole ?

    Une idée : tout le monde avec un bout de corde, cordelette, fil. On utiliserait cette corde pour se relier les uns aux autres, symbole d’unité mais aussi pour montrer le coté esclavage moderne de la situation précaire devant l’emploi. On peut meme detourner le symbole en se mettant les cordes autour du cou...

    Qu’en pensez vous ? La "révolte des pendus" ou la "revolte des cordes" dans les livres d’histoire, ce serait pas mal !!!

  • Le 23 avril 2010 à 17:16, par LLK En réponse à : La grève des chômeurs a commencé ?

    Bonjour,

    Je souhaiterais savoir s’il y a des actions le 3 mai prochain à VALENCE (Drôme), merci

  • Le 23 avril 2010 à 18:27, par krysaelia En réponse à : La grève des chômeurs a commencé

    Bonjour

    Très bonne idée cette manif , mais je pense qu’il serait bon que cela se fasse en force partout et dans toutes les villes en même temps , l’impact serait plus fort !!!!!
    qui organise ces manifs et à Nice , rien ? merci pour toute info , et s’il y a moyen de faire ça en force allons y !
    un boycott total de consommations ce jour là , ne serait pas mal non plus dans la mesure du possible, si un max de monde ne dépense pas d’argent ce jour là , ça marquerait pas mal.et ça emmerderait bien le gouvernement !!! voilà tous ensemble solidaire contre les abus !!!!!! Katia

  • Le 23 avril 2010 à 18:58, par intermitteux En réponse à : La grève des chômeurs a commencé

    Si tu ne trouve pas d’infos pour ta ville tu n’as qu’à diffuser le plus largement possible un point et une heure de rendez-vous (chaine mail, contact le collectif des intermittents et précaires http://www.cip-idf.org/ et demande leur d’en causer etc...).

    C’est clair que là, il faut que ça bouge, il faut qu’on se soude !

  • Le 23 avril 2010 à 20:51, par "Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent." En réponse à : La grève des chômeurs a commencé

    C’est clair, c’est à chacun de nous de s’organiser avec son entourage et de faire en sorte que le message passe pour que l’on puisse tous être coordonnés. Nous sommes des citoyens à part entière, oubliés certes, mais des citoyens ! et à ce titre nous avons le droit à la parole ! et nous sommes tous potentiellement "rassembleurs" et "organisateurs". Il faut mailer, utiliser les réseaux sociaux (facebook, etc...) pour toucher un max de personnes et être les plus nombreux possibles !

  • Le 26 avril 2010 à 11:48, par fabienne comédienne En réponse à : La grève des chômeurs a commencé

    je peux avoir l’adresse du rendez vous pour l’action du 3 mai à Lyon ?

  • Le 27 avril 2010 à 19:58, par collectif AC !06 En réponse à : La grève des chômeurs a commencé

    Si, si,à Nice aussi,quelque chose en préparation pour le 3 mai.
    Contact : ac.06 chez free.fr

  • Le 2 mai 2010 à 16:16 En réponse à : les rdv du 3 mai et autres infos

    Oui, il n’y en a pas assez, 12 à notre connaissance. Mais ce ne sont pas les collectifs d’ailleurs qui pourront le faire à la place des marseillais, des rouannais, des gens de Valence, etc. tout au plus filer un coup de main à l’occase, se causer, s’écrire, partager des infos et des savoirs.

    Vous pouvez par contre, là où vous êtes, lancer des initiatives, quitte à utiliser les affiches et les tracts disponibles, en les modifiant à votre convenance.

    Si vous passez par des Pôle, imprimez peut-être des copies du communiqué de soutien de Solidaires, ça peut aider face aux directions cabrées et aux agents réticents ou sommés de ne pas vous causer e d’arrêter le taff.

    Dans chaque pôle les collectifs de chômeurs et précaires ont droit à un panneaux d’affichage, imposez d’y mettre vos coordonnées, vos textes et rdv.

    Les rdv locaux sont indiqués là (ceux dont la coordination des intermittents et précaires a eu connaissance), dont celui de Nice à 11H devant Nice étoile.

    Dans plusieurs villes des rdv sont d’ores et déjà fixés dès mardi pour continuer toute la semaine.

    Ceux qui ne se lancent pas ce lundi peuvent le faire ensuite. Et éventuellement donner des nouvelles à la coordination des intermittents et précaires (idf) en écrivant à accueil@cip_idf.org.

    Bon courage à tous, que mille collectifs fleurissent sur les décombres du plein emploi !

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