Une tribune pour les luttes

A l’école des sans-papiers

Daniel, 3 ans, retenu deux heures au commissariat de Juvisy

+ Une enfant de 2 ans voit son père partir avec la police avant d’être laissée seule ! + Regards d’enfants.

Article mis en ligne le vendredi 7 mai 2010

Asmir Hasic libéré !

Le 6 mai à midi Asmir, jeune bosniaque a été libéré du CRA par la Juge des Libertés. Il avait été arrêté au TopHotel de Thionville dans des conditions inacceptables : sa petite fille de 2 ans a assisté à l’arrestation, et a été laissée seule (la maman étant absente à ce moment là) malgré ses cris.

Dans les jours qui ont suivi l’enfant en réaction à cette arrestation a refusé de s’alimenter et a du être hospitalisée pendant 48h et la mère de santé fragile a du consulter un psychiatre. Devant ces éléments nouveaux, la juge a décidé de le libérer.

Les services de la préfecture, rencontrés ce même jour par le comité de soutien RESF, leur laisse 3 jours pour fournir un dossier médical prouvant que la maman a besoin d’être étroitement suivie médicalement (ce qui parait difficile en cas de retour en Bosnie).

Une bataille de gagnée, mais le combat continue !

RESF57


Interpellation arbitraire d’un jeune père bosniaque

Une enfant de 2 ans voit son père partir avec la police avant d’être laissée seule !

Le Réseau d’Education Sans Frontières de Thionville s’élève contre l’interpellation arbitraire d’un demandeur d’asile, d’origine bosniaque, dans des conditions irrespectueuses des droits de l’Homme et du Citoyen.

En effet, le 29 Avril à 10 h 45, la Police de l’Air et des Frontières a procédé à l’interpellation à l’intérieur de l’hôtel et ce, après des contrôles successifs.

Cette interpellation s’est déroulée devant sa jeune enfant, tout juste âgée de 2 ans, enfant déjà traumatisée par de multiples interpellations et un internement avec ses parents au Centre de Rétention Administrative (CRA) pendant 6 jours au mois d’octobre 2009.

Les forces de l’ordre ont laissé l’enfant seule, sans sa maman qui avait un rendez-vous médical, ce qui est contraire à l’article 2 de la Convention Internationale des Droits de l’enfant, dont la France est cosignataire.

Ce cas n’est pas isolé, de nombreuses infractions au respect des droits de l’Homme se déroulent chaque jour sur notre territoire.

Nous appelons la population thionvilloise à empêcher que de tels actes se reproduisent dans un pays censé respecter les droits de l’Homme, de la Femme et du Citoyen et de les dénoncer chaque fois qu’elle en est témoin.


Dimanche 2 mai :

Depuis "l’enlèvement de son papa" par la PAF, la petite Amina est très choquée : Depuis jeudi vomissements, diarrhée et refus de manger. Samedi la petite a été atteinte de fortes diarrhées avec refus de boire et de manger. Elle a perdu 2, 7 kg. Vers 22 h 30, deux personnes de RESF ont fini par emmener la maman avec l’enfant à l’hôpital. La petite a été mise sous sous perfusion.

Le papa redoute particulièrement un retour en Bosnie où dit-il sa famille ne pourra vivre en sécurité tout comme par le passé : en témoigne l’état de santé de sa femme et de sa fille suivies régulièrement sur la plan médical en France.


Le TA de Versailles vient de confirmer l’APRF du père de Daniel.

Parents d’élèves et enseignants, pour la plupart membres de RESF, racontent le quotidien des enfants de familles sans papiers.

Un papa emprisonné pour refus d’expulsion, un quartier de Lyon se mobilise

27/04/2010

Daniel revient du centre de loisirs avec son père. Celui-ci fait un détour pour s’acheter des cigarettes. Il est environ 17 heures, nous sommes le jeudi 22 avril 2010. Quand ils sortent du bureau de tabac, la police les attend près de la voiture : contrôle des papiers du véhicule, de l’identité de monsieur. Les papiers du véhicule sont en règle, pas ceux de monsieur. Cela ne fait ni une, ni deux, en policiers zélés, ils poussent tout le monde dans le fourgon : le père et le petit de trois ans.

Quelques instants plus tard au commissariat de Juvisy : Daniel est seul avec son père dans une pièce vide. Son père est assis sur une chaise, menotté à cette chaise. Les policiers laissent l’enfant une vingtaine de minutes avec son père, puis viennent le chercher. Le petit ne comprend rien. Séparé de son père, il est terrorisé. Il pleure. Il fait ses besoins dans sa culotte.

Pendant ce temps, ils ont appelé la maman : qu’elle vienne chercher son fils immédiatement, sinon ils le confient à un organisme. Lequel ? Elle ne sait pas, elle ne retient pas le nom mais elle comprend qu’on la menace de la séparer de son fils. Elle est à plus d’une heure de trajet de Juvisy. Elle arrive au commissariat vers 19h, affolée, angoissée. Cela fait deux heures que l’enfant est avec les policiers. Ce soir-là, il n’a pas pu dormir. Il a pleuré toute la nuit. Il a fait pipi au lit.

La deuxième nuit non plus, il n’a pas bien dormi : il a fait beaucoup de cauchemars. Il s’est réveillé plusieurs fois en pleurs.

Pendant le temps de la garde à vue du papa, des militants RESF ont appelé le commissariat pour avoir des explications. L’officier de police judiciaire chargé du dossier a refusé de leur parler.

Rappelons aux policiers que les articles 9 et 37 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant stipulent qu’un enfant ne doit pas être séparé de ses parents et que nul enfant ne peut être privé arbitrairement de liberté.

http://sanspapiers.blogs.liberation...


REGARD D’ENFANTS

Ses grands yeux noirs me regardent fixement mais il ne dit rien ;
Puis d’un coup il questionne : maman elle va pas revenir ?
L’angoisse qui l’étreint envahit l’espace ;
Je rassure : maman va revenir ce n’est qu’une question de jours ;
Et cette fois c’est vrai !
Maman est partie, pour obéir aux exigences de la préfecture faire refaire en Albanie le passeport qu’on lui a volé.
Qu’importe au préfet l’angoisse d’un enfant.

Mais aussitôt ses yeux m’en rappellent d’autres !
Ceux d’une petite fille aux yeux bleus qui crie « police ! caché ! » au beau milieu de son jeu parce qu’une sirène a retentit dans la rue à coté .
Non elle ne vient pas d’un pays en guerre !
Elle a juste vu son père embarqué par la police française devant ses yeux et,
Depuis… il n’est pas revenu .
Elle l’attend, elle hurle et pleure dès qu’elle le voit sur internet.

Mais j’ai aussi dans la tête le regard tellement trop sérieux d’un petit bonhomme noir de 4 ans lui aussi ;
La police lui a pris son papa alors que sa maman est malade et ne peut pas s’occuper seule de lui et de ses 3 frères et sœurs .
Pourtant ils étaient bien ensemble. Papa a plein d’amis ici, du travail ; lui est né ici comme ses frères et sœurs ;
Il a entendu parler de papiers que maman aurait et pas papa .
Mais il ne comprend pas.

M le préfet allez vous venir les regarder en face ces enfants et leur expliquer vos bonnes raisons ?
Mais vous ne regardez même pas en face ceux qui tentent de vous interpeller de vous expliquer ; alors des enfants !
Les regards d’enfants vous sont inaccessibles !

A nous qui tentons de nous mettre à leur hauteur , ils nous disent ne nous laissez pas , vous êtes notre dernier rempart contre la folie , le dernier muret sur lequel nous appuyer pour construire notre avenir et celui du monde.

Il dépend de chacun de nous que ce muret devienne un mur et que s’y brisent enfin les armes de la haine , du racisme du rejet de l’autre.

Il nous faut beaucoup de mains pour porter ces regards d’enfants,

Nous n’avons pas le droit de laisser faire ni de nous habituer.

Denise Bergeron

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