Une tribune pour les luttes

Communiqué de presse du 6 mai de l’Association des Paralysés de France (APF) et du Réseau Education sans Frontières (RESF)

Expulsion d’un enfant polyhandicapé : l’APF et RESF scandalisés !

L’APF, la LDH et RESF demandent instamment le retour du jeune Ardy et de sa famille.
Pour le RETOUR du jeune polyhandicapé et de sa famille, expulsés manu militari au Kosovo, signez la pétition

Article mis en ligne le jeudi 20 mai 2010

Le 20 mai 2010

Communiqué de presse APF, l LDH et RESF

Expulsion d’Ardy, jeune kosovar polyhandicapé :
il y a urgence, sa santé se dégrade !

Quinze jours après l’expulsion d’Ardy, jeune polyhandicapé kosovar, et de sa famille, l’Association des Paralysés de France (APF), la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) et Réseau Éducation sans Frontières (RESF), mobilisés pour son retour, lancent un cri d’alarme et d’indignation !

L’état de santé de l’adolescent se dégrade et sa prise en charge au Kosovo apparaît difficile. En parallèle, du côté du président de la République et du gouvernement, le silence sur cette affaire est assourdissant !

L’APF, la LDH et RESF font appel au soutien de toutes les associations de défense des droits et de tous les citoyens !

L’APF, la LDH et RESF demandent le retour d’Ardy et de sa famille et souhaitent vivement que les pouvoirs publics fassent toute la transparence sur la situation réelle d’Ardy !

L’APF, la LDH et RESF sont révoltés par le silence assourdissant du président de la République et du gouvernement dans cette affaire ! Un silence d’autant plus déplorable que le jeune homme, censé ne pas être mis en danger par le renvoi dans son pays, va mal !

L’état de santé d’Ardy se dégrade : c’est ce que déclarent les médecins qui le suivent à Pristina, ajoutant qu’ils n’ont pas les moyens médicaux de le prendre en charge – contrairement aux affirmations des pouvoirs publics français pour justifier son expulsion ! En effet, pour les médecins kosovars : « A cause de la progressivité de la maladie, le besoin de l’enfant pour la nutrition entérale continuelle et pour le traitement multidisciplinaire, nous pensons que l’enfant a besoin d’un traitement ultérieur à l’étranger. »

L’APF, la LDH et RESF rappellent que l’état de santé d’une personne malade et la nécessité de soins quotidiens importants ne peuvent pas passer au second plan, derrière une politique gouvernementale qui consiste à «  faire du chiffre » en matière d’expulsions !

L’APF, la LDH et RESF demandent instamment le retour du jeune Ardy et de sa famille.

Les associations demandent aussi à ce que toute la transparence soit faite sur la situation réelle du jeune garçon !

L’APF, la LDH et RESF demandent enfin leur soutien à toutes les associations de défense des droits et à tous les citoyens.

Pour suivre la mobilisation locale et signer la pétition pour le retour d’Ardy :

http://blogardy.over-blog.com/

Rappel des faits :

Le 6 mai dernier, l’Association des Paralysés de France (APF) et le Réseau Éducation sans Frontières (RESF) se révoltaient face à l’expulsion d’un jeune polyhandicapé de 15 ans, Ardy, accueilli à l’Institut d’Éducation Motrice (IEM) « Les Jonquilles[1] » à Freyming-Merlebach (57).

En effet, le lundi 3 mai à 21h, des policiers et des gendarmes ont fait irruption dans l’IEM. Munis d’une décision préfectorale d’expulsion, ils ont emmené avec eux le jeune, devant le personnel soignant choqué et impuissant. Après avoir passé la nuit au Centre de Rétention Administrative de Metz, il a été expulsé de France avec sa famille, mardi 4 mai à 10h par avion à destination du Kosovo.

Ce jeune polyhandicapé accueilli dans un IEM depuis mars 2010, est d’origine kosovare. Arrivé clandestinement en France avec ses parents, sa grande sœur et son frère, sa famille a été accueillie en Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale, tandis que la Maison départementale des personnes handicapées a orienté le jeune atteint d’une maladie évolutive vers l’IEM « Les Jonquilles ». Une demande de régularisation pour la famille avait été instruite par des travailleurs sociaux.

C’est par le biais de l’association RESF que l’APF a appris l’expulsion de la famille par avion le lendemain matin, mardi à 10h. Toute la procédure d’expulsion avait été organisée à l’avance puis exécutée dans la précipitation afin que l’expulsion passe inaperçue et ne soulève pas des vagues de protestation, légitimes au regard de l’état de santé de l’enfant.

[1] IEM géré par l’association AOFPAH.


Handicapé expulsé : le préfet assume

Stéphane MAZZUCOTELLI. (Républicain Lorrain 18.05.2010)

L’état du jeune handicapé renvoyé au Kosovo se dégrade. Hier soir, une délégation, a tenté de convaincre le préfet de revenir sur sa décision.
Bernard Niquet, préfet de Lorraine, recevait hier soir une délégation du collectif constitué pour protester contre l’expulsion d’Ardy Vrenezi, jeune Kosovar polyhandicapé, expulsé de Moselle-Est mardi dernier avec toute sa famille.
Loin de faire machine arrière, le représentant de l’Etat continue de justifier cette décision administrative de reconduite à la frontière malgré la vague d’indignation qui a suivi la médiatisation de cette affaire.

C’est donc la déception qui prédominait, hier, vers 21 h, à la sortie de la préfecture.
«  Le préfet continue de dire qu’il n’y a pas de problème, qu’il a reçu l’assurance qu’Ardy serait bien soigné au Kosovo. Or, les quelques informations dont nous disposons nous disent le contraire », martèle le Dr Isabelle Kieffer, pédiatre d’Ardy en France.

Nouvelles inquiétantes

En effet, les dernières nouvelles du Kosovo sont inquiétantes. Ardy va mal. Il a été de nouveau hospitalisé ce week-end.
Son état de santé se dégraderait vite. De plus, le collectif qui le défend depuis la France a reçu des documents officiels faisant part des faibles moyens sur place pour soigner sa maladie dégénérative.
« Nous avons une lettre du ministère de la Santé kosovar qui dit noir sur blanc, contrairement à ce que soutient la préfecture de Moselle, que les services qui accueillent Ardy sont primaires, inadaptés pour lui. Il est même dit qu’un seul médicament est disponible, sur les trois que doit impérativement prendre le gamin », assure Alain Cocq, du collectif des démocrates handicapés.

Le document a été montré au préfet hier soir. « Mais pour lui, ce n’est pas valable, ce n’est pas vrai. Dans le même temps, j’ai beaucoup de mal à obtenir des réponses sur des questions purement médicales », poursuit Isabelle Kieffer.
Fabrice Boucher, conseiller général de Saint-Avold 2, a tout de même vu une ouverture : « Nos documents ont clairement interpellé à la préfecture. Ils ont constaté qu’ils étaient en totale contradiction avec leurs informations. Ils ont dit que des vérifications allaient être faites ».

Isabelle Kieffer a demandé à pouvoir bénéficier d’un contact direct avec des soignants au Kosovo.Le préfet a promis de faciliter ce contact.
Mais on est loin de l’objectif que s’étaient fixés les membres du collectif avant l’entrevue : à savoir, convaincre le préfet d’ordonner le retour d’Ardy et sa famille.
Pour l’instant, l’Administration fait front et assume.


Vous pouvez signer la pétition :
http://www.educationsansfrontieres....


Polyhandicapé originaire du Kosovo, Ardy et sa famille avaient retrouvé l’espoir en France ! Leur expulsion express est inadmissible.

Les VRENEZI, famille Kosovare avec un enfant polyhandicapé expulsés de Moselle le 4 mai

La famille Vrenezi, arrivée en France en 2008, originaire du Kosovo (les parents, trois enfants enfants Mimosa 17 ans, Edouard 12 ans scolarisés et surtout Ardy 15 ans polyhandicapé soigné à IEM Les Jonquilles de Freyming Merlebach Moselle) ont été arrêtés lundi 3 mai (Ardy à l’intérieur de IEM où il y dormait exceptionnellement ce soir là) et expulsés vers le Kosovo le mardi 4 mai.

L’arrestation brutale du jeune Ardy, dont l’état demande des soins constants (maladie consécutive à des soins insuffisants pendant son enfance) et un matériel adapté, est inadmissible et a provoqué immédiatement une réaction citoyenne des voisins, du personnel de l’IEM, des associations de défense des handicapés.

Cette famille avait fait une demande d’asile rejetée à deux reprises et un recours au Tribunal Administratif de Strasbourg dont ils attendaient la réponse.

Cette famille Rom a subi des exactions dans son pays et le dossier médical de la mère en atteste.

Nous demandons le retour de toute la famille en Moselle pour qu’ Ardy continue à être soigné dans de bonnes conditions et que ses frère et soeur puissent continuer leur éducation en France

mardi 11 mai 2010.


Le Monde
"En Moselle, l’expulsion d’un adolescent kosovar polyhandicapé et de sa famille suscite des interrogations"
, par Elise Vincent, le 8 mai 2010.
http://www.lemonde.fr/societe/artic...

Libération
- "Un adolescent polyhandicapé expulsé vers le Kosovo", le 7 mai 2010.

http://www.liberation.fr/societe/01...

Sur Bonjour-docteur.com :
La santé des migrants, une jungle médicale

http://www.bonjour-docteur.com/actu...


Communiqué de presse du 6 mai de l’Association des Paralysés de France (APF) et du Réseau Education sans Frontières (RESF)

L’Association des Paralysés de France (APF) et le Réseau Education sans Frontières (RESF) sont révoltés par l’expulsion d’un jeune polyhandicapé de 15 ans accueilli à l’Institut d’Education Motrice (IEM) « Les Jonquilles[1] » à Freyming-Merlebach (57).

Lundi 3 mai à 21h, une trentaine de policiers et de gendarmes font irruption dans l’IEM. Munis d’une décision préfectorale d’expulsion, ils emmènent avec eux le jeune, devant le personnel soignant choqué et impuissant. Après avoir passé la nuit au Centre de Rétention Administrative de Metz, il a été expulsé de France avec sa famille, mardi 4 mai à 10h par avion à destination du Kosovo.

L’APF et RESF sont scandalisés par ce procédé et condamnent fermement cette expulsion. Les intérêts des politiciens et la politique gouvernementale actuelle ne doivent pas prévaloir sur l’état de santé des personnes malades et nécessitant des soins quotidiens !

Ce jeune polyhandicapé accueilli dans un IEM depuis mars 2010, est d’origine kosovare. Arrivé clandestinement en France avec ses parents, sa grande sœur et son frère, sa famille a été accueillie en Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale, tandis que la Maison des Personnes Handicapées a orienté le jeune atteint d’une maladie évolutive vers l’IEM « Les Jonquilles ». Une demande de régularisation pour la famille avait été instruite par des travailleurs sociaux.

L’APF et RESF jugent intolérables la violence et l’inhumanité de cette expulsion qui a eu lieu lundi soir dans cette structure. Le dispositif mis en place (30 policiers et gendarmes et 10 véhicules pour emmener un enfant malade ; intervention sans que l’IEM ou la DDASS n’aient été prévenus) s’apparente à de l’intimidation ! La légalité de la procédure d’expulsion qui a été imposée au directeur de la structure ne justifie pas les méthodes employées ! Les parents de l’enfant, sa sœur et son frère avaient été arrêtés quelques heures avant et étaient isolés à l’extérieur dans les véhicules. L’enfant a été emmené, sans comprendre ce qu’il se passait, avec ses affaires, ses médicaments et son dossier infirmier.

C’est par le biais de l’association RESF que l’APF a appris l’expulsion de la famille par avion le lendemain matin, mardi à 10h. Toute la procédure d’expulsion avait été organisée à l’avance puis exécutée dans la précipitation afin que l’expulsion passe inaperçue et ne soulève pas des vagues de protestation, légitimes au regard de l’état de santé de l’enfant.

L’APF, en tant qu’association gestionnaire d’établissements et services, mais aussi en tant que mouvement revendicatif des droits des personnes en situation de handicap et RESF en tant que réseau militant contre l’expulsion des sans-papiers jugent lamentable l’expulsion de ce jeune polyhandicapé. L’état de santé d’une personne malade et la nécessité de soins quotidiens importants ne peuvent pas passer au second plan, derrière une politique gouvernementale qui consiste à « faire du chiffre » en matière d’expulsions.

[1] IEM géré par l’association AOFPAH.

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Vos commentaires

  • Le 7 mai 2010 à 10:14, par francis roque En réponse à : Expulsion d’un enfant polyhandicapé : l’APF et RESF scandalisés !

    Pourrait-on savoir le nom de la famille et de l’enfant ?
    Au delà d’être scandalisée, l’APF et RESF envisagent-ils une action(s) et de quel type ?
    Francis Roque
    Ass. de Défense des Polyhandicapés
    francis-roque chez wanadoo.fr

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