Une tribune pour les luttes

A Marseille, seul le fériboate d’Escartefigue …

... échappera bientôt à la frénésie de privatisation qui s’empare des pouvoirs publics, encore que, les mauvaises langues dont nous sommes, prétendent que VEOLIA serait sur le coup …

Article mis en ligne le mercredi 9 juin 2010

Logement, port, voirie, poubelles, transports, tout y passe pour le plus grand
bonheur des Fonds d’investissements et autres grands financiers.

Avec la masse financière qu’elle génère localement, l’offre de soins ne pouvait
laisser indifférentes les belles âmes en quête d’incessants profits qui savent avec quelle
complaisance leurs projets sont accueillis à l’ARH comme à la Mairie.

Déjà le privé, au fil des années et des autorisations, avait pris possession de la
moitié des lits d’hospitalisation, notamment de chirurgie et se dotait d’équipements de
pointe.
Le malheureux hôpital public (AP-HM) victime de politiques délibérées
(insuffisance d’investissements, mandarinat désorganisateur tout puissant, concurrence
déloyale avec le privé), s’enfonçait dans un déficit chronique auquel la T2A devait porter
le coup de grâce (200 millions de déficit cumulé et 34 prévus pour 2010).

Lorsque les exigences du ministère pour un hypothétique retour à l’équilibre
auront été satisfaites, il ne restera plus de l’AP-HM qu’une très jolie vitrine et des champs
de ruines sur lesquelles le privé continuera de plus belle à faire ses choux gras.
A la vue des hôpitaux publics qui ont été fermés depuis une vingtaine d’années,
on pourrait croire les marseillais dotés d’une santé de fer : Michel Lévy, l’Arbois,
H.Boigny, Aérium de Montsabert, Hôtel-Dieu, Maternité de la Belle de Mai.

Les grand groupes côtés en bourse n’ont pas été longs à comprendre, c’est la
Générale de Santé qui fait main basse sur toutes les cliniques MCO marseillaises ou le
groupe ORPEA en psychiatrie.

Sacrée Générale de Santé à qui l’on offre tout le sud et l’est de la ville et au-delà
en réduisant à rien l’hôpital Sainte Marguerite. Pauvre hôpital Sainte Marguerite qui fait
cession d’une partie de son terrain à 2 établissements privés à but lucratif de SSR pour 4
millions, 2 établissements privés à but lucratif qui se voient subventionnés au titre du
Plan Hôpital 2012 à hauteur de 17% de leur investissement (5 425 000 €).
Faudra seulement un peu partager le gâteau puisque sur le même territoire la
Fondation Saint Joseph (ESPIC, 395 000 € au PH 2012) veut sa part.
Remarquez St
Joseph a déjà été gâté ( MATTEI, ex-ministre de la canicule, en fermant la clinique de la
Croix Rouge lui en a transféré l’activité. Détail : MATTEI est au Conseil d’Administration
de St Joseph).

Les affaires étant les affaires, il fallait bien penser à valoriser le quartier qui leur
est dédié : le pôle Euroméditerrannée, sorte de mini Défense locale empiétant sur le
centre et les quartiers nord. Pas excitant pour les cliniques commerciales, trop peu
résidentiel. Pas d’affolement, l’ARH a trouvé une solution : on fusionne 2 vieilles cliniques
PSPH et on les reconstruit sur place en un très moderne « Hôpital Euroméditerrannée »
devenu ESPIC. Faut des sous pour cette opération ? Pas de soucis, Roselyne, pressée par
Guy TESSIER, leur octroi gracieusement 60% de l’investissement au PH 2012
(54 225 000 €). On a juste « oublié » qu’à 2 pas de là se trouve un établissement réduit
à un centre de formation dont l’AP-HM est toujours propriétaire.

L’AP-HM, pauvre AP-HM qui aura reçu en tout et pour tout 9 millions à la 1°
tranche du Plan Hôpital 2012 (pour son système informatique) et de qui la ministre exige
des mesures d’économies draconiennes pour donner du pognon à la 2° tranche. Sur quoi
et sur qui vont porter ces mesures ?

Bingo ! vous avez deviné : sur les personnels (657 suppressions de postes
avouées, conditions de travail déplorables, plan social pour inciter les agents à
démissionner, contrats précaires jetés dehors), économies sur l’accueil des patients, leur
durée de séjour et le sacrifice au passage de projets importants comme le pôle mère-
enfant de la Timone correspondant à un besoin et qui de plus présentait un intérêt
économique.

Pour détendre un peu l’atmosphère, notons au passage que pour justifier la quasi
fermeture de Sainte Marguerite, il avait été avancé que grâce aux progrès de la
médecine, 3 SAU sur Marseille et sa région ne se justifiaient plus, 2 seraient suffisants.

Oh surprise, le futur hôpital Euroméditerrannée se voit autorisé à ouvrir des
urgences 7j/7, 24h/24.

Cette politique nous l’avons récemment dénoncée à l’ARS qui n’a eu que son
silence comme réponse.
Manque catastrophique de personnels, conditions de travail désastreuses, accueil
des malades et de leurs familles déplorables, bientôt seule une intervention de Sainte
Rita sera susceptible de sauver l’hôpital public à Marseille.

Au-delà de Marseille, dans les Bouches du Rhône, c’est la même logique qui
domine.
Les uns après les autres les hôpitaux de proximité sont attaqués. Les amis
d’Aubagne présents pourront nous en parler.

A Aix en Provence 2 grosses cliniques privées ont fusionné et se voient autorisées
à se reconstruire en un énorme hôpital privé au Pont de l’Arc, c’est à dire à un carrefour
autoroutier du 13, du 83, du 84, du 04 et du 05. Les pouvoirs publics ont même prévu
une voie routière reliant directement cet établissement à l’autoroute. On comprend
mieux les fermetures que subissent les établissements de tous ces départements ou le
refus de la création d’un service d’urgence à Manosque.

Il faut mettre un terme à cette politique.

Les usagers et les personnels doivent être les seuls à déterminer quelle doit être
l’offre de soins dont ils ont besoin !

Les profits sur la maladie sont inadmissibles, seul l’hôpital public doit recevoir des
fonds publics, les cliniques privées doivent être lourdement taxées sur leurs profits !

Il faut stopper les restructurations à l’AP-HM et dans les hôpitaux de proximité
conçues par la seule vision comptable et réfléchir aux réelles les améliorations à apporter
à ces établissements jusqu’à ce qu’une étude sérieuse détermine les besoins sanitaires et
les moyens nécessaires pour y satisfaire !

Il faut dans nos établissements des personnels qualifiés, en nombre suffisant pour
assurer dans la sérénité les soins et l’accueil que les malades sont en droit d’attendre !

Intervention de SUD Santé-Sociaux des Bouches du Rhône à la réunion qui s’est tenue le 29 mai pour la défense du système de santé ,
organisée par les collectifs départementaux des Bouches du Rhône, du Var et Vaucluse
- de La Coordination Nationale de Défense des Hôpitaux et Maternité de Proximité
- du Collectif Contre les Franchises Médicales Pour l’Accès aux Soins Partout et pour tous et pour une Sécurité Sociale Solidaire
- et de La Convergence Nationale des Collectifs de Défense et de Développement des Services Publics.


Syndicat SUD santé-sociaux des Bouches du Rhône
C/o Solidaires 13
Le Grand Domaine
26 bd des Dames
13003 MARSEILLE
04 91 96 98 80

Motion toujours d’actualité, de SUD Santé-Sociaux des Bouches du 02 novembre 2009 remise en Préfecture au représentant du Président de la République à l’occasion d’une visite à Marseille.

« Quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage !
 »

C’est avec ce cynisme que depuis plus de 20 ans les gouvernements successifs attaquent notre système
de santé solidaire.

Plan Juppé, Hôpital 2007 et dernièrement loi HPST réalisent un peu plus chacun la destruction de
l’hospitalisation publique sous le fallacieux prétexte d’un coût qui serait excessif et au dessus des
moyens du pays.

Non la santé ne sera jamais trop onéreuse, son financement déficitaire ne résulte que de choix
politiques où l’Etat ne cesse de prendre à la France d’en bas, dans le peu qui lui reste, pour accroître la
richesse des possédants.

Que l’on permette à la Sécurité Sociale de percevoir toutes les recettes qui lui sont dues, que l’on mène
une politique favorable à l’emploi et aux salaires et non pas aux banquiers et autres milliardaires, que
l’on répartisse équitablement les richesses créées, et le système de santé comme tous les services
publics sera florissant.

Destruction de l’hôpital public : à Marseille, dans les Bouches du Rhône, en PACA, pas une semaine ne
passe sans que l’on apprenne le fermeture d’un service, des mutualisations en dépit du bon sens, des
regroupements ignorants les besoins, etc…

Alors que l’AP-HM s’enfonce dans un déficit abyssal mettant son existence même en danger et en est
réduite à des coupes sombres dans l’offre de soins aux usagers, l’Etat subventionne un établissement
privé à hauteur de 60% de son investissement.

Marseille sud est abandonné à la Générale de santé et à quelques intérêts privés où des questions
légitimes peuvent se poser quant aux propriétaires ou soutiens de certains établissements.

Nous ne sommes pas dupes de certaines autres opérations en faveur du privé, hôpital
Euroméditerrannée et clinique Rambot à Aix en Provence : le premier pour valoriser un quartier
d’affaires et permettre une opération immobilière à un fonds d’investissements, la seconde implantée à
un carrefour auto-routier régional pour augmenter ses profits en récupérant les populations des 04, 05,
84 et 13 victimes des coupes sombres dans leurs établissements publics de proximité.

Les difficultés de transport en PACA par une urbanisation excessive et dans les zones de montagne
sont ignorées pour le seul profit d’actionnaires insatiables, les rentrées d’argent dont l’hôpital public
aurait bien besoin leur seront offertes.

Les garanties républicaines d’une offre de soins égale pour tous et de confidentialité sont mises à mal par
l’attribution de missions de service public au privé à but lucratif, notamment en psychiatrie où les
propositions du rapport Couty sont unanimement rejetées.

Quant aux personnels hospitaliers dont le maître mot devrait être sérénité, jamais il n’a été autant
pressuré, plus les gens souffrent au travail plus on leur enlève de droits, nous ne sommes pas loin de
France Télécoms :

• Sous-effectifs permanents entraînant plus aucun respect du droit au repos, même si c’est illégal..

• Rien n’est fait pour faciliter la vie des femmes dans nos métiers aux horaires atypiques.

• Attaques multiples contre tous les acquis (RTT, récupérations diverses,…)

• Attaque contre le droit à maladie, pressions intolérables.

• Salaires ridicules.

La mise en place des Pôles a entraîné le flou le plus total en ce qui concerne la gestion du personnel,
d’un pôle à l’autre chaque Chef de pôle fait ce qu’il veut au sein de son pôle, les instances de
concertation qui n’ont déjà que peu d’influence ne serviront plus à rien.
Les inégalités de traitement des ressources humaines deviennent la règle et les interlocuteurs aussi bien
pour les agents que pour les syndicats ne sont plus définis.

Malgré le manque d’infirmières connu de tous, l’ARH PACA n’a pas répondu favorablement à la
demande du Conseil Régional d’augmenter significativement les places en IFSI.

On ne demande plus au personnel de bien travailler mais de faire du rendement comme dans n’importe
quelle entreprise. Pour appliquer une telle politique et prévenir les résistances, on tente d’encadrer les
personnels par des Ordres professionnels non voulus aux relents nauséabonds d’ ordre moral, ordres qui
prétendent obliger les agents à payer pour avoir le droit de travailler, un comble !

Le syndicat SUD santé-sociaux des Bouches du Rhône exige pour le droit à l’accès aux
soins partout et pour tous et toutes :
- Abrogation de la Loi HPST
- Arrêt immédiat des restructurations et fermetures d’établissements de santé
- Exigence d’un équipement public de santé réparti égalitairement sur tout le
territoire permettant l’accès aux soins à tous les citoyens,
- La Sécu ne doit plus financer les établissements commerciaux et/ou appartenant à
des fonds d’investissements spéculatifs,
- Suppression des franchises et autres forfaits à la charge des patients.
- Maintien et renforcement de la psychiatrie publique de secteur.

Pour les personnels hospitaliers, le syndicat SUD santé-sociaux des Bouches du Rhône
exige :
- Des salaires à la hauteur de nos responsabilités.
- 300 € d’augmentation immédiate pour tou(te)s
- Recruter et former des professionnels de santé pour répondre aux besoins
- Le droit à la retraite avec 37,5 annuités
- Le maintien des acquis (RTT, Statut,…)
- La dissolution des ordres professionnels.

Marseille, le 02 novembre 2009

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